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 Le Châtiment

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Taori Jigoku
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Taori Jigoku
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MessageSujet: Le Châtiment   Le Châtiment EmptyLun 16 Oct - 22:07



Le Châtiment


"L'homme qui prononce la sentence doit abattre l'épée."



La Tour Cristalis
S'élevant majestueusement dans l'horizon d'Iwa.
Surplombant, gouvernant et règnant sur tout le village de sa stature écrasante.
Ce symbole de la terreur écrasait toutes les libertés, les traditions, les coutumes, les mœurs, et les usages qui désormais figuraient parmi les légendes et les mythes de ce qu'était Iwa il y a plusieurs années. La Tour Cristalis était une abomination, une immense structure exécrable faite de fer et de verre qui baignait dans son ombre l'entièreté de la population, que ce soit dans le sens figuré du terme où même dans son sens propre. Celui qui en était à l'origine avait donné à Iwa une expression éternellement déformé par la technologie. Les rues et les avenues, aussi immenses soient-elles étaient pour toujours plongées dans l'obscurité des autres tours, bien que moins haute que Cristalis, il n'y existait plus que des lumières artificielles illuminant du bitume qui à son tour écrasait la terre, terre qui ne reverrait plus jamais la chaude lumière du soleil du pays qui fut autrefois le sien.
Quelle ironie.
Dans chaque coin de rue, une caméra observait consciencieusement la plèbe, la surveillant dans ses moindres faits et gestes. Les enfants de moins de deux ans avaient la merveilleuse chance de ne jamais connaître le sérum C1 qui était bien le point culminant d'une surveillance généralisée. Si ce n'était pas là les preuves incontestables que Iwa n'était devenu rien d'autre qu'une tyrannie. L'avancée technologique du village sur les autres n'avait jamais été aussi grand, mais le fossé entre les différentes classes sociales lui aussi n'avait jamais été aussi accablant. De nombreux habitants du Pays de la Terre perdait leur travail au profit de la technologie sous prétexte de privilégier l'efficacité et la productivité, d'autres n'avait pas les qualifications nécessaires car de leur temps ils vivaient simplement de leur petite échoppe, d'autres encore recevaient les recommandations du gouvernement afin de cultiver toujours plus dans la plus profonde hostilité envers la terre, terre intoxiquée aux émanations industrielles des usines éparses. L'égalité des classes n'existait plus aujourd'hui que dans l'égalité entre les riches. C'était à qui polluerait le plus. 
Le jour, un brouillard toxique recouvrait continuellement la ville. La nuit, la pollution lumineuse empêchait quiconque ne serait-ce que d'apercevoir les étoiles. C'était dans cette ambiance générale que des nourrissons étaient nés, que des enfants grandissaient, que des hommes et des femmes évoluaient.
Mais tout ceci prendrait bientôt fin.
Il était temps de changer les choses, et ce sera la manière forte qui rétribuera les réels méritants et punira les assistés de la technologie.

Taori était sur une falaise non loin de l'immense cité qu'était désormais le village d'Iwa. Il était assis sur le sol rocailleux, sur le rebord, une jambe dans le vide tandis que l'autre était pliée sur le côté afin de s'en servir pour reposer son bras droit qui lui servait à caresser ses propres cheveux dans une expression de réflexion. Derrière lui apparut alors une silhouette, qui vint le rejoindre dans la contemplation de la ville de laquelle s'élevait de multiples tours, toutes dominées par l'une d'entre elles. C'était désormais la cible de Taori : Cristalis.
La silhouette s'assit à ses côtés. Il ressemblait à un jeune homme d'une vingtaine d'année, aux cheveux argentés. Taori l'avait rencontré dans les souterrains des mines d'Iwa, une pointe de raffinement appréciable parmi des bêtes sauvages. Ceci dit, il n'était nul autre que le cousin au premier degré du Yondaime Tsuchikage. Cette parenté était très largement visible. Il n'était pas le seul issu du clan d'un tsuchikage dans la résistance car celle-ci comptait également dans ses rangs quelques Kamizuru. Certains espéraient même devenir les prochains tsuchikage, comptant sur leur illustre lignée. Mais il était clair que le premier et le dernier, le seul et unique véritable dirigeant du Pays de la Terre aura été Gin Inkan, le célèbre Sceau d'Argent.
La ville s'étendait à l'intérieur et au-delà d'une crevasse entre quelques montagnes du haut desquels de multiples dispositifs de sécurité sommeillait en attente d'une éventuelle attaque. Les tours, elles, étaient presque aussi grandes que les dites montagnes. Lorsque le soleil, soudain, réussit à percer parmi les nuages et le brouillard dense recouvrant la ville d'un manteau de fumée âpre, les faisceaux de lumière de l'astre solaire vinrent se refléter sur les immenses verrières. C'en était d'une beauté presque triste.

-Pas trop tendu ? Demanda Gōtoku Inkan, tournant sa tête en direction du Jigoku. Celui-ci haussa simplement les épaules pour toute réponse, ce qui conduisit l'homme aux cheveux argentés à continuer. Si tu veux prouver que tu es apte à diriger la résistance, il va falloir que tu frappes fort. Très très fort. Ils sont nombreux à se battre pour nous diriger, ces salopards. Des fois je me demande quelle est la différence entre nous et le Tsuchikage. Et là je me rappelle que nous on exécute pas sommairement les gens sans aucune raison, et... ça me rassure, il marqua une pause, tu n'as pas peur de ce que tu vas faire ? Tu vas mettre un terme à la vie de nombreuses personnes. Sans oublier que tu risques surtout la tienne.

Après avoir découvert les nombreux prétendants à la chefferie d'une résistance totalement désorganisée, Taori avait décidé d'y prétendre à son tour. Il fallait quelqu'un pour mettre au pas cette bande de dégénérés, quelqu'un pour y mettre de l'ordre, et les rendre coordonnés. Ils devaient devenir un bataillon, et pas un simple groupuscule de rebelles timbrés prêts à tout faire exploser. La déflagration ne devait pas impliquer tout Iwa, seulement la tête.
Gōtoku avait raison, bien qu'il ne soit là que pour lui servir d'éventuel soutien. Il fallait frapper fort. Et la cible de la future action de Taori était par conséquent toute trouvée. Frapper le cerveau d'Iwa, le cœur de la tyrannie, la tête pensante de la surveillance généralisée et de l'État. La tour démoniaque du haut desquels deux yeux rouges parcouraient les bas-quartiers d'un regard dédaigneux et méprisant. Frapper là, ce serait secouer grandement la résolution du Tsuchikage. Peut-être en mourrais-t-il. Non... Ce n'était pas l'objectif recherché. Inutile de tuer qui que ce soit.
Taori baissa les yeux en direction du vide sous lui. Il y avait là peut-être une centaine de mètres de descente.

"De toute façon..."

-J'ai appris comment mourir il y a longtemps, répondit-il à l'Inkan avant de se laisser aller dans le vide, tombant alors le long de la falaise en fermant les yeux, appréciant la sensation du vent au travers de ses cheveux tandis qu'il chutait et que le sol se rapprochait inéluctablement. Au bout de quelques secondes, ses pieds éraflèrent la paroi de la falaise, l'effleurant avant de se poser dessus à mesure qu'il tombait. Il courait désormais sur le mur de roc, réduisant ainsi sa vitesse de descente et lui permettant d’atterrir sur le sol, tout en bas, en toute sécurité. Devant lui, une route fréquentée menait à la porte sud d'Iwa vers laquelle il se dirigeait alors.



Gōtoku était derrière lui tandis qu'ils atteignaient tous deux le premier point de passage d'une longue série. Ces "portes" de sécurité était rudement bien protégées. Ils passèrent la première sans encombre, montrant leurs cartes ID, et entrèrent ainsi dans la ville parmi une foule de gens, de marchands, de voyageurs ou de shinobis partant ou rentrant de mission. Ils n'éveillèrent aucun soupçon, bien entendu. L'inverse aurait été surprenant, tout du moins pour l'instant. Ils parcoururent une grande avenue parsemée de magasins, bars et hôtels de différentes sortes. Autant dire que Iwa avait perdu sa signification de village caché.
La ville était particulièrement sombre en cette fin de journée, les nuages s'amoncelaient peu à peu au-dessus, menaçant. Leur couloir noire présageait une nuit pluvieuse. Cet élément fit sourire Taori tandis que le duo marchait dans les rues fréquentées. Les nombreux lampadaires étaient allumées et illuminaient le trottoir. La dite lumière permit au Jigoku de valider sa précédente théorie. Quelques fines gouttes reflétaient l'espace d'une fraction de seconde le halo de clarté dans lequel elles passaient avant de disparaître dans l'obscurité, quoique l'humidité nouvelle du trottoir reflétait à son tour l'éclairage, au-dessus.

Les deux intrus, dans ce gouffre de manipulation idéologique, traversèrent la ville et se rendirent dans les beaux quartiers, parsemées de villas et grandes maisons. Il se dirigèrent alors vers une maison en particulier, celle d'un homme relativement connu ayant travailler pour le gouvernement. Taori s'arrêta un instant devant le portail de la maison imposante. C'était ici que vivait l'architecte de bon nombre de bâtiments de la ville, et notamment de bâtiments officiels, mais son oeuvre la plus connue était bien entendu la Tour Cristalis.
La maison était gardée, Taori le sentait. Deux shinobis se trouvaient juste derrière le portail. Il fut un temps, avant que le Godaime Tsuchikage ne meurt, où cet architecte était escorté de bon nombre de Juunin de haut niveau, mais plus le temps passait et plus sa sécurité était réduite. Le Jigoku adressa la parole aux deux ninjas.

-On nous a demandé de prendre votre relève, les gars, dit Taori d'une expression des plus apaisée. Son jeu d'acteur était convaincant.

Leurs deux interlocuteurs se montrèrent, regardant et jaugeant des pieds à la tête les deux autres Juunins venus les relever. Ils sourirent alors qu'une expression de soulagement s'affichaient sur leurs visages. Ils délaissèrent volontiers leurs postes sans plus de vérifications.

Taori et Gōtoku entrèrent alors dans la résidence, parcourant d'un pas rapide le jardin, avisant le véhicule qui trônait non loin du regard, et s'immiscèrent dans la maison dans la plus grande discrétion. Il n'y avait personne au rez-de-chaussée richement décoré, et l'on pouvait entendre en élevant l'oreille quelque chose frapper régulièrement contre le mur de l'étage et de multiples gémissements féminins suggestifs. Cela leur faciliterait grandement la tâche.
Ils cherchèrent dans toute la bâtisse ce qui ressemblait à un bureau, et ils finirent par trouver une espèce d'atelier ainsi qu'une bibliothèque à parchemins où étaient classés de nombreux rouleaux. Ils cherchèrent pendant plusieurs minutes, profitant de ce qui se jouait en haut. Le jeune Inkan finit par mettre la main sur un espèce de coffre-fort dissimulé derrière l'ébauche d'une structure difforme. Percer le coffre dans le silence ne fut pas bien difficile et bientôt, les plans qui se trouvaient à l'intérieur étaient à découvert. Ce n'était nul autre que les plans de la Tour Cristalis, et comment celle-ci avait été construite : une prouesse technologique en soi, le point le plus haut du Pays de la Terre.
Une fois que les plans étaient en leurs mains, ils évacuèrent la résidence, replaçant le coffret où il était, et sortant sous les bruits incessants et allant crescendo du lit frappant le mur. Une fois à l'extérieur, ils se dirigèrent vers un endroit où nul caméra ne les dérangerait afin d'analyser les plans et décider de la suite des événements. Ceux-ci se déterminèrent par eux-mêmes dans une logique cohérente.

Taori se rendit alors non loin de la tour, dans quelques ruelles bien surveillées par de très nombreuses caméras. Il s'approcha de l'une d'elles, tentant de trouver un point mort où il ne serait pas vu. De là, il ramassa un vulgaire caillou, sur le sol, l'infusa prestement, en le faisant rouler dans sa main pendant quelques secondes. Il sentait son chakra se glisser peu à peu à l'intérieur du morceau de roc, puis il avisa les multiples bouches d'aération non loin, derrière une grille haute. Elles n'étaient pas plus grande qu'un poing mais étaient nombreuses. Leurs fonctions étant de faire circuler l'air à l'intérieur des sous-sols de la Tour Cristalis. Tout se jouais maintenant, tout commençait maintenant. D'un geste simple et rapide, il projeta le caillou à une très grande vitesse. La course de celui-ci le fit traverser la vision des caméras tout d'abord, puis il passa à travers la grille avant de se diriger droit dans la gueule béante de l'orifice qui mènera le simple caillou jusqu'au cœur-même du gouvernement iwajin.
Le Jigoku s'éloigna alors et plus loin, il joignit ses doigts et chuchota.
-Katsu.
Les oiseaux posées sur les toits s'envolèrent. Et une très brève secousse secoua légèrement les panneaux de signalisation. La première déflagration.

Oh ce n'était pas une explosion bien imposante, pas suffisamment pour détruire la Tour Cristalis, loin de là. Mais c'était le début d'un plan. C'était le premier acte d'une longue série. Un premier attentat de la part, non pas de révolutionnaires, mais de contre-révolutionnaires. La porte ouverte à la suite de leur stratégie.
Sans perdre un instant et après avoir récupéré un second caillou en le fourrant dans sa poche, Taori rejoignit dans les quartiers d'affaire son équipier. Ils arrivèrent tous deux sur la grande place contiguë à la Tour Cristalis, qui s'élevait non loin, sur une bonne centaine de mètres de hauteur.

"Bientôt, il n'y aurai plus cette tour hideuse." pensait Taori.

Une ou deux longues heures passaient, et sous les yeux des hommes la sécurité se renforçait à l'entrée de la tour pour des raisons qui n'étaient pas communiquées. Il s'était passé quelque chose, c'était certain. Ils s'étaient rapidement rendu compte de l'explosion qui avait eu lieu dans leurs sous-sols et de nombreux éléments avaient certainement été touchés.
L'objectif de leur mission finit par se montrer au bout d'un certain moment sous la forme de deux hommes en uniforme vert qui s'apprêtaient à pénétrer sur la place. Au moment où ceux-ci passaient devant eux, Taori déclencha un écran de fumée épais, émanant d'un dispositif dans une ruelle non loin et qui recouvrit tout le bas de l'avenue descendant sur la place. Beaucoup de personnes furent prises à l'intérieur et en une seconde les forces de sécurité étaient sur le pied de guerre. Mais durant cette même seconde, Gōtoku utilisa les célèbres chaînes de chakra du clan Inkan qui agrippa les chevilles des deux hommes et les traînèrent dans une autre ruelle. En un éclair, leurs cartes ID et d'accréditation furent prises, et leurs apparences volées par un henge. Ils furent assommés et délaissés dans une benne à ordure, et les deux autres prirent alors leur place alors qu'un Juunin d'Iwa dissémina l'écran de fumée d'une technique Fuuton.
Après de rapides vérifications, ils purent s'approcher de la Tour Cristalis avant que de nouveaux contrôles ne soient fait sur leurs identités. Après de longues minutes ils entrèrent finalement à l'intérieur de la grande tour, digne d'un palace, aux décors multiples, luxueux et très, voir trop, modernes. Ils se rendirent à l’accueil, signalant leur présence et on les mena jusqu'à un ascenseur. Ça et là il y avait des écrans, des hommes en uniformes que ce soit de shinobi et ou d'affaire, des engins de toutes sortes, dans un très grand hall dont le plafond était à une dizaine de mètres au-dessus d'eux, décoré d'un magnifique et riche lustre.



Les portes de l'ascenseur se refermèrent sur cette image qui donnait la nausée à Taori, amplifiant son dégoût à l'égard des technologies accumulées inutilement par Iwa et qui lui faisait perdre de toute sa beauté. Ils descendirent de quatre étages, ce qui offrit le temps aux deux contre-révolutionnaires de dévisager les trois hommes qui les accompagnaient. Deux Juunins et un employé de la Tour avec un certain niveau d'accréditation. La scène était assez amusante, mais le Jigoku et l'Inkan restait pourtant le plus agélaste possible, autant que leurs nouveaux compagnons. L'employé de bureau, d'ailleurs, affichait un air autoritaire de par son regard ascardamycte. Probablement un soliveau autolâtre au possible pensant que tout lui était acquis de par sa petite carte lui permettait d'accéder jusqu'à un certain niveau de la Tour Cristalis et d'avoir entraperçu au-dessus de quelques manteaux de la garde d'élite le Tsuchikage.
Les portes s'ouvrirent et les deux réparateurs qu'étaient désormais Taori et Gōtoku traversèrent le sous-sol -4 jusqu'à l'endroit endommagé par l'explosion. De multiples personnes étaient déjà présentes, chacun s'attelait à son rôle, et celui des deux nouveaux arrivants étaient de réparer tout branchement dysfonctionnel compte tenu du contenu de leur mallette. La zone était un passage visiblement peu fréquenté, un couloir somme toute banal qui avait été brutalement élargi par une explosion de cinq mètres de diamètre. Une plateforme en ferraille avait été dressée au-dessus d'un gouffre béant de deux mètres donnant sur le sous-sol -5.
Maints gardes étaient présents, mais ce qui intéressaient Taori, bien plus que les divers câbles à réparer était l'énorme colonne de béton armé de plusieurs mètres dont une partie était visible dans ce couloir et qui se prolongeais sûrement au-delà du mur sur la droite du couloir. Au loin, au fond, dans le sens inverse d'où il venais et où la galerie se prolongeais, une autre colonne était visible. C'était là ce qui portais l'ensemble de la structure.
Plusieurs minutes passèrent au cours desquelles les deux électriciens improvisés firent mine de s'atteler à leur tâche. Et à de maintes reprises, Taori se rendit aux côtés du premier pilier, y ajustant de multiples câbles et les infusant au passage et à de multiples reprises d'une grande partie de son chakra. Il se rendit également à l'autre bout du corridor, auprès du deuxième pilier, prétextant avoir à y ajuster quelques autres câbles, les infusant également. Deux heures passèrent, puis Gōtoku demanda à être raccompagné à la sortie de la tour, s'excusant de devoir retourner à son atelier afin de récupérer du matériel nécessaire supplémentaire. Les gardes hochèrent la tête et deux d'entre eux le ramenèrent.

Le Jigoku était dés lors seul avec de nombreuses personnes. Aucunes d'entre elles, hormi les gardes bien entendu, ne se regardaient, ils étaient tous concentrés sur leur travail et étaient conscient qu'au moindre faux pas ils seraient éliminés. Gōtoku devra probablement signer une déclaration de confidentialité en sortant, il en aurait pu être de même pour Taori si celui-ci comptait évacuer de la même manière que tous les autres bientôt, ce qui ne serais pas le cas bien entendu.
Au bout d'un certain moment, il releva la tête en direction des gardes, son apparence, celle d'un vieillard à l'allure fatiguée, maintint la sécurité en sommeil alors qu'il demandait à être accompagné à un certain étage, bien plus haut. Son plan se poursuivait, et pour le moment tout se passait à merveille. Peut-être même un peu trop.
On le conduisit au quatorzième étage sous prétexte donc que certains câbles, là-haut, posaient problème par rapport à ceux du sous-sol -4, ce n'était guère très recherché comme excuse, mais tout bonnement plausible. L'ascenseur dépassa le rez-de-chaussée, révélant une magnifique vue sur une grande partie de la ville et les tours voisines. En bas, des véhicules circulaient, et plus ils montaient plus la vue était à couper le souffle, bien que l'ascenseur finit bien trop tôt par s'arrêter au quatorzième.
Les portes s'ouvrirent sur des bureaux, des bureaux et toujours des bureaux, tous vides. L'explosion devait avoir endommagé les circuits électriques reliant le générateur aux branchements de plusieurs étages. Le garde le mena jusqu'à un panneau de commande. L'homme, un Juunin, ne semblait absolument pas sur ses gardes ; une erreur de sa part. Taori glissa nonchalamment sa main dans sa poche, faisant rouler le caillou entre ses doigts à l'intérieur du tissu. Il se ravisa à la vue des multiples caméras ornant les lieux d'un machiavélisme technologique qui semblais désormais si immanent à Iwa. Leur fonctionnement dépendait visiblement d'un autre générateur.
Le moment fatidique approchais tandis que le Jigoku ouvrait le panneau de commande. Quelques gouttes de sueur perlait désormais sur son front, facilement assimilable à la fatigue d'un vieil homme épuisé par les âges, ce qui était loin d'être le cas. La vigueur de Taori était à son paroxysme, nourri de l'adrénaline. L'excitation d'une situation terriblement dangereuse montait en lui alors qu'il provoquait un court-circuit à l'intérieur de la console, des étincelles scintillantes éclatèrent alors, plongeant sur la moquette au sol qui prit instantanément feu. Une fumée noire en émana aussitôt, alertant le Juunin qui avait le dos tourné. Celui-ci se retourna brusquement et alors que la fumée vint dissimuler la scène en déposant des résidus sur les caméras, Taori tenta de lui asséner un coups de poing sur la tempe que son adversaire para facilement, malheureusement pour celui-ci ce n'était qu'un leurre car une demi-seconde plus tard, le Jigoku assénait un coup de genou dans son ventre qu'il ne sut éviter avant de l’assommer d'un nouvelle tentative, cette fois réussie, à la tempe, mêlant son poing de roc grâce au Kengan no Jutsu.
Le corps inerte du Juunin faillit tomber la face la première dans les flammes à quelques centimètres du feu qui se développaient incroyablement vite sur la moquette. Taori le retint et l'emmena jusqu'à l'ascenseur tandis que l'alerte incendie se déclencha automatiquement. Le feu se propageait à grande échelle, gagnant presque tout l'étage en quelques minutes seulement tandis que les portes de l'élévateur se fermèrent. Ils descendirent tous deux jusqu'au rez-de-chaussée. Non loin au-dessus, d'autres ascenseurs s'appliquaient à faire le même trajet, descendant des dizaines de personnes en même temps. Lorsque les portes s'ouvrirent, le rez-de-chaussée était en proie à un calme incertain. La rumeur courait que des flammes avaient atteint le treizième et le quinzième étage à une vitesse effrénée. Cela ne semblais inquiéter personne malgré que ce ne soit qu'un masque dissimulant une réelle angoisse car chacun savait la fragilité d'un bâtiment aussi haut. Ils ne tarderaient pas à être stupéfait par la suite des événements.
Le dissident et son bon compagnon le garde inconscient traversèrent le hall avec grand peine, bien que le premier prit tout son temps pour atteindre la sortie, les autres, eux, se dépêchant. Une fois sortis, Taori expliqua à qui voulait l'entendre que le garde qui l'accompagnait avait été gravement intoxiqué, et bien heureusement dans la panique du moment, personne ne prêta grande attention à d'éventuels hématomes. Le vieillard qu'il était resta à son chevet longuement avant d'aller aider les employés et les hommes d'affaire sortant précipitamment de la bâtisse. Devant celle-ci, sur la place, s'amoncelait une foule impressionnante. La circulation avait été arrêtée et de nombreux shinobis étaient rassemblés, bien qu'avec grand peine car les manieurs de suiton ne couraient pas les rues à Iwa.

Au bout d'une quarantaine de minutes, plus personne ne sortaient du bâtiment, Taori se trouvait juste à son entrée, il était à la bonne distance des câbles qu'il avait précédemment infusé.
La Tour Cristalis devait être vide, et une foule de spectateur, devant elle, allait observer, impuissant, à un moment, un instant, une petite heure, qui définirait l'entièreté d'un combat contre la tyrannie, qui légitimerait la contre-révolution et délégitimerait totalement et complètement un gouvernement qui n'aura règné que par la révolution technologique.
Taori joignit ses doigts dans le sens inverse, de manière à dissimuler son geste.
Et il prononça alors le mot salvateur.

-Katsu.





Gōtoku Inkan s'était retiré après avoir aidé Taori et était sortis du village. Il se trouvait désormais sur la falaise où ils étaient tous deux plus tôt. Il observait Iwa, et plus particulièrement la grande et merveilleuse flèche pointant vers le ciel obscur. Au loin, il était clairement visible que quatre, voir cinq étages du gratte-ciel étaient proie aux feux, pourtant tout semblait si calme, si tranquille. Le Soleil venait de se coucher, et les lumières de la ville se confondaient avec celles des flammes.
Subitement, l'envol des oiseaux se fit rapide, précipité, tout autour de la ville. Et tout sembla s'arrêter pendant les secondes qui suivirent alors qu'au loin, la Tour Cristalis fut ébranlé dans ses fondations par une secousse sans précédent. L'immense phare du Pays de la Terre trembla comme une feuille et l'intégralité de ses magnifiques verrières s'illuminèrent lorsqu'elles se brisèrent sous le spasme de l'absoluité de la Tour Cristalis, remettant ainsi celle-ci en doute.

Il ne se passa que quelques minutes avant que les premiers murs ne cédèrent sous le poids de la structure ne pouvant plus compter sur ses piliers porteurs, ils se rompirent, se cassant en débris tandis que la tour toute entière s'affaissait sur elle-même, tentant vainement de se maintenir droite. Mais l'inanité d'une résistance aussi brève était d'ores et déjà compté. Les uns après les autres les étages disparurent sous un tas de gravats et tout s'effondra à une vitesse impressionnante.
En lieu et place de la Tour, il n'y avait plus rien. Elle avait tout bonnement disparue du paysage d'Iwa.
Gōtoku ne put réprimer un sourire devant l'oeuvre d'ampleur de Taori Jigoku.





Taori était plongé dans le noir. La tranquillité le submergeait, il n'entendait plus rien sinon sa propre respiration qui semblait si forte et puissante qu'il pensait que ses poumons allaient s'arrêter d'un moment à un autre. Son coeur, lui, battait la chamade. Il tenta alors d'ouvrir les yeux pour ne voir encore que du noir. Il y avait quelque chose sur lui, quelque chose... de moelleux.
D'un geste précipité, il rejeta le corps inerte qui gisait sur lui. Bien heureusement celui-ci n'était pas mort, il n'était qu'inconscient, comme beaucoup d'autres personnes ici présente. Au moment où la déflagration a eu lieu, la foule entière s'était mise à courir dans la direction opposée, beaucoup furent piétinés et tombèrent, inconscient. Autour de lui c'était le chaos et la place entière était recouverte d'un épais nuage de fumée. Des gens affluaient de partout, pour venir en aide, couraient dans tous les sens, certains criaient.
Taori se retourna, posant ses yeux sur les gravats s'étendant non loin. Comme tout bon citoyen, et toujours sous l'apparence d'un vieillard en uniforme vert, il se mit alors à courir en direction des avenues proches sous une pluie ténébreuse, de cendre.
Tout Iwa était désormais en état d'alerte.
La Tour Cristalis s'était effondrée.
Elle n'était plus.




Résumé:
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