FlashBack : "Le début d'une alliance?" (PV Reiko)

   Il commençait à faire bien sombre sur le pays de la brume. La nuit promettait d'être des plus ténébreuses, tellement les nuages du ciel immense avaient prit possession de tout l'espace aérien. La lune n'était même pas visible tant la brume, renforcée par le climat de ce pays humide était épaisse.

   Mais tout ceci était bien loin d'apparaître aux yeux d'Isako. En effet, le Shinobi était en cet instant attablé au "Sacré épéiste", l'un des nombreux bars de l'une des nombreuses rues de l'un des nombreux petits villages du Pays de la brume. Le thème de ce lieu était bien évidemment consacré aux épéistes légendaires, et bien que ceux-ci ne soient pas représentés en peintures sur les murs, leurs épées symboliques, ou tout du moins de fidèles copies, étaient exposées aux quatre coins du saloon. Celui-ci était agité par une ambiance générale plutôt festive, l'un des habitués de l'endroit fêtait son anniversaire, et il en était déjà à assez de verres pour ne pas être capable de conduire sa charrette tout seul.

   En cette soirée, Isako se trouvait en la charmante compagnie de Reiko Yuzu, une connaissance avec laquelle il s'était entraîné juste avant. Les deux jeunes gens avaient ensuite décidé de terminer la soirée comme la demoiselle, Reiko, le faisait souvent, c'est-à-dire en se "désaltérant... À sa façon". Tandis que celle-ci était à son 3ème verre de saké, Isako, lui avait préféré se contenter d'une eau bien fraîche, qui le mettait autant en gaieté que six bouteilles d'alcool pour la jeune femme. Et bien que tous ces éléments pouvaient aisément laisser présager une discussion joviale et festive, il en était tout autrement.

   En effet, la jeune femme avait dévoilé au jeune Juunin un projet auquel elle réfléchissait depuis quelques temps. Et bien qu'ils ne se connaissaient pas tant que ça, Reiko s'était dévoilée au Kiri-Jin quand celui-ci avait évoqué le goût pour le Pouvoir qu'il ressentait parfois. Et au lieu de la juger, ou de menacer de dévoiler ses plans qui n'étaient, il fallait le dire, pas honnêtes du tout, et qui auraient alerté le plus mauvais des patriotes engagés de Kiri, le Juunin la laissa expliquer quelque peu son idée, avant de réagir.

-Donc, tu comptes vraiment partir? Tu as fais ton choix?

Ce jour-là, un climat grisâtre trônait comme à son habitude sur Kiri. Le ciel de Kiri avait décidément envie de refléter le voile qui était en moi. Mes pensées floutées par tant d'incertitude, l'idée de prendre le pouvoir qui m’obsédait temps m'étais devenu insupportable à un tel point que je sautais à la première occasion pour en parler. La scène se déroulait dans un bar, un des multiples bars qui jonchaient Kiri mais, celui avait pour rare défaut de n'avoir que rarement connu ma présence. C'est avec une de mes plutôt bonne connaissance, un jeune junnin du nom d'Isako que je m'attelais à régler ce problème.

Ce type était plutôt un bel homme, du même grade que moi et certainement aussi puissant, on s’était déjà entrainé ensemble auparavant. Mes yeux avaient pour cruel choix de regarder mon saké ou Isako et durant toute la première partie de la soirée je ne décrochais que des regards très furtifs envers Isako, mon saké étant bien plus important à cet instant. Ce type avait comme moi des envies de pouvoir, beaucoup moins prononcé, il ne me fallut néanmoins que quelques secondes avant de lui révéler mes plans. Au bout du compte, je ne savais guère si je pouvais lui faire confiance, mais le poids qui m'étouffait de plus en plus m'étais bien trop insupportable. Plus la soirée passait, plus mon ivresse ne cessait de s'accroitre ; bien qu'encore logique dans mes pensées, mon envie de me laisser emporter était omniprésent.
Quelques paroles cependant me ramenèrent à la réalité.

-Donc, tu comptes vraiment partir? Tu as fais ton choix?

Comme pour indiquer la rupture entre les deux parties de la soirée, mes yeux rivèrent sur lui. Ma décision était irrévocable, je ne pouvais pas revenir en arrière même si je le voulais, bien que désarmer par cette question, l'alcool me permettait de garder un maximum de stabilité. Je voulais lui crier aide moi, qu'il me débarrasse de cette folie plus qu'oppressante mais, les seules mots qui fusèrent de ma bouche furent :

-Oui, je ne peux plus reculer...

Même l'alcool et l'ambiance plus qu'euphorique qui régnait dans le bar n'arrivait pas à lutter face aux lourdes paroles que je venais de prononcer. Seul, je n'avais aucune chance pour mettre à bien ce projet, il me fallait plus que tout de l'aide, et le seul apte à m'aider était surement celui qui trônait devant moi. Plus je le regardais plus les diverses questions que je redoutais le plus s'affichèrent dans mon esprit. Pouvais-je lui faire confiance ? Allait-il me trahir ? Avais-je vraiment besoin de lui ? Que se passerait il s'il me trahissait ? Toutes ces questions, tous plus dures les unes que les autres contrastèrent grandement avec ma bonne humeur et ma jovialité habituelle. En décalage avec la première période de cette soirée, je ne pouvais plus le lâcher des yeux, exprimant à sourire non voulue provoqué par l'ivresse, je lui proposais alors ce que je redoutais le plus :

-Il me faudrait de l'aide... Seule je n'y arriverais pas... Tu vois ou je veux en venir ?

Je redoutais sa réaction, si il décidait de prendre mal ma proposition, mes plans seraient réduit à néant en quelques secondes et ma vie serait alors totalement gâchée. Je le regardais fixement en espérant un retour positif de sa part.

 Après qu'Isako eu prononcé cette unique, cette courte phrase, l'attitude de Reiko, qui depuis le début de la soirée n'avait d'yeux que pour son verre de Saké, changea du tout au tout : Celle-ci leva son regard embrumé par l'alcool, mais également par les nombreux problèmes qui sillonnaient certainement son esprit, en direction du visage du Juunin. Puis, avec le mouvement de ces pupilles vers le jeune homme, l'atmosphère se fit oppressante, lourde d'intensité. Celle-ci était due à la question qui fuserait quelques secondes plus tard de la bouche de la Juunin, une question dont la réponse changerait bien des choses, et pour l'un, et pour l'autre de ces deux personnages.

-Oui, je ne peux plus reculer...

 Alors, la jeune femme avait prit sa décision. L'atmosphère était plus étouffante que jamais dans le bar. Derrière les jeunes gens, les fêtards entamaient une chanson guerrière en l'honneur de l'homme, promu Chuunin récemment, qui fêtait ce jour-ci sa naissance. Et Reiko fixait toujours Isako, mais semblait complètement perdue dans ses pensées. Celle-ci avait visiblement grand peine à garder pour elle cette phrase d'une importance capitale, qui ne demandait qu'à sortir de la bouche de la jeune guerrière, comme si son corps, et l'alcool qu'il contenait en ce moment cherchaient à la soulager d'un énorme poids. Finalement, la question sortit dans un sourire de la demoiselle :

-Il me faudrait de l'aide... Seule je n'y arriverais pas... Tu vois ou je veux en venir ?

 À y réfléchir, la question avait été posée assez posée de façon très implicite, pourtant, tout l'impact de la phrase était là : La jeune femme cherchait à déserter, et elle demandait de l'aide à Isako. Plusieurs choix s'offraient alors à Isako, il pouvait questionner la jeune femme quant à cette aide qu'elle voulait qu'il lui apporte, après tout, peut-être qu'il trouverait en un arrangement avec elle de quoi l'avantager. Il pouvait également remercier la jeune femme, s'en aller et la dénoncer au Mizukage, duquel il recevrait certainement une récompense pour cette information... Non, ce n'était pas dans sa nature de délasser, surtout que cette personne avait toujours été correcte avec lui. Il pouvait également refuser son offre et partir comme si de rien n'était... Mais dans ce cas-ci il laissait sa camarade dans ses problèmes. De plus, rien ne lui coûtait d'écouter ce qu'elle avait à dire, il se résolu donc à la laisser d'exprimer.

- Hm, n'importe quelle aide que je t'apporterais serait dangereuse pour moi. Mais il faut voir, en quoi aurais-tu besoin de moi?

Ce qui semblait être qu'un court moment de réflexion pour le reste du monde me parut une éternité. J'avais énoncé ma pensée et je redoutais plus que tous sa réponse, je ne savais guère si je pouvais lui faire confiance. Son visage semblait vouloir tous et rien dire  la fois, il était en pleine réflexion, mon destin tenait à sa seule décision. Je le fixais toujours, apparemment il n'avait pas décidé de me dénoncer sinon il n'aurait même pas prit le temps de réfléchir. A l'heure actuel il étais surement entrain de peser le pour et le contre. Mon corps tremblant intérieurement, je me recommandais une autre bouteille pour passer mes envies de fuir cette endroit. Jamais auparavant je n'avais été aussi craintif et gêné. Ma bouche engloutissait le saké montrant mon incapacité à me calmer. Quand soudain le moment que je redoutais le plus fit enfin son apparition :

- Hm, n'importe quelle aide que je t'apporterais serait dangereuse pour moi. Mais il faut voir, en quoi aurais-tu besoin de moi?

Je n'y avais pas pensé, c'est vrai que si il décidait de m'aider il mettait aussi sa vie en danger. Le fait qu'il me laissait le temps de m'exprimer me prouva qu'il n'était pas indifférent à ma demande. Je ne voulais pas le mettre en première ligne comme moi, je n'étais pas ce genre de personne qui sacrifier ses amies pour arriver à ses fins. Bien que je le mettais indirectement en danger comme il le disait si bien, je voulais un minimum limiter les dommages qu'il subirait si je venais à perdre. Je le regardais en cherchant une réponse rapide et qui irait le convaincre de m'aider ;

-Hmm... Je ne compte pas te mettre en première ligne comme moi... Tu seras juste un soutien à l’intérieure même de Kiri. Personne ne pourra faire le lien entre toi et moi si tu m'aides.

A vrai dire, j'avais déjà préparé un plan si il venait à accepter ma requête. Il me servirait de soutien, d'espion à l’intérieure même de Kiri pour me divulguer leurs défenses, projet le moment voulu. Il serait un soutien non négligeable et me permettrait d'avoir plus confiance en moi et mes forces le moment venu. Il ne le savait surement pas mais il était crucial dans mon plan, je n'aurais surement aucune autre chance par la suite de trouver un Kiri-jin aussi puissant qui aiderait ma cause. Je le regardais fixement en essayant de lire dans ses yeux, malheureusement je n'arrivais pas à prédire le fil de ses pensées.

- Tu sais, une fois au pouvoir, je pourrais t'accorder des choses que le Mizukage actuel ne t'accorderait jamais.

Tous le monde enviait quelque chose, Isako ne dérogeait pas à la règle, il me suffisait de trouver quoi et il soutiendra ma cause. Honnête, si il respectait sa part du marché, je respecterais à coup sur la mienne, Isako était avant tout un amie bien que je ne le connaissais très peu. Mon cerveau analysant toutes les situations possibles en attendant désespérément sa réponse.

 Jusqu'à la réponse du Kiri-Jin, la jeune femme s'était agitée sur sa chaise, visiblement très anxieuse. Elle enchaînait les verres comme si elle concourrait pour la buveuse d'alcool la plus rapide. Il était étrange pour Isako de penser qu'une femme comme celle-ci, ou même n'importe quelle femme... Ou quiconque d'ailleurs, pouvait se sentir bien en ingurgitant à longueur de temps un pareil liquide. Pour le jeune homme, rien ne valait un bon verre d'eau.

 À cette pensée, celui-ci bu la dernière gorgée d'eau cristalline qui reposait sur la table, puis reposa le verre. Vint ensuite la réponse de Reiko :

-Hmm... Je ne compte pas te mettre en première ligne comme moi... Tu seras juste un soutien à l’intérieur même de Kiri. Personne ne pourra faire le lien entre toi et moi si tu m'aides.

 Alors le rôle d'Isako serait celui d'intermédiaire. Il donnerait des informations à la déserteuse sur le village, tout en essayant de se rapprocher du Mizukage? En gros, on lui demandait de trahir le village, et c'était pour Isako une trahison pire que celle même de Reiko, car lui ferait tout ça dans le dos du Mizukage, dans le dos de ses camarades... Dans le dos du village. Et l'une des choses qu'Isako aimait le plus dans ce monde, hormis les animaux et la nature, c'était son village. La seule chose, rêve à l'allure impossible, qui passait devant Kiri aux yeux du guerrier, c'était une ambition de paix, pas à Kiri, mais dans tout le monde Shinobi. Et ce serait la seule raison pour laquelle il accepterait d'aider Reiko... De trahir les siens.

- Tu sais, une fois au pouvoir, je pourrais t'accorder des choses que le Mizukage actuel ne t'accorderait jamais.

 La jeune femme tentait en quelque sorte d'acheter Isako. Sûrement n'avait-elle pas compris pourquoi celui-ci rêvait de puissance. Le fait était que le pouvoir que le Kiri-Jin recherchait ne servirait qu'à le faire soldat de la paix. L'expression disait "Il n'y a pas de paix sans guerre". Ainsi, il faudrait se battre pour l'avoir. Et à quoi bon se battre si l'on ne possédait pas les armes pour gagner? Aussi, Isako dans son village, ne pourrait rien faire qui l'emmènerait à son objectif. Simplement parce que le Mizukage, bien qu'ayant toute l'estime et la sympathie du Juunin, ne voulait pas s'engager dans les grandes affaires de ce monde. Il ne cherchait qu'à s'occuper de la petite vie tranquille, illusion de la vraie paix, des habitants de son village.

 Le choix d'Isako était donc fait. Il aurait peine à trahir son village, mais encore plus à ne rien faire pour sauver ce monde en perpétuelle destruction. Il lui fallait des alliés, et il s'était toujours juré de saisir sa chance le jour où une personne serait apte de l'emmener à son but. C'était là le commencement de sa quête à lui aussi, et ce qu'il demanderait à Reiko en échange de ses services serait ce qu'elle même demandait à Isako : des informations.

Je vais décider... D'accéder à ta requête, bien que, crois-moi, il m'en coûte de trahir Kiri. Ce que je te demande, en échange de mon aide... C'est de me dire ce que tu sais, sur tous les lieux, toutes les situations dans lesquels tu te trouveras. Tout ce que tu sauras. Je te donne un terrain favorable quant à Kiri, et tu fais pareil avec moi pour le reste du monde, grâce aux alliés que tu te feras en chemin. Je veux que tu me partages tous tes savoirs. Je veux en quelque sorte que l'on devienne des associés.

Encore une fois, il me semblait que la courbe du temps s'était étirée de tout son long au grand désespoir de mon esprit qui subissait une pression effroyable. Les goutes de mon ivresse ne suffisait pas à noyer mon angoisse, mes mots se faisaient lourd et pâteux à contrario avec ma patience qui se faisait de plus en plus volatile. Je ne connaissais Isako seulement de surface malgré la certaine sympathique qui semblait vouloir s’instaurer entre nous deux. Il y avait quelques instant, j'essayais de le séduire avec quelques propositions en sommes très alléchantes. Je jouais la carte sur, après tout, tout être doté d'une conscience sur cette terre avait un but et atteindre ce but était la raison d'être de tous le monde ! Dans le monde on pouvait trouver plusieurs types de but, ceux qu'on peux considérer comme malveillant et d'autre plutôt bienfaisant. Cependant aussi mal ou bien qu'ils puissent être, seul la destination devait être à prendre en compte dans notre cas. Le chemin et les moyens utilisés pour l'atteindre étaient dérisoire ici. Je pinçais mes lèvres avec une certaine anxiété, ce genre de discutions était risqué autant pour mon projet que pour ma vie. C'était avec un certain désarroi dans les mots que je recommandais péniblement un autre verre histoire d'oublier tous cela l'espace de quelques instants.

Je vais décider... D'accéder à ta requête, bien que, crois-moi, il m'en coûte de trahir Kiri. Ce que je te demande, en échange de mon aide... C'est de me dire ce que tu sais, sur tous les lieux, toutes les situations dans lesquels tu te trouveras. Tout ce que tu sauras. Je te donne un terrain favorable quant à Kiri, et tu fais pareil avec moi pour le reste du monde, grâce aux alliés que tu te feras en chemin. Je veux que tu me partages tous tes savoirs. Je veux en quelque sorte que l'on devienne des associés.

Il voulait qu'on devienne associé ? Je ne m'attendais tellement pas à ça que cette annonce eu l'effet d'un choc dans ma petite cervelle. Non seulement il avait accepté mais il voulait aller encore plus loin. Ma joie montante me redonnait gout au Saké et c’était avec enthousiasme que je remplissais une nouvelle fois mon verre. Néanmoins, ma surprise n’effaçait pas pour autant ma prudence, le fait qu'il accepte aussi vite ma requête voulait dire qu'il avait lui aussi des projets bien plus amples que ce qu'il m'avait annoncé. Ma prochaine mission était de savoir si ses objectifs pouvait être handicapent à la réussite des miens. Ma curiosité picotait ma bouche, mais je ne pouvais me résoudre à lui demander aussi sèchement. J'étais en position de faiblesse dans cette discutions et si il se sentait ne serait-ce qu'un peu menacé, je pouvais dire adieu à mon alliance naissante. Mon esprit était une nouvelle fois anxieux et en proie au doute mais mon visage n'en montrait rien. Je me devais de lui faire confiance l'espace de quelques temps, histoire de sceller notre alliance une fois pour toute. Une fois aussi mouillé que moi dans l'affaire, il ne pourra pas fuir à mes questions sur ses réels objectifs. Décidée et calme je fixais droit dans les yeux d'Isako et je lui dis d'un ton laissant supposer la franchise.

-J'accepte tes conditions et je me réjouis de notre association nouvelle.

Je recommandais encore une fois une bouteille que j'avais rapidement engloutie, la vue du verre d'eau d'Isako me déprimait pour lui. Ce type ne s'était donc jamais réellement amusé ? Une certaine curiosité me titillait l'esprit, je voulais savoir comment notre relation évoluera au fil du temps, peut être que finalement on pourrait développer un lien d'amitié. Du moins c’était ce que j’espérais, avoir un ami n'est jamais un luxe lorsqu'on prépare un coup d'état.

-Sur ce trinquons !