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 Les prémisses d'une amitié

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Ryuke Musuko'Kami

Ryuke Musuko'Kami
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MessageSujet: Les prémisses d'une amitié   Les prémisses d'une amitié EmptyMer 1 Mai - 16:52

Les prémisses d'une amitié.



Une belle journée s'annonçait. Aucun nuage à l'horizon pour perturber un ciel infiniment bleu. Les oiseaux chantonnent, le ruisseau tout proche du studio fredonne. Ma tête maintenue par mes mains, les coudes posés sur le rebord de ma fenêtre, j'appréciais ces moments en me languissant de la suite.
Un jour de repos m'avait été donné et qui plus est un dimanche.
Un jour sacré à mes yeux. Un jour de bonté éternel qui m'avait été accordé sans raison particulière. Lorsque le soleil sera haut dans le ciel et que les deux aiguilles du cadran pointeront le douze, un éternel cadeau tomber du ciel viendra se poser sur le rebord de ma fenêtre. Déjà plus d'un an que cet inconnu apparaît chaque dimanche midi. Sans jamais être en retard, sans jamais faillir à sa tâche. M'offrant son assiette soigneusement emballée dans une sorte de nappe blanche imperméable, accompagnée de cette somptueuse sensation de compter pour quelqu'un. D'être apprécié, d'être aimé. Aussi seul soit-il, son attention particulière est animatrice de sentiment immensément fort.

Alors que je rêvassais, sur cette intrigante attention, tout se bouscula dans ma tête. Des questions plus ombreuses vinrent prendre place dans mon esprit. Et si, cette personne agissait ainsi uniquement par obligation, je ne sais pas moi, peut-être que l'on lui a ordonné pour je ne sais quelle raison . Il m'était difficile de croire que cet inconnu qui compte tant pour moi, agisse ainsi à l'encontre de sa volonté. Que deviendrais-je, si jamais j'apprenais qu'en ce monde, aucune personne en fait ne se soucie réellement de moi ? Me tapotant le visage des deux mains, j'essayais de dégager cette idée saugrenue de ma tête.
Une autre idée me vînt à l'esprit.

-"Et si je lui demandais directement ...Non, très mauvais idée."

A vrai dire, je mettais toujours imposer une certaine discrétion envers cette personne, dans l'unique but de ne pas la contrarier. Pas la moindre partie de son visage et encore moins sa silhouette. Je ne connaissais absolument rien de lui. Car, s'il était resté discret jusqu'ici, s'était bien pour une raison et l'irriter s'était me risquer à voir toutes ses attentions prendre fin.
Les idées ne cessèrent d'affluer quand, enfin je trouvai celle qui serait la plus plausible.

-"Et si je lui offrais quelque chose... Que je poserai moi aussi sur le rebord avant qu'il arrive ."

Un sourire fier prit place sur mes lèvres, avant de disparaître comme il était venu. Mais qu'allais-je offrir ? J'avais beau chercher, je n'avais pas la moindre idée.
Je commençais à faire les 100 pas entre le lit et la petite table à manger.
Le cadran de l'horloge m'annonçait plus qu'une heure. J'étais tellement concentré, que je n'entendais plus le bruit barbant de la trotteuse.
Il n'y avait pas mille solutions. J'enfilai donc ma veste, claquai la porte et fonçait au marché. Une fois sur place, j'aurai surement un coup de coeur.

Quelques minutes plus tard, le marché se présenta devant moi, avec sa foule. L'idée de traverser cet attroupement me rendait déjà anxieux. Je pris sur moi... Je n'avais pas d'autres choix d'ailleurs, il fallait que je marque le coup.
Je fis mes premiers pas et pénétrai dans le nuage multicolore. Il ne me fallut pas entendre longtemps pour discerner les ragots de certains, mais on me laissa tranquille. Alors que j'avançais, mes yeux ne cessaient de balayer de gauche à droite les stands, mais rien qui n'attire mon regard. Ce sont des cris rauques de la femme vieille dame qui m'amena à son stand.

- Messieurs, Mesdames, venez voir les grandes trouvailles d'Irmin ! Tout ce qui est présentés sur cette table, ne sont pas de simple objet, se sont des symboles d'une grande importance pour la personne à qui vous allez l'offrir! Profitez vite, Dame Irmin ne reviendra pas avant deux étés à Konoha !


D'un coup d'oeil rapide, je fis le tour des babioles. Des objets faites en terre cuite pour la plupart, certains comportant une couleur unique d'autres plusieurs. Mais l'un d'eux attira plus particulièrement mon regard. Je ne saurai dire pourquoi. Mais la réponse ne tarda pas à tomber. Comme un coup du destin, je devais le prendre.

- Oh! Mais c'est une jolie broche que vous regarder. Une Dahlia... Elle représente la reconnaissance et la nouveauté... Vous avez sûrement besoin de faire passer ce genre de message ? Oh... Et ne me dit pas le contraire mon petit loup, elle ne vous aurez pas attiré ainsi. Allez-y prenez-le, je vous fais un prix.

Elle était très avenante et sait y faire pour que le client achète ses bibelots. Je n'étais pas l'exception à la règle, de plus que l'heure tournait. Je réglais donc mon achat. J'avais perdu énormément de temps à tourner en rond et slalomer autour des passants me faisait perdre davantage de temps. Je me précipitais sur le toit le plus proche, afin de gagner du temps. Sautant de toit en toit à la vitesse de l'éclair, je vis les minutes défilées.

Lorsque j'attéris sur un mur de brique, le studio me faisait face. La position du soleil dans le ciel m'annonçait qu'il était l'heure. J'examinai l'horizon, aucune trace d'un éventuel inconnu. Je sprintais donc, à découvert dans le studio, refermant la porte derrière moi, et me hatais à la fenêtre le cadeau en main. Je l'ouvris précipitamment. Et là, je fus brusquement surpris. Je tombais nez à nez avec... une fille. Aussi surprise que moi, elle tomba à la renverse d'une caisse de bois dont-elle s'était appuyé afin d'avoir accès au rebord de la fenêtre en poussant un cri. L'assiette se brisa en mille morceaux éparpillant avec elle le repas qui m'avait été accordé. Quel désastre ! Qu'avais-je fait ?
Je bondis hors du studio par la fenêtre. Angoissé par l'impact présent et à venir de mes actes. Elle se relevait difficilement tout en se frottant la hanche.

- Ouille !

-Désolé, désolé, désolé ! Je ne voulais pas t'effrayer ! J'espère que tu ne t'es pas fait trop mal ! Je n'avais pas l'intention de te surprendre...

J'avais parlé d'un ton affoler, alors que mes yeux étaient posés sur elle, je découvris une fille de mon âge à peu prés. Très jolie, et l'air frêle. Elle avait les yeux d'un bleu azur, ses cheveux verts étaient soigneusement coiffés. Elle m'inspirait la bonté et la grâce en même temps.
Alors qu'elle balayait de la main sa robe traditionnelle pour en retirer la poussière, une mine triste apparut sur son visage lorsqu'elle se rendit compte de l'état de son plat.

- Non ça va aller, ... j'ai eu plus de chances que ce plat on dirait, avait-elle dit d'un ton attristé.

Ses mains vinrent se mêler l'une à l'autre pour tomber devant ses jambes. Tandis qu'elle me regardait, un sourire léger aux lèvres, je pouvais distinguer une légère gêne dans ses yeux mais également une certaine liesse. Elle reprit d'une petite voix.

- Il nous aura fallu plus d'un an pour nous rencontrer alors...

- Alors c'était toi la fille aux tofus .

Elle pouffa de rire avant de reprendre tout en gardant son éternel sourire.

- Alors s'est comme ça que tu m'appelles . Je suis Erika.

Légèrement gêné, je repris.

- Enchanté, moi c'est ...

- Ryuke Kazakami. Eh oui... Pas besoin d'être un ninja pour mener à bien une enquête. Me coupa-t-elle tout en souriant. Puis en reprenant un air plus sérieux elle reprit. Dis-moi Ryuke, je t'avoue que je suis un peu intrigué. Pourquoi n'as-tu jamais cherché à me rencontrer?
Je ne savais pas quoi lui répondre, de plus que je fus surpris par sa connaissance. A vai dire, avec tout les ragots qui se raconte derrière mon dos,ça ne dois pas être très dur de trouver mon nom.

Elle pivota légèrement de sorte à faire face au ruisseau et fit quelques pas lentement de sorte que je la suive. Alors que je réfléchissais, elle s'essaya sur un talus de pierre juste devant la rivière. Les mains dans les poches, mes yeux étaient plongés dans cette eau vive à la recherche de réponse. Je n'osai pas trop lui répondre à vrai dire. J'avais peur de sa réaction. Je préférai donc lui répondre par une question avant de lui révéler ma véritable raison.

- Mais toi, pourquoi cette générosité ? On ne se connaît pas, et chaque dimanche tu m'offres tes bons petits plats.

Elle souriait de plus belle.

- Je cuisine bien alors . Ça me fait plaisir que ça te plaît. Toi aussi, une fois par semaine tu viens à la boutique de ma mère pour prendre du lait.

- Ah, tu es donc la fille de ...

-Oui c'est bien ça. J'aide ma mère de temps en temps. Tu n'oses jamais regarder les gens droit dans les yeux. C'est pour ça que tu ne te rappelles pas de moi en fait. J'ai tout entendu du drame qui est survenu à ton coéquipier, les nombreuses versions aussi. Tu sais, j'ai été à l'académie ninja moi aussi, j'ai toujours rêvé de devenir une vraie kunoichi, forte et apprécier. Mais un soir, alors que j'étais en pleine crise, le docteur à déceler une maladie du coeur en moi. Ce qui bien évidemment a eu pour effet de me fermer les portes de mon rêve... Tout ça pour dire que je connais les valeurs d'un ninja. Alors voilà, si Dieu m'a interdit de combattre, il m'a doté de la capacité de voir au plus profond des sentiments des gens. Le regard que tu avais la première fois que tu es rentré à la boutique, je ne l'oublierai jamais. Et à ce jour, tu m'intrigues encore. Comment as-tu fait tout ce temps pour tenir, couper du monde ? Non, tu n'as pas tenté de suivre une autre voie, ou de déserter. Tu es resté fidèle et tu as toujours défendu les intérêts d'un village qui pourtant ta renier si je puis dire.
Ce regard, je pense savoir que lors de la mort de ton coéquipier, s'est toi qui en as le plus souffert sans parler des conséquences par la suite. Donc, je t'ai un peu suivi, et j'ai vu à quel point tu es seul. Et je n'ai pas pu te laisser comme ça sans agir. Alors dit moi, Ryuke, maintenant que tu sais tout. Pourquoi n'as tu jamais tenté de me rencontrer et qu'est-ce qui te retiens ici ?

À ces mots, une multitude de sensations aussi contradictoires vinrent comprimer mon coeur. Elle semblait avoir tout déballé avec une telle franchise alors qu'on ne se connaissait pas. Des sentiments de joie vinrent quand j'appris qu'on s'intéressait à moi et de peine en ressassant mon vécu. Toutes ses interrogations avec du sens. C'est alors que je pris la décision malgré moi de satisfaire sa curiosité. Après tout ce qu'elle avait fait, elle en avait bien le droit.
Je m'asseyais sur un tas de bois qui se trouvait en face d'elle. Les yeux rivés au sol recherchant les souvenirs du passé.

- Ce que tu dis est vrai. Satchi n'était pas un simple coéquipier. C'était mon meilleur ami. Bien que je ne suis pas directement lié à sa mort, je me sens quand même responsable. Mes autres amis m'ont tourné le dos, mon sensei passe de temps en temps me voir, même si ce n'est pas fréquent, je me dis qu'il doive avoir pas mal de boulot... Si ... Je n'ai jamais tenté de te rencontrer, c'est uniquement par peur. Vois-tu, ta discrétion m'a poussé à penser que tu cherchais à rester inconnu auprès de moi et je ne souhaitais surtout pas te contrarier. Tu vois, ta marque de gentillesse et la promesse faite à Satchi, sont tout ce qui me reste. C'est ça qui fait tenir encore debout... Merci Erika....

J'étais ému en dévoilant tout cela et lorsque je relevais la tête afin de voir sa réaction je put constater que je n'étais pas le seul. La jeune fille à fleur de peau avait les yeux un brin humide. Elle semblait troublée par cette révélation. Reprenant son souffle et se leva et me fis face, dévoilant encore sourire attendrissant. Elle me tendit le poing, l'auriculaire me pointant.

- Je vois que tu as de la considération pour les promesses. Alors tu vas m'en faire une. Promets-moi de toujours accorder un peu de ton temps à ta nouvelle amie... Moi.

Un large sourire vint s'installer sur mon visage, aussi bien qu'un sentiment de joie intense s'emparait de moi. J'étais secoué et merveilleusement bien. Je lui tendis le doigt et lui promettais. J'avais de nouveau une amie et s'étais sincère. J'étais désormais plus seul.
Suite à cette promesse, elle regarda sa montre et s'alarma. Tout en sautant sur ses jambes, elle détalla en disant de toute voix.

- Oh, je suis en retard! Vite ! Ma mère va m'engueuler ! On se voit demain et promet moi d'être plus ouvert au gens Ryu !!!

J'avais de nouveau un ami, ou plutôt une amie. Et s'était sincère. Quelle belle chose l'amitié. Chaque dimanche passé jusqu'ici était fantastique, mais celui-ci était incomparable. J'avais même oublié de lui offrir la broche...
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