Groupe n°2 : Ashiro Ryuka VS Manazachi Dowasure

Un coup de pieds dans le torse, une esquive, un autre coup, puis un saut. De toutes parts, les éclats de l'affrontement faisaient tomber des hommes. Parfois blessés, parfois morts, les corps s'entassaient sur le champs de bataille.

Cinq ninjas d'Iwa se dirigeaient dans la direction de Manazachi, et ce, dans le but de l'attaquer. L'un lança un Shuriken géant, que le Oi-nin parvint à arrêter habilement entre ses mains, avant de le laisser tomber. Les ennemis étaient encore à une dizaine de mètres de lui.

- Karyuu Endan!

Les quelques mudras exécutés, le long jet de flamme sorti de la bouche de Manazachi lorsque les individus étaient à cinq mètres de lui. Deux parvinrent à sa jeter sur le côté, tandis que les trois autres s'enflammèrent dans des cris épouvantables, disparaissant dans le torrent ardent qui de déversait du Sunien.

Souhaitant venger la mort de leurs coéquipiers, les deux survivants ne le restèrent pas longtemps : En effet, ils se jetèrent sur le Oi-nin, qui leur était bien supérieur de par son niveau. Il dénuqua le premier homme puis, après quelques coups échangés avec le second, il le poussa au sol et lui écrasa les vertèbres de son pieds. Après quoi il se re-concentra sur le champs de bataille.

Manazachi n'avait cependant ici pas une vue adéquate, aussi monta-i-il sur l'un des murs du terrain, qui le conduisit directement sur les toits de certains habitations. Il put alors observer plus librement la terrible bataille qui se déroulait là : Des corps s'entassaient dans chaque coin, torrents d'eau, boules de feu, rafales de vent et murs de terre se croisaient, s'entrechoquaient. des affinités plutôt communes, mais le Shinobi du Sable se doutait bien que des ennemis plus puissants se cachaient dans ce sombre spectacle. Cette affirmation lui fut d'ailleurs confirmée : Manazachi ressentit un puissant chakra, inhabituel à souhait. Un ennemi dangereux, qu'il fallait arrêter à tout prix avant qu'il ne fasse du mal.

Le Oi-nin partit à la course, sautant de toits en toits. Il esquiva une lance d'un habile mouvement de corps, et tomba nez à nez avec un ennemi surpris. Le Sunien regarda celui-ci dans les yeux quelques secondes, profitant de son état de stupeur, et le Shinobi d'Iwa oublia ses souvenirs. Manazachi l'assomma d'un coup sur la nuque, et reprit sa route. Il aperçut alors le Shinobi. Celui-ci serait un adversaire dangereux, il n'en doutait pas. Il fallait prendre l'avantage, maintenant.

- Karyuu Endan!

Le torrent de flamme destructeur déferla une nouvelle fois, prêt à réduire l'ennemi en cendres.

Ainsi, Manazachi ne s'était pas trompé. Il s'agissait bien d'un ennemi de taille, et qui maniait une affinité très étrange. Celui-ci avait arrêté les flammes destructrices du Oi-Nin en utilisant un mur de cristal.

"Il manquait plus que ça."

Le Suna-Jin avait craché le feu jusqu'à ce que le souffle lui manque, et son ennemi n'avait même pas subi une égratignure.

"Chier."

Après quoi, le Shinobi claqua des doigts, et ses étranges minéraux tombèrent au sol.

- Et bien, et bien.... Qu'avons nous là... Un lâche qui a osé me prendre par surprise...

Un lâche? Manazachi rigola. Si son ennemi croyait qu'il était là pour lui accorder une chance. S'il croyait que le Suna-Jin était heureux de participer à cette guerre, que cela lui donnait l'occasion d'affronter des adversaires de façon loyale. Il avait été entraîné de force dans la bataille, mené par un dictateur dont il ne suivait pas les idées, et pour qui il se battait maintenant. Il n'avait pas le temps de perdre son temps, en prévenant ses ennemis de son arrivée pour un combat dans les règles.

Le Ninja d'Iwa sortit de minuscules armes, ressemblant à des senbons. Puis, prit d'un sourire assuré, il reprit :

- Ashiro Ryuka, c'est le nom du ninja que tu combats. Beaucoup dans les villages annexes du vent me connaissent de réputation. Sache que je ne prendrai aucun plaisir à t'éliminer mais sache également que ta mort servira un dessein bien plus important que la tâche ridicule donnée par ton "Kage". Tu feras partie de mon utopie!

L'Iwa-jin avait prononcé sa dernière phrase dans un saut et, d'une agilité extrême, il passa derrière Manazachi, et lui lança ses aiguilles. Le Shinobi du sable avait vu le mouvement, et il lui faudrait être extrêmement rapide.

- Et c'est moi le lâche... Doroku Gaeshi!

S'étant retourné au moment ou l'Iwa-Jin l'avait contourné, Manazachi avait posé ses mains au sol. Le mur de terre crée par la technique s'était dressé, de manière trop lente cependant. Ayant bloqué la première aiguille, celle passée plus au dessus était venue se loger dans le torse du Oi-Nin. La douleur évolua rapidement, et il esquissa une grimace de douleur.

"Bon, il va falloir limiter mes mouvements."

- Toi là. Regarde moi dans les yeux. Cela engagera véritablement la lutte dans laquelle nous nous lançons.

Le Shinobi du sable cherchait maintenant le regard du dénommé Ashiro. Ce dernier soutiendrait-il celui de Manazachi?

- Pour ma part, je suis Manazachi Dowasure.

Si Manazachi avait commis une grosse erreur, son adversaire en avait fait de même. En effet, désireux de répondre à ce qu'il pensait être une provocation du Oi-Nin, l'Iwa-Jin était venu se positionner en face de Manazachi après avoir sauté le mur. Il dit :

- Et bien Manazachi, tu n'es pas obligé de mourir aujourd'hui si tu rends les armes maintenant, mais tu te résignes à me résister je vais donc devoir prendre quelques mesures....

L'homme sortit ensuite des aiguilles, et tout en regardant le Sunien pendant un temps qui le mettait en danger, il les lança. Manazachi évita tout juste les nouveaux projectiles, tout en se concentrant pour ne bouger que ses jambes. Chose qui n'avait pas été facile. Mais il fallait profiter de la situation désormais.

- Activation du Datsurou : Dowasure ara Jutsu!

La pupille du meurtrier de métier vit un triangle orange se former en son sein, et celui-ci eut accès à la partie du cerveau qui dirigeait la mémoire. Il avait visualisé la précédente technique utilisée : "Shôton : HOGO". Désormais, l'ennemi ne pouvait plus l'utiliser, du moins dans cette bataille.

Il était maintenant temps de se défendre soi-même. Profitant de l'effet étrange que sa précédente technique avait crée dans l'esprit de l'ennemi, Manazachi s'exclama :

- Kan'Peki Doton Koutetsu no Jutsu!

L'amure de terre solidifiée se forma sur le corps du Oi-Nin, recouvrant son dos ainsi que son torse, et l'une de ses mains. Il ne l'avait pas renforcée au maximum, mais elle serait largement assez efficace pour encaisser les dangereuses aiguilles. Et pour frapper.

À mon tour de frapper!

Manazachi se jeta sur l'ennemi qui sortait tout juste de son étourderie, prêt à lui envoyer au visage un coup de poing dont il se souviendrait.

Chakra utilisé et autre:

Des blocs de cristal se formaient petit à petit autour des deux hommes tandis que Manazachi avait quelque peu abîmé son adversaire.

"Ce n'est pas suffisant"

Il lui fallait à tout prix trouver un moyen de battre cet ennemi, sans quoi il y laisserait sa peau, et perdrait ainsi à jamais l'espoir de connaître la vérité sur ses origines. Plus que la mort ou la douleur, c'était cela qui effrayait le Oi-Nin.

- Je vais te poser la question une dernière fois. Es tu sur de ne pas vouloir te rendre et te soumettre à la justice d'Iwa ?

Décidément, ce type laissait la forte impression de ne pas vouloir tuer Manazachi. Qu'avait-il espéré en entrant dans cette guerre? Qu'il ne devrait pas faire de morts, que tous se rendraient sans hésitation à l'ennemi? Pensait-il que les Suna-Jins n'étaient que des froussards, préférant renier leurs terres plutôt que de se battre? C'en était trop. "La justice d'Iwa". Ici, o était à Suna, maître des sables et des vents, village de Gaara du Désert. Et même si c'étai maintenant les subordonnés de son assassin qui dirigeaient le village, jamais Manazachi ne laisserait un étranger bafouer la mémoire de ces lieux.

- Tu parles beaucoup à mon goût. Crois-tu que les gens de Suna ne sont que des lâches, pour faire une telle demande? Ou alors peut-être est-ce une demande personnelle, et tu me prends moi même pour un lâche? Suna ne se rendra pas.

Manazachi se propulsa sur ses jambes, puis se mit à courir dans la direction de son ennemi, afin d'attaquer une fois encore au corps à corps. Et pas que. En effet, il préparait le bouquet final. Certes le combat n'aura pas été long, mais vieux valait-il ne pas tarder avec un tel adversaire.

"Crac". Manazachi sentit l'aiguille qu'il avait reçu se casser dans son corps, et il ressentit immédiatement une gène au niveau du torse, où il l'avait reçue. C'était handicapant, mais il ferait avec. De toute façon, sa technique ne nécessitait que ses yeux. Soi Ashiro encaissait une nouvelle fois le coup, ce qui risquait cette fois-ci de lui coûter cher, soit il esquivait et avait pour ceci de grandes chances de croiser le regard de Manazachi, et il risquait beaucoup plus.

- C'est toi qui devrait te rendre à Suna.

Et il avait commis l'erreur. Il l'avait regardé, et il allait payer le prix fort. Sa vie. Manazachi avait développé cette technique uniquement dans l'optique d'un ennemi de puissance comparable à celui-ci. Et ça allait lui servir.

Le Oi-nin recula de plusieurs pas à grande vitesse. Dans son oeil, l'étrange triangle orange s'était reformé, sauf que cette fois-ci le triangle orange occupant le centre était plein. Le stade ultime du Datsurou. Déjà, Ashiro était paralysé par l'étrange regard. Il ne pouvait plus bouger, focalisé par cette force qui le bloquait de l'intérieur, qui lui enserrait le cerveau, qui le piégeait. Sa fin venait à lui sans qu'il puisse rien y faire. Il était l'heure de débuter la fin.

- Sore nimokakawarazu, hisan : Le néant Désastreux!

Les yeux de l'Iwa-Gin s'ouvrirent en grand. Il était atteint par le Dojutsu, il n'avait pu avant cela ne bouger qu'un peu les mains, ce que Manazachi n'avait pas pris en compte. Son regard devint hagard. Il tentait de retrouver la mémoire qu'il perdait à chaque seconde, lutte grotesque contre une puissance intérieure venue de l'extérieur.

Le Shinobi ne bougeait pas, il ne prendrait même peut-être pas compte du fait qu'il mourrait. Toute une partie de son cerveau était occupée par une force étrangère, si bien qu'il oublierait la douleur au moment même où il la sentirait.

Il fallait à présent en finir avec cette menace.

La prison d'étourderie : L'étouffement de l'ennemi!

Des entrailles du sable sortirent finalement de la terre, qui vint, aux ordres du chakra Doton de l'utilisateur, entourer l'adversaire. Celui-ci était toujours sous l'emprise mortelle du Datsurou, et luttait inutilement pour recouvrer sa mémoire, qui continuait de s'effacer. Pouvait-on même appeler ça une lutte, étant donné qu'il perdait à chaque millière de seconde la conscience qu'il menait un combat mental?

La terre, une fois qu'elle eut totalement entouré l'ennemi, commença à durcir. Durcir. Elle passa de la dureté de la terre à la dureté d'une roche moyenne, pour aller à un dureté semblable à du métal.

Bien qu'il était très difficile pour Manazachi de contrôler et le Datsurou, qui prenait énormément de chakra, et le chakra Doton qui encerclait l'ennemi, le Oi-Nin de Suna tenait bon. Il n'y prenait aucun plaisir, mais il sentait son adversaire défaillir. C'était la fin d'Ashiro Ryuka. Du moins, si celui-ci n'avait pas eu le réflexe... Car peut-être que l'homme ne luttait pas pour arrêter le flot continuel de la perte de ses pensées, mais plutôt pour, dans un élan de folie, un élan du désir de survie, créer une brèche dans le pouvoir du Datsurou, et ainsi envoyer une attaque. Une attaque sans réelle raison puisque sans motif. Ultime réflexe d'un homme sans mémoire. Ultime chance de salut.

Les événements prenaient une tournure surprenante : là où Manazachi s'attendait à trouver la mort de son adversaire, là où n'importe qui serait décédé, l'ennemi semblait résister. Une atmosphère pesante, une intuition négative, le Oi-Nin ne savait pas exactement ce qu'il se passait, mais son instinct l'avertissait d'une situation anormale. Comme si une entité dépassant les idées, dépassant les actions, les hommes, dépassant tout être vivant, jouait ici même, dans cet affrontement parmi tant d'autres, un rôle majeur.

Malgré cela, le Suna-Jin maintenait son étreinte. Non, son intuition le trompait sûrement. Personne ne pouvait résister à cette technique, elle était infaillible, c'était une causeuse de mort inarrêtable, un vrai bras de la faucheuse elle même! L'homme répondant au nom d'Ashiro Ryuka mourrait, il ne pouvait en être autrement.

Mais, comme pour écrouler les convictions de l'homme aux yeux rouges, pour rendre tout ce qui faisait jusqu'ici ses idées sur ce qu'était la technique ultime faussées, une lueur bleutée traversa le dôme de terre parfaite. Une lueur suspecte, étrange. Elle était l'action même de cette entité que Manazachi se refusait à voir, cette entité qui avait pouvoir sur chacun, et à qui personne ne pouvait se frotter.

Plus que la peur, l'incompréhension gagna l'esprit du jeune homme tout entier. Comment était-ce possible? Qui était donc cet homme, et pourquoi lui? Vraiment, pourquoi l'aiderait-on lui? Manazachi n'avait pas une quête à accomplir? N'était-il pas digne d'aide, lui aussi?

- Je ne comprends pas...

Il n'était pas le temps de se poser des questions. Il fallait réagir. Manazachi concentrait tout son pouvoir contre l'esprit de l'Iwa-Jin, tentant de maintenir son emprise sur lui. Mais sa mémoire lui échappait! Comme si un bouclier s'était dressé entre l'influence du Sunien et l'esprit du médecin! C'était impossible!

Une voix étrange, inhumaine surgit alors. Une voix comme on en entend jamais, une voie venue d'ailleurs, impossible à décrire réellement.

-Et bien... Jeune ninja de Suna, ta vie fut brève en ce monde mais elle arrive à son terme. Rejoins l'énergie qui régie ce monde. Deviens mon martyre. Shôton, KÖGEKI !

L'intonation était celle du médecin, mais l'origine réelle de la voix en était tout autre. La situation échappait totalement à Manazachi, il ne savait plus quoi faire. Il s'apprêtait à se diriger vers son ennemi pour en finir quand, en une seconde seulement, le véritable danger promulgué par les paroles de l'entité/Ashiro se fit sentir. Tous les cristaux sur le terrain s'affolaient, ils se tortillaient dans tous les sens. La douleur provenait de partout, et de nulle part à la fois. Comme si le monde était en fait Manazachi, et qu'il ressentait la douleur de la planète toute entière. Il ne devait pas lâcher! Il devait en finir avec cet individu!

Manazachi referma la cavité que l'entité avait ouverte. Elle n'était apparemment plus présente, cependant la douleur tiraillait toujours le Sunien, dévastatrice, inimaginable. Elle le détruisait à tous les endroits, touchait tous les points à la fois. Mais il tenait. Il étouffait son adversaire, il le retenait.

Trop forte, la sensation immonde, destructrice entraînait indéniablement Manazachi vers la mort. Et il le savait, il n'y résisterait pas. Celle-ci ne s'éteindrait qu'en l'emportant avec elle, telle une messagère des enfers. Alors, cela finirait ainsi?

- Je ne retrouverais jamais ma famille? Je ne lèverais jamais le voile qui me prive d'une vie heureuse? Non, peut-être que je ne mérite pas ça. Apparemment, je ne mérite même pas de vivre.

La douleur s'intensifiait, brûlant de toutes parts le corps de l'individu aux yeux de feu, le consumant de l'intérieur comme de l'extérieur. Mais il maintenait son étreinte, il voulait emmener le médecin avec lui. Jusqu'au bout.

- Je ne demandais pas grand chose pourtant. Je souhaitais juste savoir ce qu'ils sont devenus. Mourir après ça ne me gênait plus...

C'est alors qu'elle lui apparut. L'entité de toute à l'heure. Pas en tant que personne bien-sûr, mais il la voyait agir à travers les images qui se présentaient devant lui.

Une femme aux yeux rouge se tenait debout, dans un salon que Manazachi reconnaissait. La demeure de son clan. Elle avait des cheveux d'un noir parfait, nuancé cependant par quelques mèches de la même couleur que ses yeux. Et elle souriait. À ces côtés, un homme, grand, à l'allure d'un sage. Tous deux regardaient dans la direction de Manazachi. Derrière eux, une foule de personnes. Tous avaient ces yeux rouges, ces cheveux noirs. Mais seuls les deux premiers avaient ces mèches rouges.

Beaucoup parlaient entre eux, mais les regards se tournaient pour la majorité vers le jeune homme, dont la douleur s'était comme tue afin qu'il puisse assister à cette scène. La femme aux aux mèches rouges prit la parole :

- Je suis si désolée, Mana... De te laisser.

Cette fois, elle ne souriait plus.

- Mais nous le devons. Nous devons affronter ce clan. Nous sommes obligés, ils ont violé notre pacte. Nous le devons, chéri.

Chéri? Cette femme serait-donc...

- Manazachi. Ne crois pas que ça nous amuse, bien au contraire. Je suis désolé mon enfant... J'aurais aimé te voir grandir... Accomplis ton but, vis pour lui.

- Père?

En coeur, tous les membres présents dans la pièce récitèrent :

- Au nom du Clan Dowasure, clan légendaire des oubliés : Que le monde protège cet être jusqu'à ce que son but soit accompli, ainsi il sera en paix pour connaître son passé.

Manazachi ressentit une sensation qu'il avait déjà ressenti par le passé, une sensation familière, à l'origine de toutes les actions de sa vie, si ce n'était de sa vie elle même. Il savait à présent. Il avait été entouré d'un Genjutsu. L'image de son oncle essayant de briser celui-ci se forma alors, et l'homme mourut.

- C'était donc ça...

C'est alors que le manoir des Dowasure disparut, laissant place à un champ de bataille. Les personnes que Manazachi avait pu voir précédemment se battaient, mourraient au combat. Une, puis deux, puis trois. Toutes disparaissaient dans les abîmes de la mort. Il ne restait plus que deux personnages, l'un de sexe féminin, immobilisant ses ennemis d'un regard avant de les enflammer, l'autre de sexe masculin, usant de son sabre, et ayant laissé l'autre dans sa demeure comme seul souvenir à son fils. Les deux possédaient des yeux rouges percés d'un triangle orange et plein, ainsi que des mèches de cheveux rouges. Leurs victoires se succédaient, ils se battaient avec une fougue et un style impressionnants, tournoyant comme des tornades sur le terrain.
Jusqu'à ce qu'un sabre traverse le corps de la femme. Le triangle dans ses yeux se fendit en deux, puis disparut, laissant place à des larmes amères. Déchaîné à cause de l'action commise sur son épouse, l'homme assassina six autres personnes avant de finir de la même façon, à quelques mètres d'elle. Les deux se regardaient, promettant, pour une fois, de ne jamais oublier ce moment. Ils prononcèrent ensemble :

- Je t'aime Manazachi.

Puis leurs corps tombèrent l'un contre l'autre, les figeant dans une étreinte que même la mort ne parviendrait pas à défaire.

À présent Manazachi savait. Il avait été plongé dans un Genjutsu dans son enfance. Pourquoi, il n'en savait rien. De quel pacte parlaient ses parents, il s'en fichait. Qui étaient les personnes qui avaient tué son père et sa mère, ainsi que toute sa famille, aucune importance. Il savait.

La douleur revint, plus étouffante encore. Mais Manazachi l'ignorait. Il l'ignorait comme il ignorerait tout ce qui se produirait jusqu'au dernier instant. Son étreinte sur l'opposant se relâcha deux secondes seulement avant son asphyxie, et l'on put entendre la grande inspiration que celui-ci prit lorsque que le dôme s'effondra.

Manazachi atteignait son but en même temps qu'il atteignait la mort. celle-ci lui avait montré les images de son clan, il atteignait donc la finalité de sa vie, et le Genjutsu se brisait parce que le Genjutsu se brisait... À croire que le but de la vie du jeune homme était d'atteindre la mort, certainement pour que la vie du médecin soit préservée.

- Sûrement est-il important pour ce monde...

Les couleurs du ciel, de la terre et de Suna quittaient à présent les repères de Manazachi. Il était attiré dans une ombre lumineuse, une mort qu'il accueillait avec le plus grand bonheur. Dans un dernier souffle, une dernière ode à ce qui fut la vie de l'assassin, il eut le temps de souffler :

- Papa, maman, j'arrive. Adieu, Ashiro Ryuka. Adieu Suna.

Et la mort le prit dans ses bras, préférant le recueillir lui que le médecin d'Iwa. Son corps tomba sans vie, à la vue de l'homme qui survivait, du moins à moitié.

Cette fois, il n'oublierait pas...