Les Hautes sphères.

Rang C

Les Hautes sphères

Ce qui était certain, c'était que ce maudit endroit se déplaçait à une vitesse qui fut tout d'abord folle pour ensuite se stabiliser. Après quelques maudites secousse et m'être retrouvé le cul par terre tout en faisant se soulever un fin nuage de poussière, dont l'élégance allait si bien avec l'ambiance décrite jusque-là. Je parvins à me stabiliser sur mes deux jambes de nouveau, fortes et aptes à supporter mon poids, de plus belle je décidai avec une dévorante envie d'en découvrir plus au sujet de la bâtisse, d'assouvir ma dévorante curiosité qui taraudait mon appétit d'ogre et ma soif nouvelle de connaissance. J'admettais que les effets secondaire que ma courte nouvelle vie m'avaient offert en cadeau n'étaient pas des plus déplaisant au contraire, moi qui étais tire-au-flanc et qui me laissais vivre, profitant du moindre instant pour me détacher de ce monde abracadabrantesque. J'optais aujourd'hui et après moult péripéties pour une approche totalement différente de la chose, de sa conception. J'ai toujours eu des ailes comme tout les autres, et Yôtaro Genzou me donnait la possibilité de les déployer. Les fresques sur les murs indiquaient bon nombre d'histoire, toutes différentes des unes et des autres mais qui se rassemblaient en un point nommé. Comme si un vortex dont la puissance était indéfinissable attirait en son centre mille et un récit, c'était drôle de voir que certaines correspondaient de loin avec quelques récit que ma mère biologique me comptait lorsque j'étais plus jeune et avant d’atterrir à Iwa...

Enfin la situation était cocasse car je connaissais ces mythes, et à vrais dire je me délectai de l'idée de pouvoir trouver entre ces écrits et ces comptes un lien qui au yeux des autres et certainement de leurs auteurs serait invisible. Cela ne concernait que moi et moi seul, sans pour autant influer sur le destin du monde. Soudainement une énième secousse vint à faire trembler dans un bruit sourd le lourd bâtiment qui flottait dans le ciel. En m'approchant d'un petit fenestrons et après l'avoir essuyé à l'aide ma main gauche et jouer avec le monticule de poussière fraîchement récolté avec mes trois premiers doigts je regardai où le Dieu en qui j'avais juré fidélité m'avait amener. Il ne fallut pas plus de quelques minutes pour que je reconnaisse cet endroit, le paysage de Kaminari n'avait pas vraiment changer avec le temps... Ah Kumogakure, ses nuages, ses montagnes, son architecture si fabuleuse... Tout cela aujourd'hui n'étais qu'un vulgaire tas de ruine et pourtant avec mes yeux d'enfant je me laissais gouverné par une nostalgie prononcée et un regard bienveillant sur ce village qui autrefois n'avait rien à envier aux imposteurs qui se battaient il y a quelques heures à Kusa pour tenter de sauver leurs peaux. Il y a beaucoup d'anecdotes sur Kumo, et sur lesquels je pourrai passer des heures à parler, mais en reprenant mes esprits j'avais aussi repris une certaine manie, celle de remettre à demain ce qui pouvait être fait aujourd'hui mais encore de suivre un dicton bien précis à savoir, faire chaque chose en son temps, ce dernier n'étant pas illimité, il fallait donc respecter les cases qui contenaient chaque fais , chaque gestes et chaque pensées. Alors que je retournais d'un pas monotone au centre de la pièce où j'étais sagement confiné en attendant que vienne encore cette Lumière divine, je me retrouvai à penser à ma condition.

Non pas par peur, égoïsme ou mépris, mais par un sentiment qui me procurait une certaine excitation, un psychopathe se serait déjà lécher les babines en pensant à la suite des événements, quant à moi j'étais juste plus, avisé et il est vrais, impatient de pouvoir laisser cette sournoiserie longtemps inassouvie, s'exprimer de nouveau. Notre seigneur gagnait un nouveau membre, dont les capacités avaient été auto-réduites par ses soins, mais ! Parce-qu'il y a un mais dans chaque fables ! Il gagnait avec lui l'assurance d'avoir un serpent, prêt à cracher son venin en même temps qu'il prenait la parole. Si les agissements de celui qui fut mon père adoptif m'avaient bien appris une chose, c'était l'art de manipuler et de tirer pour ses beaux yeux, l'épingle de son jeu. C'est une image certes redondante et fatigante qui ressort en général dans ces grands discours, mais le Yuukan n'est autre qu'un immense échiquier, où se prélassent reines et rois, fous et simples soldats. Et s'il y a bien une chose que je ne voulais pas c'est être de ses pions là ! Non j'étais fais pour jouer et pas pour être jouer, d'ailleurs je voulais proposer à mon maître un arrangement qui à mon sens ne lui déplairait pas. Au contraire en ayant fait de bref calculs, il vaudrait mieux pour lui d'accepter ce que je comptais lui demander. Quelqu'un approchait dans l'ombre, cela s'entendait. Pour lui serai-je Yôtaro Genzou, ou moi même, tout ne dépendait que de ce qui allait advenir par la suite.

Spoiler:

Rang C

L'autre genin ?
Que faisait-il ici, enf-...
Shinsei se remémora que ce Yōtaro avait été guéri par Kami.
Était-ce alors un traître ? Comment devions-nous l'aborder, et surtout comment l'approcher ? Le jeune Uchiha posa instinctivement sa main sur le manche de son ninjato. Si combat il y avait, ce serais bien contre son gré. Il ne souhaitait pas se battre, qui plus est contre un autre konohajin. Ce serais contre ses principes... Enfin, avant de parler combat, il fallait éclaircir les intentions de Yōtaro. Peut-être que Kami ne lui avait pas lavé le cerveau. Dans ce cas, ils pourraient le ramener avec eux, et peut-être que dans son sang se trouvait une sorte de remède. S'il était guéri, il devrait être désormais immunisé contre la Maladie. En ce cas, il fallait prendre les mesures nécessaires à ce qu'il puisse contribuer à la fin de cette foutue pandémie. Shinsei leva les yeux vers les escaliers, qui se rapprochaient à mesure qu'ils avançaient tous les deux, lui et Irichi, dans le long corridor, entre les piliers.
-Si nous devons nous battre contre ce Yōtaro, nous devons le capturer. Il ne faut pas employer de moyens létales. Pour l'instant, essayons de nous montrer calmes et ap-...
Au moment de son dernier mot, le temple fut fortement secoué, se renversant dans un sens, puis dans l'autre. Il semblait se mouvoir. Shinsei et Irichi, et probablement Yōtaro, glissèrent dans le corridor, leurs pieds se dérobant sous eux. S'ils ne faisaient rien, ils allaient s'écraser contre les murs. Heureusement, empoignant les piliers au passage, ils réussirent à se maintenir. Ils entendirent un véritable cataclysme à l'extérieur, comme si les flots venaient percuter le temple. L'eau ? Mais c'était impossible... Ils étaient au moins à deux kilomètres du sol. Des bruits de terre se détachant... Puis quelques secondes plus tard, la voix de Kami retentit. Et un hennissement survint alors... un hennissement ?! Mais qu'est-ce qu'un cheval pouv-... non, cela ne pouvait être un cheval. Alors comment un tel bruit avait bien pu retentir ? C'était peut-être son imagination.
Enfin le temple se stabilisa. Il devint possible de se remettre debout, mais pas sans un bon équilibre, ce dont heureusement, un ninja était capable. Les deux jeunes konohajins se redressèrent donc aisément. Mais le sanctuaire divin restait bancale, comme s'il... volait ? Il lança un regard en arrière, en direction de l'entrée. Il écarquilla les yeux. Les paysages défilaient à une vitesse ahurissante. Ils volaient. Comment était-ce possible, ça, il n'en savait rien, mais ils étaient à des lieux au-dessus de la terre, et la nouvelle mer intérieure en lieu et place de Kusa no Kuni s'éloignait rapidement. Il aperçut également une sorte de dirigeable, un aéronef non loin de la montagne d'où ils venaient, qui ne devint plus qu'un point dans l'horizon.
-Irichi... On... on vole... annonça-t-il d'une voix hésitante, et soulignant gravement sa surprise.
Ils étaient condamnés. Kami avait certainement décider de mener ce temple jusqu'à Kumo. Il l'avait dit... Il attendait ses futurs serviteurs aux portes de Kumo. Une fois arrivé là-bas, ils allaient être tués, égorgés, étripés, écrasés, écrabouillés, éventrés, assassinés... Quel gâchis. Il n'avait que dix-huit ans. Il lui restait tant de choses à faire, et à accomplir. Il aurait voulu devenir hokage, et démontrer sa valeur.
Il ravala ses espoirs, déglutissant bruyamment. Puis secoua la tête afin d'évacuer toutes ces mauvaises idées. Il y avait forcément un moyen. Qui plus est, il n'était pas dit que Kami les tuerait. Peut-être les épargnerait-il, et au passage les guérirait-il ? Non. Impossible. Dans ce cas tant pis. Il fallait trouver un moyen de nuire le plus possible à ce dieu, et de remédier à cette satanée maladie. Il était hors-de-question de se laisser faire. Même face à un dieu. Car c'était ce qu'il était, au fond. Shinsei en était persuadé. Il ne pouvait être qu'un dieu. Une divinité agacée par ses créations... il venait de soulever un temple entier en le détachant d'une montagne et le déplaçait désormais dans les airs ! Un mortel ne serait pas capable d'une telle chose. Sans oublier qu'il était encore vivant malgré sa décapitation. C'était inhumain...
Shinsei poussa un long soupir. Il ne pouvait pas se laisser mourir. Il avait encore trop à faire. Il se retourna, faisant face à Irichi. A ce moment-là, une violente nouvelle secousse les fit tomber à terre. Le temple ne bougeait plus. Ils étaient arrivés à Kumo... Déjà ?! Le jeune Uchiha planta ses yeux dans ceux de son coéquipier.
-Nous devons trouver quelque chose, peu importe ce que ce sera, dans ce sanctuaire. Il doit forcément y avoir quelque chose.
Il se dirigea alors vers les escaliers, le plus rapidement possible, courant désormais, il monta à l'étage, Irichi sur ses talons, afin de faire face à une tombe ouverte et... Yōtaro. Il ne prit pas le temps de regarder les éventuelles fresques qui les entouraient, son regard était fixé sur l'autre genin. Sa main posée sur son ninjato était méfiante, et semblait pouvoir aisément dégainer en l'espace d'une seconde. Ses muscles étaient tendus.
-Toi. Y a-t-il autre chose que cette tombe et ces murs ici ? Quelque chose qui nous permettrait de retourner à Konoha, demanda Shinsei d'un ton ferme.
D'un regard, il incita le Hyuga, à ses côtés, d'activer son Byakugan afin de percevoir d'éventuels éléments invisibles à l’œil nu. Si Yōtaro avait décidé de vouer sa vie à ce dieu, alors il espérait ne pas avoir à le combattre. Il n'attaquerait que si celui-ci en faisait de même. Ceci dit... Il devait avouer que ce Kami ne lui semblait pas si odieux qu'il en avait l'air. Après tout, il n'avait pas immédiatement mis fin à leurs existences. Peut-être était-ce finalement le bon choix de rejoindre ses rangs. Dans tous les cas, c'était un pari risqué. Ce qui était étrange, c'était qu'il n'avait visiblement pas détecté la présence des deux intrus dans la structure de marbre. Ou peut-être s'en fichait-il ? Peut-être cela l'arrangeait-il ? Peut-être allait-il leur laver leurs cerveaux. Si dieu il était, il était probablement capable de tout, et peut-être même d'altérer les émotions. Si tel était le cas, il était alors dans ses capacités de provoquer chez les personnes qu'il voulait un dévouement sans failles, ce qui ne semblait pas être le cas. Il était apparut et avait tenté de persuader les autres shinobis de le rejoindre, ce qui avait faillit dans la plupart des cas. Il ne possédait donc pas autant de pouvoir qu'il voulait le faire croire. Comme Shinsei le pensait précédemment, cette entité n'était probablement pas increvable. Seulement difficile à tuer, peut-être quasi-immatérielle. Une forme de vie éthérée ? C'était possible. Mais il n'en reste pas moins qu'il était doué de pouvoirs incroyables. Se soumettre à lui était se soumettre à l'une des formes de vie les plus puissantes. Mais se soumettre à un être qui s'apprête à ravager des millions de vies, c'était impensable... il offrait surtout à Shinsei une occasion de prouver qui il était.
Il était entré dans ce temple afin de démontrer sa valeur.
Il la démontrerait.

Spoiler:

Les paysages défilaient à une vitesse inégalée : hautes montagnes, forêts denses, mers gelées… Et le voyage prit fin en une poignée d’heures. Les derniers instants de celui-ci furent marqués par une épaisse brume, celle qui dissimulait le village de la foudre comme si on avait cherché à le couper du monde extérieur. Kumo fut survolé à une vitesse bien moindre, et l’immensité de marbre vint trouver sa place au beau milieu d’un lieu fort du village de Zatoïchi Ryuchi : la place de la Tour du Raikage. Autrefois bondée de monde, étant le centre à la fois politique et économique de la cité, et gorgée de soleil, bien que filtré par les épais nuages qui dansaient dans le ciel du pays de la foudre, celle-ci était désormais déserte, en ruines, dégageant un air maussade renforcé par la brume oppressante qui empêchait de voir au-delà des murailles. L’arrivée du temple, et surtout celle de ses passagers, déclenchèrent un événement inédit : une foule d’individus en toges blanches s’amassa autour de l’édifice venu d’ailleurs. Kami se tenait droit, près de l’entrée du bâtiment, et était au centre de toute l’attention.

La plupart des citoyens de Kumo ne l’avaient en réalité jamais vu en chair et en os. La majorité l’avait seulement imaginé dans leurs rêves les plus fous, basant leur foi sur les témoignages des plus fidèles membres du culte, qui prétendaient avoir déjà vu Dieu, ainsi que sur les pouvoirs dont ils avaient tous hérité. On put même entendre quelques messes-basses malvenues : «Jinkaku ne mentait pas… Il Lui parlait vraiment». Le seul signe de présence de l’être supérieur en ces lieux était la tombe qui reposait dans la salle la plus large des réseaux souterrains qui s’étendaient sous le village. La même tombe qui avait été déplacée par Futae à l’intérieur du temple de marbre qui se dressait sous les yeux ébahis de tous. Globalement, les habitants du village étaient pétrifiés, peut-être même encore plus que les shinobis qui avaient eu la chance de rencontrer Kami. Cependant, un homme brava la foule en levant les bras, peinant à exiger le passage maintenant qu’une présence autrement plus menaçante que lui était apparue. Lorsqu’il accéda au premier rang, il s’inclina pour continuer à avancer, puis s’agenouilla lorsqu’il parvint au centre du cercle qui s’était naturellement dessiné autour de Dieu et de son sanctuaire.

- C’est un honneur de vous revoir, mon Maître… commença Jinkaku d’une voix aussi tremblante que timorée. J’attends vos nouvelles instructions.

Fidèle à son impassibilité, Kami se contenta de légèrement plisser les yeux pour faire transparaître son amusement face à tant de courbettes. Il rétorqua alors d’une voix qui contrastait avec celle de son sbire, resplendissant alors de confiance et de grandeur.

- Je suis ravi et fier de retrouver de si fidèles serviteurs. Je suppose que nos frères seront ravis de m’entendre exprimer les commandements, désormais…

Les autres cultistes, toujours en cercle, baissèrent instantanément les yeux lorsque Kami s’adressa à eux. Quant à Jinkaku, il n’avait pas cessé de fixer le sol poussiéreux, semblant réaliser un effort surhumain pour ne pas faire le moindre geste. Dieu venait d’exprimer avec légèreté l’amertume qu’il avait connue alors qu’il avait été obligé de suppléer sa tâche de guide en son absence, et Futae sentit dès cet instant une incommensurable pression sur ses épaules, comme si la mort pouvait toquer à la porte dans la seconde. Contre toute attente, ce qui poussa quelques individus à retenir leur souffle, Kami s’agenouilla pour parvenir au niveau de Jinkaku. Dans cette position, le prétendu Raikage était même légèrement plus haut que son Dieu puisqu’il mesurait naturellement une ou deux têtes de plus que lui. Un malaise s’installa lorsque l’être divin chuchota quelques mots à son oreille avant de se relever aussitôt. En alerte, Jinkaku se releva en restant incliné, puis il recula sans jamais tourner le dos à Kami. En un éclair, il avait de nouveau épousé la foule, redevenant un fidèle parmi des milliers d’autres.

- Comme certains d’entre vous le savent déjà, j’ai tendu de manière charitable la main vers le monde shinobi alors même que celui-ci était frappé par le désastre que nos terres ont déjà connu. Un seul d’entre eux a décidé de rejoindre nos rangs, une exception qui confirme la désobligeance de ces hommes. Ils se rendront vite compte à leur retour chez eux qu’ils ont inévitablement commis une erreur : déjà un habitant sur six de cette planète a trépassé face à ce terrible mal. Les chiffres continueront de gonfler tant qu’ils n’auront pas admis la seule relation hiérarchique qui peut coexister avec la Vie. Qu’importe, l’heure n’est pas aux pleurs, mais à la jovialité. Je vous prie d’accueillir comme il se doit nos nouveaux acolytes, tout droit venus du premier village ninja ayant vu le jour.

Une violente bourrasque naquit alors dans l’enceinte du temple, propulsant à l’extérieur les trois Konohajins à travers les différentes ouvertures de l’édifice religieux. Ceux qui avaient pu écouter l’entièreté du discours de Kami avaient été précipités au beau milieu du cercle vivant. On put entendre certains cultistes rire de bon coeur, mais Kami s’empressa de dévisager les téméraires qui avaient fait montre d’une telle irrévérence.

- Je vous interdis de vous moquer de leur apparence chétive. Il n’y a pas d’âge pour faire preuve de bon sens… Jinkaku, aide donc le plus grand d’entre eux à se relever.

Le second de Kami s’exécuta immédiatement, laissant au passage Shinsei et Irichi mordre la poussière, encore déstabilisés par le choc télékinétique qui les avait fait voltiger. Kami tourna la tête vers l’homme à qui Jinkaku venait de tendre la main.

- Je t’assure, jeune homme, que contrairement à tous tes camarades, tu as fait le bon choix en te dressant contre le système incarné par les grands villages. Il faut beaucoup de courage pour s’opposer à ce en quoi nous avons toujours cru…

Une assertion qui sonnait autant comme un compliment envers Yôtaro que comme un avertissement envers tous les autres spectateurs.

- Je t’invite à te présenter à tes nouveaux alliés. Je ne crois pas avoir moi-même connaissance de ton nom. Dieu posa alors son regard sur les deux autres garçons. Quant à vous… commença-t-il d’une intonation qui rongea les sangs de tout le monde. Je m’excuse de ne pas avoir été assez poli pour m’adresser à vous durant le voyage. avait-il repris d’un ton bienveillant… Ouf : fausse alerte. Je serais ravi d’accueillir de nouvelles recrues dans votre genre. Mais il me faut sonder votre coeur afin d’être certain de vos convictions… Je vous pose donc une question simple : croyez-vous en moi, le seul commanditaire de la Vie, et en l’inanité des villages ninjas ?

Ils étaient loin d’imaginer que la réponse qu’ils donneraient déterminerait le reste de leur vie tout entière, aussi courte pourrait-elle être.

Rang C

Le Temple venait d’atterrir.
La grande secousse qui était probablement dû à l'atterrissement secoua les trois konohajins d'une force incroyable, comme si le simple fait que le Temple se soit posé sur le sol signait la fin de leur aventure, et probablement de leur vie. Shinsei écarquillait les yeux tandis qu'à l'intérieur de lui, son esprit était grandement perturbé, paniqué au point de ne plus savoir quoi faire. Et ce Yotaro qui ne semblait pas le moins du monde inquiété de ce qu'il se passait, toujours avec son air planeur... Enfin, il n'avait pas eu le temps de répondre à sa question, de toute façon. Mais le temps pressait, il devait trouver quelque chose qui pourrait les aider. Il parcourra rapidement la salle du regard, posant les yeux sur la tombe et s'en approchant afin de voir un éventuel contenu, mais elle était vide. Totalement vide. Il avait espéré y trouver un peu d'espoir, mais... Il secoua prestement la tête, tentant de ne pas se laisser aller au désespoir, tentant de trouver autre chose. Mais hormis ces foutues fresques, il n'y avait rien ici ! Il serra les poings et les dents. Alors quel était l'intérêt de cette pièce ? Une tombe, des dessins à la noix sur le mur... Peut-être était-ce de là que Kami provenait ? S'était-il éveillé dans cette tombe ? Celle-ci attira un peu plus le regard de Shinsei, qui tenta un moment de définir vaguement l'âge potentiel du monticule de pierre...
Cette tombe... Elle était importante, c'était indubitable, et pourtant elle semblait aussi récente que le Temple, il n'y avait aucune trace d'usure, ni aucune trace du temps. Mais peux-t-on réellement s'attendre à ce que l'endroit où sommeille un Dieu soit marqué par le temps ? Non, un Dieu serait bien au-dessus de ça. Mais... Ça ne tiens pas la route non plus. Qu'est-ce qu'un Dieu ferait dans une tombe ? Était-il endormi ? Un Dieu ne dors pas... Le jeune Uchiha se mordait la lèvre inférieur tandis qu'il n'y avait que des questions qui fusaient dans son esprit et jamais aucune réponse. Tout ça n'avait vraiment aucun sens... Il n'y a aucune logique dans tous ces événements. Aucune logique dans tout ce qui apparaissait. Ce Temple n'avait pas de sens, cette tombe n'avait pas de sens, Kami n'avait pas de sens, son pouvoir-même n'avait pas de sens, cette maladie n'avait pas de sens... Il n'était pas un Dieu, et pourtant ses pouvoirs immenses tendaient à montrer le contraire. Mais il ne pouvait pas être un D-...

Le sol se déroba sous les pieds de Shinsei. L'air semblait soudainement les aspirer en direction de l'escalier, et probablement vers la sortie... Kami ! Alors il avait détecté leur présence ! Il tenta vainement de se maintenir à un pilier alors que lui et Irichi était aspirés. Yotaro passa devant eux, se laissant emmené par la bourrasque de vent, et bientôt ils le suivrait. Ne pouvant plus tenir, ses mains glissèrent rapidement sur le marbre lisse. Il poussa un cri de surprise lorsqu'il passa peu avant Irichi dans le corridor du Temple avant de se trouver, quelques secondes plus tard, au milieu d'une foule, sur un sol de pierre, et non de marbre. Il entendit une voix qu'il connaissait désormais un peu trop à son goût.
-Je vous interdis de vous moquer de leur apparence chétive. Il n'y a pas d'âge pour...

Il n'écoutait plus les paroles divines. Il venait de lever les yeux vers le détenteur actuel de leur destin. La face paisible de Kami était au-dessus d'eux. C'était à la fois terrifiant et apaisant. Il inspirait la tranquillité, mais en même temps, lorsque l'on sait ce dont une telle entité était capable, cela devenait terrifiant. Shinsei ne savait plus quoi faire, il n'y avait rien à faire. Il était allongé, les bras le long du corps, ses yeux peinaient à apercevoir la figure malaisante du dépositaire de leurs vies. Dans sa bouche, de nombreuses sensations désagréables se mélangeaient, d'abord le sang, dû au fracassement de sa mâchoire contre le sol, et puis de microscopiques et infimes grains de poussières venant se déposer sur sa langue et lui donnant un goût horrible. Sa salive venait également participer au dégoût qui naissait en lui, ne pouvant plus déglutir tellement la pression qu'il subissait et qu'il sentait désormais sur lui était grande. Il ne pouvait plus bouger, il n'osait plus se mouvoir, hormis ses yeux. La face sombre de la foule qui les entouraient le décourageait plus encore à déplacer ne serait-ce qu'un doigt. Leur regard dédaigneux et méprisant était particulièrement lourd... mais ce qui était beaucoup plus dense et intense, c'était les yeux de Kami. Même sans le voir, il le sentait, comme une brûlure sur son crâne. Il se sentait minuscule. Comme s'il ne faisait qu'un avec la poussière dans laquelle baignait sa bouche et qui glissait lentement vers le fond de sa gorge. Ses dents se serrèrent, et involontairement, il cracha, relevant légèrement la tête par rapport au sol, puis il s'immobilisa, comme s'il venait d'effectuer une action interdite. Ses yeux étaient rivés sur son crachat, quelques centimètres plus loin, et dans l'horizon de son regard, il pouvait percevoir la vague forme des pieds de Dieu. Il écarquillait continuellement les yeux. Sa vie ne tenait qu'à un fil, il le savait.

Qu'était-il face à une force et une présence pareille... Il n'était rien. Il était pathétique, si bien que quelques larmes ruisselaient sur la peau de sa joue, ou peut-être était-ce de la sueur, venant s'écouler lentement et ajouter un peu de salé dans les dégoûtants résidus qui subsistaient dans sa bouche. Il était identique à ce qui jonchait le sol et qui s'était introduit en lui ; de la poussière. Jusque là il n'avait pas été directement confronté à des présences aussi puissante et inimaginable. Sur le sommet de la montagne, il était resté en arrière et s'était fait discret. Maintenant, il ne pouvait plus paraître aussi petit qu'il ne l'était jusque là... Ses poings se serrèrent. Maintenant, il était face à son destin. Il ne pouvait pas fuir, et encore moins laisser les choses se passer comme si de rien n'était. C'est maintenant qu'il devait faire face aux événements. C'est maintenant que sa vie débutait. C'est maintenant qu'il devait agir en homme, en shinobi. Il ne pouvait plus se cacher derrière son rôle de petit genin, derrière son rôle d'orphelin qui ne reçoit aucun amour. Il ne pouvait plus être de la simple poussière. Il n'avait jamais rien fait jusque là... c'était l'occasion ou jamais d'inverser la courbe. Ses deux mains se déplacèrent lentement sur le sol, jusqu'à y prendre appui, bandant ses muscles. Il s'assit finalement sur ses talons tandis que Kami posait la question qu'il attendait.
-Je vous pose donc une question simple : croyez-vous en moi, le seul commanditaire de la Vie, et en l'inanité des villages ninjas ?

Shinsei fermait les yeux, avalant le contenu de sa bouche. Il se redressa afin de faire face à Dieu, et à la foule qui les entouraient. Son regard finalement déterminé se planta dans celui de Dieu. La pression était toujours là, toujours aussi puissante, mais il devait la supporter... S'il voulait devenir un homme, s'il voulait devenir un shinobi, s'il voulait montrer sa valeur. Il le devait. Il plissa les sourcils, ne détournant pas une seule fois ses yeux. Il ne mourrait pas ici, mais il ne se résignerait pas non plus à se soumettre à un être qui orchestre la mort de millions d'êtres vivants. Ce n'était pas là l'oeuvre d'un dieu, mais l'oeuvre d'un être malfaisant. Son histoire ne s'arrêterait pas ici. Il se dresserait face à cette force invisible qui tend à le mettre en échec.

-Dieu, commença-t-il, d'une voix au départ tremblante, puis prenant de plus en plus d'assurance et de fermeté, votre puissance n'est pas à remettre en cause, c'est une certitude. Je crois profondément en cette force incommensurable qui vous anime. Je crois en votre supériorité. Et je peux comprendre que ces gens ne peuvent que s'agenouiller devant vous. Peut-être que vous êtes réellement un dieu. Cependant. Je ne peux pas croire qu'un dieu veuille la mort de millions d'êtres humains. La mort de millions d'innocents. Et je ne peux pas croire en l'inanité des villages ninjas. Nous avons toujours vécu selon cette règle qui consiste en le règne de l'homme le plus fort sur les autres afin de protéger les plus faibles. Voilà l'intérêt d'un tel système. Les plus forts ne tuent pas les faibles ; les plus forts protègent les faibles. L'existence des villages n'a qu'un sens : réunir et protéger. Ce n'est pas le rôle que vous avez montré, vous ne protégez pas les faibles, vous anéantissez tous ceux qui ne se prosternent pas devant vous. C'est là le comportement d'un être bien pire qu'un simple dictateur. C'est inhumain. Et je vous l'accorde : vous n'êtes pas humain. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que vous n'êtes pas apte à gouverner les hommes, que vous soyez de nature divine ou non. Kumo s'est peut-être soumis à vous, mais n'en attendez pas autant des autres villages ninjas, et encore moins de la part de Konoha. Les shinobis ne se soumettent pas aussi aisément.
Le jeune Uchiha fixait Kami. Il prenait évidemment conscience de la portée de ses paroles, elles sonnaient comme un défi. Mais il ne voulait pas se battre, il ne voulait pas entamer un combat perdu d'avance. Il voulait gagner du temps, et retarder le plus possible l'heure du choix définitif.
Ce choix qui semblait être de se convertir au Culte ou de mourir.
Ce choix entre la mort et... la mort.

Rang C

Les gens de Joseon

Une voix résonnait dans l'antre divine, un léger échos semblait intervenir tant cette dernière se frottait avec une délicatesse déconcertante sur le vide presque absolue de là pièce. Un timbre familier pour un attitude aux frontières de la désinvoltures. Le tout joncher d'une méfiance absolue, sans aucun doute l'homme qui parlait de mon dos, avait opté pour la défensive et employant une attitude offensive, dans le but de cacher une éventuelle couardise qui sautait au yeux, du moins aux oreilles. Mais que dire à ce propos ? Rien de bien méchant si ce n'est qu'il n'avait pas vraiment tord, les grands stratèges qui ne peuplent pas ce monde souillé par la stupidité de ses acteurs, de ses enfants sans état d'âmes ni conscience.

Disaient que le meilleur des attaques était le défense, ou bien le contraire... Il faut avouer que à par moi même à cet instant précis, nombreux étaient-ceux qui en avaient rien à foutre. Remontant mon bras droit doucement avant de passer d'un mouvement bref et féroce mon pouce droit contre mon nez en inspirant promptement l'air et la poussière de ce lieux mémorial et insalubre je me retournais, n'ayant l'air de rien, comme l'aurait fait le Yôtaro Genzou que j'étais devenu. Et je reconnaissais en même temps le visage de ces deux gars qui étaient mes guides jusque Kusa, ils venaient tout comme Yôtaro et donc moi-même de Konohagakure no Sato. Leurs prénom par contre m'étaient inconnu, tout du moins je n'avais pas vraiment le souvenir d'avoir retenu le sobriquet de l'un d'entre-eux. Mais pour répondre à la question de cet héros des temps modernes, du type de ceux qui mourraient les premiers en se pensant dans une histoire mirobolante qui faisait se lever les jupettes des pucelles en chaleur.

- Ah ce que je sache, j'étais bien seul ici jusqu'à ce que vous arriviez... Merci du coup, dis moi Shunpeï qu'est-il advenu après que je sois tomber dans les pommes ?

Bien évidement, la divinité aux pouvoirs incommensurables m'avait saisie et soignée, cela allait de paire avec le fait que mes souvenirs et donc la punition que je m'étais affligé soit rompue. Néanmoins je disais la vérité, ma question portais non pas sur mon sort, mais sur celui des autres, sur ce qu'il avait vue de ses yeux. En parallèle de ces retrouvailles de pseudos anciens combattant, quelques choses me chiffonnait, mon intuition ou mon instinct, peut importe, me dictait de rester prudent, vil et malicieux, que cet homme en face de moi ne devait découvrir que j'étais ici pour une bonne et simple raison. Certes elle était obscur et remontait à bien longtemps mais, après avoir fait bonhomme de chemin quand d'autre faisaient des bonhommes de neiges, je ne pouvais me permettre, et surtout lui permettre de tout gâcher. Je m’apprêtais à surenchérir quand, je fus alors expulser du temple, mon estime en prenait subtilement pour son grade lorsque je touchais le sol avant d'être relevé par mon nouveau Maître.

Une foule toute immaculée d'un blanc pure, et puis une voix rauque, d'un homme qui se voulait d'une noble prestance, mais qui suintait la peur et l'incertitude face, à celui qui du ciel était venu pour régner parmi les hommes. Quand au divin, il nous présentâmes à ce qui était donc ses présumés , des êtres chétifs et sans défense encore une fois Yôtaro avait réussit une bonne manœuvre, grâce à lui on m'ouvrait la porte, à moi une brebis égarée, j'étais joint à regagner le troupeau de notre Saint Berger. Comme il me le fut demander je m'annonçais à mes nouveaux frères, en me raclant la gorge, presque en vomissant devant le visage de cette chère Kumo. Et pour eux, étais-je moi même où...

- Je suis... Je suis... Yôtaro...Gen..Zou... Mon jeux d'acteur bien en marche, j'allais donc poursuivre après avoir jeter un bref coup d’œil à l'Androgyne, comme pour quémander sa force et son aide, requinquer par sa présence divine je continuais. Et je suis un membre dévoué à notre Seigneur. La foule allait-elle écouter mon histoire, quel serait la réaction de Shunpeî et de Mariachi ? Mais celle que je craignais par dessous tout était vraisemblablement celle de ce monstre que la vie avait choisie. Soufflant trois fois dans mes mains, je repris mon souffle pour faire étalage de ma connaissance.

- Il y a de cela bien longtemps, longtemps avant que les shinobis n'apparaissent sur ces terres, vivait une communauté qu'on nommait gens du Joseon, autrement-dit, peuple du matin-calme. Dans leurs légendes lorsque les dieux construisirent ce monde, l'un d'entre-eux, accompagné de ses deux frères avait réussis à déjouer les plans des dieux de la mort. Il fut donc choisis par la vie, et obtint l'immortalité et le pouvoir de décider de la vie d’autrui. Il porte le nom de... Honshi Seongin .

Je m'arrêtais après cette déclaration, Shunpeî prenait la parole et venait couper net à ma confession. Ce qu'il disait n'étais pas vraiment faux, et lui donnait une maturité qui n'allait pas vraiment avec son âge, mais c'était bien connu, les êtres qui jugeait les autres à leur apparences allaient au diable. Et pour nous, nous étions ici en présence de son ennemi, bien que ce dernier puisse dans un élan divins, venir à couper la tête du sceptique. J’intervenais donc pour apaiser les mœurs avant qu'ils ne s'enveniment.

- Mon Seigneur veuillez pardonner mon ami, il ne s'est visiblement pas remis de votre avènement, ceux qui descendent du peuple Joseon, savent que votre venue était imminente, mais je crains que notre jeune ami, n'ai pas totalement tord au contraire, tuer ici ne vous mènera à rien. Excusez mon manque de politesse, Maître mais, si je peux vous porter Conseil, un Conseil bien plus efficace et juste pour votre bien-être, des paroles valent bien plus que des actes, ils vous ont vus à l’œuvre. Dorénavant ces votre paroles qu'ils doivent prêcher, pourquoi ne pas les guérir et les laisser rentrer au poulailler qui leur sert de village, ainsi il témoigneront de votre bienfaitrice intention, celle que vous nous portez... Que vous portez sur ce monde ô grand Honshi Seongin.

Je croyais en Lui, depuis ma tendre enfance, pourquoi changerai-je d'opinion après avoir fait mes gammes à Iwa et à Konoha ? Cela n'avait aucun sens, Il était l'incarnation suprême de cet être de légende. Quant à Kumo que Shunpeî avait mentionné dans sa prose, J'étais attristé de son nouveau sort, le nouveau Héro, sans doute futur Hokage avait cependant annoncé une chose que je devais rectifier, et il en fallut de peut avant que je perde le chasser croisé, dans ce mano à mano entre Kami et moi-même. Pour dire vrais depuis notre sortie forcée du temple j'ai choisis d'agir tel le renard de cette foutue fable que j'avais découvert à la bibliothèque du village de la feuille, Le magnifique était donc ce corbeau que j'essayai de caresser avec délicatesse dans le sens du poil, pour ne pas froisser l'une de ses plumes. Mon plan était simple, se faire épargner les deux intrus et gagnez la confiance et l'estime de l'ange tombé du ciel. C'est pour cela que je devenais menaçant envers celui qui m'avait interpellé précédemment.

- Tu fais tâches sur ce tableau tu sais... Nous sommes en présence du dieux de la vie, l’excellentissime Honshi Seongin, je te prie donc de respecter ses convictions, en tant qu'être de la vie, il donne aussi la mort. Et pour en venir aux morts, ne manque pas de respect aux habitants de Kumo, tu es un guerrier si je ne m'abuse, et un vieil adage dit qu'un guerrier respecte un autre guerrier, car il n'y a rien de plus précieux dans ce monde que la vie d'un homme. Shunpeî pour honorer la vie il faut aussi honorer la mort, car qui met plus en valeur le pouvoir de notre Seigneur que le trépas ?

Le culte me tendais les bras, le monde Shinobi était certainement corrompu comme l'atteste le Maître incontesté. Mais dans ce jeux des trônes, je voulais avoir ma place, mes armes n'étaient pas les meilleurs... J'étais cependant prêt à jouer crânement ma chance pour garder ma place dans la basse-court, auprès des Coqs le torses bombés.

Spoiler:

Rang C

Les hautes sphères

Place de Kumo ; Shinsei Uchiha ; Yôtaro Genzou ; Irichi Hyûga

Alors que je m'émerveillais devant le fin art décorant les murs de l'édifice, une secousse, une deuxième secousse, une troisième secousse, les secousses s'intensifient et je me retrouve plaqué au sol. Le temple décolle ! Je regardais par l'une des maigres ouvertures vers l'extérieur et comme je m'y attendais, les éléments sous nos pieds rapetissaient à vue d’œil, nous semblions prendre de l'altitude à une vitesse phénoménale ! Bon et bien … Je suppose que nous sommes partis pour un aller simple vers Kumo … Quelle galère, nous allons sûrement y passer mais bon, j'aurai eu une vie pleine.
Je voyais Shinsei se déplacer, il semblait chercher quelque chose ou quelqu'un dans cet immense édifice volant. Mais oui ! Yôtaro ! Kami doit vouloir le ramener dans son asile de fou ! Dans ce cas nous n'avons qu'à être discret et ne pas nous faire repérer. Je laissais Shinsei vaquer à ses occupations, je me contentais de regarder par les ouvertures le ciel défiler … Les nuages et l'immensité du monde en dessous de moi me laissait pensif. Qu'étais-je ? Avais-je aidé mes coéquipiers et la belle ANBU ? Ou n'avais-je que rater cette mission ? Peu importe, plus rien n'était important maintenant. Je n'avais plus aucune notion du temps. J'en aurai presque pleurer, mais cela serait renier ma fierté. Que pense Père de moi ? Il ne doit pas être fier, son fils mourra comme un faible, piégé ridiculement. Ce que j'ai honte …

Quelques minutes passèrent, les nuages s'intensifiaient, nous arrivions à Kumo ! En effet, je ne me trompais pas. De notre véhicule d'infortune, je pus observer les ruines du village ninja. Un bien triste spectacle, je pus aussi apercevoir ce qui semblerait être la marque de la civilisation du culte … Tout cela me faisait froid dans le dos. Alors que je continuais mes réflexions, coupé du monde extérieur, le temple amorça sa descente, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, l'édifice religieux avait trouvé son socle sur la place principal du défunt village. La force du choc avait été si forte que mes jambes avaient cédé. J'étais étalé par terre, comme un idiot. En balayant la pièce du regard je pus constater que Shinsei était lui aussi affalé. Quel soulagement, cependant, ce soulagement ne dura que peu de temps. A peine j'avais repris mes esprits que les portes du temple s'ouvraient dans un vacarme sourd et une force exceptionnelle nous attirait vers l'extérieur. J'essayais de m'accrocher tant bien que mal aux poteaux et aux murs mais moi comme mes deux partenaires finirent par être aspirés dehors par la monstrueuse bouche que sont les portes de l'édifice.
Dehors, je fut tout d'abord inondé par la lumière. Après que mes yeux se soient adaptés à l'éclairage ambiant, je pus me rendre compte de ma situation, j'étais allongé au sol avec Shinsei à mes côtés, Kami était debout, fier et suffisant devant tout son peuple. Un peuple de fous en habit blanc qui nous jugeait tel des animaux. Alors que j'essayais de me relever, une prenante douleur m'arrêta. Ma main droite était ensanglanté, elle avait perdu un beau lambeau de chair, la douleur était atroce, instinctivement, je portai la plaie à la bouche. Et alors que je commençais à sucer la plaie pour essayer de contenir l'effusion de sang, je me suis senti obligé de goûter plus, c'était bon … J'adorais le goût de mon sang ! Je mordis alors la plaie … La douleur était insoutenable, mais la satisfaction de goûter mon sang était incommensurable. Alors que je goûtais à ce plaisir, Kami parlait à son peuple, puis vint le tour de Yôtaro le traître, Shinsei le coupa pour donner son avis, il semblait resplendissant de mon point de vue et l'idéologie qu'il osait défendre devant la personne la plus proche de Dieu sur terre était très courageuse, finalement ce Uchiha valait vraiment le coup ! Je sortais ma main droite de ma bouche pour essayer de prendre à mon tour la parole, mais celle-ci recommençait à saigner abondamment, je la remis donc dans ma cavité buccale pour boire toujours plus de ce délicieux liquide …
Yôtaro termina son discours après que Shinsei ait fini le sien et je réussis à me relever, je lâchais ma plaie, le sang qui en coulait ne m'importunait plus, alors, je tint à Kami et à l'assemblée ces paroles :

« Yôtaro est peut-être un nouveau mouton suivant le berger que vous êtes Kami, mais Shinsei et moi ne sommes pas de ces gens là. Nous tuer ici ne rimerait à rien, pour diriger les hommes, il faut un homme de confiance, plus puissant que les autres et qui puisse les protéger. Vous n'êtes pas de ces hommes Kami, vous n'êtes d'ailleurs sûrement pas un homme tout court. Et à ce titre, je ne me soumettrai jamais. Peu importe votre cause, faire tomber malade et faire mourir la population du monde ne résoudra rien. Soignez ce monde et alors vous deviendrez peut-être quelqu'un de confiance. Tuez pour régner ne vous offrira aucune légitimité. Vous pourrez me garder ici aussi longtemps que vous le voudrez, vous pourrez me torturer, me tuer, même pour un pouvoir incroyable je ne me soumettrai pas à vous dans l'état des lieux actuels »

A la fin de ma tirade, je vis que son effet avait été immédiat. Bien ? Mal ? Je m'en fichais, mon point de vue avait été donné. De toute façon peu importe ce que je disais, Kami a le pouvoir sur nous pour l'instant. Je replaçais directement ma main dans ma bouche pour me délecter d'un peu plus de mon sang et j'attendais, souriant dans mon esprit.

(c) par elfyqchan pour Never-Utopia

L’homme qui avait déjà plié le genou prit la parole après avoir dépoussiéré ses vêtements.

- Je suis... Je suis... Yôtaro…Gen..Zou. Il y a de cela bien longtemps, longtemps avant que les shinobis n'apparaissent sur ces terres, vivait une communauté qu'on nommait gens du Joseon, autrement-dit, peuple du matin calme. Dans leurs légendes lorsque les dieux construisirent ce monde, l'un d’entre eux, accompagné de ses deux frères, avait réussi à déjouer les plans des dieux de la mort. Il fut donc choisi par la vie, et obtint l'immortalité et le pouvoir de décider de la vie d’autrui. Il porte le nom de... Honshi Seongin.

Kami arqua un sourcil en écoutant le récit de sa nouvelle recrue. Cherchait-il à justifier sa foi… ou à discréditer Sa grandeur ? Un des invités surprise s’imposa alors, d’abord avec une certaine fébrilité, puis il prit ensuite confiance en ses propos.

- Dieu, votre puissance n'est pas à remettre en cause, c'est une certitude. Je crois profondément en cette force incommensurable qui vous anime. Je crois en votre supériorité. Et je peux comprendre que ces gens ne peuvent que s'agenouiller devant vous. Peut-être que vous êtes réellement un dieu. Cependant. Je ne peux pas croire qu'un dieu veuille la mort de millions d'êtres humains. La mort de millions d'innocents. Et je ne peux pas croire en l'inanité des villages ninjas. Nous avons toujours vécu selon cette règle qui consiste en le règne de l'homme le plus fort sur les autres afin de protéger les plus faibles. Voilà l'intérêt d'un tel système. Les plus forts ne tuent pas les faibles ; les plus forts protègent les faibles. C'est là l'objectif premier qui est recherché dans l'existence des villages ninjas. Réunir et protéger. Ce n'est pas le rôle que vous avez montré, vous ne protégez pas les faibles, vous anéantissez tous ceux qui ne se prosternent pas devant vous. C'est là le comportement d'un être bien pire qu'un simple dictateur. C'est inhumain. Et je vous l'accorde : vous n'êtes pas humain. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que vous n'êtes pas apte à gouverner les hommes, que vous soyez de nature divine ou non. Kumo s'est peut-être soumis à vous, mais n'en attendez pas autant des autres villages ninjas, et encore moins de la part de Konoha. Les shinobis ne se soumettent pas aussi aisément.

- Mon Seigneur veuillez pardonner mon ami, il ne s'est visiblement pas remis de votre avènement, ceux qui descendent du peuple Joseon, savent que votre venue était imminente, mais je crains que notre jeune ami, n'ait pas totalement tord au contraire, tuer ici ne vous mènera à rien. Excusez mon manque de politesse, Maître mais, si je peux vous porter conseil, un conseil bien plus efficace et juste pour votre bien-être, des paroles valent bien plus que des actes, ils vous ont vu à l’œuvre. Dorénavant c’est votre parole qu'ils doivent prêcher, pourquoi ne pas les guérir et les laisser rentrer au poulailler qui leur sert de village, ainsi ils témoigneront de votre bienfaitrice intention, celle que vous nous portez... Que vous portez sur ce monde ô grand Honshi Seongin

Au fur et à mesure de l’argumentaire du petit brun qu’il écoutait avec attention, Kami comprit qu’il y avait quelque chose à faire de ces Konohajins. Un discret sourire s’afficha sur son visage, comme s’il avait déjà toutes les cartes en main pour remporter la partie. En revanche, ce nouveau garçon, apparemment appelé Yôtaro, s’imposait un peu trop à son goût.

- Yôtaro est peut-être un nouveau mouton suivant le berger que vous êtes Kami, mais Shinsei et moi ne sommes pas de ces gens là. Nous tuer ici ne rimerait à rien, pour diriger les hommes, il faut un homme de confiance, plus puissant que les autres et qui puisse les protéger. Vous n'êtes pas de ces hommes Kami, vous n'êtes d'ailleurs sûrement pas un homme tout court. Et à ce titre, je ne me soumettrai jamais. Peu importe votre cause, faire tomber malade et faire mourir la population du monde ne résoudra rien. Soignez ce monde et alors vous deviendrez peut-être quelqu'un de confiance. Tuez pour régner ne vous offrira aucune légitimité. Vous pourrez me garder ici aussi longtemps que vous le voudrez, vous pourrez me torturer, me tuer, même pour un pouvoir incroyable je ne me soumettrai pas à vous dans l'état des lieux actuels.

- Tu fais tache sur ce tableau tu sais... Nous sommes en présence du dieu de la vie, l’excellentissime Honshi Seongin, je te prie donc de respecter ses convictions, en tant qu'être de la vie, il donne aussi la mort. Et pour en venir aux morts, ne manque pas de respect aux habitants de Kumo, tu es un guerrier si je ne m'abuse, et un vieil adage dit qu'un guerrier respecte un autre guerrier, car il n'y a rien de plus précieux dans ce monde que la vie d'un homme. Shunpeî pour honorer la vie il faut aussi honorer la mort, car qui met plus en valeur le pouvoir de notre Seigneur que le trépas ?

Son éminence commença par s’adresser à Yôtaro d’un ton légèrement agacé.

- Du calme. J’entends tes mots, Yôtaro, mais je pense que tu as le don de mettre nos invités mal à l’aise. Je te serais gré de rejoindre les rangs et de me laisser décider de la suite.

Son regard maintenant courroucé était posé sur la tête de l’ancien Konohajin. La terreur des cultistes dans le cercle, qui se faisaient parfaitement silencieux, devrait inspirer le gaillard à la langue bien pendue. L’individu androgyne se tourna de nouveau vers les deux plus jeunes, comme si rien n’avait engendré chez lui la moindre hésitation dans les idées soulevées par ces avortons.

- Effectivement, il serait inconcevable qu’un être divin aussi altruiste décide d’éliminer autant d’individus. Chaque existence a beaucoup d’importance à mes yeux. Elles composent, tels des fils joints tous ensemble, la toile grandiose que représente la Vie. C’est pour cette raison qu’il faut comprendre que je ne suis nullement responsable du désastre qui assaillit le monde shinobi et que je propose gracieusement de sauver tous ceux qui comprennent également le sens de la Vie. La seule personne qui a subi violence au cours de mon entrevue avec le monde est ce Tsubaki Narahima. Une moue attristée vint remplacer le maigre sourire de Dieu. Il m’a été insupportable de l’éliminer, mais il ne me laissait pas le choix : après avoir trahi ma confiance, il a refusé de regagner le droit chemin lorsque je lui ai proposé. Il me semble que vos villages ninjas n’en font pas autant concernant les déserteurs. Ces derniers sont brutalement éliminés, comme si leur Vie ne se résumait qu’à un paquet d’informations sensibles.

La situation porte à croire que je tire avantage de cette maladie… Effectivement, elle me permet de faire comprendre aux yeux de tous que les villages ninjas ne sont d’aucun secours et qu’ils ne méritent pas toute l’obéissance qu’on leur apporte. Tu parles d’un système où les plus forts protègent les plus faibles. Crois-tu sérieusement que ce monde guerrier répond à tes attentes ? Les Kages sacrifient leurs semblables tels de vulgaires pions sur leur échiquier de conquête. De plus, il me semble assez évident qu’aucun d’entre eux ne m’arrive à la cheville. En d’autres termes, croire que les villages shinobis vous apportent une protection est une lourde erreur. Leurs dirigeants ne convergent que dans le sens de leurs intérêts personnels. Ce que j’offre au monde est tout autre : l’égalité n’aura jamais été aussi réelle en Yuukan. Je ne vous demande pas de vous soumettre, mais d’admettre que votre système est dépassé.

Je ne peux pas simplement vous laisser repartir chez vous en de si mauvais termes. Mais vous m’avez l’air d’être des garçons raisonnables et aux idées lucides. Par conséquent, j’accepte de vous faire une fleur.

Kami monopolisait totalement l’attention de l’assemblée, et pourtant il trouva un instant pour s’approcher des habitants de la feuille sans que ceux-ci ne s’en aperçoivent. S’était-il téléporté, ou simplement déplacé à une vitesse inespérée pour le commun des mortels ? Nul ne saurait le dire, pas même ses disciples les plus fidèles. Il posa alors simultanément sa main gauche sur la tête de Shinsei, et sa main droite sur celle d’Irichi. A l’instant où il les toucha, une lumière aveuglante sortit de ses membres supérieurs et soigna les garçons de tous leurs maux. La maladie n’était plus qu’un lointain souvenir pour eux, qui ressentaient alors un profond sentiment de bienêtre. Kami se contenta de sourire pour s’accorder à ce ressenti : le duo de genins était-il vraiment en danger ?

Rang C

Le Sangréal
É

tait-il malin ?
Ou peut-être Yōtaro était-il seulement fou ?
Aussi fou qu'il était, il prenait d'anciennes croyances pour véridiques tout simplement parce qu'un être très puissant était mystérieusement apparu. Aucune chance que sa théorie soit vraie. Même notre fameux Kami était agacé, et c'était nettement perceptible. Et pourtant, Shinsei avait perçu dans le discours du troisième konohajin une porte de sortie pour Irichi et lui-même. Était-ce volontaire ? Le jeune Uchiha n'en était pas très sûr. Mais d'une certaine manière, il avoua, bien qu'à contre-tort, que ce Yōtaro avait raison sur le dernier point qu'il avait soulevé. Pour honorer la vie, il faut honorer la mort. C'est d'ailleurs pour cette raison que Shinsei tentait de ne plus avoir peur. Mais Yōtaro prouvait également que l'on arrange bien ses propres croyances à ce que l'on vois pour mieux se protéger. Croyait-il vraiment en ce qu'il disait ou était-ce une ruse ?
Ce qui était vraiment surprenant c'était l'expression courroucée de Kami à l'attention du konohajin qui s'était pourtant soumis à lui.

-Du calme. J'entends tes mots, Yōtaro, mais je pense que tu as le don de mettre nos invités mal à l’aise. Je te serais gré de rejoindre les rangs et de me laisser décider de la suite.

Shinsei glissa à ce moment-là un regard au concerné. Un regard éloquent quant au questionnement du genin fidèle à Konoha à l'autre dont la position était assez ambiguë. Peut-être qu'il ne faisait que raconter des bobards, se faisant passer pour l'un des leurs afin de leur permettre de partir ? Ou peut-être qu'il pensait réellement ce qu'il disait. Impossible de le savoir. S'il jouait le jeu, il valait mieux pour lui qu'il le joue à fond. Kami serait certainement susceptible de déceler quelques regards de sa part. Celui-ci, d'ailleurs, continua son discours à l'attention de Shinsei et de son compère.

Faisant abstraction de la pauvre petite manifestation de tristesse qui vint assombrir le visage du Dieu, le jeune Uchiha tentait de lire entre les mots de celui-ci, sans guère de réussite. Il était éberlué d'une telle sincérité, sidéré de percevoir une telle honnêteté dans les propos d'un être qui paraissait désormais aussi responsable que n'importe quel autre être humain : c'est à dire sans la moindre faute qui l'incombait. Aussi blanc que neige. Shinsei en vint même à éprouver de la sympathie pour cet être, et même à douter de tout ce en quoi il croyait jusque là. C'est vrai, il n'avait pas totalement faux, les Kage d'aujourd'hui agissent bien trop souvent dans leurs propres intérêts même s'il y eut quelques exceptions au cours de l'histoire. Des exceptions qui confirment la règle ou des exception contredisant cette hypothèse ? Après tout, il y eut de très bons kage, se souciant avant tout de leur village. Ce fut le cas de la plupart des hokage. Konoha était le premier village ninja, et sa création était destinée à rassembler. Rassembler et protéger. Mais c'est vrai que depuis plusieurs années, l'histoire tend à montrer tout le contraire de l'exemple que les premiers kage ont montrés. Dernièrement, les kage tendent à devenir impitoyables, se souciant beaucoup moins des éventuelles pertes humaines. Ils sacrifient sans aucune once de compassion des gens, parfois des civils. Shinsei avait entendu parler que plusieurs villages extérieurs à Konoha était devenu de véritables foyers d'infection de cette maladie. Et quelques jours plus tard, la rumeur selon laquelle ces mêmes villages avaient accidentellement brûlés sans laisser aucun survivant s'était répandue. Shinsei ne croyait pas aux coïncidences, et sur certains points son avis rejoignait celui de Kami. Si ce dernier n'était pas l'auteur de ces millions de morts, alors sa réticence ne se résumait à rien. Peut-être que l'existence des villages ninjas touchaient à leur fin... Peut-être qu'il était temps pour le Yuukan de connaître autre chose. D'un autre côté, comment croire en cet être qui s'auto-proclamait Dieu ? Peut-être mentait-il pour les duper, pour les convaincre. Peut-être était-il réellement l'auteur de ces millions de m-...

Kami était apparu devant lui et Irichi, et en une seconde avait posé sa main sur le crâne des deux jeunes konohajins. Shinsei écarquillait les yeux, regardant autour de lui d'un regard vif, recherchant de l'aide et croyant son heure arrivée, et pourtant, il était incapable de se mouvoir tellement la pression qu'il subissait désormais était intense. La main d'une entité quasi-divine était posée sur lui. Il lança un regard à Irichi, et c'est là qu'une lumière aveuglante vint voiler sa vision, et une chaleur agréable se propageait dans son corps, l'imprégnant d'un sentiment de bien-être. Lorsque la main se retira, il se sentait tout simplement bien. Comme si un lourd fardeau lui avait été retiré d'une manière aussi simple que le toucher. Une telle chose était... invraisemblable... Le sourire de Kami vint le rassurer une ultime fois, effaçant une fois pour toute de sa tête tout malaise, toute peur, mais installant en lui le plus grand des doutes.Ils étaient guéris.

Que faire maintenant ? Ils étaient face à un être incroyablement puissant qui venait de les soigner de tous leurs maux. Comment ne pas croire en sa déité ? Shinsei était torturé entre sa fidélité à Konoha, qu'il considérait comme son foyer, et la vérité des propos de ce Dieu. Son statut ne pouvait plus être remis en cause, et pourtant, il ne pouvait renier son serment et son amour pour son village natal... Shinsei baissait la tête, les yeux fermés.

"Tout ça est absurde... insensé... aberrant..." pensait-il.

Tout ce en quoi il croyait profondément était contesté, chamboulé, bouleversé. Que devait-il faire ? Que pouvait-il faire ? Le système des villages ninjas n'était évidemment pas parfait, mais il ne voyait rien pour remplacer cette méthode-là. Il éprouvait un très grand amour pour Konoha. C'était sa maison, et la maison de son clan également, son foyer. Il ne pouvait décemment pas l'abandonner. Mais il éprouvait aussi une très grande admiration pour Kami. Quelque chose d'indicible se produisait en lui, non pas de l'hésitation, mais une résignation.
Aussi divin soit-il, que ses propos soient véridiques ou qu'il mente effrontément à deux jeunes hommes aussi crédules, grand bien lui fasse. Les villages ninjas étaient dépassés ? Très bien. Shinsei les renouvelleraient. Les kage ne considéraient que leurs propres intérêts ? Très bien. Shinsei leur remontera les bretelles. Les kage ne considèrent les hommes que comme des pions ? Très bien. Shinsei changera cela. Les choses ne pouvaient décidément pas rester en l'état : les choses devaient changer, mais ce ne seras sûrement pas grâce à cet être. Cet être incapable de comprendre l'homme.

Shinsei se redressa, de toute sa taille, relevant la tête vers Dieu. Sous ses paupières, les mouvements incessant de ce ses yeux dessinait des vagues turbulentes, une houle dépeignant son effervescence profonde tandis que s'élevait en lui une résolution infaillible. Et lorsque cette tempête interne s'estompa enfin, la peau qui enfermait ses pupilles se souleva lentement, découvrant un trésor sanguin, révélant des iris d'un rouge sang et un regard plus que jamais déterminé. Un regard transperçant qui se plantait dans celui de cette entité qui faisait désormais face à l'ultime preuve du sang Uchiha qui coulait dans les veines de Shinsei. Son Sharingan s'était éveillé, et une unique virgule noire teintait le haut de ses deux pupilles.

Il s'approcha de quelques pas, et prit la parole d'un ton résigné, et ferme.

-Si ce monde guerrier ne réponds pas à mes attentes... alors je le changerai. Mais sûrement pas sous la tutelle d'un être qui n'est même pas un homme. A mes yeux, nous sommes tous aptes de changer ce qui nous déplaît nous-même, et sans l'aide d'une quelconque force supérieure. L'être humain est capable de choses que vous n'imaginez visiblement même pas. De grandes choses. L'être humain brave toute les épreuves auxquelles il fait face. L'être humain est indéfectible. Et ce n'est pas une maladie qui l'anéantira, et il ne renoncera jamais à son indépendance, il marqua une pause, détournant temporairement les yeux. C'est peut-être un grave défaut... mais c'est aussi une qualité, dit-il, revenant défier Dieu du regard. A mes yeux, nous avons tous une part de divinité en nous, et c'est cette partie-là qui nous rend si unique, si imprévisible. L'être humain est capable du pire, mais il est aussi capable du meilleur. S'arrêter à quelques exemples négatifs ne rime à rien. Si les villages ninja sont comme vous dites dépassés, alors l'être humain changera les choses de lui-même.

Les yeux rouges sang du jeune Uchiha parcourait la foule du regard. Ses yeux rouges sang se plantait dans ceux de chacun des habitants de Kumo qui les entouraient. Et ses yeux rouges sang ne craignait plus rien.
Shinsei savait pertinemment qu'il mettait sa vie en jeu alors même qu'elle venait d'être sauvée, mais il sentait qu'il avait là une chance, une carte à jouer. Peut-être que cet entité était capable d'éprouver de la compassion. Peut-être qu'il pouvait être raisonné. Tout dépendait évidemment de sa réponse, de sa réaction.
Dans tous les cas, il était beaucoup plus à l'aise en ce moment qu'auparavant.
Même si ses poings se serraient.

Rang C

Le Royaume de Ko'Choseon.

♫♪

« C'est une vieille histoire qui, le moment venu se doit d'être contée. A l'origine de ce monde, des êtres pures, sans pilosités et au teint aussi perçant que la neige. Ils étaient vêtu de blanc et subsistaient en se nourrissant de la sève d'un arbre. Cette dernière s’apparentait plus à du lait qu'a autre chose. Ces êtres supérieurs n'étaient gouvernés par aucunes autres émotions que la joie. Pas de convoitises, pas de guerre. Leurs corps n'avaient pour leitmotiv que la gaieté. Hélas ce peuple qui vivait dans un Royaume perdu, fut vite pris par le premier des pêcheurs, ce derniers enfreint la seule et unique règle qui régulait les mœurs des premiers hommes, en dévorant la chair juteuse d'un animal. Très vite ses semblables et lui mêmes furent frappés par une malédiction, leurs yeux changèrent de couleurs, des poils poussait sur leurs corps. Ils pouvaient entendre des sons, et en produire par leur bouche... Quant à leur Royaume, il sombra dans les entrailles de la terre que nous foulons aujourd'hui. » Devant le regard apeuré mais captivé de son unique enfant, cette femme à la chevelure brune venait de finir son histoire, elle s'apprêtait à prendre son garçon dans ses bras quand retentit un bruit infernal, une espèce de sirène d'alerte qui venait annoncer une attaque soudaine à l'encontre du village de Kumogakure no Sato. Elle s'empressa alors de prendre avec elle sa progéniture pour déguerpir et fuir face à ce véritable Armageddon. Des chaudes larmes coulaient de ses yeux, elle serrait la chair de sa chair si fort dans ses bras, que le garçonnet en avait presque des ecchymoses , lui ne comprenait rien, tout allait beaucoup trop vite, comment ce faisait-il que du jour au lendemain sans aucunes raisons apparentes. Le village tombait en ruine, le sang coulait dans les rues, il ne comptait pas le nombre d'enfants qu'il avait vu inerte là à chaque coin de rue que prenait sa mère guidée par cette épouvantable détresse.

Ils avaient marchés pendant trois jours et trois nuits, sans se dire un mots, l'estomac noués et assoiffés par un chagrin inexprimé, retenu ici et là dans l'étroite cavité spirituelle, entassée avec d'autres souvenirs... Les deux survivants étaient arrivés devant une cité en devenir, un autre villages ninja. La mère suppliait que l'on prenne son enfant, elle était faible, sous ses yeux se dessinait des cernes... Sa voix exprimait la fatalité. Avant que le gamin ne passe la porte qui les séparerait pour toujours, elle décrocha de son cou un collier, dans le pendentif représentait une triangle, composé par trois triangle. Elle le plongea dans les petites mains et saisi les doigts boudinés du garçon avant de lui dire en essayant de retenir ses larmes. « Yon Chi Woo, tu connais ce symboles... Il est l'héritage de nos ancêtre, il représente le courage, la sagesse, la force. Tout trois s'acquiert durant une vie, et sont englobé par le temps et l'espace. Yon Chi Woo... Un jour viendra ou les descendant de Joseon retrouverons le Royaume de Ko'Choseon, celui qui est perdu dans l'histoire, il est dit que les dieux descendront du ciel, et que le guide, trouvera la voie vers le Royaume de nos lointain parent. N'oublies pas Chi Woo... N'oublies pas qui tu es, ni d'où tu viens... » Sans avant d'avoir le temps de dire une dernière preuve d'amour envers son petit garçon de six ans, il lui fut arraché ce dernier intégrait le village d'Iwagakure, toujours aussi muet, seul l'amertume régnait dans ses yeux...

La même amertume avec laquelle je regardai cette homme à la queue de cheval, en joignant les rangs des fidèles. Je voulais qu'il sache que sa place au sein de L'Honshi Seongnim, celui qui nous guiderait vers le Royaume de Ko'Choseon, était dorénavant mienne. Sans dire un mot je me tenais donc en spectateur en regardant les deux souris prises aux pièges gesticuler devant la mort-au-rat. Elles se débattaient sans relâche ça en devenait presque vexant. J'aurai bien eu envie de lui lâcher un « Ô ta gueule ! » Mais les ordres de nôtres sauveurs à tous, étaient claire, je ne devais faire d'avantage de vague, surtout si j'envisageai qu'il fasse de moi son bras droit, le premier de ses guerriers, moi que Yon Chi Woo j'avais oublié qui étais-je, vraiment.

Lorsque Shinsei ferma les yeux, Kami continua de sourire : il sentait qu’il avait instillé le doute chez le jeune homme, et c’était déjà un net progrès par rapport au début de la conversation. Il était convaincu qu’il était possible de le faire marcher dans son sens, il suffisait de le travailler encore un peu à basse température… À l’instant où le Uchiha ouvrit de nouveau les yeux, Kami cessa de s’amuser et dut faire un certain effort pour ne pas sembler obnubilé par ses pupilles désormais aussi rouges que le sang qui circulait dans ses veines. Il était assurément intrigué car il n’avait certainement jamais vu un Dojutsu pareil de si près, mais il parvenait à le dissimuler subtilement derrière son habituelle impassibilité. Il écouta le discours du Konohajin avec attention, mais son impatience commençait peu à peu à le gagner : il avait bien d’autres choses à accomplir en ce jour, et cette joute verbale était plus éprouvante qu’elle n’y paraissait, et ce pour la simple et bonne raison que ce gamin avait réponse à tout. Derrière son caractère très avisé se dissimulait une forte tête aussi condescendante que Dieu lui-même : il était beaucoup trop sûr de lui et de ses semblables quant à leur capacité à changer le monde. D’ailleurs, l’ensemble de l’assemblée se crispait plus que jamais à chaque fois que le môme apostrophait leur Seigneur comme si de rien n’était. Alors que la fin de l’intervention du garçon approchait, Kami jeta un regard distrait à Yôtaro, son nouveau fidèle. Si Shinsei et Irichi mettaient ses talents d’orateur à rude épreuve, il était amplement satisfait de la docilité de leur aîné qui s’était rangé sans broncher.

De nouveau le regard rivé sur cet individu plus jeune, plus petit et plus faible que lui, Kami savait que cet égarement avait laissé filtrer un instant de doute. Il décida alors de changer de ton, empruntant un air bien plus mystique alors qu’il leva les yeux au ciel pour amplifier sa posture de gourou.

- Vois comme ces nuages flottent au-dessus de nos têtes distraites, vois comme le vent souffle les feuilles des arbres voisins, vois comme les cimes inébranlables des montagnes alentours nous abritent de leur ombre infini. La nature est bien faite, Shinsei. J’admets donc que tu as au moins raison sur un point : l’existence de l’homme en ce bas-monde a forcément du sens. Néanmoins, permets-moi de manifester mon désaccord lorsque tu vantes les mérites de votre espèce… Il n’est pas naturel pour vous de vous remettre en question. Et ceux qui défient ce précepte en allant contre leurs semblables passent leur vie à corriger les erreurs de leurs ancêtres tout en semant tout autant d’écueils sur leur route. L’homme a créé les concepts de paix et d’égalité pour manipuler les foules, mais il est incapable de les concrétiser.

Il baissa alors de nouveau le regard sur son interlocuteur. En l’absence de l’animosité viscérale qu’il faisait instinctivement ressentir à son entourage, Kami paraissait, sous cet apparat, presque humain. Les deux êtres parlaient ainsi d’égal à égal.

- Tu es plus bavard que ton camarade. commença-t-il avant de se tourner vers Irichi. J’interprète le silence de ce garçon aux yeux nacrés comme un abandon. Il ressemble à quelqu’un qui n’est pas maître de son destin, qui se contente de suivre le mouvement. Mais toi… reprit-il en faisant un pas de plus vers le Uchiha. J’apprécie ton parler. Mais tes idées, bien que nobles, ne font pas l’unanimité chez les hommes : aussi puissant sois-tu, tu ne le seras jamais assez pour transmettre tes idéaux de force ; aussi intelligent sois-tu, tu ne le seras jamais assez pour combler l’inanité de ton entourage et les rendre tous aussi raisonnables que toi. En revanche… je suis capable de telles prouesses. La Vie m’a donné ce potentiel pour changer les choses, pour faire ce que personne n’a réussi avant moi, pas même les hommes les plus sains d’esprit. Si j’ai fondé le culte, c’est justement pour prendre sous mon aile les hommes les plus raisonnables et les plus justes, avec lesquels je compte bâtir un monde meilleur.

L’absence du Hyûga dans la conversation et le potentiel du Uchiha poussaient Kami à tenter le tout pour le tout pour amadouer le plus perspicace d’entre eux. Apparaissant désormais comme une figure aussi rassurante que celle du père, il lui tendit une main bienveillante qui lui rendait alors toute sa symbolique d’être supérieur.

- Ensemble, nous pouvons faire de grandes choses. Choisis ton camp, Shinsei : celui des hommes raisonnables prêts à construire un monde de paix, ou celui des hommes qui se complaisent dans le chaos au fin fond de leurs villages ninjas.

Rang C

Au nom du Père
S

hinsei se rendait bien compte du risque.
Le risque qu'il prenait était infiniment plus imposant que sa détermination.
Pourtant, il ne pouvait se permettre de se recroqueviller dans son coin, sans rien dire, à l'image de son coéquipier de fortune. S'il s'avérait que Kami n'était pas à l'origine de la maladie qui tuait aujourd'hui des millions de personnes, alors cela faisait de lui un être bien moins maléfique que tout le monde pouvait le penser. En fin de compte, c'était comme si, au sommet de la montagne, ils avaient tous voulu chercher en Kami un bouc émissaire de cet événement qui ne dépendait pourtant pas de lui. La rumeur disait qu'au sommet de la montagne se trouvait un remède, et non l'origine de tout cela, alors d'une certaine manière c'était vrai.
Shinsei soutint le regard de la divinité sur lui, mais ne le fixait pas totalement dans les yeux. L'être qui lui faisait face était pertinemment supérieur à lui, quelque soit le domaine. De là à dire qu'il s'agissait d'un dieu, probablement pas. Mais il était au-dessus de lui, c'était une évidence, tout du moins en terme de puissance.

L'être divin commença alors son discours d'une manière assez mystique, voir spirituelle, ce que Shinsei appréciait particulièrement. Il se sentait clairement dépassé par tout cela, et notamment par la présence de l'entité qui venait de... prononcer son prénom ? Mais il ne l'avait dit à aucun moment, et Yotaro n'en avait même pas donné le bon. Alors... cet être serait-il donc doué d'omniscience ? Voilà qui changeais beaucoup de choses... Voilà qui changeais les perspectives du jeune Uchiha. Eh bien ? Cet être serait-il donc réellement un dieu ? Pourtant il ne pouvait être omniscient, il ne pouvais pas avoir prévu une réaction aussi violente de la part des autres shinobis au sommet de la montagne, plus tôt. Il avait forcément précipité son départ compte tenu des efforts fournis pour sa représentation théâtrale.

Le jeune Uchiha se mordillait la lèvre inférieur. Il ne remettait plus en question sa propre position à lui-même, mais il voulait savoir ce qu'était cet être. Était-ce un dieu ? Les propos suivants firent écho dans la tête de Shinsei. Encore une fois, il n'avait pas totalement tort, mais son opinion de l'humanité était bien basse. Il sous-estimait clairement l'être humain, mais d'un autre côté, son souhait était logique. Sa volonté était visiblement d'aider les hommes, et non de les gêner, non de les détruire, non de les diriger. Il s'imposait comme... un guide, un messie. S'il est vrai que pour changer le monde, il faut un homme puissant, l'apparition d'un tel individu est relativement rare. Celle de Kami, en l'occurrence, tombait à pic... Ca alors, comme c'était étrange.

La proposition qui découlait de son discours était terriblement alléchante. C'est vrai, il fallait peut-être que les choses changent après tout. Mais le fait que ce ne soit pas un être humain à l'origine de ce changement gênait Shinsei au plus haut point. Celui-ci poussa un long soupir, écoutant les derniers mots de l'entité divine qui l'enjoignait à bâtir avec lui un monde meilleur. Ce n'était pas déplaisant, comme proposition. Kami paraissait désormais un être bienveillant, sympathique. On aurait presque put voir en lui un être humain normal doué de compassion. Le jeune konohajin aux pupilles divines ne voyait pas Kami comme un dieu, mais seulement comme un être suffisamment puissant pour menacer les villages ninjas mais doué de compassion et de bienveillance. C'était peut-être le cas, certainement même. C'était tentant. Cet être suprême paraissait si proche, si... paternaliste. Shinsei n'avait jamais connu son père, et il aurais aimé en avoir un. Avoir un père avec qui partager des moments amusants, des moments de tendresse... Kami pourrait peut-être être, en quelque sorte, le père qu'il n'a jamais eu. Un modèle sur lequel prendre exemple.
Le jeune Uchiha observait la main du Dieu de son regard rouge. Il hésitait, et sans même qu'il ne s'en aperçoive, sa propre main se levait lentement, dans un geste maladroit en direction de celle de l'entité divine. Mais celle-ci s'arrêta net dans son mouvement.

-Et Kusa ?

Il marqua une longue pause, déglutissant de manière assez bruyante comme si la crainte revenait en lui, la crainte du risque.

-Vous avez inondé un pays tout entier et tué tous ses... ses habitants, dit-il d'une voix légèrement tremblante.

Il venait de s'en rappeler. Si Kami n'était pas l'auteur de la maladie, il était cependant l'auteur de la destruction d'un pays tout entier. C'était forcément son oeuvre, qui d'autre aurai pu accomplir une chose pareille ?

Spoiler:

Rang C

Les hautes sphères

Place de Kumo ; Shinsei Uchiha ; Yôtaro Genzou ; Irichi Hyûga

Ma plaie me faisait toujours souffrir, cependant, ce n'était dorénavant que le cadet de mes soucis, Kami avait repris la parole pour discourir :

« - Effectivement, il serait inconcevable qu’un être divin aussi altruiste décide d’éliminer autant d’individus. Chaque existence a beaucoup d’importance à mes yeux. Elles composent, tels des fils joints tous ensemble, la toile grandiose que représente la Vie. C’est pour cette raison qu’il faut comprendre que je ne suis nullement responsable du désastre qui assaillit le monde shinobi et que je propose gracieusement de sauver tous ceux qui comprennent également le sens de la Vie. La seule personne qui a subi violence au cours de mon entrevue avec le monde est ce Tsubaki Narahima. Il m’a été insupportable de l’éliminer, mais il ne me laissait pas le choix : après avoir trahi ma confiance, il a refusé de regagner le droit chemin lorsque je lui ai proposé. Il me semble que vos villages ninjas n’en font pas autant concernant les déserteurs. Ces derniers sont brutalement éliminés, comme si leur Vie ne se résumait qu’à un paquet d’informations sensibles.

La situation porte à croire que je tire avantage de cette maladie… Effectivement, elle me permet de faire comprendre aux yeux de tous que les villages ninjas ne sont d’aucun secours et qu’ils ne méritent pas toute l’obéissance qu’on leur apporte. Tu parles d’un système où les plus forts protègent les plus faibles. Crois-tu sérieusement que ce monde guerrier répond à tes attentes ? Les Kages sacrifient leurs semblables tels de vulgaires pions sur leur échiquier de conquête. De plus, il me semble assez évident qu’aucun d’entre eux ne m’arrive à la cheville. En d’autres termes, croire que les villages shinobis vous apportent une protection est une lourde erreur. Leurs dirigeants ne convergent que dans le sens de leurs intérêts personnels. Ce que j’offre au monde est tout autre : l’égalité n’aura jamais été aussi réelle en Yuukan. Je ne vous demande pas de vous soumettre, mais d’admettre que votre système est dépassé.

Je ne peux pas simplement vous laisser repartir chez vous en de si mauvais termes. Mais vous m’avez l’air d’être des garçons raisonnables et aux idées lucides. Par conséquent, j’accepte de vous faire une fleur. »

L'image de ce Kami était si floue, ainsi il ne serait pas à l'origine de la maladie ? Impossible, dans ce cas, pourquoi serions-nous aller à Kusa si ce n'était pour récupérer le remède … Ce Dieu n'est définitivement pas le bon, tous ses beaux discours, sa belle élocution, toutes ces choses ne sont que poudre aux yeux pour nous ensorceler et nous faire rejoindre son maudit culte.

Certes, il avait semblé quelques peu triste lorsqu'il a évoqué la mort de ce Tsubaki, mais là aussi, je suis sûr qu'il ment. En revanche, pour ce qui est des villages ninjas … Je ne peux pas vraiment lui donner tort, nous sommes des armes mais nous sommes des humains avant tout … Il me faisait songer à de nouvelles envies, de nouvelles idées, je rigolais seul, subrepticement. Mais ce n'est pas pour ça que je le rejoindrai et m'abaisserai au rang des chiens le secondant. Enfin, il a parlé d'une fleur, qu'est-ce qu'il entend par là ? Est-ce qu...
Avant que je termine de réfléchir, l'auto-proclamé était devant nous, une main sur la tête de chacun. Etait-ce la fin de Shinsei et Irichi ? Je fermais les yeux et attendais ma possible fin quand une douce chaleur m'envahit par le haut de la tête. Mes muscles ankylosés se détendaient, le mal frappant mon crâne s'était éteint. J'étais guéri de la maladie … Pourquoi faire ça ? Il devait sûrement nous apprécier, ou nous amadouer ! Je m’asseyais, soulagé par toutes ces douleurs envolées tandis que Shinsei s'avançait, les yeux fermés. Lorsqu'il les rouvrit, je pus observé l'ultime preuve de son appartenance au clan Uchiha que je redoutais tant, le Sharingan …
Il choisit un moment comme celui-là pour les éveiller ? Quel Show-man celui-là ! Cependant, il ne semblait pas surpris, heureux ou n'importe quel sentiment positif, bien au contraire. Il prit la parole pour expliquer à Kami ce que je pensais plus tôt. Il est vraiment exceptionnel. Nous pourrions faire de grandes choses tous les deux. Je lui en parlerai une fois rentrés. Comme prévu, les paroles de mon camarade n'ont pas laissé le pseudo-dieu de marbre.
Il enchaîna en contredisant Shinsei, je commençais à être habitué à voir les deux discuter ainsi. En revanche, en plein milieu de sa tirade, Kami se tourna vers moi, me décrivant comme un suiveur, quelqu'un qui n'est pas maître de mon destin … Il ne sait pas à quel point il se trompe … Il me met hors de moi avec ses airs condescendants. Et évidemment, après cette simple provocation, il se retourne vers Shinsei, en avançant vers lui, l'encensant. Enfin, il tendit sa main vers l'Uchiha en lui proposant de le rejoindre. Je ne sais pas ce à quoi Shinsei pensa à cet instant, mais sa main s'était levée, se joignant presque à celle du faux dieu. Puis Shinsei eut comme une révélation, un pas en arrière et une question avisée sur Kusa. J'étais en quelque sorte rassuré. Je profitais du court silence entre la question de Shinsei et la réponse à venir de son interlocuteur pour me lever et interpeller mon ami, au bord de sombrer :

« Shinsei, peu importe ce qu'il te répond, tu ne dois pas le suivre. Il te ment depuis le début, tu ne dois pas y croire. Si tu décides de te convertir, je serai obligé de t'abattre ici et maintenant. Je ne le veux pas, nous partageons les mêmes idées et idéaux. Rentrons à Konoha tous les deux et façonnons le monde de nos propres mains. Je t'en conjure … »

Je tendai moi-même ma main intacte à Shinsei, peut-être qu'il comprendra où est sa place …

(c) par elfyqchan pour Never-Utopia

Sans en faire part d’une quelconque manière, Kami était de plus en plus excité par l’hébètement de Shinsei : chacun de ses mots sonnait juste, ce qui lui permettait peu à peu de gagner la confiance de ce garçon aux pupilles tournoyantes. Il ne savait pas trop d’où lui venait son obsession pour ce garçon, mais il était persuadé qu’il pourrait en faire une recrue de choix pour ses projets à venir. Dans sa tête se profilaient déjà une multitude de plans, notamment à propos de la personne à qui il souhait confier l’éducation de ce Shinsei s’il venait à accepter son offre… Puis vinrent ces mots.

- Et Kusa ? Vous avez inondé un pays tout entier et tué sous ses… ses habitants.

Toujours en affichant son air impassible, Dieu déchanta : ainsi il avait perçu la faille dans son argumentation, un point qui pourrait rendre bancal tout son discours. Il baissa les yeux, comme le ferait un homme pour afficher son remords. Les options de réponses défilèrent à haute vitesse dans son esprit. Il n’était que rarement aussi stimulé dans de simples échanges visant à convertir un individu, ce qui tendait à renforcer son admiration pour le garçon… S’il pouvait le faire sans gêne, Kami afficherait dès lors un sourire carnassier : il avait enfin dégoté un bien-pensant. Le garçon aux yeux blancs profita de ce moment pour essayer de raisonner son camarade.

- Shinsei, peu importe ce qu'il te répond, tu ne dois pas le suivre. Il te ment depuis le début, tu ne dois pas y croire. Si tu décides de te convertir, je serai obligé de t'abattre ici et maintenant. Je ne le veux pas, nous partageons les mêmes idées et idéaux. Rentrons à Konoha tous les deux et façonnons le monde de nos propres mains. Je t'en conjure…

Il releva la tête, foudroyant le Hyûga du regard. Lorsqu’il ouvrit la bouche, on put presque croire que des éclairs en sortiraient tant son faciès démontrait son agacement.

- Comment oses-tu menacer la Vie d’un individu devant moi ? Celle de ton ami n’a donc pas plus de valeur que ça à tes yeux ? Tu viens toi-même de prouver par tes agissements et tes paroles que tu n’étais qu’un pion docile agissant sous la coupe du système. Tu ne mérites pas l’attention que je te porte. Kami ferma les yeux, soupira longuement pour regagner son calme, puis il se tourna de nouveau vers Shinsei en lui dévoilant un regard abattu, bien plus encore que celui qu’il avait feinté lorsqu’il avait parlé de Tsubaki le traître. Si j’ai choisi Kusa comme théâtre de mon apparition, c’était avant tout par provocation envers un des plus grands acteurs du monde shinobi… Envers celui qui est responsable de la destruction du pays de l’herbe. Il y a quelques semaines, j’avais moi-même fait le voyage jusqu’à Kusa afin de transmettre la bonne nouvelle, celle de mon arrivée en Yuukan. Néanmoins, mes efforts ont été réduits à néant par le sang… le sang versé par les Kusajins lorsque la détonation retentit. J’ignorais qu’un tel mal puisse exister en ce bas-monde, et la seule raison qui m’a poussé à épargner cet individu, c’était pour laisser l’honneur à l’humanité de corriger cet être de malheur de sa propre main. Je fais référence au seul Kage qui s’est présenté à moi… Uchiha Kyrua, le dirigeant de la cité des pierres. Vous êtes témoins des prouesses de cet homme lorsqu’il s’agit de créer d’horribles machines dont le seul but est de détruire. Le simple fait de créer des substituts aux vivants me répugne. Pour qui se prend-il au juste… pour Dieu ? Cette vermine s’est servie de sa force de frappe pour régler ses différends avec le village caché de l’herbe. Lorsque je suis arrivé là-bas, il était déjà trop tard… Le pays avait été rayé de la carte. Après avoir fait mon possible pour venir en aide aux survivants, ce qui a certainement été l’origine de la rumeur d’un remède en ces lieux, j’ai expié toute ma haine en créant ce gigantesque lac et cette île. L’île sur laquelle je décidai de ne plus me voiler la face, de dévoiler mes intentions au monde shinobi, d’agir pour que cette folie cesse. Vois-tu, Shinsei ? Je n’ai pas cherché à attenter à la vie de ces innocents… Je suis seulement arrivé trop tard pour les sauver.

Échec. La tour et le cavalier encerclaient désormais le roi qui peinerait à se sortir de là. Effectivement, au prochain tour, Kami avait encore un coup à jouer en sa faveur. Et il décida de l’exacerber par avance.

- Irichi, je ne t’en veux pas d’avoir été aussi manipulé par tes semblables. Je t’offre là une occasion de te racheter. J’aurais beaucoup aimé discuter passionnément nuit et jour avec vous, les garçons. Malheureusement je suis attendu : le peuple malade du Yuukan a besoin de moi. Je m’apprête à soigner tous ceux qui se sont présentés aux portes du village, et d’après ce que j’ai pu voir sur la route, un bon nombre d’individus a fait le bon choix. Quant à vous, je vous laisse librement y procéder. Kami se retourna alors vers Jinkaku. Futae, si ces honnêtes gens souhaitent nous rejoindre, prends-soin de les escorter à l’armurerie afin qu’ils puissent y rencontrer leur précepteur. Et n’oublie pas notre ami Yôtaro. Même si rien ne pourrait me chagriner plus que cela, guide-les jusqu’à la sortie du village s’ils souhaitent regagner Konoha. Commençant à marcher en direction de la muraille érigée tout autour des ruines de Kumo, Kami ne se retourna pas pour adresser ses dernières paroles au duo de choc de genins. J’espère que lorsque nos chemins se croiseront de nouveau, nous serons bel et bien alliés, Shinsei et Irichi de la feuille.

Échec et mat.

Rang C

Sa Genèse

I

l avait touché un point sensible.
Quoique ce ne fut qu'un court instant.
Ce point sensible s'était transformé en une expression de regret.
Mais pas pour les raisons auxquelles il aurait pu penser. Pour des raisons plus pures.
Quel idiot il avait été que de penser qu'une entité aussi supérieure à tout ce chaos sois impliqué dans la destruction d'un pays... Quelle idiotie que de croire que cette entité, qui semble bien au-dessus de tout ce qui existe, de par ce regard détaché dans lequel miroite une profonde bienveillance et un amour des petits êtres sur lesquels il pose ses yeux, soit potentiellement aussi malfaisante. Au fond... c'était presque un honneur de sentir un regard aussi puissant sur lui... Shinsei en prenait lentement conscience.

Le bref discours de son coéquipier ne changeait en rien ce qu'il pensait désormais. C'était comme si... tout était... limpide. Les mains du jeune Uchiha tombèrent, et ses paupières se fermèrent sur ses iris rouges. Il était voué à lui-même. Comme si plus rien n'avait d'importance, comme si tout ce en quoi il croyait ne possédait dorénavant plus aucune valeur, comme si tout ce qui existais : les villages, les kage, les daimyo, les pays, les populations qui les constituaient n'avait plus aucun sens, comme si lui-même n'était qu'un petit résidu de rien du tout au milieu d'un cosmos si grand qu'il avait de la peine à en concevoir les limites, même en plongeant ses yeux dans celui qui se proclamait le dieu de ce dit cosmos.

En vérité... ce que disait Kami se rapprochait beaucoup des propres croyances de Shinsei. La vie ; le cosmos : aucune différence. Il n'avait pas les mêmes croyances qu'Irichi, celui-ci ne savait rien de lui. La vérité était que le jeune Uchiha cherchait désespérément une raison de vivre. Il n'avait ni parents, ni amis auxquels se raccrocher ; il n'avait jamais connu que la solitude, au fond. La vérité était qu'il n'avait prêter aucun serment à Konoha comme à aucune personne. La vérité était qu'il n'en avait rien à faire de tout ce qui existais : seul lui-même et une autre chose comptaient. Mais alors... pourquoi s'inquiétait-il autant de la vie des autres ? Était-ce seulement sensé de s'en préoccuper ? Ou était-ce naïf ?
Ce qui était naïf, cela avait été de porter des accusations injustes et infondées à l'encontre de Kami. C'est vrai. Les kage ont pour la plupart de mauvaises intentions, et il semble pertinent de devoir y remédier. Et après tout, Kami ne fait que remettre les hommes dans le droit chemin selon toute vraisemblance. Ce Uchiha Kyrua... Le tsuchikage... qu'était-il ? Il était probablement là, le fameux monstre qui avait provoqué ces innombrables morts. Peut-être était-ce aussi lui qui était à l'origine de la maladie ? C'était fort probable après tout. Il semblais désormais si inconvenant de rejeter la faute sur l'entité divine. Cela semblais... absurde.

Ses poings se serrèrent, tandis que ses yeux étaient toujours fermés.

Ce Dieu... Il semblait si honnête, si bon. Ou peut-être n'était-ce là qu'une façade... Peut-être mentait-il ? Peut-être qu'il n'était pas le dieu qu'il disait être et qu'il n'était qu'une créature puissante mentant comme si le mensonge était sa raison d'être, trompant tous les êtres humains afin de les mener à leur perte ? Peut-être... en tous cas... il n'était pas un dieu, c'était certain, tout au plus une incarnation du cosmos.

Mais Shinsei éprouvait toujours un certain amour pour Konoha, bien au-delà du mensonge d'un serment qu'il s'était fait à lui-même. A moins que ce ne soit ç aussi un mensonge ? Non, non... Pour quelles raisons se serait-il menti à propos de ses propres sentiments ? Cela n'avait aucun sens. Oui... il aimait Konoha. C'était une évidence. Konoha était tout pour lui : c'était là où il était né, là où il avait grandi. C'était dans ses ruelles qu'il avait dormi, dans ses marchés qu'il avait volé, dans ses avenues qu'il avait couru, sur ces places qu'il s'était battu. C'était là-bas qu'il s'était ressenti lui-même, c'était là-bas qu'il avait éprouvé le plus d'émotions, c'était là-bas qu'il avait plus que jamais vécu. Et c'est pour cette raison, et cette unique et seule raison ; c'est parce qu'il aime Konoha bien plus que tout ce qui existe ; c'est parce que Konoha est la seule autre chose qui compte pour lui ; c'est parce que ce village est bien plus précieux que ce Kami, que ce Culte, que Iwa ou Suna, ou Kiri, ou Kumo, bien plus précieux qu'Irichi, que Murasaki, que le Clan Uchiha, bien plus précieux que le Chakra, plus précieux que le feu, que l'eau, que la terre, bien plus précieux que l'espace... Bien plus précieux que LE TEMPS : C'était la seule chose qui avait bercé sa vie, qui l'avait accueillis dans la plus grande chaleur, qui l'avait accepté tel qu'il était aussi égoïste avait-il pu paraître , c'était Konoha qui l'avait vu grandir ; c'était Konoha qui l'avait éduqué ; c'était Konoha qui l'avait nourri et qui l'avait alimenter de toute cette joie, de cette haine, de cette colère, de cette tristesse, de tous les sentiments qu'il pouvait éprouver aujourd'hui ; ce n'était ni l'oeuvre d'une mère ou d'un père, c'était l'oeuvre de Konoha... Et c'était pour cette raison qu'il décidait aujourd'hui de changer le cours de sa vie ; il décidait d'en devenir le maître absolu ; c'était pour cette raison qu'il décidait... de rejoindre le Culte de la Vie.

Lorsque Shinsei rouvrit à nouveau les yeux, ceux-ci étaient noirs, et ils se posèrent sur Kami, qui leur tournait le dos et qui se dirigeais en direction de l'entrée de Kumo.

-J’espère que lorsque nos chemins se croiseront de nouveau, nous serons bel et bien alliés, Shinsei et Irichi de la feuille, énonça alors l'entité divine, sans daigner se retourner.

Le jeune Uchiha haussa doucement les épaules, et son regard se posa ensuite sur l'homme qui se prénommait Jinkaku Futae, un regard sombre. Il attendit quelques secondes, qui semblèrent interminables, sachant que ses prochains mots scellerait probablement son destin et tout son avenir. Il pesait le poids de chaque lettres, de chaque formulations. Il savait pertinemment que le choix qu'il allait faire était à l'encontre de tous les préceptes que l'académie ninja lui avait inculqué. Mais bien plus que de vulgaires préceptes ; Konoha était bien plus importante. Il devait cesser de se torturer l'esprit, il devait définir sa raison de vivre. Ses yeux dont la noirceur était inhérente vinrent se planter dans ceux, immaculés, de Irichi Hyūga.

-Désolé. Rentre à Konoha, dit-il seulement d'un ton compatissant s'incarnant dans un sourire probablement triste avant de se tourner en direction de Jinkaku et de lui adresser la parole d'un ton suffisamment fort pour que l'entité divine, encore non loin, puisse l'entendre. Je suis prêt. Menez-moi à ce précepteur.

Ce n'était pas pour lui qu'il faisais cela. Ce n'était pas non plus pour le pouvoir, ni par curiosité. Ce n'était pas par cupidité, non plus afin de rejoindre un quelconque camps de vainqueur, encore moins pour satisfaire quelques désirs sombres, ni pour échapper à la mort et espérer rallonger son espérance de vie.
Non... Il devait dépasser, surpasser le chaos en lui.
S'il rejoignait le Culte de la Vie...
C'était pour Konoha.

Rang C

Les hautes sphères

Place de Kumo ; Shinsei Uchiha ; Yôtaro Genzou ; Irichi Hyûga

J'avais vraisemblablement attisé la colère du divin en menaçant Shinsei, tant mieux ! Il me foudroyait du regard, semblant prêt à me détruire à chaque instant. Dis-donc, il est très susceptible ce Dieu … Il commençait à me parler :

« Comment oses-tu menacer la Vie d’un individu devant moi ? Celle de ton ami n’a donc pas plus de valeur que ça à tes yeux ? Tu viens toi-même de prouver par tes agissements et tes paroles que tu n’étais qu’un pion docile agissant sous la coupe du système. Tu ne mérites pas l’attention que je te porte. »

Ainsi, Dieu est clairvoyant … Mais loin d'être omnipotent ! Il ne connaît absolument rien de ce que je veux ni de ce que je pense … Il en serait presque ridicule tant il se fait de fausses idées ! Je retiens un soupir ou même une quelconque réaction et attends la suite des événements en silence, souriant. Désormais, il se tournait vers Shinsei, je ne pouvais voir son expression mais elle doit sûrement être faite pour amadouer mon camarade qui va évidemment être plus malin que Kami et lire dans son jeu pour ensuite refuser ses avances … D'après l'être surpuissant, Kusa ne serait pas le théâtre de ses atrocités mais de celles du Tsuchikage … Ainsi les plus grands ninjas seraient capable de tels coups bas pour arriver à leurs fins ? Ce kage est pathétique et mérite une mort indigne ... Ceci dit, ce n'est pas étonnant, c'est un Uchiha ! En fin de compte, on ne pouvait pas donner tort à Kami, cependant, les réflexions qu'il se fait sur ce monde sont à la portée de tous, et surtout la mienne … Ne me laissant pas plus réfléchir, il me ré-adressait la parole d'un air condescendant qui m'exaspérait au plus haut point. Il nous invitait à rejoindre son culte et sa préférence allait vers mon camarade d'infortune, je n'aime pas le voir au devant de la scène … Tant pis, j'espère juste qu'il ne tombera pas dans … Il se tourna vers moi :

« Désolé. Rentre à Konoha »

C'est vraiment tout ce qu'il a ? Mais quel idiot il fait ! Bon et bien … Je m'asseyais en tailleur et me frottait le menton en pensant :

« Bon … Mon camarade est dorénavant avec Dieu … Ce même Dieu poursuit des objectifs similaires à mes utopies, il est une source de protection sûre avant mon évolution … S'il est vraiment le Dieu de la vie et chaque personne est importante à ses yeux, je ne mourrai pas tout de suite … A n'importe quel moment je peux retourner à Konoha en rusant ne serait-ce qu'un peu … Finalement, ce choix ne me paraît pas si dénué d'intérêt ! »

Avant que Shinsei n'ait le temps de rejoindre son précepteur, je m'élançai à sa poursuite, lui frappai violemment l'arrière du crâne et interpellai Jinkaku sur le même ton :

« Il n'est pas seul ! »

Alors, parlant à voix basse en direction de Shinsei, avec le regard le plus sérieux du monde, je lui dis :

« Toi … J'aurai à te parler bientôt ... »

(c) par elfyqchan pour Never-Utopia

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