[Entraînement] Zeus VS Poséidon

Retour au domaine des nymphes de la nuit

Ce satané Pays ou la pluie ne s'arrêtait jamais. De l'eau à perte de vue, et des indignes marchant dans les rues.
J'étais la, en face de la fenêtre de ma chambre, regardant ce phénomène avec dégoût. Un étranger, voila ce que je représentais. Mais maintenant, cela faisait ma fierté. Mon don héréditaire n'était point de leur monde, il était un atout. Je devais le prouver en gagnant une puissance dont ce village aurait besoin. Il me convoquerait de façon à les aider, et c'est moi qui choisirait ,quand et où je leur apporterais mon aide. Un toutou obéissant était hors de question, un sang supérieur coulait dans mes veines. S'il ne voulait pas de lui, ben, il serait obligé de le craindre.
Cependant, il fallait me l'avouer, je ne faisais pas le poids dans les jeux de pouvoirs. Les alliances que j'avais construites, je devais le consolider tout en préparant un plan contre mes alliés. La prudence demeurait de rigueur surtout lorsqu'on pouvait t'expulser du village comme si nous étions des mendiants et non de formidables guerriers.

Oui, mon grand-père souhaitait que je passe mon apprentissage du raiton seul, mais il me fallait tester ces jutsus sur leur ennemi naturel : L'eau.
Un plan germait dans ma tête. Je devais m'assurer de la fidélité de mes banerais et l'un d'entre eux ne manipulait que les os, ce qui restait exceptionnel. Mais Shiho Mizuhaji possédait un KG en rapport avec l'eau. Se pourrait-il qu'elle soit une manipulatrice à la fois du ton arrogant qui était le sien et du Suiton ?

Une seule solution, entrer dans son domaine et se présenter devant elle ou l'une de ses nombreuses copies. Génial, de nouveau devant son domaine lugubre et sombre. Mon grand-père vaquait à ses devoirs envers le clan. Afin que ce vieillard ne me dérange pas dans mes préoccupations, je lui avais laissé un mot disant que je sortais du domaine voir une amie. Amitié, un mot fort éloigné de la relation actuelle que j'entretenais avec elle.
Soit désormais, j'étais dans les rues de Kiri, exhibant fièrement mon symbole de clan devant tous ses enfoirés. Le premier qui m'insulte sera mort avant de dire « Mizukage ». Son domaine assez éloigné, j'étais passé par les boutiques de mon clan afin d'acheter de la nourriture.

                                                       
                                                 

Elypse

La bâtisse se tenait toujours à sa place, la pierre détournant toujours le regard du soleil. Deux Shiho, assurément des clones protégeaient le domaine. Fort intéressant, elle pouvait assurer de son propre chef toutes les tâches de la maison. J'en étais sur, il n'était pas de simple clones d'ombre, mais des clones d'eau ou de brume. Moi qui voulais entrer sans permission, c'est raté. Je devais me présenter. En temps normal, j'aurais pris un ton mielleux, mais elle ne le méritait plus. Relation professionnelle oblige, elle avait craché sur mon amitié, je n'avais plus le choix.
Marchant dans l'allée, je savais déjà que celle-ci devait être informée de mon arrivée. Du coup, je n'allais pas utiliser trop de ma salive :

« Je suis venue voir votre original, pouvez-vous me dire si la permission d'entrer m'est accordée. »                                                   
                                                         
                                         

Comme je m'y attendais, je me fis escorter de nouveau par les deux gardes clones. En tant que matriarche, il était de son devoir de s'assurer de la sécurité de sa chambre. Elle aurait commis une erreur si elle m'avait laissé déambulé dans son domaine à ma guise. Un domaine toujours aussi désert. Elle avait donc acquit le titre, car elle était la dernière survivante de sang de son clan ou de sa famille.
Comme à son habitude, son altesse l'arrogante se trouvait devant son trône de pierre, me dardant du regard sûrement pour examiner mes mouvements. Elle devait après tout être surpris de me voir dans sa demeure, moi qui fuyais ce lieu comme la peste. En effet ce n'était pas de gaîté de cœur que je me trouvais en ces lieux. Mais j'avais besoin de son assistance pour tester mon Raiton, du moins de quoi augmenter la puissance d'une technique de base de l'électrification du chakra.
Je m'avançai vers elle sans crainte. Ses clones ne me feraient rien sous peine de connaître le Chaos.

D'une voie normale, je lui adressai donc ma requête :

« En tant qu'alliée, nous avons donnés notre parole de nous aider mutuellement en combat, dans la misère et même peu de temps avant la mort. C'est pour cela que je te demande un service, crois le bien si je n'avais pas besoin de toi, je ne t'aurais jamais fait l'affront de gaspiller de ton précieux temps. C'est donc un service à charge de revanche, en échange, je te rendrais le service de ton choix. Je n'aime pas les dettes et donc je te rembourserai.
Normalement, il n'était pas judicieux de te confier cette information, mais je me suis élevé au Raiton. Je sais par tes clones que tu maîtrises l'art de l'océan. J'aimerais tester d'apprendre une technique de base et la rendre plus puissante grâce à de l'eau. Tu es donc la seule vers qui je peux me tourner pour cet entraînement. Donc la balle est dans ton camp. Si tu ne veux pas, je ne souillerai plus ta demeure de ma présence. Si tu es favorable à cette collaboration, donne moi donc l'heure ou la date que tu souhaites. Voilà l'objet de ma visite, Altesse des Mizuhaji. »

Ayant terminé ma diatribe, je me retournais et me dirigeai vers la sortie pour mettre un espace raisonnable entre la jeune femme et moi-même. Ce lieu me mettait mal à l'aise, ce qui accentuait ma méfiance. Après tout, j'étais dans la demeure d'une kunoichi, multipliée en de nombreux individus. Ils pourraient me tuer en quelques minutes. C'est pour cela que je gardais deux kunais invisibles dans la main se trouvant derrière mon dos. Elle avait beau être ma seule connaissance, pour un loup, seul la survie comptait.
Donc j'avais employé les moyens pour me protéger et sortir vivant de cette demeure infernale. Maintenant Shiho Mizuhji devait décider de la suite de la situation. Si elle refusait, ce n'était pas bien grave. Ma progression serait ralentie, mais personne ne pouvait l'arrêter. Un autre détail que j'avais remarqué, elle possédait de plus en plus de veines bleues sur son visage. Meilleur contrôle de pouvoir ? Intéressant, mais toujours pas mes affaires.

La survie avant toute chose

« Très bien Eidan, nous allons t'aider. Ce soir à vingt heures. Et vu que tu n'apprécies guère notre domaine, nous proposons le terrain d'entraînement. Avec la maladie, les tensions de Kirigakure, le terrain est vide à cette heure, nous y serions tranquilles. Sur ce, nous allons te laisser vaquer à tes occupations, nous-même avons des choses à faire. »

Son périple m'était inconnu sur beaucoup de points, mais la maladie semblait avoir évolué pour elle. Cette timbrée parlait à la première personne du pluriel. Nous, nous, nous, elle n'avait que ce mot  à la bouche. Elle était de plus en plus suspecte à mes yeux.
En effet, je n'aimais pas son domaine, trop sombre pour moi. D'ailleurs pourquoi avoir choisi de tels matériaux dépourvus de couleurs vives pour un domaine familial. Le genre de domaine lugubre cachait souvent des cachettes secrètes, des expériences secrètes. Elle n'était pas nette tout comme son visage. Mais après tout, c'était mon avis et c'était son business. Rien ne m'intéressait en ces lieux. La porte s'ouvrit d'elle-même tandis qu'une copie nous attendait dehors pour nous escorter vers la sortie. L'hospitalité n'était pas le point fort de la maison. On raccompagnait « les chiens et les indésirables » hors de la maison. Cependant, qu'importe, j'avais obtenu ce que j'étais venu chercher pour ma progression. Un service en retour demeurait la moindre des choses, infimes en comparaison.

Je me dirigeai donc vers la sortie, désireux de quitter ce lieu si sale. Des paroles me vinrent aux oreilles disant en résumé qu'elle savait pour mes armes désillusionnées cachées dans mon dos et qu'elle aurait pu mal le prendre. Elle a ensuite affirmé en me prenant pour un con que si elle ne voulait pas de l'alliance, elle n'aurait pas accepté et de surcroît, c'était une menace de mort.
Réfléchissant, je me dis qu'elle ne peut pas les voir, la vision étant détournée. Mais elle pouvait jouer de ses autres sens tout comme un sensoriel. Voilà l'immense solution, elle devait avoir acquis le moyen de devenir sensoriel et donc percevait le chakra lui-même.
Problématique si un jour nous ne sommes plus alliés, mais ennemis. Je suis sûr qu'elle me réservait encore une surprise désagréable pour ma pratique. Après tout, on aurait dit que c'était sa passion.

Ne me trouvant pas en position de force dans un domaine remplit de ses copies, je ne pu qu’acquiescer devant ses propos. Ses paroles m'étaient passée au-dessus de la tête, je faisais ce que je voulais pour assurer ma survie.

En sortant de sa maison, je rentrais directement dans le Hangar Kinbara, dans mon appartement et surtout dans ma chambre. Le repos me serait utile pour ce qui m'attendait ce soir surtout en la présence d'une vraie kirijin, donc une personne dénouée de ma confiance. Si elle avait accepté mon amitié, on n'en serait pas là. Mais bon un peuple sans cervelle, cela se répercutait sur les jeunes générations. Des lâcheurs, des persécuteurs, des indignes de confiance, ce peuple représentait en réalité tous les pires défauts de l'humanité. Mais j'avais obligation de le servir pour la survie de mon clan et surtout pour éviter de connaître la mort bien trop tôt.

                                                     

Elypse

J'étais en chemin lorsque je regardais ma montre, l'un des seuls objets qui étaient réellement en ma possession : 19h55 les aiguilles affichaient. Il me restait 5 minutes pour arriver dans les temps devant l'autre.
Vingt-heures précises, j'apparus, debout sur la balustrade devant l'autre qui avait sûrement senti mon arrivée via sa capacité à ressentir mon chakra.

Je m'avançai donc un peu plus et sans détour, je pris la parole :

« Donc voilà le plan. Je souhaite apprendre la technique « Jibarashi». Une technique d'électrocution moyenne qui accouplée avec de l'eau, peut grandement être plus efficace. »

Me détournant pour commencer mon échauffement et ôter mon haut, je revins sur un point dont je n'avais pas oublié :

« Sinon en effet, je n'aime guère ton domaine. Il est si sale et sombre, une horreur visuelle, mais je suppose que ses secrets demeurent utiles à ta famille depuis longtemps. Concernant les armes, nous ne sommes pas amis, tu as craché sur ma proposition. Tu es mon alliée, mais tu n'en reste pas moins dangereuse, combien se sont déjà fait planter un couteau dans le dos pour un manque de méfiance. Je ne m'excuserais donc aucunement d'un fait qui assure ma survie. Qui me dit que tu ne m'utilises pas comme ce en quoi tu me traites : un chien pour ensuite me faire taire à jamais. Je vais être franc avec toi, je ne connais pas de choses sur toi pour te faire confiance. Loin de moi l'idée d'ailleurs de les connaître, ce sont tes affaires. Cependant, tu connais beaucoup de choses sur moi ce qui fait de notre situation, une situation d'inégalité. Dans ses conditions, j'assure donc ma survie. Bien sûr, je ne vais pas te demander comment tu as fait pour détecter mes armes vu que la réponse est évidente : la sensorialité. »


Chose dite, chose faite, j'étais torse nu à commencer des exercices physiques afin d'être en condition, le raiton pouvait se montrer épuisant.

Des excuses correctes

J'avais clairement fait une erreur de jugement. Peut être la goutte de trop. Laisser les sentiments parler avait toujours été une faiblesse pour moi. Il valait mieux demeurer froid même si j'étais la proie de doutes profonds. Je venais de mettre à mal une alliance peut être bénéfique, peut être maléfique.
La peur était bien présente en mon être. Une peur du rejet, je me savais trop faible pour survivre. J'utilisais l'arrogance des kinbara dans ce but, montrer au gens que je pouvais avoir un poids sur la scène spirituelle pour ainsi montrer mes capacités physiques et ninja. Si un jour Kiri décidait de nous exclure de sa zone de protection, que feront nous mais surtout qu'est ce que moi je ferais ?

Ainsi j'avais attaqué Shiho sans raison, poussé par le traumatisme subit lors de l'attaque des civils compatriotes. Maintenant elle semblait point en colère, mais dans son regard peut-être une lueur de désaprobation. Qu'avais-je fait sous la coupe de l'orgueil ?

Arrêtant un moment mes exercices d'abdominaux, je devais au moins parler de cela avec mon alliée. Elle était, après tout du peuple. Selon ce qu'elle me répondrait, je testerais sa confiance.
Mais elle me devança me proposant 5 situations d'entraînement : 4 clones et elle-même du moins « eux-même » selon son nouveau type de langage.

Le clone spécial m'intriguait, les trois autres étaient des clones normaux sur lesquels de l'électricité devrait faire effet. Un combat contre elle...Intéressant dans la mesure ou aucun de nous ne connaissait les forces actuelles de l'autre. Cependant je n'avais pas assez de techniques raiton à mon actif pour tenir plus de quelques secondes en combat. Il me faudrait mes techniques de lumière mais ce ne serait pas très juste pour elle.
Pourquoi cette fille remuait de telles émotions en moi : un coup je pouvais carrément la haïr et d'un autre coté, la prendre presque pour une amie ?
Je savais que je n'étais point amoureux, ce genjutsu qui d'une flèche illusoire touchaient les gens et les rendaient si stupides. Alors quel était ce sentiment.

Toutefois il me fallait me concentrer de nouveau sur l'objectif d'entraînement. Cette technique étant assez vague et diverse dans ses formes. Les solutions 1 et 3 me semblaient adéquates.

Je soupirai avant de prendre la parole normalement :

«  Je suis désolé de m'en être pris à toi, ainsi qu'a ton domaine familial. Après tout je peux lui reconnaître au moins du style ( Rire nerveux). Plus sérieusement il y a quelques temps, une situation m'a démontré la vérité : nous les Kinbara, originaire de Suna, demeureront des étrangers pour les Kirijins. Ils nous rejettent encore et toujours malgré notre part dans les guerres récentes. Je sais que tu n'a jamais connue ce sentiment, mais la peur peut emprisonnée les sens. Je suis une vermine pour les villageois, une sorte de mendiant venu quémander de l'aide car il est trop faible. Des mendiants d'ailleurs qui lorsqu'ils ne peuvent se défendre se trouvent attaqués. J'en conviens que nous ne sommes pas facile à vivre à cause de cette arrogance congénitale d'avoir pour but de protéger le monde de toute menace démoniaque. Cependant nous ne demandons qu'a intégrer le peuple du village, à servir en paix Kiri et qu'on nous reconnaisse ce fait. Mais ce n'est pas le cas, et j'avoue être devenu un peu paranoïaque dernièrement car étant physiquement affilié à mon clan, comme par mon pouvoir, on pourrait chercher à me tuer, le propre peuple que je défend pourrait chercher à me tuer.
J'ai donc un peu perdu confiance en Kiri, après tout je n'ai pas envie de payer pour mes ancêtres.
Tu es la seule de Kiri qui a accepté de m'aider à réaliser mon ancien rêve. Enfin de compte j'espère que cela restera entre nous mais tu comptes un peu pour moi. Je te hais par moment, et je t'apprécie par moment. Donc toi que penses-tu de cette situation ? Devrais-je faire au moins avoir confiance en nous, jeune génération pour que je ne sois pas rejeté et tué ?

Vu que tu désires en parler plus tard, concernant l'entraînement : j'apprécie les propositions une et trois. La quatrième me plairait bien mais je n'ai qu'une technique raiton a part ce que je vais apprendre aujourd'hui en ta présence. De ce fait un duel serait assez pauvre pour toi. »


Sans plus de cérémonie, je pratiquais les mudras nécessaires et fit apparaître mon loup foudroyant avec moins de difficultés que d'habitude. Je commençais à m'habituer à son intensité. Le loup majestueux vint frapper la cible de sa morsure n'en laissant qu'un infime bout. Je désactivai mon jutsu et me tournant vers Shiho, je lui dis :

« Voilà la seule technique que je maîtrise pour le moment. »

Attendant ses réponses, je n'osais pas la regarder dans les yeux préférant regarder les cibles et les nombreux mannequins d'entraînement.

Sa réponse était restée évasive. Elle ne souhaitait pas que nous fassions de révolution mais que nous faisions preuve de force. Le contexte rassemblait les deux termes en un. Il est vrai que nous ne sommes pas les seuls étrangers, mais ceux-ci sont un peu moins visibles. Le peuple nous prenait donc pour des boucs émissaires. Quelle erreur. En soit, elle ne m'avait point rassurée, mais ma parole demeurait importante, sacrée lorsque je me faisais des promesses. Les anciennes générations formatent les nouvelles, je devais donc me fier en les nouvelles générations afin de trouver la paix nécessaire à mes projets. En soit le clan ne serait jamais avancé, malgré ma déception, je devais faire le premier pas pour rencontrer des gens et leur proposer l'alliance.
Shiho est fidèle en sa promesse, donc je ferais de même. Peut-être, connaissait-elle d'autres jeunes shinobis désireux de promouvoir le village.

Concernant l'entraînement, je devais tout tenter. À la mention de la non volonté du duel, elle m'avait sembler déçue. Elle serait donc servit : j'allais utiliser mon art principal contre elle. J'espérais être à la hauteur de ses attentes.
Enfin de compte, autant passer directement au duel amical. Le Raiton serait testé en situation réelle de quoi améliorer ma maîtrise de cet élément fougueux.

Me tournant vers un de ses clones, je reproduisis les portes sceaux de la technique et je fis comme pour mon loup foudroyant, j'intensifiais mon chakra. Le Raiton demandait certes de nombreuses dépenses de chakra, mais il était le plus facile à contrôler dans ses techniques de base. Si semblable en soit à l'Hikariton… Me concentrant, je fis jaillir progressivement des doses de chakra intenses afin d'électrifier celui-ci. Imaginant le chakra comme une traînée de fins éclairs, je concentrais donc mon chakra dans mes mains. Le résultat fut... Assez chaotique. J'avais bien électrifié mon chakra, mais il m'avait autant touché que le clone d'eau qui avait repris son aspect d'origine, une simple flaque.
Ne désirant pas la pitié ou les moqueries de Shiho, je fis comme si de rien n'était, mais intérieurement mon propre chakra brûlait mon corps de manière prodigieuse, me causant une douleur vraiment peu commune.

Cependant, Jibarashi était en partie maîtrisée. Je pouvais désormais faire face à Shiho et enfin savoir l'étendue de sa puissance. Bien évidemment, étant le but de la leçon, le raiton serait utilisé en premier et s'il ne fonctionnait pas, l'Hikariton le surpasserait pour donner le change à la kunoichi.

Shiho me regardait pratiquer ne s'attendant pas à ce que j'allais lui annoncé. Un plaisir pour elle qui adore les combats. Je me souviens de son regard banal devant la mort de Yin Kinbara, tué par mes soins.

« Shiho, finalement, j'ai changé d'avis. Je souhaite me mesurer à toi dans un combat singulier. Il reste amical donc évitons de nous blesser bêtement. Cependant, je ne te ferais pas l'affront de retenir mes coups. »

En cette belle clarté de Lune, nous étions face à face, l'Ange contre la Nymphe, Appolon/Zeus contre Poséidon.
Nos regards allaient bientôt se croiser, partageant cette même lueur sanguinaire, baignée dans le feu de la détermination.
C'est l'heure du Duel.

Un combat engagé

« Très bien, cela nous convient. »

Elle avait accepté, ce qui me rendait heureux. Rien de mieux qu'un combat pour éveiller nos sens.
Le temps était finalement venue de tester l'hikariton contre une autre affinité. Ce duel correspondait à une situation sans conséquence, j'allais me donner à fond face à Shiho. Etant bon prince, je tenais à la prévenir que j'étais prêt quand la nymphe commença ses mudras, recrachant alors une somme colossale de mètre cube d'eau dans le bassin vide devant nous. Kiri avait tout prévu pour reproduire des simulations de combats : majoritairement des utilisateurs de Suiton, de nombreux bassins vides se tenaient à notre disposition pour nous entraîner. Inutile pour moi, mais utile pour le peuple. La multitude primait toujours sur l'unicité.

Me mettant en position de combat sous la lumière lunaire, j'étais prêt à esquiver toute attaque provenant de mon adversaire d'une nuit. Intelligent cette technique : modifier le terrain à sa guise. J'étais clairement en territoire défavorable et marcher sur l'eau nouvellement créée pourrait s'avérer du suicide. Cependant, je n'étais pas un lâche. Il me restait occasionnellement un domaine où je demeurais avantagé.

Elle possédait aussi des clones. Ce don d'ubiquité, une menace. Toutefois, au lieu de se rapprocher pour venir m'affronter, il resterait en retrait comme elle leur avait ordonnée. Elle sous-estimait sûrement même si elle affirmait le contraire.

Mon esprit s'alarma. Le bassin d'eau, mais bien sûr, son talent héréditaire, cette aspiration d'eau qui devait lui redonner sa force. Le corps-à-corps, peu recommandable dans ce cas.
Elle allait passer à l'offensive, son regard trahissait son intention. Sans crier garde, elle s'élança vers moi avant de faire apparaître une technique inconnue à mes yeux :

Suiton- Suiryuben

L'eau commença à former de l'écume avant qu'avec une vitesse prodigieuse une coulée aqueuse ne se forme avant de me prendre comme cible.
Fou ou totalement stupide, me direz-vous, je m'élançais à mon tour dans la direction du fouet en courant sur l'eau. Ce fouet, vu que c'était sa forme, je n'en connaissais pas les propriétés, mais un saut ne servirait à rien. Il semblait se déplacer de sa propre volonté. La foudre semblait la meilleure des solutions, mais est-ce que sa puissance surpasserait ce fouet d'eau. Alors j'avais décidé de faire un truc dingue.
Arrivant à environ quelques mètres du fouet d'eau, je désactivai l'infime chakra sous mes pieds pour plonger dans l'eau du bassin. Me mettant à nager aussi rapidement que possible, je ressortis de l'eau du impulsion gracieuse, du moins c'est ce que j'espérais avant d'engager l'une de mes plus puissantes techniques : le déchaînement apocalyptique. Retombant sur la surface de l'eau, je pratiquais les portes sceaux de l'illumination, laissant libre court à la puissance solaire de mes veines, puissance déstabilisatrice pour notre adversaire. Puis sans perdre de temps, j'activai donc ma technique offensive :

Hikariton : Mokushiroku Bakuhatsu

Les photons se muèrent en un cercle mandala avant de recracher une dizaine de rayons lasers dans toutes les directions. Ajoutant mon chakra directeur, les rayons se liguèrent selon ma volonté.

N'oubliant pas le fouet qui avait fusé derrière mon dos, je dirigeai deux rayons afin de le mettre hors d'état de nuire, tout en concentrant quelques lasers sur sa source afin de bien trancher la tête du serpent.
Le reste demeurait sur la cible principale, deux courant dans son dos. Même si mon jutsu ne la toucherait point, elle verrait au moins que je suis déterminé à remporter ce duel, que je ne reculerais devant rien pour la victoire.

Techniques:

La prudence et la stratégie permettaient de prévoir diverses situations. Cependant, l'homme était une créature d'erreurs. Tandis que j'avais débloqué, mes techniques dans mon offensive, mon adversaire avait joué des origines naturelles de sa lignée, le peuple de l'eau. Par le célèbre Kirigakure no Jutsu, la signature des ninjas du village, Shiho fit apparaître une immense coulée nuageuse autrement nommée Brume. Sa position masquée par le phénomène, mes lasers ne pouvaient la toucher. Néanmoins, je pus percevoir que le fouet aqueux avait disparu, tranché de manière violente par mes lasers.


Esquissant un sourire, je pensais avoir même remporté une petite victoire dans cette guerre. Ma joie fut de courte durée. Sous mes pieds, la colère de Poséidon commençait à enfler. J'étais pris au piège, l'eau retenant mes mouvements jambiers. Deux torrents se joignirent afin de devenir un petit mais puissant tourbillon. Je fus pris dans l'œil du cyclone sans possibilité de bouger pendant un temps. Étant prisonnier de l'eau du bassin, mon taux d'air se réduisait de minutes en minutes. C'était vraiment super fin de sa part, mais je savais déjà qu'elle possédait un esprit analytique et critique qui ne faisait pas d'elle une petite bourrine, fonçant tête baissée dans la bataille.
Restant prisonnier, je réfléchissais à mon erreur et à mon prochain plan d'action. Mon erreur avait été de m'illuminer, faisant de mon corps une balise à la fois de sa sensorialité, mais aussi de signal lumineux dans le brouillard. Cependant, je devais trouver une solution pour sortir de ce tourbillon sinon je perdrais le combat par un abandon dû au manque d'air.

Dans le noir, la lumière se trouvait toujours au bout du tunnel. Il y avait toujours de l'espoir. Mes forces m'abandonnaient progressivement, la pression de la rotation agissant comme un tampon sur mon corps.
La pression... La pression de la rotation… Évidemment la pression. Un laser ne pourrait pas percer les barrières du jutsu suiton, mais un objet ou une forme contondante ferait pleinement preuve d'efficacité. Déplaçant mes bras avec détermination, je fis lentement les mudras : voici la lame qui enlève le pêché du monde

Hikariton : Eden no Ken


Forçant dans la concentration de Chakra, les photons formèrent autour de mon avant-bras une lame de lumière encore plus puissante et d'une envergure plus importante que celle d'origine. Le premier effet, c'était que la lame arrivait à éloigner l'eau autour de mon corps, détruisant l'effet de pression.
D'un mouvement de bras violent, je creusai une ouverture dans la tornade par laquelle je m'y faufilai pour retomber à la surface de l'eau. Au moins point positif, je n'avais pas forcé mes muscles pour tenir la lame de pression lumineuse, l'eau supportant son poids.

Reprenant mon souffle le plus discrètement possible, je remis de mes émotions. Dire que j'étais agacé serait un euphémisme. Elle n'avait point menti, elle me donnait du fil à retordre. Le terrain lui-même était une menace. Mon grand-père m'avait parlé de techniques tel que le dragon ou le serpent aqueux, mais aussi les prisons aqueuses si je m'approchais trop près d'elle. Sa sensorialité demeure cependant elle aussi un problème, si elle repérait mon chakra, je n'avais aucune chance.
L'abandon n'étant point une option envisageable, je devais trouver un moyen de rendre l'eau inutilisable pour elle de façon a ce qu'elle ne fasse ni son KG, ni ses techniques demandant des tonnes de litres d'eau. Je n'étais pas au point par rapport à mon raiton et le tourbillon ayant rendu la brume moins opaque, j'étais de nouveau repérable visuellement.
Le raiton, ma seule chance. Afin de distraire mon adversaire, j'avais décidé de jouer le tout pour le tout.
Me saisissant de senbons, je soufflais du chakra hikariton sur environ une trentaine de ses aiguilles métalliques, que j'envoyais  devant moi. Les aiguilles partirent remplir leur mission, leur nombre augmentant le champ de leur action. Je savais déjà qu'elle allait les contrer, c'est pour cela que j'avais dissimulé peu après quelques kunai invisibles dans le lot. Elle allait repérer du chakra, mais ne saurait distinguer toutes les formes et donc certaines perceraient son intuition et elle serait obligé de relâcher sa vigilance sur moi. Des kunais que j'avais lancé dans tous les sens.

Exécutant d'autres mudras, je pris position de la porte sceau du lièvre, puis d'un mouvement ample, je procédai à la technique que je maîtrisais le moins :

Raiton : Jibarashi

Des fins fils d'électricité se déversèrent de mes mains se déversèrent dans l'eau, celle-ci agissant comme un matériau conduisant l'électricité. Quelle que soit sa position, elle serait touchée si elle ne fait pas un mouvement aérien. Je pourrais alors la repérer et lui balancer un bon jutsu bien juteux.

N'ayant plus besoin de conserver le Jibarashi, je fis appel rapidement au loup foudroyant. Ma bête majestueuse vint se poster devant moi, continuant à diffuser du Raiton dans l'eau.

Mais je ne la sous-estimais point. Ma concentration était active

Spoiler:

Eh merde. Une de nos dernières cartes venaient de tomber à l'eau. Le bassin n'avait point augmenter le courant électrique et la portée de la technique, bien trop faible pour atteindre cette enchanteresse. Derrière ses allures de semi-bienveillance, se cachait un véritable monstre marin. De l'eau douce, peu conductible, car non imprégné de minéraux et autres composites. Sa stratégie était parfaite et le combat d'ors et déjà perdu vu le terrain.
Il était hors de question de perdre sans avoir utilisé jusqu’à la dernière once d'énergie qui me parcourait. Le loup de foudre semblait du même avis que moi, grognant dangereusement. Toutefois, j'étais contraint de le désactiver, car il ne me servait à rien. Mes projectiles venaient de se faire arrêter par un barrage d'eau. Ainsi, elle ne pouvait détecter toutes les attaques, surtout celles masquées derrière d'autres.
L'eau étant saine, j'eus recours au même procéder qu'avant, à savoir me fondre dans l'eau. Mon esprit me certifiait que ma position était totalement détectable et qu'elle continuerait à m'envoyer des jutsu. Jutsu imprévisibles en raison de la brume moyennement présente autour de nous.

Le doute conduisait à la mort. Il m'avait pris dans ses filets. Rester sous l'eau n'était pas un bon moyen d'action quand elle pouvait la contrôler en entier. Surtout, que j'avais déjà dépensé pas mal de mon énergie et de mon chakra.

J'allais faire une nouvelle folie, mais il était nécessaire de ne pas partir sans se battre : une sorte de combinaison afin d'éradiquer la brume. La fatigue vous faisait perdre le contrôle, un contrôle présent depuis l'enfance, des chaînes brisées libérant le monstre, la bête qui sommeille en tout un chacun.

De mudras, je soufflai deux boules de lumières incandescentes ce qui devrait faire l'affaire, suivie d'une exécution double de mudras, débloquant ainsi mes dernières réserves. De mes deux mains, je fis apparaître deux lasers qui se mélangèrent aux balles célestes précédemment lancées.

Actions qui furent vaines, je ne pus en repérer tout le potentiel. Tandis que j'évitais ce qui s'avérait donner consistance à des balles d'eau alimentées par une pression élevée, une d'entre elle, alimentée par le vice présent chez sa propriétaire me toucha en plein abdomen, coupant ma respiration.

La douleur fut telle que je me pliais en deux et retombai dans l'eau dans une éclaboussure. Je ne voyais plus rien, mon corps se laissant vaguer dans cette zone aqueuse. Un seul mot me vint à l'esprit, du moins une phrase : j'étais faible. J'avais beau me rebeller contre cette idée, mais en face des meilleurs du village, leur art avait raison du mien. Il ne me restait plus de force, plus de chakra et mon art, celui qui avait fait un temps la gloire de mes ancêtres, inefficace face à une personne de la même génération que moi. Je devais être le plus faible de tout mon grade, de tout mon régiment.
Une honte pour mon sang, mon honneur et ma dignité. J'avais eu pour projet de montrer aux Kirijin ma puissance et que j'étais en mesure de les protéger. Une sensation brisée tel un château de sable emporté par les flots.

Voilà ce que j'étais, un grain de sable parmi les puissances de ce continent, un grain de sable emmené par les flots. Je ne voulais point cela, j'avais fait la promesse de ne pas être faible et de survivre en écrasant les menaces, et maintenant toutes ses paroles n'avaient étés que l'arrogance d'un enfant…

Fermant mes yeux, ma forme spirituelle allait utiliser sa dernière ressource, son énergie la plus sombre. J'allais pleinement me libérer dans ma haine.
Le sang angélique ne faisait pas tout, la bénédiction d'Hikari non plus. Ma détermination comptait dans la balance autant que ces deux données.

J'ouvris les yeux, ressentant un regain d'énergie en moi. Elle m'avait bien défié, me poussant jusqu’à mes retranchements, mais elle ne pourrait me faire ployer le genou.

Nageant vers la surface, j'en ressortis et m'élançai vers l'avant, préparant mes mudras avant de cracher 5 boules incandescentes et d'un bon je me retrouvais au-delà de cette brume.

Mauvais gêne ma chère, une chevelure d'une teinte différente que l'eau faisait de toi un repère. N'ayant presque plus de force physique, j'exécutais d'autres portes sceau. Allant puiser dans ma dernière parcelle de haine, je fis apparaître une immense Eden no Ken, c'est-à-dire que j'avais augmenté sa largeur.
Oui, photons, oui regrouper vous et soyer les éléments de mon courroux. La puissance développée était phénoménale. Elle ne pourrait me tromper ayant renoncé d'elle-même à ses précieuses copies guerrières.
Ne contenant plus le poids du jutsu, je me laissai donc retomber dans la zone environnant mon adversaire.

L'impact de l'épée fut prodigieux, même si elle avait esquivé, le contre coup la blesserait à une telle distance. Je ne l'avais point envoyé à bout portant, de peur de lui faire des blessures. Mais j'étais trop clément, ses balles après tout m'avaient causées des blessures assez graves. Je ne serais pas surpris si j'avais une ou deux côtes fêlées. Le jutsu ayant créé d'importants remous, je fus repoussé par la pression dégagée hors du bassin. Je me réceptionnai de justesse avant de me sentir happé par les ténèbres. C'était ma dernière action, soit elle était payante, soit elle était vaine.
Je n'étais pas faible, j'avais prouvé ma force même si j'avais sûrement gagné... la défaite.

Techniques:

Une faiblesse évidente : la possible fin d'une alliance

Je reprenais conscience, mes yeux papillonnant légèrement, combien de temps avais-je perdu connaissance.
Je semblais en mouvement. Tournant mon regard encore légèrement vitreux, la situation se révélait cocasse : deux Shiho me transportaient et l'original était en tête du cortège. Elle ne semblait même pas blessée, quelle honte. Mon épée surpuissante n'avait point connu de réussite. Je n'avais même pas envie de parler, elle se moquerait de moi et son corps dénoué de blessures me démontrerait plus ma faiblesse.
Le chemin fut pour moi une humiliation, les civils me regardant avec des regards de pitié, et même pour certains, une lueur de satisfaction dans leurs yeux. Elle m'emmenait à l'hôpital de Kiri. Hôpital où se trouvaient les malades de l'épidémie. Un lieu de malheur, un lieu synonyme de faiblesse. Je n'allais pas accepter ce traitement. Après tout, la mort ne m'avait pas arraché de l'emprise de ce monde, tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Je me libérai donc des clones et essayai de me déplacer de ma propre initiative. Je manquai de trébucher quelques fois : je devais faire peine à voir. La douleur aussi, cette sale entité avait montré de nouveau le bout de son nez. Mais je tins bon et m'exprimai envers Shiho :

« Pourquoi à l'hôpital. Je déteste les hôpitaux. Tu voulais me mettre la honte devant un village qui ne me voit point déjà d'un bon œil. Je vais bien, ce sont des blessures superficielles. Tu aurais du m'emmener dans mon appartement ou me mettre des claques pour me réveiller.
Je tiens quand même à te féliciter. Aucune égratignure, tu m'as balayé comme un moustique. Je te remercie pour deux choses : la mise au point de Jibarashi même si elle s'est avérée inefficace face à ton suiton héréditaire. La seconde, de m'avoir démontré à quel point je suis une honte pour mon clan et un faible. Balayer en quelques minutes et on s'appelle ange, quelle déception. Après du repos, je vais me remettre à l'entraînement. Il me reste de nombreuses choses à apprendre.

Je remarque que je te suis complètement inutile. Tu recherches le pouvoir et ceux qui le possèdent, je n'en fais pas partie. Je comprendrais donc que tu ne veuilles plus de l'alliance avec une faiblesse. Mes paroles n'ont point arrangé les choses. Bon, je vais rentrer, encore merci pour l'entraînement. »

Un sourire de façade… Et je m'en irais. Je viens de me rendre compte que si elle avait voulu prendre ma vie, elle aurait pu sans difficultés. Cette pensée me fit serrer les poings de frustration. Je devais cacher ce fait à mon grand-père en rentrant sinon je perdrais aussi son respect comme je ne possède pas celui des autres membres du clan. Je crois que la défaite me faisait souffrir plus que mes blessures, mais je devais entendre la réponse de Shiho. Une page pourrait se tourner en ce jour.

L'ange déchu et la reine des Atlantes feraient toujours partie du même groupe, de la même équipe ?

Son discours me surprit étonnement. Je devais continuer sur la voie du rêve. Au lieu de me blâmer, elle m'encourageait, elle m'exhortait même à me considérer comme un des meilleurs éléments de ma génération allant même jusqu’à me certifier qu'a part le Mizukage ou des épéistes légendaires de la brume, dans le village, personne ne serait digne de faire partie de ses alliés. Pourtant, elle m'avait choisie en tant que tel. C'est que je représentais un bénéfice dont je n'avais aucune idée.

Je partageai ses pensées. La puissance nécessitait de l'entretien. Il fallait toujours travailler ses acquis et compenser ses faiblesses. La survie en dépendait toujours. Mon art n'était pas comme ce Monde, il n'avait de limites que celles que je lui fixais. Donc aucune…

Shiho, trop intelligente pour son propre bien. Une de mes faces les plus cachées venait d'être mise à nu. En apparence, le clan ne demeurait pas important pour moi. En réalité, j'avais toujours nourri l'ambition de devenir le meilleur Kinbara du Yuukan, un maître de l'hikariton de la trempe de Shunsuke Kinbara. Mais l'aspect du shinobi, oublié par mes soins. En effet, devenir le meilleur shinobi équivalait à devenir le meilleur Kinbara. Trouver ma voie dans l'Hikariton, le mélanger avec d'autres arts ninjutsu. Pourquoi pas après tout, je n'avais rien à perdre à ajouter dans ma collection des armes dangereuses. Rester dans l'ombre des autres ne me plaisait pas, mais je ne recherchais pas forcément la lumière. Certains projets demandaient du secret, de l'obscurité. Elle n'avait ni tort, ni raison. Me définir revêtait l'aspect du clair-obscur. Je le comprenais de plus en plus, je n'étais point le Soleil, j'étais la Lune.

Perdu dans mes pensées, ce n'est que l'intensité d'un regard azur qui me sortit de mon univers. Shiho me regardait pour la première fois sans son habituel masque. Quel était ce liquide rouge carmin qui coulait sur sa joue ? Était-ce une blessure ?
La vérité était que j'avais réussi à la blesser. Une partie de moi en était réjouie, l'autre néanmoins n'avait point apprécié de faire du mal à la nymphe.

« Tu nous as prouvés que tu es capable de nous atteindre. Donc lève-toi et brille Eidan. En tant qu'allié, nous surveillerons ton ascension dans le panthéon de ce monde, depuis les ténèbres qui nous sont si familières. »

Que racontait Shiho. Hilarant, c'est moi qui aurais le privilège de la voir devenir une des plus puissantes shinobis de ce monde. Tellement ténébreuse, tellement solitaire, elle serait un bien fait dans le plan sophistiqué que je souhaitais mettre en place. Cependant, en attendant, elle comptait conserver notre alliance, son vœu était donc exaucé.

En règle générale, mes sentiments se retrouvaient bloqués en face d'une personne. Je n'arrivais pas à les exprimer, excepté les plus mauvais pour l'homme. Du coup, je jouais à la provocation pour avoir l'impression d'exister. Toutefois, en ce moment, la compassion souhaitait se retrouver en liberté.
Poussé par elle, je m'approchai de la jeune femme. On avait toujours tendance à oublier entre nous que même si nous étions des guerriers, on n'en restait pas moins des adolescents désireux de faire leurs preuves.
De mon pouce, j'essuyais le sang de sa joue, m'exprimant à quelques centimètres de son visage, ressentant son souffle :

« Je suis désolé pour cette coupure, Shiho. Vers la fin du combat, j'ai laissé mes émotions prendre le dessus. Tu as en effet raison, j'ai toujours secrètement voulu relever l'honneur et le nom de mon clan en devenant le meilleur d'entre eux. Mais je n'avais pas pensé à moi en tant que ninja, mais en tant qu'arme. Tu me l'as démontré que je ne pouvais pas rester confiant en mon art. Je devais prendre d'autres voies détournées pour rejoindre tous mes objectifs. Cependant, tu te trompes Shiho. Je sais que tu aimes le secret, les ténèbres, l'obscurité. Mais celle qui mérite de figurer au panthéon, c'est toi. J'aime bien briller, mais je sais reconnaître que tu feras une meilleure figure de proue que moi. Je suis en demi-teinte, je suis à la fois clarté et obscurité, Soleil et Lune.
Cependant, seul l'avenir est porteur de réponses. Ma joie du moment est que tu ne m'as point rejetée, que l'alliance est toujours active. Je ne suis pas le plus puissant, mais je te serais utile, je peux te l'assurer. Je n'oublie pas que je te dois un service. Mais Shiho, j'aimerais en savoir plus sur mon alliée. Et le mot Amis est bien plus beau. Après tout t'avoir comme amie pourrait être bénéfique. Je me bats pour ceux qui comptent pour moi, pour mes amis même si je n'en ai aucun.
Changeons la simple mentalité de Kiri, en s'alliant plus profondément. L'amitié peut être une plus grande force que le simple fait d'être compagnon d'armes. C'est un moyen pour moi de vous faire comprendre que nous ne souhaitons que cela désormais, faire partie de la bande de Kiri, ne pas seulement demeurer des armes surprises pour eux. »

Attendant sa réponse, je me mis à panser mes blessures avec quelques matériels de bases. Je n'étais pas un docteur, mais je pouvais au moins atténuer mes blessures le temps de voir le seul civil médecin du clan. Il ne pourrait me refuser de me soigner et je le menacerai s'il parle de ce point-là à nos supérieurs.

Le début d'une amitié

La jeune femme disparaissait dans les ténèbres, nous laissant seul à l'embouchure d'une ruelle. Ainsi, elle traînait souvent dans les bas-quartiers de Kiri. Quelle fille discrète. J'avais clairement mal commencé mes liens avec elle. Elle était trop attachée aux ténèbres, des ténèbres d'une autre saveur que les miennes.

Elle ne voulait même pas faire partie de l'élite ou nuance, elle voulait en faire partie, mais comme une sans-nom, une mystérieuse inconnue surpuissante. De plus, elle semblait vouloir que son clan reste dans l'ombre, qu'ils n'apparaissent pas dans l'histoire. Pourquoi, chaque clan voulait l'influence et la gloire. Elle désirait des membres discrets sur leurs capacités. Le terme nouveau était étrange, on ne pouvait dire à un infans de surveiller ses actes. Elle semblait parler d'adulte, il y avait une zone d'ombre dans son propos. Mais elle est en accord sur le sujet de l'amitié, alors briser nos chances pour de la curiosité malsaine serait inutile.

En effet, des chemins différents, nous suivrons. Elle voulait conserver l'avantage de la surprise tandis que je souhaite être reconnu pour mes actes. Cependant, cela ne signifie pas forcément du grand public. Le rôle d'Anbu serait un moyen d'atteindre ce but, le peuple ne chanterait pas mes louanges, mais les dirigeants auraient connaissance de ces faits. Celui de chasseur de primes demeure adéquat. Apporter ma contribution à l'arbre mortuaire, selon les rumeurs, inauguré par les membres du clan Hozuki, serait idéal.

Cependant, elle n'avait pas compris le terme de changement pour la mentalité de Kiri, la haute sphère du village pourrait demeurer comme elle, à savoir cupide. Cela servait tout aussi bien nos plans. Changer la mentalité de Kiri, correspond à changer celle des jeunes Kirijins. Point dans le sens de détruire l'individualisme, mais de connaître nos forces, nos alliés et d'en faire des amis. La loyauté peut faire avancer Kiri sur le chemin de la grandeur. Du puissant empire que me décrivait mon grand-père, il ne reste plus grand-chose de glorieux. Nous sommes vulnérables, surtout nous, jeune génération, de la chair à canon dans les guerres.

Devenir des amis apporterait une meilleure coopération lors des combats, des missions. On apprenait pas du jour au lendemain à être des compagnons d'armes.
Je suis sûre dans sa phrase que dans un court laps de temps, Shiho viendrait me le demander ce service. Et je devais me tenir prêt à le lui accorder.

Putain, cela fait un mal de chien. Je ferais mieux de rentrer me faire soigner. Une fois guéri, l'ascension pourrait reprendre.

Le repos n'était point pour les braves.

Fin du rp