Les grandes manoeuvres [I]

En méditation depuis maintenant trois jours, Aizen stoquait une quantité phénoménale de chakra dans ses yeux depuis ce délai. Il arrivait au point de non-retour pour son corps, heureusement il avait déjà bien avancé sur ce qu'il avait pensé mettre au point. Il se releva et essuya de sa manche les perles qui chutait sur ses sourcils. Un mal de tête assez conséquent le torturait depuis plusieurs heures. Le fait de concentrer une quantité aussi importante de chakra dans son dojutsu ne le ménageait pas.

Autour de lui dans la salle d'entraînement, divers objets variant d'une tasse à un lourd bouclier en acier. Tout était désordonné, comme si les objets avaient lévité avant de s'écraser.

La lumière qui parvenait du ciel jusqu'au sol du grand carré qui composait le terrain d'entraînement de Aizen jaillissait sur les flans luisants de sueur de ce dernier. Son corps commençait à céder à cause de l'intensité de son entraînement et du jeûne. Il prit tout de même le temps de s'étirer puis rejoint la salle à manger.

Pendant le repas, il fit appeler un scribe à qui il dicta une lettre. Il avait d'ores et déjà pensé à la suite des opérations. En fait, le projet était écrit depuis le tout premier discours. Le front de l'est n'était qu'une formalité avant d'entamer la réelle chevauchée fantastique. Sur la table, près des repas, se trouvait la fidèle carte de aizen et ses pions. C'était une lubie que ses servants observaient avec peur. On devinait la géopolitique du monde shinobi, sur celle-ci était déjà recouvert de bleu l'intégralité de l'est de Kiri. Aizen positionna alors les pions bleus en direction du pays du feu.

Hachibi en leurs mains, le processus pouvait réellement démarrer. Il se tâtait encore quant à la répartition de ses armées entre l'action et la défense. Les informations de Ushi Aburame ne tarderaient plus désormais. Cependant, il fallait envisager la possibilité que la roche et le sable se mêle à cette partie. Il connaissait de réputation le glorieux samouraï qui leadait Suna et désormais il s'était familiarisé à la fourberie du Godaime tsuchikage. Celui-ci lui avait prouvé qu'il ne pouvait lui faire confiance la dernière fois face à Hachibi. Mais pouvait-il compter sur Nitobe pour contenir Iwa, allié de Konoha? Il était affalé dans son canapé, jonglant entre son repas et la carte. Aurait il le temps de régler cette affaire et que lui coûterait cet éventuel pacte du feu? Toute cette politique commençait sérieusement à agacer le mizukage, dont l'aura n'avait de cesse de se propager à travers la pièce. Ses sbires tremblaient face à cette sensation de mal qu'il dégageait de lui même.

Le rideau de fer, voilà ce qu'il fallait.

-A l'attention de l'honorable Nitobe et de la part de la Brume.

Les mots germèrent dans son esprit. Les voix d'autrefois faisaient surface une fois encore, Aizen sentait que le sang coulerait cette fois. Il espérait terminer sa technique dans les délais qu'il s'était fixé, d'autre part. Cette balance entre le guerrier et l'empereur était de plus en plus pesante pour lui. Il devait passer par ces manoeuvres pour changer le monde à sa façon. Poser son visage sur la terre entière et éteindre les flammes dans le coeur des hommes... Aizen souhaitait éradiquer les injustices et soumettre le monde à son empire, il rêvait de ce monde où les larmes seraient prohibées, la peur entièrement redirigé vers son visage comme si il n'était que le ciel protecteur d'une seule et unique nation.

Sa voix était un peu hésitante, il n'était pas fonceur cette fois. Chaque mot constituait l'avenir de leurs idées. Ces idéaux qui leur étaient si chers à lui, Tetsu et les autres sentimentaux mutilés par la guerre. Cela n'était plus un jeu et l'excitation n'avait plus aucun droit de côtoyer l'âme du chef de guerre. Il se devait d'être réfléchi et posé.

-Ec... Ecrivez tout ce que je vous dirai.