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 Le journal d'une vie, à qui veut la vivre.

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Yukai Mueki
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Yukai Mueki
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MessageSujet: Le journal d'une vie, à qui veut la vivre.   Le journal d'une vie, à qui veut la vivre. EmptyLun 17 Juil - 0:22

Page 1:

Tu aimerais en savoir un peu sur moi, hein? Oui, je comprend. On ne suit pas quelqu'un dans autant d'aventure, main dans la main pour la vie, sans le connaître un peu. Non, je te comprend, je ne t'en veux pas. Je suis facilement approchable, tu sais, et aussi je te raconterai ce que tu veux savoir. Toutefois, ne t'attends pas à un récit Homérique, oh non. Je n'ai pas tellement vécu, je n'ai que 13 ans, je ne suis pas un adulte fait. Je n'ai pas encore vécu énormément d'aventure. Je n'ai pas sauvé de princesse dans les contrées lointaines et je n'ai pas parlé avec les montagnes pour connaître les directions du vent. Je n'ai pas nagé l'océan vers un autre continent en quête d'aventure, ah ça non, mais peut-être que ça viendra un jour? 

Je suis né il y a de cela treize ans, donc, dans le petit village de Konoha. Je ne me souviens pas de mes premières années, sauf peut-être que j'en ai vaguement un souvenir heureux. Ma mère était particulièrement aimable avec moi. Elle n'était pas shinobi, non, elle était couturière. Elle aimait son métier, travaillant avec les troupes de Konoha pour leur réparer leurs vêtements, trop souvent brisés. Mon père, lui, était un homme d'affaire. Il avait une petite entreprise juste à côté d'où j'habitais. Il était sympathique aussi, mon père. Le sourire facile, je me souviens qu'il me prenait souvent par les cheveux en riant. Tout ce que je faisais semblait le faire sourire et je tentai souvent de le faire rire car ça me faisait du bien. Nous n'étions pas riche, mais nous vivions bien. Nous étions une famille heureuse. À 8 ans, je suis entré à l'académie. J'étais heureux, crois-moi. Je rêvais déjà du monde extérieur, au delà de ces grandes murailles du village. Je rêvais de voir le bout du monde, de l'explorer dans ses moindres recoins.

Lorsqu'on m'a dit que j'avais le pouvoir de mon grand-père, caché au fond de moi, je ne savais pas trop quoi dire. J'étais surpris, mais surtout confus. C'est un pouvoir meurtrier, crois-moi, le bakuton. C'est-à-dire l'explosion. Je ne savais trop que penser. Comment mettre ce pouvoir au profit des gens autour de moi, pour les aider? J'entrai tout de même à l'académie, apprenant tout ce qu'on me demandait d'apprendre. Je n'étais pas le meilleur, ah ça non, mais je me débrouillais bien. Mes parents m'encourageaient comme ils le pouvaient et je rammenais souvent des résultats satisfaisants. J'étais fier de moi, tu sais. J'avais grandis rapidement, me faisant des amis, puis j'étais un bon élève de l'académie. J'étais heureux de savoir qu'une grande vie, remplie de périple, m'attendrait. 

Les gens autour de moi semblaient heureux. Les temps étaient durs, toutefois, tout le monde ne vivaient pas parfaitement et pleinement. Mais les gens, dans leur volonté du feu, travaillaient fort et gardaient le sourire. C'était ça Konoha. Des sourires et des efforts pour faire de ce village quelque chose de grandiose, qu'ils aimeraient et continueraient de chérir toute leur vie, dans les bons comme les moins bons moments.

Mais des moins bons moments, il y en avait des pires que d'autres. Comme cette nuit. La nuit qui changea complètement ma vie.

Tu me permettras de perdre mon sourire, mon ami, et d'avoir la larme à l'oeil. Tu me permettras de rester dans mes pensées quelques secondes, de reprendre le fil de mon histoire en tentant de garder mon souffle intact. Tu vois, mon ami, cette nuit m'a fait particulièrement mal, alors tu comprendras que je ne veuille particulièrement t'en parler. Cette nuit t'a peut-être toi même fait du mal. Je n'en doute point, elle était particulièrement terrible pour tout le monde. Je dirai que c'est à l'âge de 10 ans que je devins un adulte. C'est jeune, n'est-ce pas? Mais ce que j'ai vu m'a fait prendre je ne sais combien de dizaine d'années. Après avoir vu ça, je savais que j'étais un adulte, tu veux savoir pourquoi? Parce que je savais que je n'étais plus un enfant. J'avais vu la beautée d'un village soudé, mais j'avais aussi vu ce village se déchirer et tomber en morceau. J'ai vu des morts, ce soir-là, par milliers. Ces images resteront gravées dans ma mémoire toute ma vie, et aussi m'empêcheront de dormir.

Ce soir-là, j'étais au centre du village. L'académie avait organisée une soirée spéciale pour les genin. C'était une sorte de thérapie, apprendre à connaître les autres pour mieux se connaître. Aussi, nous participions gaiement jusqu'à ce qu'un grand tremblement de terre nous fasses hurler de terreur. Notre professeur, blême, nous avait crié de ne pas bouger et était allez voir à l'extérieur. Quand il a ouvert la porte, nous avons entendus les cris déchirés de milliers, de dizaines de milliers de personne qui souffraient et qui mourraient. 

...

Oui, pardonne moi, j'ai gardé le silence un peu trop. Je... Je me souviens de cette soirée. Comme si c'était hier. Comme si c'était maintenant. Notre professeur nous a alors demandé de sortir rapidement. C'était le plan de secours du village, nous le savions, nous l'avions appris. Que pouvait-il bien se passer? Lorsque je suis enfin sorti dehors, j'ai vu un éclair aveuglant transpercer le village, venant tout droit des têtes des hokage, forgées dans la pierre depuis des temps immémoriaux. Nous avons entendus de nouveaux cris. Nous devions aller dans le sens opposé, nous mettre à l'abri avec les villageois, mais je ne l'ai pas fais.

Tu te demande pourquoi j'ai refusé de suivre, n'est-ce pas? Tu te demande pourquoi je suis allez droit vers la source du malheur de notre village? Ce n'est pas par bravoure, crois-moi mon ami, ce n'est pas parce que je voulais être un héros. C'est que la maison de mes parents était exactement là où se déroulait le carnage. Mes parents ne pouvant se défendre contre rien, trop gentils qu'ils étaient, je voulais aller les aider, tu comprends?

Lorsque je suis arrivé, j'avais senti mon coeur manquer un battement. J'avais vu ma maison à moitié arraché. Le quartier avait été presqu'entièrement annihilé, tu vois? Je n'entendais nul cri, juste un silence pesant, étouffant. Si je déteste une chose, maintenant, c'est le silence. J'étais entré dans la maison comme j'avais pu, forçant mon passage au travers des bris et du feu. C'est là que je les vis, mes parents. Morts, bien évidemment. Ce n'est que par ses vêtements que je reconnus ma mère. Les détails, je ne veux pas t'en parler. Tu comprends que je l'aimais beaucoup, ma mère. Mon père, lui, était dans ses bras, mort au bout de son sang. Il avait la cuisse arrachée, il n'avait eu aucune chance. 

Je ne me souviens pas vraiment du reste. Je crois m'être évanoui. De ce qu'on m'a dit, un ninja de Konoha m'avait vu rentrer dans la maison et m'avait sauvé en m'emmenant en sureté. Je ne sus jamais qui il était, mais était-ce bien important? 

Cela fait trois ans de cela maintenant. Je vis avec chaque jour, mais le cache bien. C'est pourquoi j'ai décidé de toujours garder le sourire et le bonheur dans le coeur des gens, car c'est avec le bonheur qu'il faut comprendre le malheur. C'est par la bonté qu'il faut combattre le mal. C'est ce que j'ai appris ce soir-là.






Page 2:


L'académie n'a pas toujours été facile, alors là vraiment pas. Il y avait des épreuves extrêmement difficiles et honnêtement je n'étais pas particulièrement doué, surtout au début. Disons que si j'avais eu la motivation d'y aller à fond au tout départ, j'avais vite perdu de mon rythme en voyant les autres me surpasser dans presque tous les domaines. Je ne cacherai pas que je suis souvent rentré chez moi bredouille, regardant l'horizon. Au moins, au fond de moi je savais que mes parents, ma famille, m'attendait au bout du chemin. Ce n'est plus le cas aujourd'hui mais ils sont toujours présents là, dans mon coeur. 

Oui, ils me manquent. C'est bien sûr. Mais je ne pleure pas tous les soirs en pensant à eux. Je sais au fond de moi que je suis heureux qu'ils aient été là, et qu'ils le seraient toujours sans ces malheureux évènements. Ce n'est pas de leur faute. Aussi, je ne peux pas leur en vouloir comme je ne peux pas en vouloir à la vie, car celle-ci est faite de bonheur mais aussi de malheur. On ne peut pas souhaite avoir l'un et pas de l'autre. La vie est constituée des deux et personne n'y réchappera. Je vagabonde dans ce monde, scrutant l'horizon, ne sachant ce que demain m'apportera. Du bien, du mal. 

Bref, je me suis égaré. À l'académie ça n'a pas toujours été facile. Toutefois, lentement j'ai pris confiance en moi et je voyais avec optimisme les progrès que je faisais chaque jours. Des amis que je me faisais, des plaisirs que je vivais. Je croquais dans chaque jour comme d'un nouveau fruit que je goutais pour la première fois, et pour la dernière fois. C'est une drôle de façon de voir le monde, me diras-tu, mais il est bien gaie de vivre ainsi. Des fois, le fruit n'est pas excellent, mais on peux trouver dans chaque bouchée un goût subtil qu'on n'avait pas remarqué aux premiers abords. 

Ça a duré quelques années bien sûr. Finalement, je ne me débrouille pas trop mal. J'ai trouvé des forces, des faiblesses, travaillant sur les deux et tentant de ne jamais arrêté de travailler, de persévérer bien sûr. Je ne dirais pas que je suis le plus fort, mais j'en ai vu des pires que moi. La volonté du feu m'a fait les aider, évidemment. Qui sais ce que seront ces compagnons plus tard. Peut-être me sauveront-ils la vie dans une mission? Je ne garderai ma vie que pour les avoir aidés aujourd'hui, qui sait? Je pense que chaque actions que nous faisons tous les jours définissent qui nous deviendrons demain, mais surtout après demain. On ne voit des résultats que bien tard, parfois. C'est pourquoi il faut une bonne volonté, une volonté du feu. C'est pourquoi il faut être patient, d'attendre que la vie nous rende ce que nous avons semé, ne pas être impatient; ne pas être impatient. 

Tu me diras que ce n'était qu'anecdotique, ce que je te dis aujourd'hui, mais je trouvais qu'il était important tout de même de le dire. Plutôt, j'avais envie de l'exprimer. Peut-être avais-tu besoin de l'entendre? Ç'aura été ma bonne action de la journée. Je vois que le soleil se lève désormais. Je te raconterai un peu plus en détail ma vie à l'académie, alors que je n'étais encore qu'un enfant. Aujourd'hui j'ai une journée difficile. Demain je te raconterai de nouveau mes aventures.


Dernière édition par Yukai Mueki le Lun 17 Juil - 0:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le journal d'une vie, à qui veut la vivre.   Le journal d'une vie, à qui veut la vivre. EmptyLun 17 Juil - 0:39

Page 3:

Mon enfance a été paisible, tout de même. Mes souvenirs sont vagues, au tout départ, comme n'importe quel enfant. La première vision que je me souvienne, c'est de jouer avec mon père, dehors. Je me souviens que ma mère nous regardait, au loin, un sourire sur les lèvres. Je pense que je souris toujours quand je pense à ce moment. D'ailleurs je souris en écrivant ces lettres. S'il est d'un moment heureux que je voudrais revivre, ce serait celui-là. Tu me diras que j'ai de la chance, n'est-ce pas? Mon premier souvenir en est un si heureux. On peux dire que je suis chanceux, oui. Il faisait beau dehors. Je pense que cette journée a forgée mon caractère pour la vie. J'ai vu cette vie heureuse, la promesse d'une longue journée bienveillante. Il aurait manqué une tempête à ce souvenir, pour que je me souvienne pour toujours que des nuages noirs, des éclairs déchirants et des tonnerres fracassants peuvent toujours subvenir. 

Mon deuxième souvenir, je crois, est celle de mon grand-père avec ma grand-mère. Mon grand-père m'impressionnait grandement. Il était grand, oui, mais il était le seul shinobi de la famille. Quand j'avais cet âge, il m'avait semblé qu'il avait toujours vécu, qu'il avait tout vu et tout combattu. C'était mon héros. Il me semblait fort, dépourvu de failles ou de faiblesses. Il souriait toujours, derrière cette grande moustache qui était la sienne. Il m'avait appris à me battre quand j'étais très jeune. Bien sûr, ce n'était pas des leçons de l'académie, mais plutôt un jeu. Je ne le lâchais pas d'une semelle pour qu'il vienne jouer avec moi et il finissait toujours par accepter. Nous jouions ainsi dehors, jusqu'à ce que le soleil ne se couche. Nous nous assisions ensuite dans l'herbe et observions le grand soleil, tout en haut du ciel, se coucher pour finalement laisser place à la fraîcheur de la nuit. Nous pouvions bavarder de tout et de rien. Plutôt, je lui racontais un peu mon enfance, les bêtises que je faisais et qui le faisais souvent rire. Lorsque je me fatiguais et que je n'avais plus rien à dire, il se mettait à me narrer ses aventures passées, il y avait cela tellement d'années. Je me réveillais toujours finalement dans mon lit. J'ai compris, beaucoup plus tard, que je finissais par m'endormir et qu'il me rammenait dans ma chambre. Le lendemain, il était souvent reparti chez lui, un peu plus loin dans la campagne. Il préférait l'air des champs plutôt que de la ville. Je pense qu'aujourd'hui, même jeune, j'arrive à le comprendre un peu.

Ma grand-mère, elle, n'était qu'une femme simple. Jamais shinobi, n'ayant jamais vraiment combattu, sauf peut-être pour des bêtises de jeunesse, elle portait les traits d'une femme marquée par le stress. De profondes poches marquaient ces yeux et des rides saillaient son visage. Elle avait toujours ce sourire éternel que seuls les sages possèdent. Elle avait eu une vie difficile, mais était toujours portée à rire. Ma mère et elle se ressemblait grandement. Je les aimais beaucoup toutes les deux. J'aimerais les revoir, tu sais, mon ami, mais c'est impossible. Alors je vis avec ces souvenirs. J'écris ces lignes pour leur rendre la vie qu'ils ont aujourd'hui perdu.

Je sais que, encore une fois - et tu me pardonneras, j'ai été plutôt évasif sur mon enfance. Mais je dirais que ça fait une belle introduction. Je suis ce que je suis grâce à ces quelques petits épisodes de bonheur. Aussi, si tu m'en laisse la chance, je t'en raconterai un peu plus sur mes parents ainsi que mes grands-parents, ma seule famille, dans mes pages à venir. Je crois bien me souvenir de quelques épisodes de mon grand-père, qu'il m'avait raconté au coin d'une table, alors que ma grand-mère le regardait d'un oeil amusé mais aussi quelque peu vexé. Elle avait un peu vécu seule toute sa vie, tu sais. La vie n'est pas une vie pour la femme d'un shinobi.
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