Recherche de laboratoires en territoire conquis

Pour l'occasion, la Mizukage avait octroyé à Chisame Hôzuki l'honneur d'être secondé par l'un des plus grands spécialise de fuinjutsu de Kiri : Hanaoki Hosokawa. Il devrait accompagné la jeune femme à l'intérieur du laboratoire du légendaire Orochimaru, l'immortel.
A l'arrivée au Pays du Son, Hanaoki percevait le tempérament impulsif de sa coéquipière. En faisant preuve d'un minimum de pertinence, il savait très bien comment elle allait réagir face aux gardes et la prit donc de vitesse, présentant les papiers de l'ordre de mission avant qu'elle n'envenime les choses. Se promener dans un pays conquis n'est pas une mince affaire lorsque l'on est shinobi de Kiri, et froisser les gardes aurait été une très mauvaise idée.
Sur le chemin, Hanaoki s'inquiéta de la manière dont l'aile secrète avait été découverte. Rien de rare, ni de fréquent non plus : un coup de chance comme l'avait dit Chisame. Le Jûnin parlait volontairement d'un ton plaisant et agréable, afin d'éviter de brusquer autant les gardes que les villageois devant lesquels les deux kirijins passaient.

Ils entrèrent à l'intérieur de l'ancien repaire, et après avoir apprécié le manque total de vestiges hormis des murs de pierre centenaires, Hanaoki s'attela à la tâche, approchant la porte scellée afin d'en observer la configuration.
L'homme était très grand, d'une stature imposante, et muni d'une barbe datant probablement de quelques mois. Son regard vif et expérimenté démontrait un certain âge : il avait certainement la trentaine. Il guettait le sceau d'un œil avisé, intelligent, tentant d'en comprendre les tenants et aboutissants. Il rumina dans sa barbe à de nombreuses reprises au cours des minutes qui suivirent, manifestement plongé dans une intense réflexion.
Au bout d'un certain temps, il plaça sa main droite au centre de la porte, apportant la gauche contre son buste, l'index et le majeur levé vers le ciel, ou tout du moins vers le plafond. Il conserva cette position pendant encore quelques minutes supplémentaires, forçant ainsi la jeune femme à patienter une nouvelle fois. L'attente semblait interminable alors qu'une heure entière passait, prouvant ainsi la complexité infinie du fuinjutsu mis en place ici.

Le sang gicla. Hanaoki avait ouvert de son kunai le creux de sa main droite, avant de l'apposer une nouvelle fois sur la porte, consentant à faire couler son propre sang le long de la façade de la porte scellée, jusqu'à une rainure étrange, au sol. La fente fit couler la substance rougeâtre selon une forme définie par de multiples entailles dans la roche qui avait semblé pourtant unie en un seul bloc. Le sang s'illumina alors d'une vive lumière, révélant ainsi le véritable sceau refermant la porte. Hanaoki, d'une expression stoïque, vint se placer au milieu du sceau, venant s'accroupir au-dessus de ce dernier. Il veilla consciencieusement à bien faire les choses, et posa la main gauche sur le sol, semblant attraper quelque chose. Il exécuta un mudra de sa main droite, et une sphère de flammes de taille moyenne provenant de sa bouche s'élança en direction de la porte scellée, les flammes venant lécher sa façade, et consumant ce qui ressemblait désormais à quatre parchemins dont la présence avaient été jusque là dissimulée. Dans le même temps, Hanaoki arrachait le cinquième parchemin, présent au sol... et la porte s'ouvrait.

Le Jûnin se redressa, la main droite encore ensanglantée. Il se tourna vers Chisame.

-Après vous, dit-il en souriant.

Au-delà était présent ce qui ressemblait à très long couloir, au bout duquel l'on pouvait apercevoir une deuxième porte de pierre, et qui semblait bien plus lourde que la deuxième. A mi-chemin, sur la droite, se trouvait un enfoncement, probablement un autre couloir.

-Nous allons sûrement devoir nous séparer. La porte là-bas ne présente aucun scellement, vous n'aurez qu'à la défoncer.

Hanaoki se dirigea donc vers le couloir de droite, sans attendre de réponse ni de protestations de la part de sa coéquipière.

Une fois la porte défoncée, une vaste salle apparut aux yeux de Chisame, visiblement sans autre issue que celle qu'elle venait alors de créer. La pièce était quasiment vide, s'il n'y avait pas ce bureau contre le mur du fond, sans tiroir, ni aucun élément posé sur sa surface hormi ce qui semblait être un vieux grimoire.
Les murs de pierre cloisonnant l'endroit étaient recouverts de toiles d'araignées, et au sol humide, de la mousse poussait à profusion. De fines goutelettes tombaient du plafond, martelant le silence d'un bruit continu lorsque l'eau venait se fracasser contre la pierre.

Étrangement, leur son devenait de plus en fort à mesure que vous avanciez dans la pièce. Mais ce n'était peut-être qu'une impression : c'était le seul bruit qu'il était possible d'entendre. Rester plusieurs heures ici devait certainement rendre fou.
Le grimoire, lui, était recouvert d'une épaisse couche de poussière.

Au moment où Chisame posera la main sur le grimoire, l'obscurité s'installera soudainement, comme si un voile venait de se poser devant vos yeux. Au bout de trois ou quatre secondes, de vives couleurs surviennent, venant se fondre en quelque chose de difforme, prenant peu à peu l'apparence de quelque chose... ou de quelqu'un. Peu à peu, les formes s'organisaient jusqu'à faire apparaître de multiples paysages défilant : d'abord des marécages, puis d'anciennes ruines, un petit village, une forêt, puis Kumo, et encore, et encore des cadavres. Alors que vous observiez ce déluge d'images, vous ressentez une gêne étrange... Partout, des cadavres. Des têtes, des membres arrachés, baignant dans leur propre sang. Des hommes enterrés vifs, brûlés vifs, dépecés vifs, démembrés vifs. Un spectacle absolument horrifiant pour quiconque n'aimait pas les choses du sang et de la guerre.

Enfin, au centre de ce spectacle terrible apparaissait quelqu'un, une femme, ou plutôt un homme, aux longs cheveux d'argent. Son regard semblait rivé sur le vôtre, et il vous semblait impossible de vous défaire de son emprise tandis qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres. Un sourire bienveillant, et sincère. Lorsque cette vision s'estompa enfin et que votre vision redevint noire, ce qui vous avais gêné précédemment devint beaucoup plus clair : une pression soudaine était venu vous accaparer, et sans même vous rendre compte, vous aviez chuté au sol face à une force ésotérique vous écrasant presque littéralement.
C'était clair désormais. Les gouttes d'eau, le grimoire. Que des déclencheurs. Vous étiez prise au piège à l'intérieur-même d'un genjutsu. En face de vous, à moins que ce ne soit un fantasme, un sceau révélait sa présence alors que vous étiez dans l'incapacité de l'atteindre tellement vos membres étaient crispés face à ce qui vous accablait : c'était comme si vous étiez dans les profondeurs les plus incommensurables de l'océan, vous vous sentiez incapable de respirer. Et cela alors même que l'eau, ça vous connaissait.
Sur le sceau, au mur, était un symbole : celui du Culte de la Vie, en-dessous duquel semblait être écris une phrase impossible à lire à votre distance actuelle. Il n'y avait qu'une seule possibilité : quelqu'un dont la sensorialité était plus puissante que la vôtre avait dissimulé ce sceau à toute vigilance.
Et alors que vous vous sentiez à la peine, une tête roula à vos pieds : celle d'Hanaoki, dont les yeux exorbités semblaient avoir été la victime d'une pression plus forte encore que celle vous accablant.

Vous deviez trouver une solution, et vite. Mais vous êtes une Hôzuki, un large éventail d'options s'offrait ainsi à vous.

La liquéfaction l'avait brillamment soustraite à l'emprise du genjutsu ciblé, visiblement tant que le sceau serait présent, Chisame ne pourra pas toucher le grimoire. Mais le bruit que provoquait le fracas des gouttes d'eau sur le sol devenait de plus en plus insupportable. Il fallait se débarrasser du sceau, d'une manière ou une autre, il fallait le neutraliser.
Le grimoire apparaissait alors plus clairement : le symbole du Culte de la Vie figurait sur celui-ci. Sur le bureau lui-même, ce qui semblait être des écritures noires dépassaient légèrement du dessous du livre : celui-ci était visiblement posé sur un autre sceau. Cependant, la nature de celui-ci sautait directement aux yeux : c'était un sceau, bien que de très haut niveau, visant à empêcher quiconque de déplacer le grimoire. Il ne pourrait donc pas être emporté.

Rien dans la salle ne semblait pouvoir aider à détruire le sceau sur le mur, comment diable pouvait-elle le supprimer ?
C'est alors que quelque chose attira son regard... la tête qui avait roulé jusqu'à elle, et plus loin, le corps sans vie écrasé, et la main tendue vers l'emplacement où elle se trouvait précédemment. Dans le creux de sa main, quelque chose brillait : un jais.
Elle avisa alors d'un regard expert le sceau, car dans le mur se trouvait une légère alcôve correspondant à peu prés à la taille du jais. En approchant du corps sans vie, elle put voir que l'homme avait de multiples entailles, parfois très profondes, et tous les os cassés : il avait certainement risqué sa vie afin de venir jusqu'ici avec la pierre. Et pourtant, il y a quelques minutes, il était encore vivant. A moins que le genjutsu n'avait fait passer le temps plus rapidement pour vous que dans la réalité, car vous ressentiez soudainement une faim tordante et un sommeil intenable. Vous restiez à l'affût... c'était peut-être un autre genjutsu, à moins que plusieurs jours s'étaient réellement passés.

Dés que le jais fut placé dans son emplacement, le sceau sur le mur s'effaça instantément, et ainsi le grimoire fut libéré de son emprise, bien que celui situé en-dessous soit toujours présent. Chisame pouvait désormais consulter le vieux livre.
Le symbole du Culte de la Vie sur la couverture était sous-titré d'une unique légende. Il y était inscrit "Né deux fois". En ouvrant la couverture, les dix premières pages étaient totalement blanches, mais une légère trace de chakra laissait penser que l'écriture avait été effacée par l'utilisation du ninjutsu. Il était impossible de savoir ce qui y avait été écrit. Au final, seul quelques pages étaient encore lisibles dans le grimoire.
Le fracas des gouttes d'eau devenait de plus en plus soutenu, plus violent, vous martelant la cervelle et vous empêchant de vous concentrer correctement sur ce qui était écrit. En faisant tout votre possible, vous comprenez rapidement qu'il s'agissait-là d'un sujet d'étude d'Orochimaru. Le sujet n'était autre qu'une antique civilisation ayant disparue depuis bien longtemps, antérieure même au Pays des Ancêtres*.
Il y est fait mention d'un ancien rituel, lié au symbole, mais impossible d'en savoir plus. Mais un nom revenait sans cesse dans cette étude. Celui de Jashin, qui était visiblement vénéré par cette antique civilisation. Il n'y avait pas d'autre information de présente, et le fracas des gouttes d'eau était devenu insupportable... il fallait partir.

Dans le coin de la pièce, ce qui était un oeil dissimulé par un nouveau sceau, avait observé les agissements de la jeune femme.