Tout cela n’avait donc servit à rien, j’étais frustrée, colérique, encore plus que lors de mon départ pour cette contrée étrange et non familière. J’avais fini par maîtriser ces pouvoirs, revenir pour voir mes patients décédés depuis des jours, le village calciné, le reste vivant dans la terreur de l’approche du dénommé “Kami”.
Je ressentait le poids figuratif des années, puisque mon enveloppe elle supporterait encore des siècles sans faiblir. Qu’elle était ma place dans tout cela? Des dieux? Et puis quoi encore, qu’est ce que le monde allait créer après cela pour m’infliger une tourmente plus brutale encore? J’en avais tout simplement assez…
Les derniers mots de mon roi me revenaient en tête, mais je ne voulais plus l’écouter, plus pour cela, c’était à mon tour d’avoir droit au bonheur, à la chance, à toutes ses pépites qui font la vie… Je n’allais plus distribuer sans réfléchir, mais méthodiquement économiser pour les occasions.
J’étais installée sur une pierre près des sources chaudes du pays des cascades après mon retour avec bagages de celui du feu. Les paons me regardaient, jaugeant, jugeant, médisant.
-Taisez vous, infâmes persifleurs !!! Je n’ai cure de vos considérations stupides !!
Ils piaillaient, encore et encore, et soudain, la lumière… Le maître était sortit de son enclos pour me jeter son soleil voluptueux en pleine face. Je contrais, évidemment, une pointe de défis dans les yeux avant de me redresser. Je pense qu’il soutenait mon regard, mais je ne pu en être sûre, tant sa clarté m’aveuglais. Des brisures noires apparurent sur ma vision, comme une corruption, un liquide coulant sur mes rétines, créant des craquelures, fouillant dans ma tête alors que mes muscles s'affaissaient sous le poids de l’attaque et de la fatigue.
Je me réveillais, sans souvenir de cela, jusqu’à que je reprenne mes repères, ils m’avaient tout repris dans ma période d’inconscience. Tout, sauf ma frustration, tout sauf mes ennuis, mes soucis, ma mémoire longue. J’avais juste perdu mes aptitudes liées à eux, sans doute que le pacte avait été révoqué également. Je serrais les dents, regardais le par-terre boueux dans lequel mes “amis” m’avaient laissés et y trouvais mes bagages, non vidés des ressources humaines qu’ils contenaient.
Je plongeais dans la première source que je rencontrais, en profitant pour laver mes vêtements et purifier mon corps, puis s'allongeait contre la pierre avant de réfléchir à mon prochain mouvement.
J’allais servir mes propres intérêts, ainsi qu’il l’avait dit, j’allais trouver quelqu’un pour m’accompagner dans cette vie, un gardien sans doute, servile, puissant, immortel pourquoi pas? Sans doute pourrais-je améliorer le sceau de miséricorde persistante pour qu’il accueille deux personne, ou faire autrement. Ou aller? Que faire? Le palais me manque… Mon roi me manque… Même Yaku.. J’imagine qu’il est temps de retourner à la source, pour y voir plus clair…
Je m’engageais sur la voie qui menait vers l’ouest.
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