InvitéInvité
| Sujet: Kinjutsu: Haishutsu Reikon, technique interdite de l'expulsion de l'âme Lun 28 Mar - 14:51 | |
| Des lueurs plus ou moins vivent parvenaient de l'extérieurs pour prendre reflet sur les différents instruments du scientifique. Entre les planches de bois s'incrustaient de faibles rayons de lumières depuis la surface. Sur un siège, parfaitement impassible, un ninja. Son bandeau vert bien serré sur son front laissait sa mèche brunâtre retomber sur la droite de son faciès. Son visage allongé était décoré d'un petit monocle. Il s'agissait de Toyuko Senju. Ce dernier était un des ninjas les plus puissants de la feuille, porté disparu depuis de longs mois.
Dos à celui-ci, un homme en blouse de scientifique et aux mains gantées d'une matière plastique. Il semblait plonger dans les différents ustensiles en fer qui garnissaient ses boites de préparation. Le regard toujours très juste et les gestes délicats, il rangeait. Toyuko Senju restait fier alors qu'il se savait pertinemment condamné. Cela faisait plus de trois semaines qu'il n'avait pas revu la lumière du jour. Aujourd'hui attaché tout près de cette homme dont il ne savait absolument rien, il récitait en son fort intérieur de nombreuses prières. Il essayait de s'accrocher à quelques valeurs familiales de longues dates, et bien qu'il ne soit pas un grand religieux il implorait les dieux de s'en aller en paix. Il savait pourtant pourquoi il avait été enlevé, sans doute ce maudit art qu'on nomme Mokuton et qui l'a pendant longtemps guidé vers les voies du succès en tant que shinobi de Konoha. Manquait-il à son village? Le recherchait-on? Quelle était la situation de Konoha depuis son départ? Est-ce que le Hachidaime se portait bien? Autant de questions se bousculèrent dans l'esprit de l'homme.
Enfin, le médecin fit une rotation rapide afin de faire face au captif. Il lut la terreur que provoquait cette situation chez Toyuko Senju. Ce fier shinobi de la génération du Hachidaime hokage était considéré comme un des ninjas les plus compétents et puissants de son village. On raconte même qu'il a vaincu à lui seul un village entier de Hi no kuni. Sa légende s'est écrite lorsqu'on a retrouvé les commandants de ce village les paumes plantés sur la grande poutre à l'entrée de la cité. Il fut impitoyable avec ceux-ci, crucifiés pour avoir défier l'ordre du village caché de la Feuille. Cette fois, il n'était plus l'impitoyable punisseur. Toyuko avait la faculté de lire dans les yeux des humains. Il n'était pas le plus intelligent des shinobis de la contrée du feu mais il devinait en voyant les traits de son geôlier que demain le soleil n'illuminerait plus son âme. Que la chaleur quitterait son corps bientôt. Alors il chercha à comprendre, d'abord.
-Pourquoi faites-vous ça?
La question était tellement banale que l'autre ne répondit pas.
Alors il poursuivit en cherchant sa pitié.
-J'ai une mère qui pleurera toutes les larmes de son corps tant que je ne serai pas de retour près de mes frères et soeurs. Je ne peux pas abandonner ma famille...
Le silence le révolta d'autant plus.
-Yarodomo... (cf: Insulte signifiant à l'autre qu'il est une "merde")
Son ton était crispé, les dents serrés il cherchait une réaction humaine chez un monstre qui avait perdu ce genre de réflexion depuis longtemps désormais. Alors le juunin le prévint une ultime fois, sachant qu'il laissait là ses dernières paroles.
-Tu pourras faire autant de mal que tu le souhaiteras, jamais tu ne seras reconnu par personne. Tu vis seul dans ton monde, aveuglé par des préceptes qui ne valent que pour toi! Imbécile, jamais tu ne sentiras l'amour d'autrui réchauffer ton coeur... Tu es un monstre!
Sen Benzo lui offrit un sourire, yeux plissés.
Avant même que la haine n'atteigne son paroxysme dans le coeur du guerrier senju, le scientifique ouvrit grand sa gueule et cracha un cylindre blanc droit sur sa poitrine. Le choc fut tel qu'il arracha d'emblée la première couche de chair-il était jusqu'ici torse-nue-. Le cylindre s'incrusta tendrement dans les résidus de muscles, tâché de sang. Quelques secondes s'écoulèrent, les soufflements pathétiques de la victime résonnèrent une ultime fois dans les souterrains lugubres. La lumière n'avait désormais plus aucun chemin pour accéder au sous-sol. Il faisait noir, intégralement noir.
L'écorce jaillit de ses avant-bras et brisèrent les chaînes qui le retenaient jusqu'alors. Il se dressa sur son siège puis se leva. En face, le corps du médecin était inerte gisant au sol sans vie. Le brun à monocle traversa la salle et se vêtit des habits pliés sur la petite table en fond de pièce. Le cylindre au torse se liait de lui même à l'ensemble des filaments de cette partie du corps. Le chakra coula. Il emprunta les escaliers et sortit, le soleil se couchait alors. Il tendit la main vers le plus large des tronc d'arbres environnants. Du bois se forma depuis son poignet et rejoint l'écorce de ce grand chêne.
"Voici donc le pouvoir de Hashirama Senju..."
Un rire tyrannique fit trembler les feuilles. |
|