Retrouvailles. [Pv Kyuji Hyuga]

Le soleil de plomb qui s'élevait au dessus de Konoha témoignait de l'avancement de la matinée. Tel une fourmilière, le peuple de Konoha s'était réveillé comme un seul homme et, en un instant les rues s'étaient surchargées de passants. Néanmoins, en ce village surpeuplé, un lieu demeurait relativement délaissé par la masse : la terre battue, brûlante à cette heure ci et les mannequins d’entraînements du terrain officiel de Konoha attiraient visiblement moins qu'un bon restaurant.

Cependant, bien que l'heure se prêtait plus à un repas chaleureux qu'à un entrainement laborieux, Itade se dirigea vers la zone qu'il avait la plus fréquentée de son adolescence : une étonnante vague d'énergie avait pris possession de son corps depuis le retour dans son pays natal et il ne sentait pas encore le besoin de se nourrir. Une seule idée trottait dans sa tête : tester ses nouvelles capacités. Un sourire léger sur les lèvres, le shishidaime passa habilement au dessus de la barrière qui limitait la zone d'entrainement. Par où allait-il commencer ?

Son regard se porta sur l'un des mannequins d'entrainement : ils permettaient de lancer une attaque contre un ennemi capable de contre-attaquer en pivotant sur un axe d'une vitesse proportionnelle à la puissance du coup donné. On pouvait ainsi facilement exercer sa défense et son attaque en Taïjutsu en parfaite autonomie. Le mannequin vers lequel le hokage se dirigea possédait 4 longs bras à hauteurs différentes ce qui impliquait une riposte bien plus rapide et d'une amplitude bien plus élevée que les basiques petits mannequins à deux bras. En temps normal, Itade arrivait à contrer 90% des attaques d'un tel mannequin. Qu'arriverait il maintenant que sa puissance offensive et défensive ont augmenté ?

A la fois intrigué et déterminé, Itade jeta sa veste loin derrière le mannequin, à même le sol poussiéreux dévoilant son éternelle tunique noire. Sans plus attendre, le jeune homme frappa de tout son poids la barre de bois la plus proche de lui et dans un sifflement strident, cette dernière pivota à une allure encore jamais atteinte. Immédiatement, une barre marron fonça à hauteur de visage en direction du commandant. A l'instant même où la barre parrut dans le champ de vision d'Itade, ce dernier se baissa. Une éternité sembla s'écouler entre le moment où Itade s'était baissé et le moment où la barre passait au dessus de la tête du shishidaime. Il maitrisait désormais la situation à un point qu'il n'avait encore jamais imaginé : tel un oiseau, il prit appui sur l'un des morceau de bois d'une seule main, s'envoya d'une légère pression une cinquantaine de centimètres en hauteur et se laissa retomber, pieds joins, sur la barre suivante afin. Ce balais acrobatique était suffisant pour démontrer que, si il avait déjà été prouvé que sa force physique pure avait été dopée, les compétences telles que la rapidité et la dexterité avaient elles aussi subit un boost conséquent. Ainsi, le dirigeant posa un pieds à terre et étendit un avant bras devant son visage afin de stopper la trajectoire de la dernière barre in-extremis. Cependant, le geste n'eut pas tout à fait l'effet escompté : au moment où la barre toucha le bras musclé du dirigeant, celle ci explosa tout simplement en une dizaine de morceaux inégaux.

"Peut être ai-je un peu trop forcé pour aujourd'hui ..." Murmura intérieurement l'homme aux cheveux noirs.

Alors qu'il se retournait afin de chercher du regard un nouvel instrument d'entrainement, ses yeux s'attardèrent sur une forme particulière au milieu de ce paysage: un homme aux longs cheveux noirs, aux traits fins et aux yeux blancs était là, debout figé, en plein milieu du terrain d'entrainement.

Avoir rencontré cette fille avait réellement perturbé le jeune Hyûga. Au delà de la terreur qu'elle lui avait infligée, la présence de l'Akatsuki au sein même de Konoha avait agit sur lui comme un électrochoc. Depuis quand ? Pourquoi ? Comment ? Les questions se bousculaient dans sa tête qui menaçait d'exploser à la moindre occasion. Kyûji avait beau réfléchir, il ne comprenait pas comment l'Organisation aurait pu savoir qu'il détenait un Bijuu en lui. C'était mathématiquement impossible, à moins que... Il serra les poings, et s'immobilisa au milieu de la rue. Si jamais Suigetsu les avait vendus, il le retrouverait, et le tuerait de ses propres mains. A sa colère répondit une puissance vague de réconfort et de soutien. La sensation était identique à celle de la fois précédente, dans la forêt, le sentiment d'être submergé par une entité colossale à l'aura fantastique. Mais cette fois-ci, pas un mot n'émergea du silence, et la présence se retira lentement.

Kyûji était persuadé que l'énergie était celle de Nibi. Seul le démon aurait pu être à l'origine d'un chakra aussi pur, aussi prodigieux, pourtant le Hyûga avait du mal à croire qu'un être aussi maléfique puisse être capable de compassion. Aussitôt, comme en réponse à ses doutes, la même voix ancestrale, semblable à un rugissement, retentit au sein de son esprit :

"Nous ne sommes pas les créatures que tu imagines petit ! Prends garde à ne pas me provoquer !"

Cette fois-ci, le jeune shinobi pouvait ressentir la colère et la haine du Bijuu qui se déversaient dans son esprit comme des torrents de lave et d'acide. Il murmura mentalement une excuse respectueuse et sincère, et la pression se relâcha. Perturbé, Kyûji se remit à errer sans but dans les rues de Konoha...


Déambulant comme un automate dans le village, Kyûji s'éloigna lentement mais sûrement des quartiers résidentiels. Il passa à côté d'un ancien camarade qui le salua, mais continua son chemin sans même l'avoir aperçu ou entendu. La mort du Hokage pesait sur son esprit comme des chaînes de plomb, et l'éternité n'aurait semblé pas suffire pour lui ôter ne serait-ce qu'une infime partie de son sentiment de culpabilité. Aussi, c'est sans la moindre motivation qu'il se dirigea vers le terrain d'entrainement, dans l'espoir d'y abîmer son esprit jusque dans l'oubli. Il refoula ses larmes. Son père n'aurait pas aimé le voir pleurer, ni même s'apitoyer sur son sort. Kyûji inspira profondément, et recouvrit son visage de ses mains pour conserver sa maîtrise de soi. Ne pas craquer. IL était un Anbu, il avait toutes les chances du monde de connaître pareil évènement à plusieurs reprises dans sa vie. S'il ne décédait pas prématurément.

Il releva la tête, et s'aperçut qu'il était arrivé aux abords des aires de combat, là où les adeptes du Taijutsu venaient régulièrement s'entraîner. Il soupira d'un air accablé, et avança de quelques pas, sortant de l'ombre des arbres. Un combattant était déjà à l'oeuvre, bondissant comme un chat et frappant avec la vitesse d'un serpent. Il ne put s'empêcher d'admirer les réflexes et la détente du shinobi, qui lui rappelait vaguement quelqu'un. Non, plus il l'observait, plus il reconnaissait le ninja. Cela ne se pouvait. Le combattant interrompit brutalement ses attaques, et l'ultime blocage qu'il effectua brisa net la machine d'entraînement ! Il se retourna, et la lumière du soleil éclaira alors son visage. Kyûji reçut comme un coup de poing dans l'estomac. Pendant plusieurs secondes, il fut incapable de respirer, se contentant de rester debout, immobile, la bouche entrouverte, les yeux exorbités. C'était Hokage-sama. Vivant.

Désemparé, Kyûji ne savait pas s'il devait fuir, se jeter à ses pieds pour implorer son pardon, ou bien lui témoigner sa joie de le revoir sain et sauf. La voix du Bijuu se fit entendre à nouveau, et lui permit de retrouver sa vivacité d'esprit, qui tournait jusqu'alors au ralenti :

"Tu n'es pas coupable."

Il se détendit légèrement, et avança vers son Kage d'un pas mesuré qui ne laissait rien paraître de la tension qui l'habitait. Il le salua sobrement, et lorsqu'il ouvrit la bouche, seuls trois mots en sortirent :

– Vous... êtes vivants...

Et il fondit en larmes.

– Vous... êtes vivants...

Et il fondit en larmes. Sur ce visage qui avait commencé à prendre des traits d'adultes, commencèrent à couler en torrents de chaudes gouttes salées, ce qui était compréhensible étant donné le lourd secret qu'il avait du garder sur ses épaules pendant tout ce temps. Le regard de glace du Hyuga était maintenant voilé par les émotions qu'il avait refoulé depuis la semaine qui venait de s'écouler : un mélange étonnant de tristesse, de surprise, et de soulagement encombrait désormais le visage de cet homme censé être dépourvu de sentiments. Comme à son habitude Itade passa une main derrière sa tête et répondit en rigolant :

– En chair et en os ! Alors à ce que je vois, tu as eu une petite frayeur ? Je t'avais manqué ? Puis, reprenant son sérieux, le shishidaime continua. Plus sérieusement, je dois avouer que cette semaine a été rudement chargée autant en émotions fortes qu'en évènements invraisemblables. Pour faire court, au moment où j'ai plongé dans le magma en fusion, j'ai subit quelques changements physiques qui m'ont occupé pendant un petit moment. Toujours est il que ces "modifications" ont changé mon métabolisme de manière définitive bien que je ne sois pas encore sûr qu'il faille s'en réjouir.

Le regard de charbon du dirigeant sonda les environs et s’arrêta sur un tronc d'arbre qui avait été abattu par l'un des ninjas au cours d'un entrainement visiblement intensif.

–Mais bon, la seule chose qu'il te faille savoir est que pour le moment, je me sens parfaitement bien alors que dirais-tu si on allais s'asseoir sur le tronc d'arbre qui est là-bas ? Tu pourras m'y raconter ce qui t'est arrivé durant mon absence et surtout comment tu supportes ton nouvel animal de compagnie proposa-t-il avec un clin d'oeil malicieux.

Kyûji épongea sa joue d'un geste rapide de sa manche droite, puis acquiesça d'un hochement de tête. Les deux shinobis se dirigèrent vers l'arbre, s'y assirent, et restèrent là pendant plusieurs minutes, sans briser le silence. Puis, comme s'il n'avait jamais cessé de parler, Kyûji prit la parole, et raconta ce qui s'était passé à la suite de la disparition du Hokage. Il prit le temps de lui expliquer tous les détails de son retour, y compris l'inquiétude de la population qui avait grandi au cours de cette semaine, mais on sentait que l'attention d'Itade Matsudaï était focalisée sur quelque chose d'autre. Lorsque Kyûji prononça le nom du Bijuu, son interlocuteur sembla alors plus concentré que jamais :

– ... Et c'est à ce moment là que j'ai ressenti pour la première fois une "présence" inhabituelle. Au début, j'ai douté quant à son origine, mais je suis persuadé que c'est bien l'esprit de Nibi qui communique avec moi. Un ronronnement approbateur accompagna ses paroles, mais Kyûji fut le seul à pouvoir l'entendre. Il continua : Jusqu'à présent, nous n'avons pas vraiment établi de dialogue, mais je sens qu'il m'observe, m'étudie en permanence. Il n'a pas l'air aussi foncièrement mauvais que le racontent les légendes, et j'espère arriver à cohabiter avec lui. Pour tout vous dire, Hokage-sama, je n'aurais imaginé avoir à interagir avec lui comme avec une tierce personne, mais il a ... une véritable conscience, comme vous et moi. Cette fois-là, il m'a parlé comme un ami l'aurait fait, mais il est aussi capable de faire preuve de colère ou de haine. Je ne pense pas qu'il me considère comme son égal, pas pour le moment en tout cas. Si cela risque de nuire à tout contrôle de ma part sur lui, cela ne peut qu'apaiser nos relations. Il semble se donner un rôle de protecteur à mon égard. Est-ce son instinct de survie qui le pousse à prendre soin de son hôte ou bien autre chose de bien plus difficile à cerner ? Je ne prétendrai pas posséder la réponse, mais j'éprouve du respect pour lui, et cela joue probablement en ma faveur. La prochaine fois, je tenterai de lui parler, mais je n'aimerais pas avoir à le brusquer. Après tout, nous l'avons privé de sa liberté...

On pouvait ressentir la compassion dans les mots du Hyûga, comme s'il se sentait coupable de la situation dans laquelle se trouvait le Bijuu. Pour la première fois depuis que le sceau avait été apposé, Kyûji s'exprimait de manière très fusionnelle vis à vis de son hôte, et il devenait évident qu'il n'avait pas la moindre envie de s'en servir comme d'une arme. La bonté dont il faisait preuve n'était pas celle d'un Anbu. Mais celle d'un Jinchuuriki. Son nouveau statut de réceptacle commençait déjà à faire évoluer ses positions, mais on sentait toujours dans sa voix la loyauté indéfectible qu'il vouait à son village et à ses proches.

– Après tout, nous l'avons privé de sa liberté...

Il était presque ironique que le sort ait décidé qu'un coeur si généreux et si pur qu'était celui de kyuji devienne le récéptacle d'un concentré de haine. Mais c'était peut être préférable aussi : le destin avait visiblement décidé de réunir deux âmes complémentaires afin de créer un être équilibré. Itade ne put s'empêcher de réprimer un sourire :

– Et bien, je vois qu'aucune de mes craintes ne se sont avérés être fondées : je m'imaginais te retrouver dans un piteux état, ravagé par la haine puissante du deuxième des démons à queues et te voilà, à culpabiliser pour la liberté de Nibi. Laisses moi te dire une bonne chose : Nibi nous doit une fière chandelle. Je te rappelle que si nous avons réussit à le trouver c'est "grâce" à Suigetsu. Si nous n'étions pas intervenus, à l'heure qu'il est, Nibi serait solidement emprisonné dans une prison de l'akatsuki ou vendu sans pitié à un pays moins pacifique que le notre. Itade s’arrêta une seconde afin de donner de l'ampleur à ses propos. D'ailleurs tant qu'on parle de ça, tu as peut être entendu dire que ces derniers temps, les bijuu se sont faits de plus en plus rares et convoités. Si jamais, au cours de l'une de tes futures missions, tu en arrivais à dévoiler ton nouvel invité, saches que les conséquences seraient terribles autant pour toi que pour tout le village : ta tête serait automatiquement mise à pris et le village, pour avoir pris un avantage militaire non négligeable sera mis dans une positions extrèmement difficile par rapport à l'extérieur. Pourraient en découler des morts, de la violences et de la haine. En bref, si on ne fait pas attention, une guerre peut nous tomber sur la tête. Mais je suppose que tu avais déjà pensé à tous ces éléments.

Itade se leva lentement et se positionna face à Kyûji, un grand sourire sur le visage.

– Il est dit que les facultés d'un homme évoluent exponentiellement si on insère en lui une entité telle que Nibi. Kyûji, si tu ne t’entraînes pas à contrôler tes nouvelles capacités régulièrement, tu risques de dévoiler le démon qui repose en toi. Etant donné que je suis le seul au courant, je te propose de le rester : moins il y aura de gens au courant, moins il y aura de risque de fuites. C'est donc pour cela que je vais me charger personnellement de ton entrainement, si tu n'y vois pas d'inconvénients, bien entendu.

Kyûji ne put s'empêcher de sourire en entendant les paroles de Hokage-sama. Recevoir son enseignement serait à l'évidence une réelle opportunité de progresser, et ce très rapidement. Il accepta sans hésiter, ce qui sembla satisfaire Matsudaï qui hocha la tête d'un air entendu. Alors que Kyûji s'apprêtait à se lever, une pensée lui traversa l'esprit comme une pointe empoisonnée, et il se figea. L'Akatsuki ! Il n'avait pas un seul instant pensé à en informer Hokage-sama, alors que c'était peut-être la nouvelle la plus grave et la plus urgente qu'il ait eu à lui transmettre, se maudissant de sa bêtise, il se tourna vers lui d'un air inquiet, et se mit à parler à une vitesse hallucinante :

– Matsudaï sensei ! J'ai oublié de vous dire que l'Akatsuki a infiltré le village ! Je ne sais pas comment, ni pourquoi, ni depuis quand, mais il y a deux jours, j'ai croisé un de leurs membres dans la forêt ! Je ne pense pas qu'il ait pu savoir que je détenais un Bijuu, mais une chose est sûre, ils ne sont pas là par hasard. Peut-être que Suigetsu nous a vendu, quoi qu'il en soit ils ont eu des informations.

La réaction du Hokage fut aussi stupéfiante qu'effrayante : ses yeux s'écarquillèrent, ses poings se fermèrent au point que ses jointures blanchissent, et tous les muscles de son corps se tendirent à l'extrême. Excitation ? Colère ? Peur ? Kyûji n'aurait su déchiffrer les pensées d'Itade. Il se leva brusquement, mais la voix qui lui était devenue à présent familière s'éleva dans son esprit.

"Prend garde Kyûji, tes ennemis sont puissants. Ne cède pas à la panique."

"Que dois-je faire ? Que puis-je faire ?"

"Tu peux écouter la force qui bout en toi. Et tu peux apprendre."

Lorsque la connexion se rompit, Kyûji se rendit compte qu'il avait pour la première fois parlé à Nibi. Et que ce dernier l'avait appelé par son prénom : Kyûji.

Ses yeux s'écarquillèrent, ses poings se fermèrent au point que ses jointures blanchissent, et tous les muscles de son corps se tendirent à l'extrême. Itade était au bord de l'explosion : depuis qu'il était partit en mission à Kiri, il avait laissé Konoha sans défenses face à l'ennemi et l'akatsuki avait eu le temps de consolider son plan diabolique. Il avait eu l'occasion de les démasquer avant son départ et en avait profité pour faire je ne sais quoi je ne sais où. Il était vraiment un pitoyable dirigeant. Peut être les anciens du village avaient raison de ne pas faire confiance à la tête brûlée qu'il était. Stupide. C'était le seul mot qui convenait parfaitement à la situation.

Soudain, Itade se rendit compte qu'il n'avait pas entendu la voix de Kyûji depuis trop longtemps pour que ce soit une simple pause. Le dirigeant reporta son attention sur son futur élève et constata qu'il avait le regard vide, que ses lèvres remuaient de manière quasi-imperceptible et qu'une crispation légère figeait son visage dans un rictus ... douloureux ? Encore une fois, Itade avait été stupide : laisser paraître son désarroi devant son futur élève, quel piètre maître faisait il déjà... Après tout, avec la force qu'il venait d'acquérir et le bijuu de Kyuji du coté de Konoha, la situation n'était pas si désespérée. Qu'importe les épreuves, dans l'adversité, seule la volonté du feu triomphera ! Chargé à bloc par cette chaleureuse pensée, Itade entrepris de sortir le Hyuga de sa transe.

–Kyûji !

Immédiatement, comme si la voix du dirigeant eut été un ordre suprême et avait résonné dans la tête du jeune homme, Kyûji papillonna des yeux et, l'air un petit peu perdu se tourna vers son nouveau sensei pour lui faire comprendre qu'il était de retour et pret à l'écouter. Visiblement, Nibi commençait déjà à faire des siennes et avait contacté le Hyuga. Mais ce dernier semblait plus surpris qu'inquiet. Il n'y avait donc probablement rien à craindre ... pour le moment.

–Kyûji... Le fait que l'akatsuki se rapproche de Konoha ne fait que confirmer les soupçons que j'avais avant de partir en mission. De plus, cette annonce souligne aussi l'importance de ton entrainement : plus vite tu seras capable d'utiliser Nibi à son plein potentiel, plus vite tu seras en sécurité. Il ne faut pas perdre de temps et commencer l'entrainement dès mainten-... Itade s'arreta net : une présence doté de chacra se rapprochait à une vitesse folle du terrain d'entrainement.

Kyûji l'avait sentie lui aussi car, byakugans activés, il sondait déjà les alentours.

–Matsudaï-senseï, il n'y a rien à craindre, c'est juste ...

A son tour, Kyûji s'arrêta, cette fois-ci coupé par le nouvel arrivant :

–Reeeeek au rapport ! s'égosilla une voix roccailleuse. Matsudaï-Sama ! Kyûji-Kun ! Mon maître requiert votre présence de toute urgence au quartier Nara !

Kyûji avait senti l'aura du corbeau depuis déjà plus d'une minute, mais il ne fut certain de son identité que quelques secondes avant qu'il ne fonde sur eux et ne leur délivre son message :

– Reeeeek au rapport ! s'égosilla une voix roccailleuse. Matsudaï-Sama ! Kyûji-Kun ! Mon maître requiert votre présence de toute urgence au quartier Nara !

Le sang du Hyûga ne fit qu'un tour !

– Shinsaku en danger ?? Sa voix était nerveuse et tendue, comme la corde d'un arc qu'on aurait bandé à l'extrême. Rek ne répondit pas, mais fila comme le vent dans la direction d'où il était arrivé.

Kyûji était sur le point de se ruer en avant sans même attendre Matsudaï-sensei quand l'avertissement du Bijuu lui revint à l'esprit. Il stoppa son geste, et prit le temps d'inspirer et d'expirer longuement trois fois afin de reprendre son calme, puis jeta un bref coup d'oeil à son Kage. Celui-ci opnia du chef, et se mirent à courir en direction du quartier Nara.

"Tiens bon mon ami, on arrive."