S - Extermination ; Destruction du dernier bastion pirate.

Le corps encore chaud du malfrat était allongé sur le sol, le regard vide, les pupilles dilatées. La Kyuso l'observait attentivement avec un sentiment de haine et de dégoût. Elle fut surprise par des bruits provenant de l'extérieur du bâtiment. La jeune adulte s'était mise en alerte, prête à bondir à la gorge de ce nouvel adversaire. Soudain, une voix féminine se fit entendre, celle de l'épéiste Lilith, maîtresse de Samehada.

_ Tu as fini de jouer ? On y va. s'exclama la kunoichi.

Que faisait-elle là ? Avait-elle observé la scène depuis le début ? Arya repensa tout à coup au jeune enfant, celui dont elle avait exterminé le géniteur. Le souffle délicat du jeune homme résonnait dans le cœur de l'ancienne pirate ; elle se devait de faire quelque chose. Le gamin allait grandir et qui sait - allait-il quémander vengeance et monter une rébellion contre Kiri ? Ce n'était qu'un simple gosse, la demoiselle en était responsable. Elle s'avança prêt du buisson pour prendre dans ses bras le petit garçon et par la suite, elle se tourna en direction de son supérieur.

_ Je me porte garante de cet enfant. Je m'occuperai de lui. Il aura toujours quelque chose dans son assiette et un toit où s'abriter, il est encore jeune. Au moindre signe de révolte, je me chargerai personnellement de le faire disparaître.

Les rayons du soleil caressaient le visage du petit ange. Sa vie était désormais entre les mains d'Arya. Elle avait toujours désiré avoir un enfant, un garçon de préférence. La justice de Kiri accepterait-elle de le sauver de ce génocide ?

HRP:

«  Alors, tu me suis ? » Me disait la gamine avant que cette dernière ne s’élance dans une direction opposée à celle de départ, épée dans une main et l’autre fouillant dans sa sacoche d’arme de poing. Cette gosse était plutôt énergique, elle avait l’air de raffoler de combat, peut-être même autant que moi. Je me relevai doucement, regardant une dernière fois l’homme que je venais d’abattre à mes pieds, nul ne pourrait trouver l’identité de celui-ci, il avait le visage rouge de sang et complètement déformé suite à mes nombreux coups. Mes vêtements étaient tâchés de ce liquide rougeâtre, mais ce dernier était beaucoup plus présent au niveau de mes mains. Mes phalanges étaient ouvertes à certains endroits, complètements ensanglantées. Je n’y étais vraiment pas allé de main morte. De légères douleurs se faisaient ressentir, sans doute suite à l’adrénaline qui était retombée. Ma paume droite se mit à recouvrir celle de gauche, puis une aura verdâtre vint les envelopper. Mes plaies se refermèrent assez rapidement, sans la moindre souffrance. Quand la première fut entièrement guérie, je me mis à les inverser de place afin de soigner l’autre.  Au bout de quelques minutes, l’affaire était réglée. Mes mains étaient encore tâchées de sang, mais plus la moindre trace d’une quelconque lésion. J’allais pouvoir repartir de plus bel. Je me mis à courir dans la direction de la gamine qui était partis un peu plus tôt. Mais à peine sorti de la pièce, qu’une sorte d’alarme se mit à retentir sur l’île. Je vous laisse imaginer ma déception lorsque je compris que c’était le signal de rappel des troupes. Je n’avais pas encore envie de quitter les lieux, il y avait encore des vies à prendre… Voilà pourquoi je ne veux pas stagner à ce rang de Juunin, être soumis à des ordres ce n’est pas quelque chose que j’apprécie ! C’est pour cela qu’un jour je serais tout en haut de cette hiérarchie, et croyez-moi ce jour-là, s’il  y a ce genre de purge à faire, personne ne quittera l’endroit sans que tous les adversaires soient morts. Bref, il fallait que je me remette en route, direction les navires Kirijin.
 

Sur mon chemin, je ruminais. J’étais vraiment déçu que la bataille prenne fin ! Mais j’allais faire part de mon avis à celui qui avait déclenché ce signal. Même si mon opinion ne changerait rien à la situation, il fallait que ça sorte. Très vite, j’arrivai à l’endroit où nos bateaux attendaient le repli de toutes nos troupes. Un détail me mis un peu plus en rogne, c’est quand je vis des cellules sur l’un des navires, on allait transporter des prisonniers avec nous… J’espère qu’au moins ils avaient des informations ou quelque chose de ce style pour qu’ils soient épargnés ! Car pour moi, ils n’avaient pas leurs places ici ! A la vue de ceux-ci, je n’avais qu’une envie c’est de tous leur ôter la vie. Je me mis à monter à bord de l’une de nos embarcations, loin de celle contenant les prisonniers afin d’éviter de perdre mon contrôle face à ces corsaires… « C’est vraiment n’importe quoi d’en faire des détenus, c’est un boulot inachevé ça ! » Disais-je en montant à bord d’un ton agacé accompagné d’un air plutôt énervé. Les Kirijin proches de moi à cet instant précis me regardaient tous. Certains étaient plutôt surpris de cette réaction de ma part, ne comprenaient peut-être pas pourquoi voulais-je tant ne pas faire de prisonniers. Et d’autres ne disaient rien mais leurs expressions de visage en disaient long sur leurs pensées. Ils partageaient surement mon avis mais ne voulaient surement pas le clamer aussi fort. Qu’est-ce que j’en avais à faire que l’on me réprimande au cas où quelqu’un de gradé m’entendrait, où qu’une personne vint le raconter à un supérieur ? Je n’étais pas rassasié, il en restait tant à exterminer. Je m’en allai m’asseoir sur le rebord du navire, dos à nos troupes et face à la mer, les bras croisés, un regard plein de mépris,  attendant le départ de nos embarcations.

La Kyuso fixait longuement de son regard ténébreux l’épéiste et maîtresse de Samehada. Qu’allait-elle faire ? L’épée était au-dessus de l’enfant et pouvait en un instant le réduire en miette. Le cœur de l’ancienne pirate palpitait, et elle savait parfaitement que faire affront à la justice de Kiri était chose risquée. Quand Lilith ramena l’immense sabre sur son épaule, la tension palpable qui parcourait la jeune femme avait en quelques secondes tout bonnement disparue.

_ Cette cible rejoint les autres prisonniers. Comme pour les autres, il passera au scan mémoriel avant que le conseil ne juge de sa possible réhabilitation. S'il est jugé sans risque, il te serra remis. Cependant je te le dis ; tu as tué son père devant ses yeux, ce n'est pas une bonne idée. Un jour il cherchera vengeance, et si tu ne tombes pas sous ses coups, tu seras forcé de mettre fin à sa vie.

Arya ne savait pas si elle devait la remercier. Elle préféra s’abstenir de tout dialogue avec la kunoichi, se contentant uniquement de suivre son ordre. La terre avait cessé de trembler, le calme était revenu, les derniers fuyards se faisaient tout simplement anéantir, les autres, plus chanceux, rejoignaient le navire pénitencier. Le massacre avait été un franc succès. D’une extrême rapidité, la dame masquée s’était saisi du gamin en une poignée de main et le fit passer sur un vaisseau sans doute optimisé sur la vitesse plutôt que le combat. La Jûnin la regardait d’un air anxieux, presque agressif.  

_ Tu voyageras dans ce bateau. S’exclama la figure emblématique de Kiri.  

_ Comme bon vous semble.

L’ex-pirate s’exécuta sans opposition, les cheveux au vent, elle pouvait désormais contempler les dégâts causés par son village sur cette île peuplé de malfrats. Les corps allaient entrer en putréfaction dans peu de temps. Qu’allait décider la Mizukage à propos des prisonniers ? La Kyuso ne connaissait que de loin l’ombre de l’eau, mais elle lui devait déjà un grand respect. Soudain, une voix résonna dans la tête de la demoiselle, une voix masculine.

_ Ici, Hisato Ao. Je t’informe que l’enfant dont tu as demandé la garde a été conduit sur le bateau de soutien. Tu es donc convié à le récupérer au plus vite au compartiment 5.

L’arrivée à Kirigakure ne fut pas glorieuse. Arya quitta le navire actuel pour rejoindre l’indication du télépathe. Le gosse était allongé dans un lit, toujours inconscient. Elle ne pouvait le quitter du regard. Posant sa main glaciale sur son front, la kunoichi devenait en cet instant « Maman ».

Le regard d’Arya était équivalant à celui d’une mère venant de mettre au monde un enfant. Elle admirait le petit ange dormir, son souffle délicat et ses joues rougeâtres. La Kyuso s’était promise de prendre soin de cette petite créature, au péril de sa vie. La pauvre femme ne se doutait guère de ce qu’avait fait Lilith. La perversion au meurtre était pour un gosse, quelque chose d’abominable et cruelle. L’ancienne pirate se voyait néanmoins vagabonder dans les rues de Kiri, avec pour seul compagnon ce gamin. Elle était prête, assurément.

Ce fut avec surprise que l’enfant sortit un canif et le pointa en direction de la jeune demoiselle. Arya était brusqué face à tant de barbarie. Elle avait en effet éliminé son géniteur, mais il était encore jeune pour quémander vengeance. Par réflexe, elle stoppa d’une force remarquable le coup de son assaillant, le serrant d’une extrême force au poignet. Son regard était noir, il ne voulait qu’une chose : la mort de la kunoichi. Le garçon manquait cruellement d’éducation, certes. Mais était-elle prête à élever un être aussi impure ? Tout cela avait chamboulé l’esprit de la pauvre femme.

_ Vous avez sans doute raison. Il n’est pas possible, enfin, je ne peux pas. Annonça la Juunin d’une voix regrettable.

Sur ces paroles, Arya se retourna en direction de l’épéiste de Kiri. Elle attendait surement l’ordre annonçant la fin de la mission ou bien, autre chose ?

Devant la rébellion du garçon, Arya saisi son petit bras armé.

_ Vous avez sans doute raison. Il n’est pas possible, enfin, je ne peux pas.

La Kyuso s'était tournée vers sa supérieure, en lâchant ces mots. Fixant sa subordonnée dans les yeux, Lilith utilisa sa soumission illusoire, forçant chez la jeune femme une perte de confiance en elle et une  terreur grandissante. Ce Genjutsu servant a faire ressentir a sa cible un sentiment d'infériorité important par rapport a l'utilisateur fut complété d'une seconde illusion.

_ Quels sont les ordres Arya Kyuso ?

De sa douce voix, la Mizukage masquée lança sa seconde technique. L'Illusion communiquée pouvait faire voir a la subordonnée récalcitrante une série de flashs, d'images. Elle même, face a sa supérieure, laissant échapper une promesse.

_ Au moindre signe de révolte, je me chargerai personnellement de le faire disparaître.

L'illusion pouvait lui faire entendre sa propre phrase. Puis viendrait les images de l'enfant s'attaquant a elle.

_ Au moindre signe de révolte, je me chargerai personnellement de le faire disparaître.

Le Genjutsu tournait en boucle, avec pour but de travailler le mental de la cible. Lilith mettait tout en oeuvre pour faire craquer la jeune femme apeurée. Elle devait tuer l'enfant. C'était la preuve de son éloignement définitif avec les pirates, et la preuve de son engagement envers Kiri.

_ Au moindre signe de révolte, je me chargerai personnellement de le faire disparaître.

Puis les flashs s’arrêtèrent, ne laissant derrière eux que la sensation de terreur de la soumission illusoire...

_ Quels sont les ordres Arya Kyuso ? demanda un dernière fois la Yojimbo.

HRP:

Arya attendait les indications de sa supérieure. Une femme sans doute remarquable, qui était en plus de ça en possession d’une arme légendaire : Samehada. La demoiselle était sous le charme, si jamais un jour elle avait le prestige de rentrer dans l''élite de Kiri, c’était sans nul doute qu’elle accepterait. La Kyuso n’était pas prête à élever un enfant, pas encore. Peut-être était-elle trop jeune, ou pas assez qualifiée ? Seul l’avenir allait nous le dire, mais en cet instant ce qu’elle désirait le plus était de regagner ses appartements. L’ancienne pirate était totalement exténuée.

_ Quels sont les ordres Arya Kyuso ?

La vision de la jeune adulte devenait floue. Elle ne se sentait pas bien, pas bien du tout. Elle oublia presque le gamin qui avait retrouvé l’usage de ses deux mains et qui par ailleurs retenta sa chance, en visant la gorge de la belle rousse.

« Au moindre signe de révolte, je me chargerai personnellement de le faire disparaître. » À qui était cette voix ? Elle n’en savait rien, mais la phrase se répétait sans cesse dans sa tête. Après nombre réflexions, la Juunin en avait conclu que cette douce mélodie était la sienne, tout bonnement. Quand avait-elle dit ça ? Oui, quand elle avait pris à charge l’enfant. Et à partir de ce moment-là, elle en était devenue garante et tutrice. Ce poids n’avait rien à faire dans un monde aussi cruel. Le couteau de l’enfant était pratiquement arrivé à ses fins. Soudain, Arya fit un bond un arrière et immobilisa l’enfant, évitant ainsi la lame. Elle le souleva par le colle et le plaqua contre le mur avant de faire craquer sa nuque. Le corps inerte de la victime tomba sur le lit, pendant comme une vulgaire marionnette.

_ Jetez le à la mer.

Le regard d’Arya avait changé, elle était désormais dévouée et obéissante à la justice de Kiri. Lilith en avait-elle fait… un monstre ?

Nos navires reprirent la direction du village, l’un de ces bateaux était chargé de corsaires enfermés dans des cages tel des esclaves. Cette idée-là, comme dit, ne me plaisait pas du tout, faire des prisonniers… à quoi bon ? On a assassiné des membres de leur groupuscule, de leur famille, de leur cercle d’amis, ils ne vivraient que pour se faire vengeance. On aurait dû tous leur ôter la vie un par un. Je n’avais pas bougé de ma position, j’étais toujours et encore assis sur le rebord de l’embarcation, dos à nos troupes à bord, on peut dire que je boudais oui, en quelque sorte. Je n’avais qu’une envie, c’était de bondir sur le bateau pénitencier et d’achever chacun des pirates s’y trouvant, hommes, femmes et enfants, pas de pitié. Pourtant, j’avais eu ma dose, j’avais tué un bon nombre d’adversaire, mais il en restait et c’était ça qui me donnait un sentiment d’inachevé. Bref, nous naviguions, chacun vaquait à ses occupations, certains jouaient aux cartes, d’autres se désaltéraient ou attendaient que le temps passe, et il y avait encore bien d’autres tâches de faites. Moi, je ne faisais rien mais après une bonne bataille, il n’y a rien de mieux qu’un bon verre d’alcool ! Donc, je me rendis dans la cale où s’étaient retrouvés quelques soldats de nos armées, tous entrain de trinquer à cette victoire ainsi qu’à nos frères d’arme disparus au combat. Mon choix s’était porté sur une chope de bière, loin d’être la meilleure mais ça allait faire l’affaire. Je levais mon verre en compagnie des autres Kirijin avant d’avaler une bonne lampée. Le temps passait très vite en présence de ces hommes ainsi que de cet alcool. Ce dernier avait le don pour me faire sourire et vite oublier ces remords que j’avais, non pas pour avoir tué des hommes mais plutôt pour ne pas avoir pu tous les exterminer, nuance.
 

Les navires accostaient, attendus par les familles des soldats Kirijin, nous n’étions pas parti longtemps mais certains et certaines avaient besoin de se rassurer en retrouvant leurs proches. Tandis que d’autres affichaient des visages emplis de tristesse, des larmes qui coulèrent en apprenant les mauvaises nouvelles. Une bataille sans perte n’en est pas une. Mais il fallait faire avec, et honorer leurs esprits en continuant à nous battre vaillamment. La mission était officiellement terminée, à nous les ryos ! Il allait falloir que je fête ça, dans un bar bien sûr.