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 Hold your breath and count to ten.

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MessageSujet: Hold your breath and count to ten.   Hold your breath and count to ten. EmptyMer 3 Avr - 20:07

Ruki & Akatsuki
« Now, it’s the end. »


Le soleil, qui d’ordinaire le tirait des brumes épaisses de son sommeil, n’aurait même pas eu besoin de pointer le bout de ses timides rayons. Le jeune homme était éveillé depuis de longues heures déjà, l’esprit torturé par l’excitation. Son cerveau en ébullition avait refusé de le laisser trouver le sommeil, préférant de loin lui transmettre de multiples images chaotiques et purement spéculatives. Il avait eu beau se tourner et se retourner dans tous les sens, le ninja n’avait pas pu fermer l’œil. Enfin, si, mais ça n’avait pas servi à grand-chose. Aussi, dès que les premières lueurs de l’aurore illuminèrent le ciel, il fut rapidement sur pieds. L’homme se contenta d’épousseter ses vêtements froissés avant de se mettre en marche. A peine avait-il fait quelques pas qu’il sentit son cœur cogner contre sa poitrine. L’appréhension l’avait agité toute la nuit, elle ne le lâcherait pas de sitôt. Malgré tout, il prit le temps de lever les yeux en direction du ciel, et d’admirer la beauté de la nature s’éveillant autour du pays de l’eau. Le ciel était clair, ce qui annonçait une belle journée. Il était rare de pouvoir profiter d’une journée sans pluie, et Ruki, notre jeune ninja, soupira. Si le jeune homme écoutait son âme d’artiste, qui lui soufflait sans relâche de s’attarder devant chaque paysage et d’en peindre un souvenir, il ne pourrait pas mener sa mission à bien. Aussi se détacha-t-il à regret de ce serein spectacle, pour se diriger vers la rue des commerces.

Ruki habitait partout, et n’habitait nulle part. Kiri était son village, sa patrie, et il arpentait toujours ses rues, sans cesser de s’étonner de chaque merveille du village. Il connaissait ses maisons et ses rues propres, incessamment balayées par de violents déluges, ses boutiques et ses habitants qui le saluaient depuis leur fenêtre. Il savait ce sur quoi il allait tomber au détour d’une ruelle, et pouvait donc repérer chaque détail anormal qui ponctuait son environnement. Mais il n’arrivait pas à se lasser des hordes d’enfants pleins d’énergie qui se ruaient dehors, en prenant soin de lui sourire au passage. Tout comme il ne pouvait se passer de la gentillesse des commerçants. L’épicier pensait toujours à ce jeune homme qui vivait non loin de lui, mais n’avait pour autant pas de toit. Sur le pas de sa porte, il lui laissait toujours de quoi se nourrir. Une pomme ou un morceau de pain pour bien démarrer la journée. Comme il ne savait jamais où exactement se baladait l’artiste, il préférait laisser la nourriture au même endroit à chaque fois, bien qu’il eût préféré le lui remettre en mains propres, et en profiter pour discuter avec cet homme incroyablement sensible et poli. Mais il savait que, chaque matin, à son réveil, il ne trouverait pas son cadeau de la veille. Notre artiste est un électron libre, mais il ne va pas cracher sur un cadeau. Surtout pas quand il s’agit de nourriture.

Les villageois, qui le regardaient au départ d’un œil critique, s’étaient finalement habitués à ce loup solitaire à l’âme inaccessible. L’homme aux cheveux roux, qui masquait toujours son œil droit derrière un bandeau noir, sortait rarement sans ses pinceaux. L’art, c’était sa raison de vivre. Devoir partir en mission au lieu de reporter les fabuleuses couleurs de l’aurore sur une toile lui arrachait le cœur. Il n’avait pourtant pas le choix. C’était une question de vie ou de mort.

Suivant son parcours rituel, Ruki attrapa la pomme déposée à son intention, et croqua dedans. Malgré tous ses efforts, il eut du mal à avaler le morceau. Sa gorge était serrée d’angoisse, et son ventre se tordait d’appréhension. Cependant, il savait qu’il ne pouvait se permettre de partir à l’aventure le ventre vide. Il se força donc à manger son fruit jusqu’au dernier pépin. Le temps d’y parvenir, il était déjà arrivé à l’entrée du village. Et donc, la sortie. Les gardes, qui quittaient rarement leur poste, l’autorisèrent à passer. Après tout, eux aussi savaient ce qui se tramait. Leur Kage avait pris le soin de les avertir.

Ruki aimait beaucoup cet homme. Il ne l’avait rencontré qu’à de rares reprises, mais il lui devait la vie, d’une certaine façon. Le seigneur le laissait vivre dans son village comme il l’entendait. S’il voulait dormir dans les rues, ce qu’il faisait, d’ailleurs, c’était son problème. Il savait que notre artiste n’avait plus de famille, mais, pour autant, il ne l’avait pas banni du village. Au contraire, il lui avait même offert un travail. Et pas des moindres, puisque Ruki travaillait pour son village en tant qu’espion. Une activité qui correspondait parfaitement au jeune homme, reconnu pour sa discrétion, son sens de l’observation et, bien sûr, les succès de ses missions.

Ça peut paraître étrange, en effet. De concilier peinture et art du combat. Mais si on veut vivre, il faut avant tout survivre. Et, dans un monde peuplé de ninjas féroces et puissants, si on veut arrêter de craindre pour sa vie à chaque instant, il vaut mieux en devenir un soi-même. C’est la voie qu’a choisie Ruki. Bien qu’il n’aime pas spécialement se battre, sans être un pacifiste pour autant, il a appris à prendre sur lui et à donner des coups. A en recevoir, aussi. Mais surtout à maîtriser ses émotions. C’est cette capacité à intérioriser ses sentiments qui en fait un espion d’excellence. Il parvient à rester calme et serein dans les pires situations. Son sang-froid est un atout essentiel, qu’il marie parfaitement à ses talents en combat. Autant de qualités qui lui seront indispensables aujourd’hui.

Le jeune homme, à peine sorti du village, plongea les mains dans ses poches. C’est alors qu’il s’aperçut qu’il tremblait. Légèrement, mais tout de même. Il ressortit sa main droite et la fixa longuement de son œil valide. On aurait dit qu’elle frissonnait, comme caressée par une douce brise fraîche. Mais ce n’était pas le cas. C’était la peur qui la parcourait.

Quelques secondes de contemplation inutile plus tard, Ruki serrait le poing et le fourrait de nouveau dans sa poche. Ce n’était vraiment pas le moment d’avoir peur. Hors de question de se laisser aller à des émotions trop fortes. Pas maintenant. C’était encore trop tôt. D’autant plus qu’il n’était pas sûr de ne pas rentrer bredouille. Rien ne lui disait que ses craintes étaient fondées. Après tout, le Mizukage l’avait juste chargé d’une mission de repérage, pour le moment. Il ne s’agissait pas de risquer sa vie, mais simplement de faire un tour dans les environs pour voir si tout allait bien, ou de récolter quelques informations, l’air de rien. Du moins, pour l’instant.

Le jeune ninja se dirigea donc le long d’un sentier perdu entre deux étendues d’eau. Le liquide frais brillait de doux éclats à la lumière des premiers rayons du soleil. Les oiseaux, aussi matinaux que l’artiste, chantaient doucement à mesure que la nature s’éveillait et reprenait ses droits. La brise fraîche qui accompagne le lever du soleil agitait les feuilles dans les arbres au loin, et dispersait les gouttes de rosée là où le vent décidait de les semer. C’était comme une chanson. Un orchestre symphonique d’une douceur idyllique, qui sonne aux oreilles de l’artiste comme à celles du commun des mortels, comme une ballade enchanteresse. L’homme aux cheveux roux se dirigeait ainsi vers le lointain, l’air un peu dans le vague, comme s’il n’arrivait pas à se faire une idée précise de l’endroit où ses pas le mènent. Mais c’est tout le contraire. Il sait pertinemment où il va. Vers la zone où la mangrove se développe, là où les racines des arbres s’emmêlent dans la boue en un nœud compliqué et impossible à défaire.

Ruki n’était pas pressé. Au fil de ses pas, son cœur atteignait un rythme bien plus élevé que la normale, mais il faisait son possible pour garder une allure normale, sereine. Si intrus il y avait, le mieux était de lui faire croire qu’il n’avait aucun ennemi dans le coin. Et un intrus, il y en avait forcément un, criait l’instinct aventurier de Ruki.

La mission qu’on lui avait confiée avait été une véritable aubaine pour cet amateur de sensation fortes, mais pas trop quand même. Car, quand il n’était pas occupé à peindre ou à arpenter les rues du village, ou encore à se battre, il s’ennuyait. Comme un rat mort. Le manque de missions compliquées était devenu sa bête noire. Il avait par-dessus tout horreur de ne rien faire. Il pouvait sans problème passer des heures à rêvasser en regardant les nuages ou la pluie tomber. Mais pas des jours entiers. Il trouvait souvent une occupation pour tuer le temps. Mais les jours tranquilles où rien ne se produisait le rendaient fou. Alors, quand on lui a annoncé qu’un membre de l’Akatsuki avait été repéré non loin du pays de l’eau, son cœur avait bondi dans sa poitrine. D’accord, ce n’était pas une bonne nouvelle. Mais c’était une chance inespérée. Mieux encore, on lui avait en plus demandé de se charger de l’affaire ! Tout ce qu’il avait à faire, c’était de faire une ronde dans les environs, de noter les choses anormales, si toutefois il y en avait, et de revenir faire un rapport. Dans le pire des cas, il avait juste à s’occuper dudit malfaiteur. Le prendre en filature, lui tendre un piège, le capturer, le faire parler, lui soutirer des informations, le torturer si le besoin s’en faisait ressentir. Ce n’était pas n’importe quelle petite frappe, après tout. Il s’agissait d’un membre de l’Akatsuki. Donc, par définition, de l’un des meurtriers les plus dangereux de la planète. Comme on s’en fait tous les matins au petit-déjeuner.

Ruki arrivait en vue de la zone marécageuse. Il avait décidé de commencer par là car, à ses yeux, c’était l’endroit le moins accueillant du territoire. Par conséquent, il pensait que c’était le premier lieu dans lequel se rendrait l’assassin. C’était un petit îlot isolé des autres, recouvert d’arbres bas et touffus, dont les branches se mêlaient à celles du voisin. Les racines tordues formaient d’inquiétants reliefs dans une eau boueuse dont on ne décelait pas le fond. Ici, les oiseaux ne chantaient plus. Le vent ne parvenait pas à s’engouffrer au travers des murs de végétation. On n’entendait que le grondement sourd des bêtes aquatiques dont on ne voyait pourtant rien. Une éternelle brume semblait s’élever au-dessus du sol, se mêlant parfois à l’eau, encerclant les massifs touffus comme une inquiétante aura grisâtre.

Ruki se tenait prêt. Il était aux aguets, tous ses sens soudain en éveil. Le ridicule ne le dérangeait pas. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire, de se tenir en position de défense même si les environs étaient déserts ? Rien, voilà tout. D’ailleurs, s’il n’y avait personne, il n’avait pas à avoir honte. Et puis, s’il y avait quelqu’un, c’était que ses intuitions étaient fondées. Le jeune homme avançait à pas de loups, discret et silencieux au possible. Doucement, il se mit à humer l’air. Il avait développé son odorat et son ouïe pour compenser la cécité de son œil droit. Une cécité tout à fait désirée, mais qui l’empêchait de voir correctement. L’odeur qui lui sauta à la gorge fut tout d’abord celle de l’eau vaseuse et puante qui l’entourait. Il tenta d’en faire abstraction pour se concentrer sur le reste. Le parfum frais des feuilles encore en forme, celui du sol rarement foulé. Et puis, enfin, une senteur qu’il ne reconnaissait pas. Une odeur typiquement humaine, il l’aurait parié. S’il parvenait à la sentir, c’était que la source n’était pas située très loin. Instinctivement, le jeune homme porta la main à sa sacoche de kunai, et en saisit un. Prenant garde à ne faire aucun bruit, il s’avança, encore et encore. Comme l’odorat s’épuise assez rapidement, il avait perdu la trace de sa potentielle proie. Mais ce n’était pas ce qui allait l’arrêter. Et il eut raison de persévérer.

Car enfin, au détour d’un chemin sinueux, il aperçut une silhouette élancée, penchée au-dessus de l’eau marécageuse. Ruki ignorait si l’inconnu était en train de regarder au fond de l’eau ou de tenter autre chose, et il n’allait pas attendre gentiment la réponse. Faisant attention à ne faire aucun bruit suspect, il déposa son arme entre ses dents, et grimpa le long d’un petit arbre, non loin de la silhouette encapuchonnée. Arrivé en haut, masqué derrière l’épais feuillage, son cœur fit un bond d’excitation. La silhouette était vêtue de l’uniforme noir ponctué de nuages sanglants de l’Akatsuki. A moins que ce type ne fût un profond débile qui ne mesurait pas l’impact de sa tenue vestimentaire, il s’agissait bel et bien d’un membre de l’organisation criminelle. Ruki retint sa respiration. Ainsi, c’était vrai. Les assassins venaient fourrer leurs nez dans les affaires du village caché de la brume. Eh bien, ils en paieraient le prix.

Sans se défaire de son kunai, Ruki préféra s’armer de quelques shurikens. Il prit le temps de viser son adversaire avec soin. Il ne savait pas trop comment s’y prendre, vu qu’il ne s’était encore jamais frotté à un tel adversaire. Devait-il l’assommer sur-le-champ, ou se battre loyalement avec un adversaire potentiellement sournois ? Il opta finalement pour l’effet de surprise. Il lança d’un coup ses trois shurikens, dans l’espoir de clouer la longue cape sinistre de l’inconnu au sol. C’était sans compter sur les capacités de son adversaire. Le sifflement des étoiles de métal ne lui échappa pas. Il se retourna brusquement au moment où les petites armes auraient dû le surprendre. Comme le type n’était pas né de la dernière pluie non plus, il ne mit pas longtemps à déceler les cheveux roux derrière les feuilles ternes.

Ruki jura. Puis, comme de toute façon, sa couverture venait de sauter de manière magistrale, il descendit de son perchoir en un très élégant saut périlleux. Il se redressa rapidement, et ne laissa rien paraître de sa confusion intérieure.

- Tu te trouves sur les terres du pays de l’eau, déserteur. Et en plus tu portes les couleurs de l’Akatsuki. Je ne sais pas dans quel but tu es venu jusqu’à nous, mais je te prie de bien vouloir partir. C’est ma seule et unique offre. Les habitants de Kiri ne sont pas très enclins à marchander avec les tiens.

Bien sûr que l’homme aux cheveux blancs n’écouterait rien à son discours. Mais il aimait laisser le choix à son adversaire avant d’entamer un combat. Même s’il connaissait déjà la réponse.
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