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 Tears in the Hurricane

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MessageSujet: Tears in the Hurricane   Tears in the Hurricane EmptyMer 5 Fév - 19:41


Tears in the Hurricane




- C'est drôle.

Akito appuya un peu plus fort sur le kunai et un léger filet de sang coula le long de l'arme jusqu'à sa main.

- Très drôle même. Je crois que je vais te garder en vie juste pour pouvoir jouer avec tes tripes.

Bougeant lentement son poignet, il retournait la lame dans la plaie béante qui s'ouvrait dans le ventre du shinobi, ce qui l'amusait beaucoup.
Une poigne de fer lui étreignit soudain le bras, manquant de lui faire lâcher son arme. Le mourant étendu au sol, malgré ses yeux vitreux et le sang qui perlait au coin de ses lèvres, trouvait la force de le tenir avec une puissance propre au désespérés. Ils restèrent immobiles un instant, attendant le prochain geste de l'autre, liés par cette étreinte au bord de la mort.
Le ninja inconnu laissa finalement tomber sa main, et expira, les yeux à jamais ouverts. En silence, Akito se releva, tout aussi ensanglanté que le kunai qu'il tenait négligemment entre deux doigts. Sans plus d'intérêt pour le mort, il se retourna, et son regard rencontra celui de Kyô. Leurs mains se joignirent et leurs visages s'illuminèrent d'une même joie.
Le soleil couchant embrasait l'infini désert de sa lumière sanglante, alors qu'ils se tournaient vers lui pour contempler sa splendeur.

- Si peu de temps...

La phrase avait été dite dans un soupir, à peine prononcée, déjà presque effacée. Mais Kyô tremblait maintenant, son regard fixait le vide, perdu dans son court avenir. Akito compris soudainement que le moment était venu, l'échéance touchait à sa fin.

- Il me reste si peu de temps... Je n'ai pas la force de te laisser seul, je n'ai pas la force de m'arrêter ici !

Les yeux mi-clots, effleurant de ses lèvres la joue de son aimé, il essuya les larmes qui avait commencé à couler les longs des joues du garçon au cheveux blancs.

- Tout ira bien, dit-il la voix pour une fois dénuée de folie. Je te sauverai. Je trouverais un biju, je te sauverais, peut-importe le prix à payer. Pourquoi aurais-je atteint de telles hauteurs, de tels pouvoirs, si ce n'est pour te sauver ?

Le corps tout entier de Kyô était maintenant secoué par ses sanglots, leurs deux visages ruisselants de larmes.

- Pourtant, tu ne peux pas nier la réalité. Je suis à la fin de la route. Mais je ne veux pas m'en aller. Moi ne m'importe pas, mais je ne peux pas te perdre !

Mais Akito continuait de sourire, son coeur porté par un espoir irréel.

- Akito, je vais mourir. C'est une question d'heures maintenant.

Leurs yeux se fermèrent en même temps, tandis que leurs genous tombaient sur le sable, chacun se réfugiant dans l'étreinte tremblante de l'autre, tentant d'échapper à cette soudaine fin qui se rapprochait, qui montait dans les veines de Kyô, maladie qui le détruisait de l'intérieur.

- Viens.

La voix d'Akito était ferme. Déterminée. Il avait accepté la réalité, et savait ce qui lui restait à faire.

- On va trouver un endroit, loin d'ici, loin de tout. Et on va passer ces derniers moments ensemble. Jamais je ne te laisserais marcher seul sur une route inconnue. Je serais avec toi, jusqu'à la fin et dans la fin.

Avec la lenteur d'un désespoir résigné, ils se relevèrent, baignés dans une lumière qui semblait plus mourante que jamais. Leurs mains, toujours liées, tremblaient au même rythme.

- Akito, je...

Kyô avait la voix hésitante, mais il souriait.
Une épée noire perça sa poitrine, arrachant de son corps ce qui lui restait de vie.
La lame se dégagea brusquement de sa victime, qui tomba sans bruit au sol, éclaboussant Akito d'une gerbe de sang.

Debout se tenait une femme, vêtue d'une robe, le visage entièrement caché par un casque noir et lisse. Reliées à ses poignets par des chaînes, deux épées, dont l'une encore rougie de son récent meurtre. La silhouette ne prononça pas un mot, se contentant de rester immobile, semblant contempler Akito derrière son masque.
Sans une parole, elle lui tourna le dos, et commença à marcher.

Akito restait incapable de penser, l'esprit paralysé par la soudaineté du drame. Il ne pouvait l'accepter, ce n'était pas la réalité.

"C'est un rêve."
"Si c'est un rêve, alors à qui est le corps qui repose à tes pieds ? Et où est celui que tu devais sauver ? Qui vengera sa mort ?"


S'ouvrirent enfin les portes du sommeil, laissant Akito s'éveiller à la réalité. Kyô était mort. Son temps était fini, son souffle l'avait quitté. Il ne restait de lui que les traces sanglantes qui tâchaient le sable et propres mains, faisant écho au braisier du ciel. Avec la prise de conscience vint la douleur. Jamais le déserteur n'avait été confronté à une telle explosion de tout ses sens, successivement anesthésiés et accrus, incapables de se décider entre tenter d'oublier et la souffrance des souvenirs. Les larmes coulaient, intarissables, son visage agité d'un rire qui ne voulait pas sortir de sa gorge, laissant un rictus vide sur ses lèvres. Son coeur, son sang battant dans ses veines, tout en lui semblait enfler, devenu fou, essayant de déchirer son corps de l'intérieur, de substituer la douleur physique à la torture de son esprit. Sa conscience se perdait, disparaissait dans le tourbillon de folie qui tourmentait tout son être. Sa vie défilait, chaque image teinte d'un rouge sang.
Deux mots souverains finirent par s'imposer en lui, le redéfinissant, le façonnant dans un seul but.

"Vengeance. Mort."


Un cri immense s'échappa de sa gorge, résonnant à travers le désert avec puissance, sans pourtant réussir à représenter sa perte. Sa voix tint bon un moment, puis se déchira en une explosion confuse de multiples bruits, hurlant du plus profond désespoir.


La femme aux épées se retourna, juste à temps pour voir le projectile lui arriver dessus. Avec une impressionnante agilité, elle se jeta sur le côté, évitant la balle. Sur elle pleuvait les tirs d'Akito qui l'avait presque rattrapée, son regard habité par la haîne fixé sur elle, seule cible qu'il lui restait à atteindre.
Au vu de l'habilité dont elle faisait preuve pour éviter les projectiles de vent, Akito ne tarda pas à sortir une arme plus dangereuse. Son énorme canon avait maintenant sa tête pointée vers la femme, prête à apporter la mort, même à une aussi grande distance.
Avec un frisson, le déserteur pressa la gachette, projetant la balle à une vitesse incroyable. C'était un tout autre calibre cette fois. Pas le temps d'éviter, pas de moyen de survivre. En atteignant sa cible, le projectile explosa, délivrant la tornade emprisonnée en lui, déclenchant une puissante tempête de sable en plus des vents violents ainsi libérés.
Le calme revenu et le sable retombé, Aktio découvrit son échec. Une épée de la taille d'un homme était plantée dans le sol et attachée à la femme par des chaînes, ce qui l'avait empêché de subir des dégâts. La lame disparut aussi soudainement qu'elle était apparue, laissant à l'épéiste ses deux armes initiales.
Akito rugit de nouveau, emporté par la rage. D'une course vive, il atteint son ennemie, qu'il empoigna violemment au cou. L'autre se contenta de plaquer sa paume contre la poitrine du déserteur. Une onde de choc partit de sa main, renvoyant Akito s'écraser brutalement quelques mètres en arrière.
Engourdi, il eut cependant la force d'enfin rammener ses "poupées" à lui. Mise en mouvement par ses fils de chakra, ses deux cadavres qui lui servaient de marionnettes le rejoignirent, prêtes à se joindre au combat.
Mais en un instant, la femme fut sur lui, tranchant en deux le cadavre aux longs cheveux bleus de sa lame noire. Avant qu'il n'ait pu effectuer un geste, ses deux épées rétrécirent et se mêlèrent à sa chair pour ne faire plus qu'un avec les mains de la guerrière, et elle profita de l'étonnement d'Akito pour lui en enfoncer une dans l'épaule, le clouant au sol.

Et alors seulement, elle enleva son casque. Beaucoup plus jeune que ce qu'Akito aurait pu penser, elle ne devait pas avoir plus d'une vingtaine d'années. Ses traits étaient fins et calmes, ses courts cheveux noirs tombant légèrement devant ses yeux.
Mais son regard brûlait de la même haîne que celui d'Akito, celle qu'aucun sang ni sacrifice n'appaisera jamais.
Elle eut alors une seule phrase.

- Ne te souviens-tu pas ?

Et la mémoire revint à Akito.

Il y avait quelques années, il avait rencontré un groupe de déserteurs de divers villages. Particulièrement faibles, il s'était grandement amusé à les torturé et les tuer. Parmi eux, la plus faible de tous, une fille qui utilisait le son, dont il s'était longuement délecté de sa souffrance, et avait laissée en vie. Parmi eux, la plus forte, une fille douée en illusions qu'il avait tué avec violence et dont son cadavre lui servait maintenant de marionnette. Ce même cadavre qui restait immobile près de lui depuis qu'il avait été immobilisé par l'épée.

- La fille du son.

La femme eut un petit sourire, mais son regard ne changea pas. Qu'il s'était enfin souvenu n'avait qu'attisé sa colère.

- Je voulais que tu comprennes. Que tu ressentes toute la douleur de la mort de l'être qui t'es le plus cher, et la souffrance de l'abandon.

Elle se releva, retirant la lame de la plaie, et, la retransformant en l'habituelle épée, trancha une des mains d'Akito. Ce dernier cracha du sang, mais resta silencieux, trop épuisé pour réagir à la douleur. Au même moment, sa dernière marionnette s'écroula, sans fil pour la retenir.
La fille n'eut même pas un regard pour le cadavre de celle qu'elle avait autrefois connue, avec qui elle avait quotidiennement vécue, et qui, depuis sa mort, n'était plus que le jouet d'Akito. Cependant, une unique larme vint mouiller sa joue, tandis que son expression restait froide.

- Ressens ma peine, et vis avec.

Elle s'apprêtait à s'éloigner une fois de plus, quand Akito, brusquement relevé, la saisit violemment de son moignon de bras, composant des mudras de sa main restante. Une seconde plus tard, et le vent les entourait, près à déchirer leurs corps fragiles.

- Je ne compte pas vivre. Pas plus que je ne compte te laisser vivre.

Leur contact devint une étreinte chargée de haîne, à mesure que les bourrasques se rapprochaient.

- Mourir avec moi, c'est tout ce que tu as trouvé ? Crois-tu qu'un simple ouragan pourrait m'empêcher de survivre avec son souvenir et celui de ma vengeance ?

Akito se rapprochait encore plus d'elle, ses yeux illuminés d'une ferveur nouvelle, sentant la rédemption si proche.

- Tu n'as pas le choix. Tu finiras avec moi, engloutit par la tornade.

Le vent les blessait déjà, taillant de larges blessures à travers leurs vêtements, sur leurs visages et leurs corps.

- Non. Car s'il faut te tuer pour éviter que tout finisse ici, je le ferais.

Sa lame fut vive, tranchante. Akito expira la seconde suivant le moment où l'épée l'avait transpercé. Et le vent cessa.


La nuit était tombée sur le désert, lui rendant son habituel calme. Une voix, seule, murmura :

- Ici prend fin ton voyage... Et commence le mien.




"Do you really want
Do you really want me
Do you really want me dead or alive to torture for my sins

Burn, let it all burn
This Hurricane's chasing us all underground."
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