Yuni Nanare - Terminée

Cette fille-là était clairement un oiseau de nuit, elle ne rechignait jamais pour les gardes du soir, peut-être bien, car la pénombre était toujours à son avantage. Ou celle de sa silhouette très sombre, contrastante avec la pâleur troublante de sa peau manquant d’UV. Encore que, il n’y avait que son facies d’exposer à la vue de tous, même si ce dernier était toujours surplombé par sa chevelure corbeau balayant ses côtés. De forme ovale, ses sourcils fins et droits lui donnaient un air sévère et mélancolique à la fois par la forme tombante de ses paupières en amande. Ses lèvres étaient fines, sans teinte particulière, encore que leur aspect chair aurait pu être leur caractéristique atypique. Ses cils noirs étaient longs et épais, comme ses cheveux attachés qu'à leur sommet.

Au final, même ses yeux n’avaient pas su trancher, ils baignaient dans un contraste de gris bleuté au grès de la luminosité, la fille quant à elle avait choisi le bleu irrémédiablement pour les entourer. Son but n’était pas de les sublimer, mais bien de rajouter de l’austérité à son visage qui avait encore bien trop d’attraits enfantins à son goût, mais après tout, quoi de plus normal, elle avait à peine passé le cinquième d’un siècle, pas pour autant le mètre cinquante. Aussi rageant et injuste que l’était la génétique, il s’agissait d’une petite créature, peu d’espoirs qu’une soudaine poussée de croissance ne venait lui offrir ses vingt centimètres de rêve. La seule différence avec le corps d'une gamine qui talonnait de près sa taille sans effort, restait son buste développé et encore... A  ce niveau là, elle avait acquis juste ce qu'il fallait. Ce n'était qu'un détail pour Yuni.  Ceci dit, cela avait ses avantages,  sa frêle silhouette était peu encombrante et elle passait presque partout… Ah si vous saviez ! Mais il était encore trop tôt pour vendre la mèche.  

Son manteau fétiche, était sombre et ajusté pour ne pas la gêner, l’agacement de ses poches n’avait aucun égal pour stocker son matériel de secours. Il était léger, imperméable,  pas forcément très chaud, mais il faisait suffisamment son job. La brune se sentait comme déshabillée à peine le bouton de son col était ôté.  Il fallait dire que ce dernier caché les stigmates de vilaines brulures qui rendait le haut de son corps singulier. Ce n’était pas pour autant ce qu’ils avaient amené sa vocation pour l’iroujutsu, juste une trace d’un jour tragique d’impuissance. Un que la fille que ne voulait plus jamais connaitre pourtant…

Cela aurait été un mensonge que de dire qu’Yuni était asociale, certes, elle n’était pas trop sociale – ça se contrariait effectivement, disons, pour moins de confusion, que cela dépendait des jours ou plutôt des périodes de sa vie. Enfant, elle était pleine de vie, un peu trop même. Joyeuse et curieuse, tout en restant disciplinée, y avait plutôt intérêt en même temps, elle était la fille de deux shinobis, donc par logique, souvent seule. On ne pouvait pas se dérober à ses devoirs avec ce genre de métier. C’était ce que l’un comme l’autre lui répétait bien souvent, un sermon sur le devoir que la petite fille n’écoutait qu’à peine quand ils disparaissaient en même temps pour les missions.

Pourtant, aujourd’hui, c’était une doctrine bien ancrée pour elle, après tout, ceux qui l’avaient mis au monde étaient morts pour cette conviction. Du moins, c’était ainsi que Yuni s’en était persuadé, ça l’aidait à avancer dans les pires moments. Elle n’était pas du genre à se plaindre, aujourd’hui comme dix ans auparavant, ce genre de personne qui gardait tout pour elle en forçant un sourire destiné à la convaincre elle-même bien encore.  Ces derniers temps, le rictus était plus rare, voire inexistant, mais le principe restait, la kunoichi ne réagissait pas sous l’impulsion, elle prenait toujours  son temps de réflexion et si son analyse n’était pas assez rapide… Et bien elle ignorait simplement pour y revenir plus tard.  

Une attitude étrange qui l’avait souvent mise à l’écart pour son manque de « sentiment » ou plutôt cet aspect hautain et méprisant que l’on pouvait en ressentir. Pourtant, même si elle s’en donnait les airs, la brune ne se sentait supérieure à personne, elle ne détestait pas non plus autant que cela ses semblables, sinon pourquoi aurait-elle perdu autant de temps à apprendre à les sauver ?

Son aspect calme était à la hauteur de la fatigue qu’elle se traînait souvent avec en cause ses nuits blanches dédiées à l’approfondissement de son art, c’était juste une nécessité de profiter de chaque instant pour récupérer. D’ailleurs, il n’était pas rare de la voir s’endormir n’importe où en un temps record et de l’observer à contrario se réveiller subitement comme si de rien pour reprendre ses activités. Aucun temps mort ou perdu… C’était peut-être bel et bien sa devise.  

Pas de doute sur le fait que Yuni restait quelqu’un d’assez renfermé et méfiant, juste trop courtoise pour ne pas être désagréable. Un petit côté blasé qui lui collait à merveille qui n’enlevait rien à un bon fond au final. Elle aurait donné sa chemise et diable qu’elle y tenait ! S’il le fallait. C’était un aspect plus difficile à débusquer ceci dit, une reconnaissance qu’elle devait à ceux qui avaient tout sacrifié pour lui offrir son rêve. Yuni croyait en une sorte de Karma. Bordel, ce qu’elle avait pu être terrible dans son autre vie vu celui qu’elle se traînait actuellement.

Malchanceuse ou maladroite ?... À vous de juger !

Pas de suspense à ce niveau,  bien qu’une exactitude. Arrivé là, on pourrait penser que ses parents avaient rendu l’âme sa mère oui et dans ses bras qui plus est. Elles étaient allongées dans le lit parental, comme souvent en l’absence du patriarche, la mère avait lu son histoire à son enfant qui n’avait pas encore une dizaine d’années et sa petite s’était assoupie dans ses bras, sur son épaule, son bras d’enfant posé lourdement sur le buste de sa lectrice. C’était un soir comme il y en avait eu beaucoup d’autres avant lui, à un détail près.

Comme à chaque fois, Yuni était loin dans ses songes quand la lumière avait été éteinte, son sommeil était profond et elle bougeait en se roulant dans tous les sens. Sa mère était habituée à sentir le souffle chaud de sa petite fille sur son cou, son bras s’engourdir sous son poids et ses petites mains qui l’agrippaient pour être sûre qu’elle ne la fuirait pas. Rien n’aurait pu laisser soupçonner que soudainement son corps s’enflammerait alors ?

Faux. C’était un risque possible et c’était pour cela que depuis quelques mois,  la mère la transportait jusqu’à son lit avant de repartir se coucher. Ce soir-là, elle s’était sentie plus fatiguée que d’autre, son assoupissement était venu bien plus vite et non, malheureusement, les petits mouvements à pas de chat de Yuni pour la rejoindre ne l’avaient pas réveillé. Innocemment, dans ses habitudes, la gamine l’avait enlacé avant de retourner à ses jeux qu’offrait Morphée, mais son retour à la réalité avait été des plus cauchemardesques.  

Comment et à quelle vitesse cela s’était passé ? Yuni n’en avait plus le moindre souvenir, tout ce qui lui restait gravé dans sa mémoire était ce moment, où elle se redressait, le haut du corps en feu. La chemise de son pyjama avait pris feu, elle avait tiré dessus pour la déchirer et abréger la morsure des flammes. Son bras gauche qui l’appuyait sur le corps en train de se consumer violemment de sa mère quant à lui avait été le plus toucher. Peut-être parce que la fillette au lieu de reculer avait voulu l’arrêter. La scène sans fin hantait ses souvenirs, la douleur ne faisait plus de sens malgré les cloques sur sa peau. Avec la première chose qu’elle avait trouvée, elle avait recouvert en vain le torse de sa génitrice pour étouffer les flammes…

En vain.

Ce moment, seul son esprit le revivait, la Nanare ne l’avait jamais partagé avec personne, même pas avec son père. Elle avait juste expliqué l’incident avec le moins de mots possible et à partir de ce moment-là, c’était ainsi qu’elle avait toujours fonctionné d’ailleurs. « Elle brûlait et je me suis brûlée en éteignant le feu. ». Fin de l’histoire, combien même c’était plus complexe et traumatisant que cela. Le pourquoi du comment du décès de sa mère restait un mystère, peut-être que son père en avait eu la réponse, mais ils n’ouvraient jamais le sujet ensemble, on ne parlait plus jamais « d’elle ». Une règle simple, pour l’un comme l’autre qui tour à tour se faisait de plus en plus rare à la maison. Le père travaillait plus pour offrir les études hors de prix à sa seule enfant bien chanceuse de faire partie de la classe sociale y ayant accès. A cette époque-là, la bourse n’existait pas encore. Un jour il était rentré alors que Yuni ne faisait rien de ses journées, accoudée à la fenêtre, elle regardait les nuages passaient. « Si tu n’as pas de vocation, reprend la sienne comme si ça avait été elle. Ça t’irait ? »…

La brune avait médité longuement, bien consciente qu’il faudrait bien se préparer à un avenir, alors elle avait accepté. Il s’en était suivi de longues années à l’académie,  mettant son temps à profit au maximum. Pas de distraction, pas de batifolage en tout genre, juste des montagnes de parchemins inlassablement répéter jusqu’à ce qu’elle les connaissait par cœur. Ses coéquipiers la trouvaient inquiétante,  Yuni ne les considérait juste quand c’était nécessaire, exerçant son job au mieux possible rien de plus, sans état d’âme. Au moins, elle était toujours efficace autant qu’elle le pouvait du moins, on ne pouvait pas lui ôter son côté rigoureux et c’était cette intransigeance qui la faisait se faire respecter.  En même temps, « fais ce que je dis ou je te laisser crever … », même dis avec une jolie tournure de phrase, n’en restait pas moins un argument convaincant.  

Il avait toujours été difficile de reconnaitre quand elle parlait sérieusement au premier degré ou non. Son ton était toujours neutre, sa voix ne faisait pas de vague et son visage restait inexpressif quand elle exigeait. Oui, c’était bien de ça qu’il s’agissait. Personne n’avait voulu tenter le diable, elle avait l’air un peu folle, assez  pour dégager cette aura incontestable.  Certes, ce n’était pas l’idéal pour tisser des liens, mais c’était efficace pour maintenir de jeunes fougueux voulant jouer aux héros.

Son étude de l’iroujutsu ne s’était quant à elle jamais arrêtée, il restait encore beaucoup de connaissance à la néophyte à acquérir, avancement mis à mal au rythme des missions. Encore que, ce genre de personnage même à son summum se trouverait encore insatisfait. Yuni était rigide et disciplinée, aussi ennuyeuse que contentieuse dans ses taches, un goût prononcé pour les règles et règlements à appliquer à la règle. Aucune surprise donc qu’on lui confiait du grade pour prendre en main les recrues. Certes, ce détail-là ne l’avait pas enchanté, c’était un peu, comme la rançon de son succès à trop offrir de ses heures hors mission au grand hôpital. Certaines mauvaises langues affirmaient qu’elle vivait là-bas tant il était courant de la croiser à n’importe quelle heure et étrangement, face à ses patients, c’était une créature tout à fait méconnaissable, souriante, charmante et parfois drôle... On la réclamait souvent laissant méduser le reste du personnel. Un talent d’empathie et une patience hors pair. Je vous avais bien dit qu’elle avait bon fond notre petite Yuni, quand elle en avait envie du moins. Ou quand on savait comment la motiver.

C’était à ne rien y comprendre ?  

• Âge : majeur
• Localisation : Sud france
• Prénom : Yuyu
• Nindo : Have fun
• Passions : Manga anime écriture manger
• Personnage du manga préféré : Lee
• Comment avez vous découvert le forum ? : Un rpiste m'en avait parlé quand j'avais stoppé le rp.
• Comment trouvez vous le forum ? : Moteur de recherche
• Que faudrait il changer ? : Ma couleur s'il vous plait o/
• Autre chose ? : Je reprend le rp après une longue coupure, soyez cléments
• Avez vous lu le règlement ?* :