Dans la brume les ombres se réunissent

Citation :

Mizukage,
Les rumeurs faisants état de la présence d’un membre de l’organisation de la lune rouge sillonnant le pays sont bel et bien fondées. En effet, je suis ce dit individu et j’exprime le désire de vous rencontrer dans les plus brefs délais dans l’optique de conclure un marché avec vous.
Si cette idée vous intéresse, veuillez me retrouver sur le pont de Sakana dans la région de Kakou ce dix-neuf févriers à vingt heures précises. Sachez néanmoins que je me présenterai à vous sous propre égide et non sous celle de mon organisation.

Zero

Tel fut la missive que j’eus adressé au Mizukage. Transmise par le biais d’un faucon voyageur, les sous-traitants d’Ayame s’étaient assuré que l’objet était arrivé à destination. Cette dernière avait été scellée à l’aide d’un sceau de cire marqué par ma bague de l’Akatsuki. A présent, l’heure de cette réunion placée sous le signe de la confidentialité allait pouvoir débuter. Cette fin de journée se révélait des plus indéfinissables. Naturellement, le pays de la brume portait parfaitement bien son nom, mais quelque chose de mirifique semblait coïncider au point de prendre place avec la constance naturellement éthérée dans laquelle baignait cette contrée. Cette brume, si opaque que l’on pouvait à peine percevoir l’extrémité de ses mains, inspirait un exotérisme en tout point palpable. L’air, lourd d’humidité, donnait cette impression fugace, mais avant-gardiste de jouer sur l’initiative en s’imprégnant dès lors d’une tension omniprésente. Nul bruit, nul existence, si ce n’était les spectres silencieux et outre allusions fugaces arpentant les méandres de cette brume oppressante. Seul parvenait de temps à autre le son des remous ci-clique des eaux de la rivière heurtant la berge.  S’il me fut encore possible de rêver, je me serais cru baignant dans un songe où chimère contemplative et sombre présage tanguaient dans une valse sans fins sous la bienveillance du satyrique Morphée. Bienheureux fus-je d’avoir pu échapper à ces maudites élucubrations contemplatives, confiant ces dernières à l’agonie des fantasmes, pour désormais m’encrer et à jamais dans cette douce mais implacable réalité. Pourtant, dans ma défiance avisé, je fus mené à redouter l’indicible, préfèrent confier la tâche qui m’incombait à l’ombre de mon cauchemar éveillé. En fin de compte cela ne changeait rien car, j’étais lui et lui étais moi, nous n’étions qu’un…

Alors que les minutes défilaient, nous rapprochant inéluctablement de cette heure fatidique. Nous restions au demeurant impassible, droit sur ce pont, semblable à des apparitions égarées dans l’oubli. Par-dessus mon manteau noir se trouvait celui de l’Akatsuki, preuve de ma bonne foi ainsi que de ma pseudo-allégeance envers cette dernière. Mesurant avec patience le temps qui s’écoulait, j’avisai le moment venue avec une certaine délectation. Je n’étais nullement doté de capacités  sensorielles me permettant de ressentir la présence d’autrui, mais je pouvais d’ores et déjà me considérer comme étant complètement encerclé. Caché dans l’épaisse étendue de ce voile intangible, les shinobis du village caché de la brume veillaient comme sur une créature infâme prête à bondir sur la première âme venue. Alors des bruits de pas soutenu par le craquement des planches du pont brisèrent soudainement cette longue agonie silencieuse. Je pus difficilement discerner la silhouette d’un individu situé à quelque mètre devant moi.

Soudainement, comme si le brouillard s’était révélé une conscience, ce dernier commença à se dissiper progressivement, mais sûrement au point de me permettre de distinguer la personne qui me faisait face. Il m’était impossible de le confirmer en l’observant, mais si les rumeurs s’avéraient exacte alors la présence de cette femme confirmait l’avènement d’un nouveau Mizukage. Ceci étant, cela devait jouer en ma faveur. D’après ce que m’avait expliqué Amaya, l’ancien Kage n’aurait sans doute jamais accepté un tel rendez-vous ni-même cherché à pactiser avec ce qu’il considérait comme le diable incarné. Néanmoins, la simple présence de cette jeune femme signifiait qu’elle était d’une nature plus avisé que son prédécesseur. Quoi donc si ce n’était le désir de prépondérance qui pouvait justifier sa présence, ici-même, face à moi ?

-C’est un honneur pour moi de vous rencontrer Mizukage-sama, si vous en êtes bel et bien. Lui adressai-je d’un ton affable. Nous sommes ici réunis car, chacun de nous a à offrir quelque chose à l’autre. Comme je l’ai si bien affirmé dans ma missive, je me présente à vous non pas en tant que membre de l’Akatsuki, mais en tant qu’individu propre. Voyez-vous, j’ai tout intérêt à voir cette organisation dépérir et je pense que vous pourriez contribuer à son déclin.

Qu’il en fut, mes paroles n’étaient que de subtils mensonges bien qu’elles étaient, paradoxalement,  empreintes d’une sincérité sommes toutes profondes. Ces mots n’avaient que pour but d’endormir la méfiance, mais mes intentions premières n’allaient nullement à l’encontre de la véracité  de notre futur pacte. Je n’avais guère la prétention d’être un auguste manipulateur, néanmoins je pouvais affirmer, avec toute la noblesse qu’il m’était dû, appartenir au rang des hommes intègres. Cependant, restait-il encore à savoir si la femme qui me faisait face saurait faire preuve de tout autant d’honnêteté. En effet, la brume autour du pont s’était mystérieusement dissipé, mais uniquement autour de ce dernier. Il m’était toujours impossible de voir au-delà. Qui plus cela étant, deux silhouettes, dont les apparats demeuraient cachés par la brume, se trouvaient derrière la Mizukage, veillant ce que le mystérieux individu qui leur faisait face demeure à sa place.

Je découvris avec amusement la personnalité de cette nouvelle Mizukage. Son franc parlé se révélait certainement assez déroutant, d’autant plus pour un individu de ce prestige. Néanmoins, si cette jeune femme avait été élue en tant que telle, cela signifiait certainement qu’elle en avait les capacités. Quoiqu’il en fût ses derniers propos me firent comprendre que nous étions exactement ancrés dans les mêmes idées et ce malgré nos caractères sommes toutes différents. Dès lors, une magnifique opportunité d’enrichir mes plans s’offrait à moi. Peut-être pouvais-je espérer encore davantage du pays de l’eau si je détenais, en contrepartie, le nécessaire pour faire pencher la balance. Ses paroles comme sa tenue, laissait paraître une grande partie de sa personnalité. Non pas que je fusse à même de décortiquer la méthodologie de la psychologie gestuelle, mais il m’était déjà arrivé de rencontrer ce genre d’individu par le passé. Ses propos laissaient entrevoir un excès de confiance en soi, d’un zèle d’orgueilleux accompagné d’une teinte d’arrogance. Sans doute était-elle le genre de personne à aimer commander, à se mettre en avant par rapport aux autres. Sa posture quant au ton de sa voix n’avait absolument rien de formel signe qu’elle avait eu une éducation des plus désuets ou alors qu’elle ne s’était jamais à attacher aux coutumes et usage de la diplomatie. Une enfance parmi les bas-fonds de la société pouvait parfaitement être à l’origine d’un caractère aussi bien trempé. A la fois bonne vivante il pouvait se révélé facile de sympathiser à ses côtés tant que l’on n’osait pas se mettre en travers de sa route. Néanmoins, un tel rythme de vie imposait un esprit vif, lui garantissant une méfiance naturel à l’égard de toute forme d’hostilité. S’il en était ainsi réellement ainsi, le mensonge devait faire partie intégrante de sa vie à l’image de l’air qu’elle respirait. Cela signifiait également qu’elle était une nature opportuniste quitte à prendre certain risque pour parvenir à ses fins. C’était en cela que le dénouement jouait en ma faveur. Quand l’ancien Mizukage aurait sans doute réfuté l’idée de cette pseudo-alliance, la jeune femme, elle, saurait profiter de cette initiative pour la tourner à son avantage. Sans doute chercherait-elle à me trahir une fois le gain de causes obtenues, cela serait une réaction parfaitement naturel vis-à-vis de l’égide que j’étais censé représenter. Cependant, cela m’importait peu du temps qu’il m’était possible de quérir l’objet de mes désirs.
Faisant toujours face à la Mizukage, je jetai un œil aux ombres fugacement dessinées dans son dos. Ces dernières étaient restées, à mon instar, totalement immobile depuis le début de cette réunion. J’ignorai s’il oserait tenter quoi que ce soit, toujours fut-il que nous prenions tous énormément de risque à nous retrouver ici-même en cet instant. Il s’agissait probablement de notre plus grande preuve de bonne foi vis-à-vis des deux parties en présence. Là encore, ce point jouait en ma faveur. Souriant sous mon capuchon, je ne pris qu’une poignée seconde avant de lui répondre.

♪♫♪

-J’avoue me réjouir de constater que vos idéologies envers cette rencontre sont en parfaits accords avec les miennes. Car, en effet, nous ne faisons que nous utiliser l’un l’autre pour parvenir à nos fins. La question est en effet de savoir quelle fin nous cherchons à obtenir. Vous me répondrez sans doute : « La fin de l’Akatsuki » et vous auriez certainement raison. Cependant, il nous est possible de voir beaucoup plus loin. Le déclin d’une chose s’ensuit du renouveau d’une autre. C’est en cela que je puis et désire vous être utile. Moi Zero, je me présent à vous dans le but de vous offrir l’avenir. Dis-je en levant la main vers elle en signe de de soutien.

Sans doute ces paroles paraissaient-elles des plus tortueuses dans les oreilles de personnes non avertit, cependant, elles m’étaient nécessaire afin d’introduire ce qui allait suivre. Marquant une brève pause pour observer sa réaction, je constatai avec un certain amusement que mon attitude l’impatientait. Comme je m’y attendais, elle ne semblait guère amatrice de discours. Refermant alors le poing de ma main tendu vers elle, je ramenai ce dernier à moi.

-Vous n’êtes sans savoir que les Démons à queue refont peu à peu surface et que les grandes nations n’ont  de cesse de se mettre en branle dans l’optique de les acquérir. L’Akatsuki en fait bien évidemment partie. Elle se révèlera être un ennemi tout aussi redoutable que par le passé. Si nous ne l’arrêtons pas elle serait tout aussi à même de vouloir engloutir le monde comme Uchiwa Madara voulut jadis le faire. Les tenants et les aboutissements de cette futur période de conflit tourneront essentiellement autour des Bijuu. A acquérant ces derniers il sera alors possible de perturber les agissements de cette organisation, pis encore le village en possession du plus grand nombre verra sa nation sacré la plus puissante de toute l’histoire du monde Shinobi. Nul ne pourra alors s’opposer à sa volonté, que cela soit dans une optique de paix où de l’asservissement du monde connut. Ces Bijuus je désire vous les apporter, vous aurez alors toutes les cartes en main pour façonner le monde selon vos désirs. Tel est là mon véritable cadeau : La possibilité d’avoir le choix.

Ainsi me tus-je pour laisser la parole à mon interlocutrice. Il y avait encore fort à dire, notamment concernant mes exigences personnelles, mais chaque chose devait avoir lieux en son temps.