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InvitéInvité
| Sujet: Retour à la maison Jeu 9 Jan - 14:54 | |
| La brise matinale chantait doucement entre les ramures des arbres de la forêt qui ceignait le village. Le soleil était encore timide, un peu rougeaud, pointant le bout de son nez au dessus de l'horizon et illuminant le ciel de ses rayons dorés. Les nuages rosés ressemblaient à de la barbe à papa. Le ciel était d'un bleu très pur, presque glacial, d'ailleurs il faisait plutôt frais dans la clairière. A cette heure de la matinée, les animaux étaient rares à sortir de leur terrier. Quelques oiseaux gazouillaient déjà, discrets, voletant entre les feuilles avant de rejoindre leur nid. On pouvait sentir l'odeur de l'humus, le puissant parfum des conifères, et l'inimitable arôme de la sève. C'était bon de retrouver ces sensations si familières. Kyûji avait l'impression de ne jamais avoir quitté Konoha.
Il s'étira en ronronnant alors que Matatabi faisait de même. Ce dernier poussa alors un petit miaulement de contentement, cligna des paupières pour s'habituer à la lumière naissante qui commençait à percer entre les branches. Il se laissa faire, un peu groggy, lorsque le jeune Hyûga le saisit par la peau du cou afin de le hisser jusqu'à son épaule, où il se lova comme la petite boule de poils soyeux qu'il était, à sa place attitrée. Tranquille et rassuré, il s'assoupit à moitié alors que son Jinchuuriki continuait à marcher en direction du village. Kyûji s'arrêta un moment pour humer l'air, heureux d'être de retour chez lui. Il s'était passé tant de choses depuis son départ... Il aurait tant aimé dire au revoir aux siens, à Hanako, à Shinsaku, à Saya... Il se souvenait des derniers mots qu'il avait prononcés devant son meilleur ami... Ils résonnaient en lui comme une marque au fer rouge...
"– Le seul qui me pose problème ici, c'est toi !"
Il ne pouvait oublier le contact de ses phalanges sur la mâchoire de son ami. Il ne pouvait oublier son regard plein de reproches. Et pire que tout, il ne pouvait oublier la peine et l'incompréhension qui s'étaient dessinés sur le visage de Shinsaku. Comment avait-il pu lui dire tout ça ? Comment ? Il ne comprenait pas. Il savait simplement qu'il avait eu tort, et il ne souhaitait qu'une chose : s'excuser auprès d'eux. Même si ces souvenirs étaient douloureux, ils le poussaient à rentrer chez lui au plus vite. L'idée même de pouvoir enfin serrer les siens dans ses bras le comblait de bonheur. Il accéléra le pas, comme si chaque minute, chaque seconde comptait. Il atteignit les portes du village assez rapidement. Matatabi était toujours immobile sur son épaule, mais Kyûji savait que le Bijuu ne dormait pas. Il sourit en caressant la petite peluche. Il lui avait été d'un grand soutien dans sa solitude. Maître Hokage n'avait pas pu combler le vide qu'avaient laissé sa famille et ses amis lorsqu'ils étaient partis.
Les portes de Konoha étaient grandes ouvertes, ce qui était surprenant à une heure pareille. Mais comme il arrivait néanmoins parfois que les gardes se lèvent de bonne heure, cela n'avait rien d'inquiétant. Les rues étaient pratiquement désertes, cependant. A peine quelques marchands qui ouvraient leur échoppe avec précaution, encore endormis et somnolents. L'un d'entre-eux salua Kyûji d'un geste de la main en baillant. Il ne l'avait sûrement pas reconnu. Après tout, bien que le jeune homme ait un style très reconnaissable, il ne traînait pas tant que ça dans ces quartiers. D'ailleurs, il ne s'y attarda pas, et mis le cap sur le quartier des Hyûgas. Son quartier. |
| | | Hanako Hyûga
Messages : 1764
Fiche shinobi Grade: Nombre de missions effectuées: 0 SS - 1 S - 3 A - 2 B - 1C - 1 D Talents: | Sujet: Re: Retour à la maison Dim 12 Jan - 19:50 | |
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Le jour pointait déjà sans qu'Hanako ne l'ait remarqué, baignant de sa douce lumière naissante le village de Konoha, et les premiers rayons arrivaient déjà aux frontières des terrains réservés à l'entraînement, éclairant les particules incessamment soulevées par les efforts intensifs des shinobis. La jeune fille s'était levée aux aurores afin de s'entraîner encore et encore, profitant du temps et des conditions que lui offraient les ruelles désertes de son village. Konohagakure no Sato n'était pas encore réveillé, mais subsistaient déjà quelques villageois à cette heure matinale ; et elle en faisait partie. La kunoichi s'arrêta enfin, fatiguée par le dur labeur auquel elle s'était prêtée. Cette dépense physique nocturne avait été éprouvante pour son corps et pour elle, bien qu'elle n'ait résisté plus longtemps que ce dernier. Fermant les yeux, elle se stabilisa sur le terrain et concentra son esprit sur un point qui ne pouvait passer inaperçu. Lors des deniers entraînements, son esprit et son moral flanchaient toujours avant que son corps n'ait atteint ses dernières limites ; mais là, aujourd'hui, c'en était l'inverse. Que s'était-il donc passé entre temps ? Malgré toute sa volonté, elle n'y trouva de réponse.
Le sol maintes fois martelé en cette calme matinée sentait le répit qui allait être sien alors qu'Hanako posait un genou au sol, exténuée. La paume opposée vint toucher avec douceur le sol tandis qu'elle baissait la tête et remerciait son adversaire ficitf. Se relevant, elle secoua ses cheveux afin de les laisser libres et leur permettre de voler au bon vouloir du vent. Sa mine anxieuse contrastait avec sa stature déterminée, et laissait voir les quelques doutes que la kunoichi se posait. Pourquoi faisait-elle tout cela ? Depuis combien de temps déjà aurait-elle dû partir en ''chasse'' ? Cela faisait vraiment bien longtemps... se maudissant elle même, elle ferma les yeux et repensa au temps qu'elle avait laissé derrière elle. Elle ne faisait que repousser l'échéance. Elle le savait. Oui, elle le savait. Un jour ou l'autre, elle devrait partir en chasse.
Hanako se releva et, pensive, sortit du terrain, avec des pas légers et rapides. Son anxiété s'enfuyait comme neige au soleil au fur et à mesure qu'elle avançait vers son objectif ; sa démarche aussi souple et leste qu'un chat laissait croire à une ombre se faufilant dans les ruelles sombres du village. La jeune fille tourna au détour de quelques ruelles puis, assaillie par une idée ayons lui vint en esprit, bifurqua de sa trajectoire. Avant de retourner chez elle, il lui fallait récupérer Neko, dont elle s'était délaissée au sein d'un bâtiment Hyûga. Maintenant qu'elle y repensait... l'abandonner encore ne serait-ce quelques heures là-bas n'était pas envisageable. Son compagnon de bataille ne lui faisait jamais défaut, et il fallait le reconnaître. Sans lui, sans son katana, si elle n'avait plus ses amis, elle n'était plus rien. Au contraire de ses habitudes, la jeune kunoichi ne soupira pas. Elle admit avec encore plus de véracité la vérité, et regarda en face d'elle. Elle se sentait bizarre. Mais, avec du recul, plus rien n'était normal dans ce qu'elle faisait et même dans ce que faisait le village. Depuis l'attaque, rien n'était plus pareil.
Eclairé d'une jolie couleur orangée, l'objectif que voulait atteindre la jeune fille se dressait dores et déjà sur sa route. Elle pressa instinctivement le pas, et traversa les quelques dernières mètres de deux bonds, passant par les toitures qui gênaient son passage ; puis elle s'arrêta vers un mur aux irrégularités instables, camouflée dans cette masse noire qui en faisait l'ombre. De loin, la kunoichi croyait apercevoir une silhouette qui n'était pas des plus banales, même presque familière. Mais qui ? Qui donc pouvait se présenter au portes des Hyûga à cette heure mal venue ? Elle hésita à rabattre sa capuche sur son front et se ravisa au denier moment, laissant tomber de côté l'anonymat et la discrétion. Puis elle s'avança sans peur et d'un pas assuré, voulant découvrir l'identité de la personne. La silhouette se précisa ; mais non seulement sa forme, c'étaient les couleurs et les détails de ses habits qui s'inscrirent dans les pupilles de la jeune fille, et lui adonnèrent un choc. Réticente au possible à croire ce qu'elle voyait, ainsi qu'à admettre qu'elle n'avait eut la présence d'esprit de deviner qui il était... il était Kyûji.
Un moment d'étonnement se vit sur le regard d'Hanako, puis s'effaça pour laisser la place au doute et à la perplexité. La kunoichi resta au loin, à observer, plissant les yeux maintenant lestés de leur parfaite blancheur sans pupille. Elle n'eut besoin de se pincer. Non, ça n'était pas un rêve. Il était revenu. Et elle n'était pas sans avoir remarqué la forme bleue qui occupait les épaules de son frère :
- Kyûji... es-tu de retour au village ?
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Retour à la maison Mer 15 Jan - 18:27 | |
| Le quartier était calme. Désert, il y régnait un silence quasi-religieux. L'architecture fine et élégante si chère au jeune homme était reconnaissable entre mille. Il prit son temps, posé, détendu, heureux de se sentir enfin chez lui, de reconnaître les lieux où il avait grandi, et de pouvoir enfin jouir de l'intense chaleur intérieure que prodigue le foyer. Matatabi se mit à ronronner plus fort, en réponse aux chaleureux sentiments qu'éprouvait Kyûji. Alors qu'il marchait tranquillement en direction de la demeure de ses parents, il reconnaissait chaque allée, chaque façade, chaque jardin. Là, l'arbre sur lequel il avait appris à manipuler son chakra, ici, la stèle en hommage à Naruto qui avait aboli les castes Hyûga. Le paysage était entièrement composé de souvenirs, il en avait les larmes aux yeux. Pourtant habitué à s'absenter des jours durant, il avait fait là sa première expérience d'un voyage interminable, et le mal du pays s'était fait cruellement ressentir... – Kyûji, je te sens ailleurs. Qu'est-ce qui ne va pas ?
Le jeune homme se tourna vers son maître d'un air désolé, et la robe de chakra autour de lui s'évanouit.
– Veuillez m'excusez Hokage-sama, mais je pense sans arrêt à mes proches. Ils me manquent beaucoup, je m'inquiète pour eux. Je me sens coupable d'être loin de Konoha, incapable de les défendre si quelque chose devait leur arriver.
– Alors remettons-nous à l'entraînement, et plus vite nous aurons terminé, plus vite tu seras de retour auprès des tiens. Allez !Kyûji secoua la tête pour oublier ces moments de douleur et de solitude. Il était chez lui désormais, et rien ni personne n'aurait pu altérer sa joie d'être enfin de retour ! Il aperçut enfin la demeure de ses parents, et le cœur plus léger, il pressa le pas. C'est donc plein d'entrain qu'il arriva devant la porte, mais au moment précis où il s'apprêtait à pénétrer dans l'enceinte de la maison, une silhouette aux cheveux longs et sombres surgit à sa droite. Plutôt petite, une expression de profonde surprise sur le visage, il aurait juré avoir déjà rencontré cette Hyûga. Pourtant, son nom ne lui venait pas à l'esprit lorsqu'il énumérait silencieusement les membres du clan. Sa voix fut comme un électro-choc pour le jeune homme ! – Kyûji... es-tu de retour au village ? Hanako ?? Était-ce possible ? Les Byakugans qu'il pouvait voir sur son visage étaient nouveaux, ou alors il n'avait jamais appris à regarder sa petite soeur... Pourtant il s'agissait forcément d'elle, et il n'arrivait pas à comprendre comment il avait pu ne pas la reconnaître immédiatement. Néanmoins, il était réellement perturbé par le regard immaculé de l'adolescente... Mais pas au point d'en rester tétanisé ! – Hanako ! Oui c'est moi, je suis enfin de retour ! Il la serra dans ses bras en tournant sur lui-même, comme il l'aurait fait d'une enfant, trop heureux pour contenir sa joie. C'est incroyable ce que tu as changé ! Je te reconnais à peine ! Ton uniforme de Juunin te va vraiment bien ! Et surtout, mais d'où viennent ces yeux ?? Je ne rêve pas, ce sont des byakugans, des vrais ! Comment les as-tu eu ? Comment ça se fait que tu n'en avais pas avant ?Il ne pouvait s'arrêter de poser des questions ni de parler, trop excité. Il dut malgré tout se taire afin que sa jeune soeur puisse lui narrer toute l'histoire, ce qui lui permit, entre autre, de reprendre son calme. Une fois qu'elle eut terminé, Kyûji était bien pensif. Mais une dernière question lui brûlait les lèvres... – Quelle histoire... Ainsi donc, tu as toujours eu du sang Hyûga dans les veines ? C'est à peine croyable, je me demande encore comme tu as pu en arriver là. Enfin bon, tu es parmi les tiens désormais, c'est tout ce qui compte. Il fit une pause afin d'enlacer tendrement la jeune fille, puis ne put s'empêcher de lui poser une ultime question : Hanako, je me suis fait beaucoup de souci pour vous. Comment va Shinsaku ?- Spoiler:
Pour rester cohérent avec le fait qu'il ne soit plus sur le forum, Hanako doit informer Kyûji de la disparition de Shinsaku et Saya. Ils sont partis sauver leur mère à Suna, mais ça personne ne le sait à Konoha, en dehors de Kyûji qui le devinera lorsqu'Hanako l'informera de leur absence.
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| | | Hanako Hyûga
Messages : 1764
Fiche shinobi Grade: Nombre de missions effectuées: 0 SS - 1 S - 3 A - 2 B - 1C - 1 D Talents: | Sujet: Re: Retour à la maison Sam 18 Jan - 19:18 | |
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La jeune fille ne s'attendait pas à le trouver là, juste devant la porte du bâtiment principal des Hyûga. Non. Elle ne s'attendait même pas à le revoir de si tout. Elle qui s'était préparée pour aller en ''chasse'' aux informations, à la pêche, à... bref, tous les moyens possibles de retrouver la trace de Kyûji, Matatabi, et/ou des bijuus, elle ne pensait pas du tout pouvoir le revoir avant longtemps. Et il était là, sous ses yeux. Hanako ne savait pas quoi faire et, par défaut, s'approcha. Elle voyait la surprise de Kyûji, son air béat, son étonnement sincère. Elle même l'était encore un peu ; c'était comme si tous deux s'étaient quittés un long moment, et se revoyaient, chacun changé aux yeux de l'autre. C'était même le cas. Il s'était passé tellement de choses, tellement de temps entre deux, que ça paraissait pour la kunoichi une éternité... elle s'arrêta à quelques pas de son frère, et le regarda, comme lui la regardait. Elle dû lever un peu la tête, mais elle n'aurait sût lequel d'eux deux avait le plus grandi. Elle sentait qu'il mourrait d'envie de lui demander pourquoi, comment... et elle sourit. Elle même avait règlement de choses à lui dire... Elle leva alors les yeux et se laissa faire, trop contente de le retrouver :
- Hanako ! Oui c'est moi, je suis enfin de retour ! C'est incroyable ce que tu as changé ! Je te reconnais à peine ! Ton uniforme de Juunin te va vraiment bien ! Et surtout, mais d'où viennent ces yeux ?? Je ne rêve pas, ce sont des byakugans, des vrais ! Comment les as-tu eu ? Comment ça se fait que tu n'en avais pas avant ?
Il n'arrêtait pas de parler, et elle n'eut le choix que de l'écouter en laissant son coeur arrêter sa course folle dans laquelle il était entré. Ses vêtements étaient toujours les même, lui n'avait pas vraiment pût énormément changer, mais... sa carrure avait... changé. La kunoichi gela les yeux un instant, puis, satisfaite, profita d'un arrêt du flot de paroles de Kyûji pour répondre à ses questions :
- Oui, ce sont des vrais... elle fit une grimace à l'idée qui puissent être des faux, puis reprit. Ça s'est passé durant un combat, j'ai combattu, et quelque chose a débloqué en moi un souvenir. Pour tout t'expliquer, ces temps-ci, il m'arrrive souvent de découvrir ma vie d'avant grâce à un moment du passé dont je ne me souvenais plus par mon amnésie. C'est ainsi que j'ai appris que je possédait les byakugans. Ils étaient ; disons... comme bloqués, et n'attendaient qu'un déclic pour se dévoiler. J'ai aussi, par la suite, découvert quelque chose d'autre... si je ne trouvais rien sur mon passé en cherchant dans les actes de naissance, eh bien... c'est parce que je n'ai jamais été déclarée. J'ai enfin trouvé dans la liste des potentiels déserteurs... sa voix se fit plus discrète. Je suis bien née à Konoha, non-declarée, et ai déserté il y a des années, bientôt 9 je dirais. Je n'en sais pas plus. elle sourit. Mais voilà... il y a eu tellement de choses...
– Quelle histoire... Ainsi donc, tu as toujours eu du sang Hyûga dans les veines ? C'est à peine croyable, je me demande encore comme tu as pu en arriver là. Enfin bon, tu es parmi les tiens désormais, c'est tout ce qui compte. Hanako, je me suis fait beaucoup de souci pour vous. Comment va Shinsaku ?
Hanako reprit son souffle, profita au maximum de ces instants, où ils se revoyaient après de joyeux absences, puis écouta sa question, perplexe. La jeune fille réfléchit quelques instants, ne sachant comment annoncer cela, et finir par lui répondre :
- Il s'est passé tellement de choses, tellement vite, que personne n'a pût souffler... Konoha a été attaqué, quasiment juste après ton départ. Heureusement, les dégâts ont été limités. Nous avons été rejoints par un ancien camarade de celui qui nous a combattus, mais la défense de Konoha en a pris un coup. Les archives ont été volées... Un tournoi a ensuite eut lieu à Kiri, et mes deux élèves ont été promus. Finalement, la décision de créer une nouvelle section de défense à Konoha a été acceptée et prise, et je suis rarement au village... On a eu du mal à cacher que le hokage était parti aux autres villages... Kyûji... je sais que tu étais avec lui. Je fais tellement de choses, et depuis... je n'ai pas revu Shinsaku... il a disparu, je ne sais pas où il se trouve.
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Retour à la maison Mer 22 Jan - 17:23 | |
| ... et depuis... je n'ai pas revu Shinsaku... il a disparu, je ne sais pas où il se trouve.
L'annonce d'Hanako atteignit Kyûji comme un coup de poing ! Son cœur fit un bond dans sa poitrine, son rythme cardiaque se mit à augmenter dangereusement. Il suffoquait. Matatabi se réveilla instantanément, le poil hérissé ! Il se mit à feuler en direction de la jeune fille, puis fixa le Hyûga d'un air inquiet. Kyûji n'arrivait toujours pas à respirer. Il ouvrait grand la bouche, comme un poisson hors de l'eau, mais l'air ne rentrait pas. Chaque battement de son cœur résonnait comme un coup de tonnerre dans sa maigre poitrine.
"...disparu..."
C'était impossible, il n'avait pas pu faire ça. Il l'en avait défendu. Shinsaku était en sécurité. Ils mentaient tous. Shinsaku était au village. Son visage commença à virer au rouge, puis au violet. Kyûji tomba à genoux. Matatabi commença à miauler de désespoir. Il ne savait quoi faire, impuissant. Hanako aussi restait immobile, incapable de bouger. Non. Il n'avait pas disparu.
"Petit homme, reprend toi, inspire fort !"
"...je ne sais pas où il se trouve..."
"Non..."
"Petit homme, réveille toi ! Kyûji !"
"Shinsaku..."
"... disparu..."
"Kyûji tu vas mourir !! Kyûji !"
– Kyûji ! Kyûji est-ce que ça va ??
"Shin..."
"...pas où il se trouve..."
"KYÛJI !!!"
"... disparu..."
– NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !
Kyûji frappa avec son poing sur le sol, qui trembla sous l'onde de choc ! Hanako trébucha, surprise, et se retrouva à terre ! Quelques murs se fissurèrent, son cri résonna encore pendant quelques secondes, puis un silence de plomb s'installa dans tout le village. Il resta prostré par terre, à genoux, alors que les larmes couraient sur ses joues sans qu'il ne puisse les retenir. Il avait échoué. Il n'aurait jamais dû quitter Konoha. Il n'aurait jamais dû quitter son ami. Shinsaku était sûrement mort à présent, ou dans les geôles de Suna. Et il ne pouvait rien faire pour l'aider. Même avec ses nouvelles facultés, il ne serait qu'une poussière dans le chemin du Kazekage si leurs chemins venaient à se croiser. Il n'était même pas capable de vaincre son propre maître, qui lui-même doutait de pouvoir un jour l'emporter sur le tyran. Shinsaku était seul. Seul aux mains du pire monstre qu'ait connu l'Histoire.
Il sentit un frottement humide et râpeux contre sa joue. Matatabi, à moitié rassuré, lui léchait doucement le visage, comme s'il aurait pu sécher ses larmes et mettre un terme à sa peine. Il savait. Il savait toujours tout. Facile de lire en lui comme dans un livre ouvert quand sa propre essence est mêlée à la sienne. La tristesse de Kyûji était la sienne. Il ne put s'empêcher d'intervenir pour briser la coquille dans laquelle il s'était enfermé.
"Kyûji... Rien ne nous dit qu'il est mort, ni qu'il est là-bas. Il y a toujours un espoir."
"Où donc ? Tu sais très bien que l'unique raison pour laquelle il aurait quitté Konoha sans en parler à qui que ce soit, c'est qu'il serait parti à sa recherche. Saya l'a forcément accompagné. Et maintenant, ils sont en danger."
Matatabi se tut un instant, pensif, mais reprit d'un ton grave.
"Je ne sens plus le chakra de cet animal, tu sais, celui qui accompagne ton amie. Elle n'est pas ici non plus. J'ai peur que tu n'aies raison Kyûji, mais cela ne veut pas dire qu'ils ont été tués. Ils sont forts, l'un comme l'autre, ils s'en sortiront."
"Espères-tu sincèrement me faire croire ça ?"
"... Non... Mais je pense qu'ils sont toujours vivants."
"Qu'est-ce qui te fait dire ça ?"
"Mon instinct, petit homme, mon instinct."
Kyûji se redressa lentement, toujours agenouillé par terre. Il se remit à entrevoir une lueur d'espoir. Mais il ne savait toujours pas quoi faire.
"Kyûji, il va falloir que tu sois fort, et que tu te montres digne de la confiance de ton maître. Je penses qu'il a toujours su que Shinsaku et Saya partiraient, et qu'il savait aussi que tu aurais fait tout ce qui aurait été en ton pouvoir pour les empêcher. S'il t'a éloigné d'eux, c'est parce qu'il a considéré qu'à trop veiller sur eux, tu mettais en péril ta propre destinée. Tu les sauveras. Mais pour le moment, tu dois te relever."
Le jeune Hyûga ne répondit rien. Il prit appui sur une de ses jambes, et s'en servit pour se remettre debout. Son visage précédemment si joyeux et serein était grave, tiré. Hanako fit un pas en avant pour lui venir en aide, mais il la fit reculer d'un simple geste du bras. Calme, inébranlable. Son geste avait été minimal, à peine visible, mais l'autorité qui s'en était dégagée était stupéfiante. La carrure ne Kyûji n'était pas la seule à avoir changée. Ses progrès étaient plus profonds.
L'agitation au sein du village commença alors à se faire plus grande. Réveillés par le bruit, les habitants de Konoha cherchaient à en connaître sa source, et beaucoup d'entre-eux, agacés ou inquiets, étaient sortis de leur demeure. Kyûji décida de ne pas rester ici plus longtemps, il devait savoir. Son absence n'avait que trop duré, et trop de choses s'étaient déroulées sans qu'il ne le sache. Matatabi changea de forme pour prendre celle d'un lynx, et emboîta le pas à son Jinchuuriki. Le jeune homme s'arrêta pendant un court instant. Il ne tourna pas la tête.
– Hanako, va prévenir mon père et ma mère que je suis là. Je dois voir le conseil. |
| | | Hanako Hyûga
Messages : 1764
Fiche shinobi Grade: Nombre de missions effectuées: 0 SS - 1 S - 3 A - 2 B - 1C - 1 D Talents: | Sujet: Re: Retour à la maison Dim 26 Jan - 11:45 | |
| Hanako sentit que son frère accusait mal son information. Elle avait cherché de partout le Nara lorsqu'elle avait recruté les membres de la section B de défense de Konoha. Mais, non. Elle l'avait cherché dans tous les endroits possibles et imaginables où il aurait pu traîner, par flegme ou par devoir, mais Shinsaku n'était nul part au village. Pourtant, partir en mission sans rien dire à son entourage ou du moins à son père ne lui ressemblait pas... La jeune filles s'effraya lorsqu'elle vit Kyûji réagir étrangement, le visage en proie à différentes émotions. Et elle tenta de faire quelque chose, mais Matatabi feula et l'en empêcha. Elle resta alors en arrière, ne pouvant rien faire pour lui. Qu'avait-elle bien dit pour qu'il soit comme cela, dans cet état épouvantable, ou plutôt, epouvanté ? Shinsaku était absent au village... peut être aurait-elle dû lui annoncer moins promptement. Y avait-il quelque chose de très grave ? Elle réfléchit aussi vite qu'elle le pût. Si Shinsaku et Saya étaient disparus, soit ils avaient eu une mission secrète commune, soit avaient été envoyés quelque part... soit s'étaient enfuis... avaient-ils déserté ? Non, quand même pas... la jeune fille fronça les sourcils, légèrement anxieuse pour son ancien senseï. Que lui était-il donc arrivé ? Lui était-il arrivé quelque chose de grave ?! Elle comprît alors ce que pouvait ressentir Kyûji pour son meilleur ami. Sûrement que lui, savait ce qui était arrivé à Shinsaku, et dont elle, n'était pas au courant... elle reporta son attention sur Kyûji, dont l'état était pour le moment bien plus important, et tenta de l'appeler : - Kyûji ! Kyûji, est-ce que ça va ? Aucune réponse. Son frère ne répondait pas. Il ne voyait plus rien, n'entendait pas, n'entendait plus que ce qu'avait provoqué son état anormal et inquiétant. Il poussa un cri déchirant, ameutant tout le quartier, et frappa de son poing le pauvre sol sans défense. La violence du coup brisa la roche, les murs, et ébranla Hanako, qui tomba en arrière. Elle se releva aussitôt, alors que Kyûji restait à terre. Ils restaient là, au beau milieu de la rue, immobiles. Le cri résonnait encore alors que certaines maisons s'éveillaient en sursaut : - NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! Elle tenta alors vainement de s'approcher. Mais alors qu'elle essayait d'aider Kyûji en s'approchant pour lui venir en aide, il rejeta cette dernière d'un geste de la main, et elle se stoppa, interdite. Depuis quand réagissait-il comme cela ? Son attitude avait changé... il n'était plus Kyûji. Il n'était plus le Kyûji qu'elle connaissait. Et elle aussi, avait changé. Elle n'était plus celle qu'elle voyait autrefois dans le miroir... pas que pour des raisons esthétiques, mais aussi morales. Autrefois, elle aurait tout fait pour savoir ce qui taraudait l'esprit du Hyûga, et vu Matatabi comme un petit chaton. Mais là, elle ne bronchait pas, et attendait que l'averse passe. Elle savait que Matatabi possédait une grande réserve de chakra, qu'il avait la faculté de parler et converser avec son maître. Maintenant, elle voyait bien ce qu'on essayait de lui cacher. Ses réflexions ne restaient pas à la première impression qu'elle se faisait de quelqu'un ou quelque chose, mais bien après, quand elle analysait les détails furtifs et les moindres mouvements des protagonistes de son champ de vision. Depuis quand pouvait-elle faire ça ? Depuis quand avait-elle autant changé ? Elle ne se souvenait plus. Tout ce dont elle avait conscience, c'était qu'aucun d'eux deux n'était plus pareil. Il n'y avait là plus que deux lointains cousins qui portaient le même nom. Ils étaient partis sur deux voies différentes. Hanako laissa Kyûji (et Matatabi) s'éloigner sans le retenir, piquée par ses agissements bizarres et anormaux, puis amena son foulard sur son visage pour cacher son exaspération. Kyûji lui adressa alors quelques mots : – Hanako, va prévenir mon père et ma mère que je suis là. Je dois voir le conseil. À l'écoute du mot ''Conseil'', elle soupira d'un sourire sournois. Une situation assez tordue faisait place à Konoha ; maintenant qu'elle en faisait partie, et lui qui voulait voir le Conseil... il devait y avoir quelque chose de très grave pour qu'il lui prenne l'envie de demander aussi haut. C'était au village entier qu'il allait s'adresser. La jeune fille décida alors de bouger pour ne pas rester au centre de l'attention de tous, et entra sans plus attendre dans le bâtiment principal des Hyûga. Elle récupéra au passage son katana qui traînait dans l'entrée, et chercha les parents de Kyûji. Tous avaient été réveillés par son long cri, et par ce fait, elle les trouva assez rapidement ; ils se tenaient devant elle, debouts et blêmes. - Kyûji est de retour au village... il est parti voir le Conseil. Je suis désolée que vous ayez été réveillés... il a appris pour la disparition de Shinsaku Nara. La jeune fille inclina la tête, puis repartit aussitôt après vers la porte d'entrée. Elle mit les pieds dehors avec hâte, alors que plusieurs étaient encore dans la rue, et s'enfuit par les toits pour enfin retourner dormir. Les pauvres gens. Elle espérait qu'ils réussissent à se rendormir. Elle, n'y arriverait pas. FIN DU RP suite...
- Spoiler:
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| | | | Sujet: Re: Retour à la maison | |
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