Les petits tests Yunien :x

Dans un bocal en verre, un petit serpent jaune ondulait sur son espace,  à travers la paroi, il pouvait observer une silhouette sombre qui le fixait. Yuni était perplexe, la bête, davantage agitée et celui qui l’avait ramené jusqu’à la table de sa fille, lui il riait. « Tu serais bien surprise du potentiel de cette petite chose. Il peut tuer un humain bien plus volumineux que toi en moins d’une heure. » Affirmait le géniteur très fier de sa prise. « Si tu le dis. » Rétorquait la Nanare. «  Mais, ça ne me dit toujours pas ce qu’il fait sur la table à la place de mon déjeuner. » L’homme marmonnait un peu devant autant de mauvaise foi, avant d’enfiler sa veste de shinobi. Ce n’était pas encore l’heure de sa retraite, encore que, y en avait-il une avec leur métier ?

« Quelle bonne femme capricieuse et exigeante tu fais ! » Puis il passait la porte pas assez rapidement pour ne pas l’entendre râler. « N’empêche que c’était ton tour de cuisiner !  Et qui va ranger tout ce bordel ?!!  Papa ! Hey ! » Un claquement de porte et avec l’aide du miroir du corridor, elle avait pu entre apercevoir ce sourire en coin si familier. Sale type, pensait-elle très fort en se collant sur la vaisselle de la veille.  Sur la table, le serpent continuait de danser, qu’était-elle censée faire de ça au juste. Une tentative d’assassinat sur un cobaye pour vérifier la véracité des affirmations de son père.

Encore quelques rats qui allaient se sacrifier pour exercer sa main.  Sa besogne finie, c’était un biscuit dans la bouche, une tasse de thé dans une main et le bocal dans l’autre, que la brune faisait irruption dans le local de l’appartement qui lui servait de petit laboratoire.  Le serpent dans sa prison de verre atterrissait au milieu du chaos que représentait le bordel sur son bureau d’études, la tasse, sur l’étagère au-dessus, le biscuit, dans son estomac, Yuni était enfin prête à profiter de sa journée de relâche de la semaine, encore que, pouvait-on raisonnablement appeler cela ainsi ? Pour elle oui, combien même c’était une forme de travail en définitive, étrangement, c’était sa façon de se détendre.

Des parchemins se déroulaient au-dessus de l’entassement du bureau, quelques livres aussi. « Allez, un nouveau poison à mon répertoire il semblerait. » Le serpent était exotique selon celui qui lui avait ramené et l’apprentie sorcière était bien décidé à le vérifier, ça tombait à merveille, il lui fallait s’entraîner sur l’extraction des poisons. Ses gants épais enfilés,  elle récupérait l’écailleux pour le forcer à cracher son venin sur le rebord d’un bol en inox. « Allons, allons, ne fais donc pas tant ton difficile. » Sa récupération faite, une seringue en prélevait du contenant une fois le reptile remis dans son bocal. Puis,  elle plongeait sa main dans la cage des rats qu’elle élevait pour en récupérer un. « Désolée Gumi. »

Une piqure lui administrait un peu de venin et elle le laissait fuir sur sa table d’essai, enfin, faire quatre pas avant de presque ramper. Sur un petit animal, l’effet semblait rapide, très vite, le petit rongeur se paralysait, de petits spasmes apparaissaient tandis que Yuni buvait son thé.  Un qu’elle finissait par reposer pour concentrer son chakra sur l’animal, cela dans le but de lui extraire son venin. En soi, rien de bien compliqué sur ce genre de bestiole, encore que, la véracité du poison et sa vitesse de propagation la prenait de cours. Entre ses doigts, Gumi mourrait avec un reste de poison dans le corps.

La brunette grimaçait son mécontentement en attachant ses cheveux, toujours dans sa tenue de nuit en passant.  Elle avait peut-être eu tort de prendre ça à la légère. Bien décidé à obtenir un plus franc succès, elle recommençait l’expérience avec un nouveau rat, après avoir bien sûr tenu à jour son carnet de notes et ce petit jeu-là avait continué pour le restant de la journée. Entre deux pauses où elle s’était endormie sur sa chaise ou était partie grignotée.  Le milieu de l’après-midi s’en venait, quand toute proche de la porte d’entrée dans son local, elle pouvait entendre sa porte d’entrée s’ouvrir. Il était rentré le malhonnête du planning ménager et sa fille n’était pas décidée à laisser passez. Toujours armée de sa seringue qu’elle glissait dans sa paume, Yuni s’aventurait vers lui, directement le nez dans leur frigidaire, il faisait toujours ça.

« ça a été ta journée ? » Questionnait-elle innocemment en se rapprochant. « Oui, oui… comme toujours… et la tienne ? » Lui répondait-il entre deux bouchés et sa progéniture insinuait qu’il avait quelque chose d’accrocher sur son dos, en suivant elle s’appliquait quand il lui demandait de lui enlever, mais seulement pour lui planter la seringue venimeuse...  « Hey ! aie ! Qu'est-ce que ?!! » S’offusquait le père en demandant ce que c’était, bien sûr, fidèle à elle-même, sans forme, Yuni répondait « Le venin du serpent. » Et l’homme manquait de s’étouffer en avalant son morceau d’encas.  « Sors moi ça tout de suite  ! Tu dois bien savoir une base comme cela là non ? » Finissait il par s’inquiéter. Non, elle n’aurait pas osé sans ça… Si ?

Un parchemin se déroulait devant lui. « Voilà les tâches pourtant rapides et simples que tu n’as pas effectué ses trois derniers mois. Tu vois mieux comme tu abuses ? Je ne suis pas ton assistante à tout faire que je sache. Une heure tu as dit pour l’effet ? Commence par déjà faire celle d’aujourd’hui et on avisera. » La fascié du père était dépité, elle n’était pas sérieuse… ? Et si elle bluffait ? Ou alors, comme il lui faisait remarquer se rendait simplement à l’hôpital. Encore que, voudrait-il mentir ou alors expliquer lors norme de l’action de son unique petite fille chérie… « La diplomatie ma fille ou le sens des négociations par le dialogue,  ça te parle en rien… » Concluait-il plus amusé que faché visiblement, les chiens ne faisaient pas des chats, la mère était la plus sage de la famille, et vu qu’il n’avait resté que le téméraire un peu fou des parents…

« Quelle emmerdeuse, je vais te garder longtemps ici malheureusement. » Poussait-il dans son affirmation tout en  vidant le contenu de la table dans la poubelle. Il était écrit, ‘faire du rangement’, même méthode pour débarrasser la table du séjour et ce qui encombrait le canapé, ainsi de suite. « Je m’occupe du labo et ta chambre aussi ? » S’enjouait-il quand Yuni se rapprochait en comprenant que c’était peine perdue. « T’es pas croyable tu sais. » Ses mains se posaient sur son dos et elle diffusait son propre chakra dans son corps pour récupérer le poison qui en passant était le plus docile qu’elle avait dans sa collection. Au pire, il aurait eu une petite fièvre, mais ça il ne le saurait jamais. « Un jour gamine, un jour peut-être tu seras capable ! » Il lui tapotait la tête moqueur tout en laissant la poubelle entre ses mains une fois ses mains. Oui, mais capable de quoi ?

Comme pour rajouter encore plus de glauque à son cours,  l’éminent professeur  Gei-ser avait choisi une horaire nocturne pour rassembler ses étudiants à la morgue du grand hôpital. Il n’était pas rare d’avoir des cours du soir pour plus de rendement des shinobis en journée, mais la circonstance cette fois, faisait que… En tout cas, la Nanare était quant à elle ravie, non seulement c’était un oiseau de nuit, mais en plus, sa partie préférée de l’hôpital.  Ses patients-là ne l’enquiquinaient jamais.

Une autopsie de groupe, certains faisaient des soirées à thème, alors après tout. Sur chaque cadavre une étiquette avec un matricule.  Pas de nom, ou d’informations, même leur visage était recouvert, avec interdiction de soulever le linge. L’écran se projetait sur le grand mur du fond, annonçant le début de l’activité, dans son bégaiement et accent très singulier, Gei-ser posait ses aspirations de l’autopsie, ainsi que quelques explications. Yuni n’avait jamais vraiment eu de difficulté à le comprendre, il suffisait de ne pas se concentrer sur ce qu’il disait, juste écouter, le cerveau, cette machine incroyable était alors capable de décoder de lui-même.  C’était sa particularité à elle dans la classe, et tout le long, elle jouait les traductrices quand l’homme avait le dos tourné.

Loin d’avoir la simple intention d’ouvrir et constater les entrailles de leur sujet, l’enseignant comptait bien y rajoutait une difficulté supplémentaire. Il nommait le très connu dans leur monde médical , le fameux  scalpel de chakra, la première heure était donc consacré à son explication, ainsi qu’à quelques démonstrations de sa part, il expliquait sa création purement médicale, tout en laissant entendre sa fonction létale.  Il poussait l’explication dans le fait qu’à force de maîtrise ou plutôt de pratique, ses disciples seraient capables même de procéder à des entailles sous cutanés, sans affecter la surface de la peau.

A l’aide du scanner de la salle d’autopsie, il offrait une démonstration, la peau ne s’entaillait pas, pourtant, à l’écran, on pouvait suivre parfaitement l’entaille  qui ouvrait le thorax de la cible. Il entreprenait ensuite de faire le tour de ses élèves pour les observer ou les corriger durant leur tentative.  Yuni quant à elle, restait captive dans une bulle, comme sortie du temps réel pendant un instant. Tandis qu’elle fixait sa main où devait se concentrer le chakra visant à former son scalpel, la Nanare c’était perdu dans son souvenir, toutes ses bases là lui étaient familières, elle les avait observé depuis son plus jeune âge avec sa mère. Du moins du temps qu’elle était encore là.

« Zhalors ?! » Et c’était cette  voix agacée qui la ramenait dans le monde réel. Le professeur poursuivait sa route en lui suggérant de s’exercer plus rigoureusement pour son prochain passage, et la fille se contentait juste d’hocher la tête de façon affirmative, avant de s’appliquer à sa tâche sur ce corps féminin. Tandis qu’elle concentrait son chakra sur sa main à nouveau, elle observait les traces que la vie avait laissées sur son support d’étude.  Qui étaient ces gens ? Des Iwajins ? Une chose était certaine, si le corps de sa mère avait pu être exposé sur une table à l’étude de scientifiques, ça n’avait pas été pour faire la main d’étudiants. Leur avait-on rendu au moins ce qu’il restait de son corps ? La pensée la troublait et de ce fait, une giclée de sang venait tâcher son visage. Yuni y avait été un peu trop fort avec son scalpel, de toute évidence, elle n’avait rien fait de sous-cutané…

« Nian, nian, nian !!! pash cosme cha ! » Il aurait presque fait des bonds sous son mécontentement. « Tush min’coute pô ! » C’était vrai qu’elle ne l’écoutait plus, il n’y avait rien pour la défendre, aussi quand la sanction tombait, pas de contestation et après le cours interminable,  au bilan contestable, elle restait. Bien que quelque peu loufoque, son professeur n’en restait pas moins très bon pour enseigner, il prenait un peu de son temps pour lui expliquer l’importance de faire abstraction de tout vécu dans sa tête pour être optimal.  Puis, il l’abandonnait là en lui suggérant de s’entraîner jusqu’à sa réussite pour son cours de la semaine suivante…

Ce n’était pas vraiment la première fois que cette technique leur était montrée, plusieurs autres professeurs en avaient usé durant leur formation. Ce n’était pas tant son aspect brut qui lui fallait acquérir, depuis le temps, Yuni était capable de former son scalpel, mais bel et bien sa précision.  Ses vêtements tâchés du sang séché en témoignaient, il était temps pour la brune de prendre son exercice au sérieux.  Les points pour refermer le cadavre finis, une autre partie de sa punition ; elle pouvait reprendre ses essais, son scalpel se formait, mais elle hésitait à l’approcher du corps test. Avant de finalement, carrément le résorbait pour partir s’asseoir un peu.


De sa poche elle récupérait un pendentif accroché sur une vieille chaîne. Un symbole en forme de croix approximativement, à chaque coin étaient gravés les quatre éléments principaux. Au milieu un simple point. Elle se rappelait quand l’ancienne propriétaire du bijou lui expliquait que c’était ce point-là qui la représentait dans ce monde. Sans angle, pour début et fin que la place qu’il occupait, ce qu’elle nommait neutralité. Le sermon de l’Hippocrate.  Le plus important des éléments dont devaient se souvenir ceux qui pouvaient sauver ou achever une vie mieux que personne. La mère de Yuni de son vivant était une pacifiste convaincue, c’était beau de la voir rêver de sauver le monde, du moins, quand c’était depuis des yeux d’enfant. Malgré tous ses effort, Yuni n’était pas comme elle et surement qu’elle ne le serait jamais, même si elle arrivait à faire revivre chaleureusement son bureau de médecin actuellement.  Elle ne faisait jamais qu’imiter sa génitrice, peut-être même juste la reproduire. Pourquoi ?

Pourquoi n’être qu’une usurpatrice ou pourquoi avoir choisi cette voie-là ?
Parce qu’il n’y avait rien d’autre au choix ou parce qu’elle en avait besoin pour comprendre ou simplement accepté. Ou alors juste, qu’elle commençait à comprendre et que son illusion qui avait déterminé son choix s’était envolé. Elle n’en serait pas capable, et ça aussi c’était assez évident, mais ça l’était depuis le début, ce moment là où sa tête voulait explosée et qu’il lui était nécessaire de s’affaler sur le bureau. Son front posé sur la table, la fille s’offrait quelques minutes. Et maintenant ?

Sa tête se relevait à peine vers sa pile de notes, sur quoi elle se relevait complétement reprendre son travail, parce qu’au final, elle n’avait rien d’autre à part ça. Pas d’amis, pas de vie sociale, pas de loisir en dehors du boulot, même pas un plan de carrière de secours, encore que, on ne pouvait plus démissionner une fois nommé shinobi. Ce bilan qui s’était un peu fait de lui-même dans sa tête à son plus grand damne, la laissait blasée, non pas que la situation la rendait insatisfaisante, c’était un choix assumé, mais ça ne l’aidait pas beaucoup,  au moins, sa tête était maintenant totalement vidée. L’expérience se répétait, la Nanare prenait son temps pour se lancer avec son scalpel dans le torse abimé du corps test, ses yeux se refermaient lourdement pour sa concentration et le temps perdait sa valeur pour Yuni. Si bien que la fatigue avait eu le temps de la rattraper quand enfin, elle pouvait sentir sa tech se propageait à l’intérieur de ce torse. La médic maintenait son jutsu en le pratiquant autant que possible, son entraînement ne prenait fin qu’avec sa réserve de chakra épuisée.

Sur quoi, récupérant ses affaires, sa silhouette noire se fondait dans la ville nocturne sur son chemin du retour. Sur ses lèvres un petit rictus et personne pour en profiter, en définitive, elle arrivait à suivre jusque-là, certes,  sa pratique n’était pas parfaite, mais c’était comme pour tout avant, ses heures de permanence à l’hôpital sauraient faire la correction. C’était sur cette note, que la Nanare programmait ses trois heures de sommeil restantes avant de s’affaler sur son lit. Rien de nouveau en fait, les doutes faisaient partis du processus de l’évolution.

C'était ses heures de garde à l’hôpital, affectée aux permanances cette soirée-là, la Nanare ne s’attendait qu’à des cas mineurs, comme toujours, les vrais urgences étaient toujours attrapés au vol par plus anciens – et expérimentés, qu’elle. Comment pouvait-elle s’exercer dans de pareilles conditions, aussi injuste que cela pouvait paraître, c’était ainsi que leur monde était fait. Seuls les plus motivés pourraient y arriver, une compétition que personne ne nommait, mais que tous connaissaient. Après son énième consultation et pansement effectué, sa silhouette sombre errait près des portes d’entrée. Un café fumant entre ses mains créait un ballet au-dessus de sa surface liquide, le vent à l’extérieur que la fille avait rejoint, le ruinait un peu, les lèvres qu’elle y trempait aussi. On aurait pu imaginer une sérénité se dégageait de cette créature là en l’observant immobile face à l’assaut d’un vent frais.

Il était vrai qu’elle méditait un peu en réalité, attendre que l’opportunité tombait, la prendre ou même la créer. Jusque-là seulement sa lâcheté qui l’avait gardé au second plan.  Une nouvelle gorgée du breuvage parcourait son gosier, inhalant ainsi sa chaleur tout du long, c’était la dernière du contenant qui se froissait entres ses doigts. Un rictus avait décidé de s’installer au coin de sa bouche, la brune faisait un panier avec son déchet en revenant d’un pas nonchalant vers la salle d’observation de son étage.

Ses mains maintenant tièdes et confortables au toucher se posaient sur le torse d’un patient. La fille ne perdait rien de son sourire, tandis qu’elle alimentait une conversation aux notes légères, les grimaces de douleurs laissaient même parfois place à un rictus du souffrant. Et rien que là, la Nanare sentait son job déjà fait, bien plus encore que quand cette lueur verte naissait de sa paume pour partir parcourir ce corps malade. Dans le monde de Yuni, on ne pouvait pas que soigner les plaies, elles n’étaient que les surfaces d’un iceberg de maux bien plus tenace, ceux qui affectaient notre mental. La peur naissait avec la douleur, et des tas d’autres sentiments tout aussi peu réjouissant avec l’anxiété de l’attente d’un verdict ou pire l’acceptation de sa conséquence. Ah si seulement elle avait aussi le talent de trier avec la même facilité ses désagréments là.

Un peu idéaliste, ou trop altruiste, certainement insensée sans nul doute, mais c’était avec beaucoup d’application qu’elle s’exerçait bien plus qu’à son art à faire naitre ou renaitre ses petites éclaircies-là qui venaient avec un sourire.  Son diagnostic était fait depuis bien longtemps alors que la chaleur de son jutsu parcourait ce corps, un gaspillage de temps et d’énergie auraient hurlé certains, mais un sacrifice qui lui paraissait aussi bénéfique à lui, qu’à elle. Maintenant qu’il était plus détendu et prêt à l’entendre, la jeune médecin mettait court à sa technique. Son fascié n’avait pas changé ses traits adoucis, et son regard ne se détournait pas de celui qu’elle soignait depuis des mois. « Le dernier des stades est amorcé, il est même plutôt avancé. » L’informait-elle un ton neutre, mais pas pour autant sans âme. « Vous avez été exemplaire face à votre mal jusque-là, et notre collaboration s’est toujours bien passée. Il n’y a pas de raison que cela change. » Concluait-elle en refermant ses mains sur les siennes.

La mort était le dernier stade qui attendait l’homme d’un âge avancé, sans pour être autant forcément très vieux. Son regard à lui s’humidifiait, mais pas celui de celle qui annonçait, c’était une question de triste habitude en fait, une qui faisait partie du jeu, on ne pouvait pas gagner à tous les coups.  Elle aurait voulu lui promettre que ce serait doux et rapide, mais même si elle le soupçonnait vu elle le cas, ce n’était pas le genre de promesse censée à faire. « Nous ferons au mieux. » Restait sa seule conclusion et si elle diagnostiquait, puis annonçait le verdict, ce n’était pas pour autant elle qui avait eu le privilège d’assurer ses interventions.  Manque d’expérience ou de techniques, les raisons étaient nombreuses et variées, même si la fille les connaissait par cœur, elle n’en restait pas moins impatiente d’en découdre avec de vraies difficultés.

La seule différence avec les autres arts, était que leurs échecs à eux étudiants de l’iroujutsu, pouvaient couter des vies humaines qui auraient pu être sauvé.  Ainsi la brune restait à ses bases, prisonnière entres ses murs du temps et l’expertise qu’il était censé lui offrir. Sa main se relevait au moment où son patient allait disparaitre à la fermeture des portes, dans le but de le saluer, une dernière fois. Durant son transport vers le bloc, ils ne s’étaient pas quittés du regard dans une connexion faite de néant de la pensée. Juste un support rassurant où se reflétait.  L’ascenseur s’enclenchait pour amorcer sa descente et la brune qui avait encore d’autres tâches à effectuer à son étage, effaçait automatiquement cette façade de son visage qui se refermait aussitôt. Elle versait du café dans son verre recyclable, la fumée dansait pour capter ses iris grisées, et à sa dernière gorgée, un nouveau tableau, mais toujours la même scène qui s’y jouerait. A un détail près, elle avait raté son panier.

Une caisse pleine de bandelette se déposait sur la table de travail de la Nanare, un aussi grand stock était-il vraiment nécessaire, c’était la question qu’on lui avait posé en rentrant. Les joies de la cohabitation.  « J’aurais jamais dû te laisser prendre cette pièce. » Marmonnait le géniteur avec le même air dépité  que la dite salle lui inspirait à chaque fois qu’il y rentrait. Six mètres carrés environ en même temps, pas étonnant que l’endroit paraissait encombré, vu qu’il était exploité jusqu’au plafond. Loin de troubler Yuni, la petite remarque ne l’empêchait pas d’aller au bout de son idée, première étape, débarrasser un peu son plan de travail, la seconde la laissait capturer un rat, ses cobayes favoris, la dernière, sortait de son frigo son stock de poison.  Sans oublier, son fameux carnet de notes bientôt en fin de vie, c’était lui le chef de l’opération aujourd’hui, tout ce qu’elle avait réuni pour sa tentative était dans son contenu.

Partant du principe que ces fameux Kanji étaient capables d’emprisonnés toutes sortes d’objets, ou même corps inertes, pouvait-on supposer qu’une variante, reprenant l’idée pourrait offrir un avantage de taille contre le temps. Car c’était bien contre ce dernier qu’Yuni se battait tout le temps. A l’aide de son expertise actuelle de l’irou, une fois la bête empoisonnée, elle laissait glisser son chakra dans son corps pour retrouver le poison et le rassembler, une action longue qu’elle voulait raccourcir en un élément plus automatisé.  Ceci fait à travers la bandelette placée précédemment sur la piqure,  en compagnie de plusieurs de ses assistants poilus, la Nanare recommençait l’opération plusieurs fois et sur des cibles différentes. Cela jusqu’à ce que son fuinjutsu se rendait capable de recopier en partie du moins sa technique.

L’effet ceci dit, ne donnait pas vraiment ce qu’elle espérait, même plusieurs jours après d’essais. Si certes, le fuin était capable après analyse de traquer et retenir un élément perturbateur du corps, il était incapable de l’en soigner.  Cela ne le rendait pas inutile pour autant, il pourrait bien lui faire gagner du temps avant les soins trop contraignants ou encore,  retarder une échéance face à un cas où la néophyte ne saurait quoi faire.  Il ne restait plus maintenant qu’à tester tout cela à plus grande échelle et l’hôpital, ainsi que tous ses patients, se plaçait en maître pour cette besogne.  Il fallait tout de même patienter vers ses heures de garde pour ne pas paraître trop suspecte, c’était difficile de savoir comment pouvait être perçu tous ses petits tests… Sur des patients humains.