Village fantôme

Tsuku crache sur le sol. Il regardait partout autour. Personne, il avait mit quelques jours à arriver à ce maudit village « fantôme » mais il n’y avait rien. Un village, oui, il y en avait un, mais il était peuplé, et plein de vie. Tsuku se demanda s’il valait la peine qu’il remédie lui-même à cette situation, mais malgré sa haine, il se rappela qu’il exécrait les meurtres gratuits. « Merde… » C’était une fausse piste. Les hommes plus tôt s’étaient-ils rendu compte qu’ils étaient écoutés? Que ce soit oui ou non le cas, ils avaient réussit leur coup. C’était un Tsuku particulièrement en colère qui demandait aux villageois par ci par là s’ils avaient entendu parler d’un village fantôme. Il n’eût que des regards de suspicion. Les gens le prenaient pour un fou. Ils n’avaient peut-être pas tort.

Il avait un peu d’argent sur lui. Il plongea sa main droite dans la poche de son pantalon et en ressortit, accompagnés de bruit de métal, quelques pièces. Il n’était pas riche, mais il en avait assez de dormir dans des camps minables qu’il faisait presque à tout les jours. Aujourd’hui, un peu de luxe. La nuit commençait déjà à tomber dehors. Il eût tôt fait de trouver une auberge avec des chambres, puis il prit quelques consommations avant de monter. Ce n’était pas un congé, il était en mission, mais il n’arriverait pas à rien faire de bon s’il était en colère. Cette petite nuit douce et parfaite l’avait remis de bonne humeur. Il regarda son ventre. Il avait encore les traces de coups de poing que le ninja au Byakûgan de Konoha lui avait fait. Il avait l’air sympathique. Tsuku se coucha sur le lit, les yeux dans les airs. Il se dit que tout aurait pu être différent, mais son sacrifice était nécessaire à la paix du monde ninja. Il commençait toutefois à en avoir marre de toujours passer pour un méchant. Ce n’est pas parce qu’il souriait et parlait rarement qu’il était méchant, ou cruel; au contraire. Un jour, peut-être, quelqu’un comprendra son sacrifice, et son véritable but.

Il s’endormit rapidement en fredonnant une vieille musique de son clan. La nuit fut longue et bienfaitrice. Il se réveilla le lendemain en pleine forme et de bonne humeur. Il s’essuya les yeux, bailla, puis se leva. Autour, il n’y avait personne. Il n’y avait jamais personne, il était seul.

Après être sortit de sa chambre puis de l’auberge, il regarda dans les alentours. Qu’allait-il bien pouvoir faire maintenant? Un marchand, un peu plus loin, vendait des cartes de Kumo. Tsuku remit sa main dans sa poche, il n’aurait plus d’argent après cet achat. Bon, il fallait ce qu’il fallait. Voir ces cartes lui donnerait peut-être une idée quant à l’emplacement du bijuu Hachibi. Il regarda longuement la carte, rien ne lui venait.

Il se rappelait une des leçons qu’un membre de son clan lui avait donné, un jour. Il se rappelait cet homme qui lui disait toujours de suivre son instinct, que celui-ci pouvait prendre plus de place, et surtout une place plus importante, qu’on ne pouvait le croire. Certains ninjas, continuait-il, préfère tout suivre au pied de la lettre et rester toujours dans les mêmes habitudes, ils ne suivent pas leur instinct, et reste pour toujours des moins que rien.

C’était d’ailleurs cet homme qui lui avait parlé pour la première fois des Kuchiyose. Regarde, avait-il dit en souriant, avant de mettre son poing au sol. Une petite créature inconnue de Tsuku était apparue. Elle était petite et regardait Tsuku dans les yeux. Comment l’homme de son clan avait-il réussit à faire apparaître ça? Était-ce caché sur lui depuis le début? Non, impossible. L’homme lui expliqua que chaque créature pouvait se faire invoquer, pourvu qu’on ait un lien de sang, avec eux, ou des parchemins étranges qu’il lui expliquerait plus tard. Il apprit, pendant ce plus tard, qu’il s’agissait en fait du saut de soumission et d’invocation. Il s’agissait, en fait, d’un kuchiyose un peu moins juste, noble. Il lui montra alors quelques techniques. Tsuku était surpris. Il avait 13 ans à peine. Il se dit que ces monstres pourraient très certainement grandement l’aider lors de ses missions, lorsqu’il aurait besoin d’être protégé. L’homme finit, devant un Tsuku ébahi, par faire apparaître un énorme dragon, remplit de feu. Il brûlait carrément! L’homme lui expliqua que ce dragon faisait partie de la famille depuis plusieurs générations. Les dragons, disait-il, vivent beaucoup plus longtemps que nous. Ce dragon-ci ne peut être monté que par nous, il brûle tout les autres qui essaieraient. Il fit approcher Tsuku qui mit sa main sur le dragon. C’était la première fois que Tsuku était autant surpris. Le dragon le regarda dans les yeux puis relâcha une petite flamme. C’était un signe, disait l’homme, que le dragon l’appréciait beaucoup. C’était très rare, apparemment. D’habitude, le dragon ne faisait tout simplement rien. Un destin prodigieux vous attende toi et lui. L’homme lui sourit.

À ces souvenirs, Tsuku sourit lui aussi, l’un de ses vraies sourires rares. Se rappeler son enfance dans de telles conditions était ironique. Il n’était pas perturbé par le passé, il s’appuyait plutôt dessus pour améliorer sa vie dans le quotidien. Il marchait depuis quelques minutes, perdu dans ces songes. Il releva la main contenant la carte qu’il avait achetée plus tôt. L’instinct, hein? Il la regarda à nouveau, mais différemment. Il prit plus la peine de l’étudier et de l’analyser. Où est-ce qu’il y a peu de population, peu de passage, et où un monstre géant pourrait se cacher sans se faire voir. C’était tellement évident. Ses yeux tombaient sur les gouffres de la foudre. Personne n’y habitait, la plupart des gens en avait peur. On racontait, sur cet endroit, de nombreuses légendes, la plupart affreuse. C’était le lieu privilégié, parfait pour qu’un bijuu se cache sans se faire voir.

Après être sorti du village et avoir marché pendant environ une heure afin de ne pas être vu, il fit quelques mudras puis projeta sa main au sol.

- Kuchiyose Hyriuu!

Le grand dragon de feu apparut. C’était comme un casse-tête, tout s’agençait.

- Comment ça va, Hyriuu?

Le dragon fit une petite flamme, signe qu’il était de bonne humeur. Tsuku sauta sur son dos et lui pointa la direction.

- Nous allons dans les gouffres de la foudre!

Le dragon s’envola rapidement dans les airs, prenant de la hauteur, puis en moins de quelques secondes, on le perdait de vue.

Benjiro bâilla une énième fois, sur le point de s'assoupir devant sa canne à pêche. Bien entendu, il était de notoriété publique que le vieil homme ne ramenait jamais un seul poisson chez lui, mais il aimait malgré tout venir ici pour se reposer, et de ce fait, personne ne lui faisait la moindre remarque à ce sujet. Aujourd'hui ne ferait pas exception. Il était assis depuis deux bonnes heures, et jusqu'à maintenant, pas la moindre carpe n'avait daigné montrer le bout de son nez. Mais cela lui était bien égal, après tout.

Un bruit caractéristique le sortit de sa torpeur, et il sursauta ! C'était trop gros pour être un oiseau à priori, mais qu'est-ce qui aurait pu voler dans ces contrées en dehors de quelques moineaux ? Il leva les yeux, et abasourdi, vit un dragon — ou tout du moins quelque chose y ressemblant fortement — fendre les cieux au dessus de lui ! Il tomba à la renverse, et atterrit dans l'eau du ruisseau avec un "Plouf" sonore. Il s'extirpa de l'eau après son bain forcé, et alors qu'il essorait sa chemise, ne put s'empêcher de repenser à ce qu'il avait vu. Il y avait un homme sur cette créature.

– Il se dirige vers les gouffres... Hmm... Il devrait pourtant savoir que ces contrées ne sont fréquentées que par la troupe de brigands de Shiro la Flèche... Pauvre garçon, j'ai bien peur qu'il ne lui arrive malheur. Même les Anbus ne prennent pas le risque de s'y aventurer seuls...

Il continua à marmonner dans sa barbe, et se rassit. La pêche était décidément son passe-temps favori.