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| Sujet: Un retour étonnant~[Pv Ashiro] Dim 6 Avr - 18:15 | |
| Je revoyais les paysages rocheux que j’ai connu toute mon enfance à travers ce clone, j’appréhendais quelque peu ce retour rapide aux sources. J’osais m’imaginer les changements depuis mon départ, je m’étais évaporé, tel une ombre, de ce village qui n’attendait finalement rien de moi. Je m’étais persuadé que personne n’avait remarqué mon absence, à part Sake, je suis sûr que celui-ci m’en a voulu. Mais il y a des choses que l’on ne maîtrise pas dans la vie, mon cher frère.
Le désert rocheux passé, je divaguais entre un paysage forestier et des lieux rugueux, les rocs et autres monts de pierre se mêlaient aux arbres et forêts environnants. J’entrapercevais déjà les rayons de fumée s’échappant du village, les grandes murailles étaient devenues des inconnus pour moi. Tel un amnésique, j’ignorais mon passé, ces lieux qui m’étaient pourtant si familiers n’étaient devenus que de vulgaires fruits de dame nature, sans réelle importance à mes yeux. Néanmoins, au fil des passages, au fil des mètres, me revenait en tête quelques épisodes de ma vie. Je me revoyais chassant le sanglier en compagnie de Sake ici. Alors finalement, j’étais un amnésique à qui la nature recouvrait une partie de la mémoire. Et puis, il fallait être un vrai amnésique pour oublier ce majestueux chef dont je redoutais le regard, il devait sûrement travailler à cette heure.
Mes yeux se penchèrent sur l’état du ciel et je conclus que l’heure devait être aux alentours de dix-neuf coups. L’heure du dîner pour la plupart des familles du clan si mes souvenirs ne sont pas trop brouillons, un dernier effort et je serai présent. Il me fallait passer outre la surveillance, une simple technique de métamorphose fit l’affaire, toujours ce particulièrement simplet marchand que j’imitais quand il fallait se camoufler sous le visage d’un autre. Ils furent méfiants mais après tout, le marchand a bien le droit d’entrer dans le village. Les différentes rues, les avenues aussi, défilèrent sous mes yeux. Approchant du cœur du village, du poumon central de ce village à mes yeux, le domaine de mon clan, ma gorge se serra et mon estomac commença bien vite à se nouer.
Sur le bois frais du commerce situé en face du sanctuaire clanique, je me tenais posé en position d’observation. Je contemplais les alentours tout en gardant un œil averti sur le bâtiment en face, j’étais sur mes deux pieds, bien droit, les deux genoux fléchis. Je profitai de cinq minutes de flottements, cinq minutes où l’espace proche semblait désert, pour bondir près de la fenêtre centrale. J’aiguisai une courte lame sous chacun de mes poignets puis fis simultanément le même mouvement circulaire des deux mains. Un cercle fin se forma dans le verre, je poussai du doigt celui-ci et le retint alors même qu’il était en train d’entamer sa chute. Je mis un pied à l’intérieur puis un second avant de déposer le couvercle de verre contre le mur. J’infiltrai les locaux du sanctuaire prenant ce que je connaissais du chemin menant à son bureau. A vrai dire, j’eus quelques difficultés à trouver le chemin exact dans ce grand sanctuaire vide. Mais après une dizaine de minute, je retrouvais enfin trace de la pièce recherchée.
La porte de ce bureau, orné d’une peinture d’un beige teintée de marron. Une poignée de teinte ocre encore propre, comme si personne ne l’avait encore utilisé. Je la contemple encore une bonne minute, me retrouvant coincé face à un ennemi invisible. Je pèse mes mots dans ma tête et me pose un, particulièrement grand, nombre de questions. Je pose la main sur cette poignée délicatement, comme si je voulais garder intacte la dorure. La porte me dévoile le bureau puis une silhouette que je n’ose pas encore regarder franchement. J’ai beaucoup grandi, énormément changé, va-t-il me reconnaître. -Ca faisait.Ca faisait vraiment un bail, Ashiro.
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