La justice est une illusion

Le jour J était enfin venu, la sentence de la jeune kunochi Mina Shimizu allait enfin tomber. Cette affaire avait beaucoup fait parler d’elle et par curiosité Shinki s’était proposé comme juré pour cette affaire plus que douteuse.

Le Genin heureux de reprendre du service partit de chez lui avec enthousiasme pour rendre la meilleure des justices. Même si le temps était particulièrement mauvais aujourd’hui, ce qui était plutôt anodin à Suna, rien ne pouvait déteindre sur le bonheur du garçon. Il continua sa route jusqu’au tribunal détendu et serein.

Une fois à l’intérieur Shinki fut surprit par l’immensité des lieux, c’était en effet la première fois que le ninja rentrait ici et il n’était pas déçu loin de là.
Il fut alors coupé dans ses pensées par le juge qui martelas son marteau avec rage.

— Messieurs les jurés prenez place !

Un fois la totalité des gens assis, il reprit dans un éclat de tonnerre…

— Faites rentrer l’accusée !

Toutes les personnes se retournèrent alors pour regarder Mina Shimizu rentrer en larme. Shinki remarqua qu’elle était tétanisée de terreur ce qui lui fit froid dans le dos…
Le procès pu alors commencer :

© Yumi Esuki

Le procès avait finalement été repoussé dû aux révélations de l’accusée et la mission de Shinki avait à présent évolué. Il n’était plus un simple juré mais devait s’occuper entièrement de l’affaire. Le garçon rentrait alors chez lui, traînant des pieds pour rejoindre sa maison tout en se creusant les méninges sur cette histoire saugrenue, son dossier en main.

Et bien et bien le temps est toujours aussi mauvais à ce que je vois, vivement que je sois rentré, le soleil est si lourd aujourd’hui…

Après une rapide accélération le jeune Jishaku arriva chez lui en un rien de temps, la maison était vide comme toujours, le grand-père de l’adolescent étant probablement à l’hôpital pour s’occuper de la sœur chétive et souffrante du ninja comme à son habitude.
Shinki profita de cette absence pour s’étaler lui et son précieux dossier sur le sol, une fois l’espace envahie de feuille, il put étudier chaque mot les uns après les autres dans le but de mieux comprendre l’affaire…

Dossier:

À première vue, Mina serait la coupable idéale mais ce serait bien trop facile…

Une fois ses nombreuses recherches et reconstitutions passées Shinki pensa avoir enfin compris cette histoire farfelue. Il rangea le désordre qu’il avait causé avant de partir vaquer à ses occupations l’esprit tranquille.

Le lendemain Shinki était à nouveau dans le tribunal pour la suite du procès et demanda rapidement la parole au juge pour mettre le plus de chance de son côté. Son vote aurait fait pâle figure si personne ne le suivait, il devait donc tout faire pour convaincre les jurés avec son raisonnement.
Une fois l’accord du juge en acquit le Genin commença :

— Monsieur le juge moi Shinki Jishaku, j’ai eu pour mission de m’occuper de cette affaire, j’aimerais alors vous faire part de mon point de vue sur l’affaire. Pour m’aider j’ai eu en ma possession ce dossier qui m’a éclairé sur le sujet… Il fit alors tourner le document aux jurés avant de continuer.Sur ces papiers, la Kunoichi ici présente est considéré comme principal suspecte, pourtant ils sont en vérité bien plus que ça, soit quatre :

-Mina Shimizu
-Shizuo Shimizu
-Ryu Maruna
-Haydan

• Je vais de ce pas vous expliquez mon raisonnement pour éliminer chaque suspect les uns après les autres, en commençant par Ryu, le frère de la victime, qui est pour moi le suspect le moins probable…
Tout d’abord, d’après les dires de leur entourage, les deux frères s’appréciaient plutôt bien. Des querelles d’héritage ou de cœur auraient pu pousser l’homme à l’acte irréparable mais la blessure était bien trop parfaite pour qu’une personne ayant de l’affection envers la victime puisse le faire avec autant de sang-froid.
De plus, il serait bien idiot pour le coupable de reparler de l’affaire en portant plainte car il est évident que des doutes auraient planés sur lui, je le pense donc innocent.

• Haydan est lui un simple habitant du village Tani no Kuni avec qui la victime aurait eu une altercation d’après les propos de l’accusée. Il est impossible qu’il soit coupable, tout d’abord car il n’avait aucune raison valable de commettre cet acte, pour finir la taillade de la victime était bien trop précise pour un simple villageois n’étant pas ninja, il est donc innocenté.
Pourquoi Mina l’aurait-elle accusé ? Pour la simple est bonne raison que de son point de vu il n’y avait que cet homme qui pouvait en vouloir à son sensei.

• Continuons avec Mina Shimizu, il est vrai que tout porte à croire qu’elle est la criminelle que nous recherchons, elle était sur la scène du crime et avait un mobile. Pourtant je persiste à croire qu’elle est innocente, elle l’aimait, et d’après la blessure du défunt, ce n’était pas un coup empli de rage mais une coupure nette faite avec froideur.
Je la pense donc qu’elle est belle et bien innocente.

• Son père quant à lui est très suspect… Comme vous le savez, Mina a été placé sous la tutelle d’Hiruzen pour réconcilier les parties pro-Shunsuke et pro-Gaara. Cela n’a certainement pas plu au deux familles qui était politiquement opposés. Mais c’est le comportement de Shizuo qui a fait forte apprécions, en effet l’homme était particulièrement inquiet sur l’opinion de sa fille qui aimait un partisan pro-Gaara. Il aurait certainement pu tuer Hiruzen pour arrêter son influence sur sa fille…

Monsieur Shimizu j’aimerai vous voir à la barre pour répondre à mes questions…
Où étiez-vous au moment du crime ?

© Yumi Esuki

Shinki eut l’impression de subir une gifle en écoutant la réponse du malheureux père, un douloureux choc le renvoyant à la dure réalité. Comment le Genin avait-il pu croire que l’affaire aurait été si facile ? Que le coupable allait avouer ses crimes sous la pression d’une simple question ?
Monsieur Shimizu n’avait pas d’alibi solide mais n’était pas coupable pour autant et le jeune Jishaku devait continuer son interrogatoire…

La prise de parole du frère du défunt résonna alors dans la tête du garçon qui eut alors un doute : « Toujours à arranger des mauvais coups pour nous discréditer, nous autres, défenseurs du grand Gaara. »  
Et si les rôles ne s’était pas inversé avec cette affaire ? Ryu aurait-il fait cela pour diffamer l’image des pro-Shunsuke ? Il devait interroger cet homme mais préféra poser une dernière question à Shizuo :

— Avez-vous déjà essayé de dissuader les sentiments de Mina envers Hiruzen en vain ?

Shinki connaissait déjà la réponse, elle lui paraissait évidente mais il devait en savoir un peu plus, le regard déchiré de Mina prouvait à lui seul qu’elle n’était pas coupable et qu’elle-même commençait à douter de son propre père…
Les tentatives du paternel contre cette relation auraient pu créer diverses querelles entre la famille et aurait pu pousser l’homme à faire accuser sa fille, Shinki devait savoir…
Il répondit alors après quelques instants de façon dépité :

— Bien sûr que j’ai essayé… Votre fille tombe amoureuse d’un homme bien trop âgé pour elle, du parti opposé de surcroît. Que faites-vous ? Vous essayez de la raisonner, voilà tout. Mais ça n’a jamais vraiment fonctionné, au fond je savais qu’elle ne m’écouterait pas. Si j’avais vraiment tué cet homme, j’aurais brisé le cœur de ma fille. Et ça, je ne me le pardonnerais jamais… Heureusement que je n’en suis pas responsable !

Shinki défigura alors l’homme à la barre, il était en colère qu’on puisse remettre en cause son amour envers sa fille, la culpabilité ne marquait pas son visage, il n’était pas le coupable ou bien il était fier de ce qu’il avait fait…

Le Genin avait à présent changé d’avis sur Monsieur Shimizu mais également sur le frère du défunt au comportement douteux, il devait lui poser à lui aussi quelques questions pour éclaircir ses doutes.

— J’en ai fini avec vous Shizuo Shimizu, je vous remercie… J’aimerais à présent appeler Ryu Maruna à la barre, j’ai quelques questions à lui poser...

Le cadet Maruna, écarquilla les yeux avant de se lever toujours aussi étonné, il descendit les marches pour se diriger à la barre en adoptant une marche droite et noble. Il avait l’air parfaitement confiant.

— Pour commencer, où étiez-vous durant au moment du meurtre ?

© Yumi Esuki

Shinki était satisfait, l’intervention de la jeune fille avait si vite retourné la situation en l’avantage du jeune Jishaku. L’air confiant et sur-joué de Ryu avait laissé place à la panique, l’affaire allait rapidement s’éclaircir ce qui réjouissait le Genin !

Le juge questionna Shinki sur la suite des évènements, devait-il appeler la fillette à la barre ou demander les registres des gardes…
Aucun doute, il devait à tout prix avoir un document prouvant les accusations précédemment citées.

— J’aimerai avoir en ma possession les registres de sortie du village.

Le juge acquiesça et fit passer le mot, quelques instants plus tard un individu rentra dans le tribunal un nouveau document en main qu’il confia au juge.

— Sur ces papiers officiels, il est clairement marqué que la femme de Monsieur Maruna a quitté le village, tôt ce matin…

— Je vous remercie Monsieur le juge, cela prouve donc que Ryu nous a bel et bien menti…
Savons-nous les raisons de son départ ? Une mission ou un voyage d’affaire ?
Et puis une question pour vous Ryu, pourquoi avoir tenté de nous tromper ?

© Yumi Esuki

Monsieur Maruna venait à l’instant de dénoncer sa femme comme étant coupable de cet abominable crime, cette révélation aussi soudaine qu’hasardeuse avait eu don de relancer les débats au sein des jurés dans un pesant bruit de brouhaha…

— Silence ! Réprimanda le juge dans un martellement empli de colère qui fit arrêter les discussions en un éclair, ceci prouvait bien l’autorité du vieil homme agacé par les perpétuels rebondissements de l’affaire.

Shinki était encore surprit par la réponse inattendue de l’homme se trouvant à la barre, toute son histoire farfelue n’avait ni queue ni tête et le jeune Jishaku devait continuer son interrogatoire :

— Vous comprendrez que j’ai du mal à vous croire Ryu Maruna, vous saviez pour votre femme et l’avez pourtant laissé commettre l’irréparable ? J’en déduis que vous êtes au moins complice de meurtre, vous imaginez bien entendu que ceci ne sera pas sans conséquence !
De plus vous avez tenté de salir l’image des pro-Shunsuke en utilisant l’homicide de votre propre frère au détriment de la jeune et innocente Mina Shimizu…
Et pour couronner le tout vous avez trahi votre femme en avouant si facilement qu’elle était la coupable s’est pathétique de votre part, votre façade noble que vous abordiez plus tôt est tombé bien bas…
J’aimerai vous poser la question suivante, car j’avoue que celle-ci me turlupine : « Pourquoi Madame Maruna aurait-elle bien pu faire cela ? »

© Yumi Esuki

Le moment tant attendu était enfin arrivé, les jurés s’apprêtaient à voter la culpabilité de Monsieur Maruna. Le juge avait alors ordonné à Shinki de retourner s’assoir auprès des autres jurés et exécuta la demande sans omission.
Il était à présent le dernier à ne pas avoir voté mais préféra finir son résonnement pour ne pas regretter son choix si crucial…

Ryu Maruna a menti à la barre, a accusé une innocente, a trahi sa femme et a essayé de tirer profit de la mort de son frère Hiruzen…
Quel homme répugnant, impossible qu’il ne soit pas le coupable !
Il est vrai que sa femme a quitté le village de façon mystérieuse mais ce n’est en rien un crime, elle avait probablement ses raisons. Et puis quel aurait été son mobile de crime ?
Ryu avait probablement mille prétextes supplémentaires de commettre cet homicide il était forcément celui que l’on recherchait.

Shinki était à présent décidé, il griffonna à son tour sur son papier avant de le rendre à l’assistant du juge, pour le Jishaku l’homme à la barre n’était autre que : « Coupable ».

© Yumi Esuki

Ryu Maruna avait enfin dévoilé son véritable visage face au tribunal, cet homme qui paraissait si noble et pur n’était autre que rongé par ses idéologies insensées. Il avait tant baissé dans l’estime du jeune Jishaku que celui-ci n’arrivait même plus à le regarder sans éprouver un certain dégout…
Le genin n’attendait à présent plus qu’une chose : que cette crapule croupisse le reste de sa pauvre vie derrière les barreaux froids d’une prison mais Monsieur Maruna en avait décidé autrement.
Il avait su tromper son auditoire en se substituant à un clone de terre laissant la salle dans une profonde confusion, il était évident que l’homme allait profiter du brouhaha pour s’enfuir ce qui poussa Shinki à se lever pour obtenir un meilleur point de vue sur l’immense salle.

Le Jishaku guettait alors du regard les différentes issues disponibles qui s’offraient au fuyard lorsqu’il crut reconnaitre le coupable dissimulé derrière une épaisse capuche courant en direction de la sortie de secours. Le gamin n’eut le temps d’utiliser le peu de limaille qu’il avait gardé en sa possession préméditant une éventuelle fuite qu’un courant d’air vint lui caresser la joue.
Après un léger battement de cils, le garçon vit Ryu au sol gémissant et se tortillant de douleur au côté d’une sublime femme dont il n’avait pas vu les déplacements ni même l’offensive…

La jeune inconnue qui avait assurément empêché le pire fut acclamée dignement par tous après quelques instants d’incompréhensions.

— N’est-ce pas le bras droit de Kazekage-sama ? La célèbre et généreuse Yumi Esuki ?! s’exclama l’un des jurés.

Après avoir fait menotter Ryu, Yumi monta les marches en directions de Shinki pour lui serrer la main sous les acclamations du public ébahit. Le genin était encore surpris par la puissance de la jeune femme qui semblait le féliciter à travers les applaudissements bruyants.

Lorsque le tribunal fut enfin vide la damoiselle proposa à Shinki d’être suivit par un sensei pour améliorer au maximum ses capacités ce à quoi il répondit...

— J’imagine que c’est Kazekage-sama qui vous envoie, il m’a en effet parlé d’un potentiel sensei il y a quelques jours de cela. Ce serait effectivement une chance inouïe que d’être encadré par un capitaine mais s’en vouloir être indiscret, à qui faites-vous allusion ?