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 Une destinée en un songe

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Yumi Esuki
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Yumi Esuki
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MessageSujet: Une destinée en un songe   Une destinée en un songe EmptySam 23 Nov - 21:31


Note:


Splendide. Majestueusement splendide. C'est ainsi qu'on pouvait qualifier l'île sur laquelle je vivais avec mes parents. Se situant au nord-ouest des côtes de Kirigakure no Sato, c'était la quarante-deuxième plus grande île de notre pays. Constituée d'une plaine entourée de grands massifs montagneux, les navigateurs pouvaient facilement penser qu'il ne s'agissait que d'une montagne dont le pic submergeait des flots. Elle avait donc été épargnée par la guerre et par les autres formes de violence aux alentours. Elle communiquait cependant avec Kiri, puisqu'elle abritait quelques shinobis appartenant à un même clan. Notre clan. Les Esuki.

Notre village était installé au centre de l'île, au beau milieu des plaines. Depuis toujours, nous avions adapté les principes de l'autosuffisance : nous cultivions nous-mêmes nos légumes et nos céréales, nous pêchions nous-mêmes notre poisson, nous chassions nous-mêmes notre gibier. On ne distinguait que trois différents points d'intérêt : la taverne de l'entrée du village qui servait aussi d'auberge et souvent de point de rendez-vous, l'hôpital situé au centre des différents quartiers d'habitation et enfin le temple, érigé sur une grande colline au nord, utilisé surtout comme quartier général du clan. Pour résumer, notre village était très modeste, mais il y faisait bon-vivre.

Mon nom était Madoka Esuki. Mon père, Kento Esuki, était un membre influent du conseil du village. Il était de surcroît un excellent shinobi ; à mes yeux le meilleur du clan. Quant à ma mère, Saki Shibata, elle était agricultrice. Dans sa famille, on devenait agriculteur de génération en génération, sans autre choix possible. Ayant fait chavirer le cœur d'un Esuki, elle me sauvera de ce sort cruel, mais nécessaire au fonctionnement de notre communauté. J'étais alors âgée de quatre ans. Comme tous les enfants de mon âge, j'étudiais dans le piètre bâtiment qui nous servait d'école. On nous y apprenait les choses les plus inutiles, mais par lesquelles tout le monde passait : l'alphabet, les jours de la semaine, et les chiffres entre autres. Mais mon appartenance au clan m'attribuait certains avantages, comme l'étude, déjà à mon âge, des principes élémentaires du monde shinobi.

Pendant un de mes jours de repos, ma mère décida de m'amener au domaine d'exploitation agricole de sa famille. Là, elle me montra de quoi était composée sa vie : carottes, choux, navets, blé, et plein d'autres encore. Des choses passionnantes en somme. Pour une Shibata. Mais j'étais une Esuki, et non une Shibata. Ces choses là ne m'intéressaient guère, et j'estimais que je devais davantage recevoir l'éducation de mon père, d'un véritable ninja. Mais celui-ci était trop occupé aux différentes réunions du conseil pour s'occuper de moi. C'était regrettable. Désolée par le manque d'affection qu'il m'accordait, je profitai d'un moment d'inattention de ma mère pour fuir dans le champ de blé, là où les hautes tiges cultivées ne lui permettraient pas de me retrouver. Je courais. Je désirais devenir quelqu'un. Je voulais quitter ce village excentré du monde. Sortant du champ de blé, j'arrivai dans le potager de carottes. Ce changement soudain d'environnement me perturba quelque peu. Face à moi s'étendaient les hautes et somptueuses montagnes qui me séparaient des mers. La route était encore si longue avant de pouvoir fouler le continent, alors que mes petites jambes étaient déjà totalement endolories. Je me laissai tomber à genoux, fatiguée par ma course et par l'injustice de ce monde. Mon destin tout tracé me chagrina, expulsant toutes les larmes de mon corps. Tous les sentiments les plus négatifs se mêlaient en moi. La colère se manifestait par mes poings serrés, enfoncés dans la terre. Je touchai une racine et, possédée par la rage, je la déterrai et la tirai de toutes mes forces, faisant ressortir une des carottes cultivées par ma mère. Je tenais désormais celle-ci en main, la serrant le plus fort possible. Alors que je pensais pouvoir la broyer et en faire de la purée, l'improbable se produisit : une fiche couche de glace apparut autour du légume que je tenais. Surprise, je le lâchai avant d'entendre ma mère hurler dans les parages.


- Madoka ! Madoka, où te caches-tu ? Si c'est une blague, sache qu'elle n'est vraiment pas drôle ! Si tu ne me dis pas immédiatement où tu te trouves, tu auras le droit à la plus violente des fes...

Elle n'eut pas le temps de finir son discours. Effrayée par ce qui venait de m'arriver, j'avais crié le plus fort possible, dévoilant ma position à ma mère. Elle déboula devant moi, un air furibond fixé à son visage tel un masque. Lorsqu'elle aperçut ce que j'avais fait, le masque tomba, laissant paraître une mine déconfite. En gardant celle-ci affichée pendant tout le trajet, elle me raccompagna au village. En y entrant, elle feignit d'aller mieux, sans doute pour éviter les interrogations des autres villageois. Pour ma part, je ne savais où donner de la tête. Allait-elle me gronder pour avoir saccager ses cultures ? Pour avoir tenté de fuir le village ? Ou pire, pour ce que j'avais fait sans m'en rendre compte à cette innocente carotte ? La tête pleine de questions, nous arrivâmes au temple du clan après avoir gravi le sentier qui y menait. Ma mère demanda aux shinobis qui montaient la garde de faire sortir mon père, en précisant que c'était très urgent. Celui-ci sortit en quatrième vitesse, dégageant une inquiétude bien justifiée. Nous nous écartâmes quelque peu du temple, à l'abri des oreilles et des regards indiscrets, puis ils engagèrent une conversation en veillant à ce que je n'entende rien. Ou du moins, en essayant de veiller à ce que je n'entende rien : l'état de panique de ma mère leur empêchait de me cacher quoi que ce soit.

- Kento... Crois-moi, je l'ai vu de mes propres yeux... Elle l'a utilisé : elle a gelé une carotte !

- Saki, calme-toi. Tu as dû halluciner, voilà tout. Ce mauvais rêve que tu as fait l'autre nuit a perturbé ton jugement. Et il n'y a rien d'autre à comprendre. Maintenant, excuse-moi, mais j'ai du travail.

- Alors tu préfères prendre ce risque. Celui de voir ta fille se faire exécuter en public, devant tout le village. Écoute-moi bien, Kento Esuki. Si tu ne renonces pas immédiatement à rester ici, je partirai seule avec ma fille, à la première heure demain matin. Je dois agir pour elle avant qu'il ne soit trop tard.

Je n'en avais pas loupé une miette. Tous ces mots me paraissaient très choquants et disproportionnés. Était-ce si grave de savoir geler des légumes ? Qui sait, cela pourrait peut-être même nous servir à les conserver. Mais ce fut sur ces derniers mots que mon père réalisa à quel point elle était sérieuse. Celui-ci afficha alors la même expression interdite que ma mère, comme si elle était hautement contagieuse. Puis à partir de cet instant, tout arriva très vite. Nous rentrâmes à notre domicile et ils me demandèrent de faire mes bagages en disant que l'on partait pour un long voyage. J'en étais fort heureuse : je n'avais reçu aucune punition et, de plus, mon souhait le plus cher se réalisant enfin. J'allais pouvoir quitter cette île de malheurs.

Quelques heures plus tard, nous voguions sur les flots grâce à un embarquement de fortune. Mon père maniait le Suiton pour nous diriger sans danger. Pour expliquer notre départ, ils avaient prétexté qu'il voulait davantage s'épanouir en tant que shinobi et qu'elle était fatiguée de son travail d'agricultrice. J'avais pu les entendre parler en messes-basses de leur plan : ils souhaitaient rejoindre Kiri, le village caché de la brume.


Note HRP:
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Yumi Esuki
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MessageSujet: Re: Une destinée en un songe   Une destinée en un songe EmptyDim 24 Nov - 16:12

Nous n'avions eu aucun problème à intégrer le village caché de Kiri. En effet, ils étaient loin de refuser l'arrivée d'un nouveau shinobi, talentueux qui plus est. Ma mère se reconvertit en servante du Mizukage, Meï Terumi. Ainsi, les relations entre notre famille et les hautes sphères du village étaient plutôt bonnes. En ce qui me concernait, j'étudiais toujours les mêmes bêtises à l'école, en ayant cependant perdu les avantages que me procurait mon appartenance au clan Esuki. Là, tout le monde ignorait ce détail insignifiant. Ma maîtrise du Hyôton, que l'on eut du mal à dissimuler, en intéressa cependant plus d'un. J'étais apparemment l'une des seules du village à le manier grâce à mon hérédité. Cette singularité me donna le sentiment d'être quelqu'un. Mais les affinités combinées n'étaient pas si rares par ces temps-ci, grâce au métissage culturel et à l'ouverture d'esprit. Cette dernière était néanmoins à nuancer : depuis la fin de la guerre, quatre ans auparavant, les relations inter-villages étaient de plus en plus neutres, voire tendues. Du moins, c'est ce que tout le monde disait. Lorsque je vivais encore au domaine Esuki, j'allais jusqu'à ignorer qu'une guerre faisait rage dans le monde extérieur. Je n'étais donc pas capable de faire moi-même des comparaisons à ce sujet. Ce qui était certain, c'est que je me sentais à présent bien plus libre.

Un an et quelques mois après notre arrivée, mes parents m'annoncèrent que j'allais avoir un petit frère ou une petite sœur. Dans un premier temps, ma réaction fut plutôt mauvaise. J'avais conscience que mes parents m'accorderaient beaucoup moins d'attention une fois que le bébé serait arrivé. Mais au fil des mois, en voyant le ventre de ma mère grossir, ma curiosité prit le dessus, me donnant réellement envie de savoir à quoi il ou elle allait ressembler. La première question que je me posais était bien évidemment sur son sexe. J'aurais beaucoup aimé que ce soit une fille, afin de pouvoir lui transmettre tout ce que je savais, d'être un exemple pour elle. Mais je n'aurais pas non plus refusé un garçon : on me disait souvent que j'avais un caractère masculin. Déterminée et courageuse, comme une guerrière. Finalement, ma mère accoucha et nous fûmes très heureux d'accueillir un nouveau membre dans la famille. C'était une fille. Mes parents l'appelèrent Yumi, un prénom que j'appréciais beaucoup. Je me pris d'une affection immense pour ma petite sœur, jusqu'à m'occuper d'elle aussi souvent que je le pouvais. C'était un bébé très calme et agréable.

Les années passèrent et ma mère ne manqua pas de faire remarquer que la jeune Yumi poussait comme un légume sur ses anciennes terres d'exploitation, ce qui était un sacré compliment. J'avais intégré l'Académie Ninja de Kiri et j'étudiais enfin des choses intéressantes. Je passais la majeur partie de mon temps à m'entraîner et à jouer avec ma sœur. Comme désiré, elle m'admirait beaucoup et aimait passer du temps avec moi. A son quatrième anniversaire, âge auquel j'avais découvert mon affinité pour le Hyôton, je décidai de lui offrir un cadeau unique, gage de notre amour fraternel pour l'éternité. Il s'agissait de petits bracelets que j'avais acheté à un marchand avec mes économies. A la manière de bracelets d'amitié, nous le portâmes chaque jour de nos vies. Le choix des couleurs n'était pas anodin non plus. Celui de Yumi était jaune comme le soleil. Cela représentait bien sa joie de vivre et son comportement : au quotidien, elle agissait comme des rayons de soleil, illuminant nos journées. Le mien était rouge, afin de manifester l'amour que je ressentais pour elle. C'était aussi une couleur chaude et énergique, un peu comme moi. Elle fut très heureuse de ce cadeau qui était aussi un symbole matériel de notre liaison. Je lui promis de toujours penser à elle, de toujours m'occuper d'elle, et de toujours la protéger. A son âge, elle n'était pas très réceptive à tous ces grands mots. Mais ils avaient une réelle signification pour moi : elle était ce que j'avais de plus cher au monde.

Le temps passait et ma maîtrise du Hyôton était de plus en plus précise, de plus en plus habile. J'arrivais à faire des choses incroyables et à facilement rivaliser avec les autres aspirants ninja. En effet, nous nous plaisions à nous battre les uns contre les autres pour nous entraîner. Même quelques genins qui n'étaient pas assez sûrs d'eux pour se mesurer à des enfants de leur âge se battaient contre nous. J'en avais écrasés plus d'un. Je maîtrisais parfaitement les techniques élémentaires d'un shinobi, comme le clonage, la métamorphose et la substitution. De plus, j'avais un véritable don pour manier la glace. Alors que les autres élèves maniaient leur affinité respective timidement, je n'avais aucun mal à utiliser des jutsus efficaces, ce qui faisait clairement la différence en combat. Ma précocité avait été remarquée par les enseignants, ce qui me permit d'atteindre le grade de Genin un peu plus tôt que les autres : j'avais dix ans lorsque je reçus mon bandeau frontal. Ceci attisa la jalousie de mes camarades, qui considéraient mon affinité héréditaire comme injuste et étrange. Ma singularité devint vite un fardeau : les gens de mon âge ne me voulaient pas comme amie, la plupart pensant que j'étais un monstre et les autres parce qu'ils se souciaient de leur propre image. J'eus d'abord du mal à le vivre, puis je finis par l'accepter, m'engageant dans une vie solitaire. Je pouvais tout de même compter sur ma famille, et particulièrement sur ma petite sœur, qui continuait de m’idolâtrer.

Nous évoluions ensemble. Yumi était alors âgée de neuf ans, et moi de quinze. J'étais déjà devenue chuunin depuis deux ans. Je réalisais des missions plus dangereuses, la plupart du temps en solo, parfois avec un coéquipier. Lorsque c'était le cas, celui-ci acceptait souvent à contrecœur, ma réputation de fille favorisée et monstrueuse parcourant toujours les rues du village. Un jour, entre deux missions accomplies, je décidai d'entraîner ma sœur au maniement des armes. Elle souffrait d'un problème particulier : contrairement à tous les autres élèves de sa classe, elle ignorait totalement quelle était son affinité. Je la rassurais en lui disant qu'elle allait bien finir par la découvrir. Ce jour-ci, sur l'aire d'entraînement, nous n'étions pas les seuls à nous exercer. Un garçon de la classe de Yumi vint la voir pour lui dire à quel point elle lui inspirait du dégoût en étant ma sœur – paroles stupides, évidemment. Alors que j'allais répliquer pour lui faire regretter d'avoir dit une telle chose, quelque chose d'étrange arriva. Yumi semblait vouloir hurler sur ce garçon ses quatre vérités, mais ce ne sont pas des mots qui sortirent de sa bouche, mais une sphère blanchâtre d'environ cinquante centimètres de rayon. Celle-ci progressa doucement dans les airs jusqu'à toucher le petit malin. A cet instant, celui-ci devint totalement immobile, incapable de cligner des yeux ou même de dire quoi que ce soit. Yumi le regarda, bouche bée. Je réalisai alors ce qui s'était passé : son affinité s'était manifestée. Le Hyôton. D'un air exaspéré, je pris ma sœur à l'écart et nous rentrâmes à la maison. Une fois ce garçon sorti du champ de vision de Yumi, il retrouva sa mobilité. Une technique redoutable, à n'en pas douter.

Yumi parut choquée. Elle ignorait totalement ce qui lui était arrivé. Je parlai en privé à mes parents de ce qui s'était passé. L'un comme l'autre ressortit la même expression abattue qu'ils avaient pour la dernière fois affichée il y a onze ans, le jour où ils ont appris que je maniais le Hyôton. Ils se concertèrent pendant des heures avant que mon père ne daigne me dire ce qu'ils en pensaient.


- Madoka. Je suis certain que tu sais à quel point cette affinité peut-être un véritable tourment pour celui qui la maîtrise. Tu le sais mieux que quiconque, d'ailleurs. Toi qui t'entends très bien avec ta sœur, je te supplie de tout faire pour la protéger et pour l'aider dans cette dure épreuve.

J'avais déjà fait mes promesses à Yumi et elles valaient encore aujourd'hui. Nous avions continué à porter nos bracelets, et nous le ferons éternellement. Il était hors de question que je l'abandonne. Je la soutiendrai quoi qu'il arrive, jusqu'à ce que la mort nous sépare.
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Yumi Esuki
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MessageSujet: Re: Une destinée en un songe   Une destinée en un songe EmptyMer 27 Nov - 17:27

Deux ans passèrent. Yumi se portait bien, mais son utilisation du Hyôton la perturbait quelque peu. Je me retrouvais en elle, étant bien consciente que les filles de son âge ne voulaient pas la fréquenter. Cette situation m'attristait réellement. Elle n'avait rien fait pour mériter un tel traitement. Je m'en occupais donc au maximum, pour lui faire comprendre que j'étais là pour la protéger de ce monde injuste et sauvage.

Un jour, on me recommanda pour une mission urgente de rang B. Celle-ci se déroulerait au Pays du Miel, cette petite contrée neutre se situant à l'est de Mizu no Kuni et à peu près aussi grande que son île principale en terme de superficie. Ce pays se trouvait sur une île mesurant approximativement la même taille que le pays du vent. Retiré du monde, ses habitants vivaient pour la plupart sans commercer avec les grands pays. Ils pratiquaient donc l'autosuffisance, un peu à la manière de mon clan sur mon île natale. Pour m'y rendre, je dus naviguer sur la Mer du Sud en empruntant un navire de transport régulier. Le voyage fut plutôt long, allant jusqu'à une semaine de bateau. Lorsque j'arrivai enfin, j'étais heureuse de reposer le pied sur la terre ferme. Même si j'avais toujours habité dans la grande archipel qu'était mon pays, je n'avais strictement pas le pied marin et je supportais difficilement les voyages, aussi importants soient-ils.

Mon ordre de mission était plutôt flou : on aurait fait courir la rumeur qu'un groupe de Nukenins des différents villages cachés du monde se serait formé et qu'ils auraient établis leur quartier général au Pays du Miel. Je devais tenter de les localiser et d'identifier leurs desseins, en essayant d'entrer le moins possible en contact avec eux. En d'autres termes, je devais m'assurer que les dires d'un vieux fou et sénile s'avéraient inexacts, afin de préserver la paix et la quiétude dans le monde shinobi. Que ce soit sous forme d'euphémisme ou amplifiée, mes objectifs restaient peu concrets. Comment étais-je censée repérer un groupe de shinobis déserteurs dans un pays tout entier ? Même s'il n'était pas le plus grand, le Pays du Miel restait vaste, et il serait très fastidieux et surtout très long de devoir le fouiller entièrement. Absurde ou pas, on m'avait donné cette mission et je me devais de la remplir.

Arrivée sur les lieux, je commençai donc à enquêter en demandant aux personnes susceptibles de connaître du monde, comme les taverniers ou les grands vendeurs, si ils avaient entendu parler de ces rumeurs. Le même genre de réponse revenait souvent, mais c'est en posant la question au conseiller du chef d'un village du littoral que j'appris de nouvelles informations.


- Je n'ai rien entendu de tout cela. Ça me paraît un peu démesuré pour un pays aussi tranquille que le nôtre. Mais ça fait longtemps qu'on a pas eu de nouvelles de Mendou no sato, un village des Terres Frontalières, au nord-est du pays. Bien qu'ils soient les plus isolés, ils nous envoyaient tout de même des nouvelles fréquemment... jusqu'à récemment : ça doit faire plusieurs mois qu'on ne sait rien de ce qui leur arrive.

Je considérai cela comme un indice important et je fis déjà route vers ce fameux village de Mendou. La route fut encore une fois périlleuse : je dus traverser le pays dans toute sa largeur et je compris vite pourquoi il portait ce nom. Je n'avais pas parcouru un seul mile sans tomber sur une exploitation d'apiculteurs. J'avais d'ailleurs goûté le miel d'un d'entre eux : un véritable délice, à n'en pas douter. Mais cette particularité n'était pas la seule de cette province, et elle était loin d'être la plus dangereuse. En effet, il m'arriva de vouloir établir un campement en forêt pour me reposer et d'être dérangée par des indésirables... des abeilles géantes, ni plus ni moins ! Pouvant mesurer jusqu'à un mètre de haut, ces insectes volants étaient de réels prédateurs. Elles étaient très farouches, n'hésitant pas à vous attaquer si vous approchiez un peu trop d'un nid ou même d'une de leurs ruches. Ayant été assaillie par une d'entre elles, j'avais su la neutraliser sans trop de problème, bien que son grand dard m'avait intimidé. Mais j'avais rapidement déchanté lorsque j'avais vu une nuée d'entre elles foncer dans ma direction ; leur gabarit gigantesque ne les empêchaient visiblement pas de vivre en communautés. Étant donnée leur taille, malheureux serait celui qui croiserait leur reine. Celle-ci pondait sans doute dans une sorte de grotte, ou une autre crevasse profonde.

Tous ces désagréments me firent rapidement regretter d'avoir accepté une telle mission. En atteignant enfin le village de Mendou, mon soulagement était encore supérieur à celui que j'avais ressenti en posant le pied au sol, lorsque j'étais arrivée dans cette maudite région. Je décidai de ne pas me faire repérer et de rester à distance, au cas où les nukenins auraient pris possession du village. Le temps passa, et je ne vis que très peu de circulation, si ce n'est quelques marchands et quelques enfants sortant et rentrant de temps en temps. Je dus attendre la tombée de la nuit pour enfin remarquer quelque chose d'insolite : un groupe d'étranges individus approcha le village discrètement – mais visiblement pas assez pour moi – et y pénétra. Un festival de hurlements rendant toute parole inaudible apparut aussitôt. Intriguée, je m'approchai et collai mon oreille à un des murs délimitant le village afin de tenter d'entendre quelque chose. Au bout de quelques instants, les cris s'estompèrent et je pus enfin distinguer ce qui se disait.


- Toujours la même chose... On vient tranquillement vous dire bonjour et vous prenez vos jambes à votre cou. Pas un seul type assez courageux pour défendre les siens !

J'entendis alors une porte s'ouvrir et des bruits de pas en direction du centre du village.

- Oh ! Regardez-moi ça, camarades. Ce vieillard veut démentir mes propos, apparemment. Alors papy, on se sent l'âme d'un héros, ce soir?

- Ayez l’obligeance de quitter ce village, les garçons. Vous ne voulez pas qu'un «vieillard» comme moi se mette en colère, non ? dit-il avec un soupçon d'ironie dans son ton.

La scène devenait intéressante. J'entrepris alors d'escalader la paroi sur laquelle je m'appuyais afin de mieux l'observer, en tâchant de ne pas être vue. Lorsque j'y parvins, je pus identifier ce qui se déroulait : les jeunes hommes prétentieux qui étaient entrés dans le village portaient des bandeaux frontaux de différents villages cachés dont le symbole avait été rayé : il s'agissait sans doute des nukenins que je recherchais ! L'homme qui leur faisait face était une personne âgée entièrement vêtue de blanc qui prenait appui sur un bâton de marche. Il n'avait rien d'effrayant, et je comprenais bien ces shinobis qui se permettaient de le charrier : comment un civil qui était en plus de ça entièrement rouillé pourrait rivaliser avec de jeunes ninjas agiles ?


- Tu es bien audacieux, papy. Mais voilà comment ça va se passer : tu vas gentiment retourner voir les habitants de ce village et leur dire que nous venons pour emprunter leurs biens. Ils leur seront bien sûr restitués... un jour où l'autre. Qu'importe. Nous avons besoin de fonds, et nous avons bien remarqué que votre petit village était atypique et un peu plus aisé que les autres. On a donc intercepté tous les messages des autres villages vous étant adressés pour encore plus vous isoler : la brebis égarée est la proie la plus facile.

Ils avaient l'air bien sûrs d'eux. Mais ce beau discours n'impressionna pas le vieil homme qui continua de les regarder de haut. Il était sans nul doute possible le plus courageux des habitants et j'attendais avec impatience de voir comment il réagirait à une attaque des nukenins. Après tout, s'il continuait à décliner leur «offre», ceux-ci finiraient sans doute par sortir les armes. Et ce moment arriva plus vite que ce que je pensais : ils dégainèrent des kunais, sans doute pour intimider la brebis égarée. Celle-ci répliqua aussitôt par des paroles sages.

- Je crains que ce ne soit pas possible. Vos plans risquent de ne pas pouvoir se concrétiser, et vous m'en voyez désolé. Tentez quoi que ce soit contre un homme ou une femme résidant ici, et vous aurez à faire à moi.

Sa voix faible le décrédibilisait entièrement, ce qui suffit pour faire tirer un large sourire à celui qui s'exprimait au nom des déserteurs. Le doyen du village leur fit signe d'approcher d'un air provocateur. L'affrontement commença. J'allais enfin pouvoir savoir ce qui permettait à cet homme d'être aussi confiant. Un des déserteurs utilisa un puissant jutsu Katon pour engager le combat : ils n'avaient visiblement pas le temps de s'attarder sur un tel perturbateur. La technique était nette et précise et allait toucher le vieillard de plein fouet si il ne l'esquivait pas. Que dis-je ? il n'avait pas le temps de l'esquiver tant il était rapide. L'improbable se produisit alors – comme il se produisait si souvent dans ma vie : à un mètre de son objectif, la technique se stoppa net, comme si quelque chose s'était interposée.

- Shinreiton ! Hokaku Kojin no jutsu.

Et il continua de m'éberluer : il fit sortir de sa canne un énorme amas blanc ne ressemblant à rien que je connaissais. Cette chose fonça encore plus rapidement que la précédente technique sur ses opposants et les saisit au cou, qu'ils tentent d'esquiver ou pas. Cette étrange masse les fit décoller du sol de quelques centimètres, commençant à les étrangler. Alors que j'étais totalement stupéfiée par ces pouvoirs, j'aperçus, en relevant la tête, un autre nukenin se cachant sur le toit d'une maison. Celui-ci sortit un long sabre : il voulait sans doute attaquer le vieil homme par surprise. Même si ce combat était très intéressant et que j'avais vraiment envie de découvrir les capacités du doyen, je me devais d'intervenir. Il avait fièrement agi pour protéger ses proches. Je ne pouvais laisser ces malfrats le tuer sans état d'âme, même si c'était contraire à ma mission. Je fonçai donc vers l'épéiste qui se préparait à sauter tout en composant les mudras «Coq – Dragon – Rat – Chien».

- Hyôton ! Fuyu Dageki !

A l'instant où il chuta du toit, le sabre tenu de manière à trancher la gorge du sage en retombant, j'arrivai à son contact et le prit par le cou, alors que nous ne touchions pas encore le sol. Le choc fut rude pour le nukenin, mais il me servit d'amorti. De plus, grâce à ma technique, je formai de la glace autour du cou de mon adversaire tout en le maintenant parterre. Ceci eut pour but de le clouer au sol : il était totalement neutralisé. Lorsque je me retournai, les autres déserteurs étaient avachis sur la terre, inertes. Le vieil homme me dévisagea d'un regard aimable.

- Tu m'as visiblement sauvé la vie. Merci de ce service rendu, kunoichi de Kiri. Que nous vaut cette visite ?

Ces mots prononcés, il siffla d'une manière bien spécifique pour prévenir les autres villageois qu'il n'y avait plus de danger. Ceux-ci sortirent en masse des différentes maisons et nous encerclèrent peu à peu. Leur visage interrogé montrait bien que, comme leur protecteur, ils se posaient des questions quant à mon sujet. J'étais coincée. Impossible de partir. Mais j'avoue que rester n'était pas une solution déplaisante : j'aurais bien aimé en découvrir davantage sur ce mystérieux vieillard. Était-il un shinobi à la retraite ?

- Il n'y a pas de quoi me remercier. J'ai agi comme je l'aurais fait pour n'importe qui d'autre – ce qui était un mensonge, puisque j'avais grandement hésité à intervenir, curieuse de voir comment il se débrouillerait. Mon nom est Madoka. Et vous ? Qui êtes-vous ? Comment maîtrisez-vous de tels jutsus ?

Je me rendis compte que j'avais été un peu brute et directe dans mes propos. Assurément, l'art oratoire n'était pas mon fort. Yumi avait d'ailleurs bien plus de talent en la matière que moi : lorsqu'il s'agissait de demander quelque chose aux parents, elle parvenait toujours à les convaincre. Enfin, presque toujours.

- Je me prénomme Haaro. Je suis en quelque sorte le doyen du village, et je tâche de le protéger autant que je le puisse. Ces ninjas déserteurs ne sont pas à prendre à la légère, je le crains fort. As-tu d'autres informations sur ceux-ci ?

Nous entreprîmes alors un long dialogue qui se finit dans son logis. Nous discutâmes autour d'un feu d'une multitude de sujet. Je lui apprenais d'abord tout ce que je savais à propos de ces déserteurs   - c'est-à-dire pas grand chose. Il m'apprit ensuite qu'il puisait ses ressources dans ses origines. Il prétendait qu'il appartenait sans doute à un clan d'autrefois, aujourd'hui disparu. Il possédait certains dons, sans doute inscrits dans ses gènes, comme la possibilité de pouvoir voir et dialoguer avec les morts. Ce n'était pas anodin, et ça pouvait avoir son utilité ! Il m'avait également précisé qu'il était autrefois un grand voyageur, et qu'il connaissait très bien tous les recoins du monde. Ainsi, il m'avait également raconté des tas d'anecdotes sur ses voyages, aussi palpitantes les unes que les autres.

Je n'avais pas la moindre idée de la raison qui me poussait à lui parler. Après tout, j'aurais très bien pu quitter le village après quelques brèves explications et continué à enquêter sur ces nukenins. Mais le désir de continuer ma mission s'effaça petit à petit, jusqu'à disparaître totalement de mon esprit. Je me liai d'une amitié particulière avec ce sage homme et je restai au Pays du Miel pendant plusieurs semaines. J'aidai le village d'Haaro à se protéger d'autres attaques par divers moyens. Il nous arriva même d'être à nouveau confrontés à ce même groupe de ninjas. Sans vraiment le vouloir, j'accomplissais ma mission en brisant les idéaux de ces déserteurs et en apprenant chaque jour un peu plus sur leurs désirs. Lors de leur énième attaque, et donc de notre énième victoire, ils se résignèrent enfin à nous en abandonnant leurs plans machiavéliques. Leur groupe se disloqua et nous nous n'entendîmes plus jamais parler. Mais là n'était pas la partie la plus intéressante de cette histoire : ce fut une réelle expérience humaine que de faire la connaissance d'Haaro. Il m'avait un jour convoqué dans sa maison, me disant qu'il souhaitait me remercier pour tout ce que j'avais fait pour le village.


- Sacrée Madoka. Sache que tu es une kunoichi d'exception. Rares sont ceux qui possèdent un cœur aussi généreux que le tien. Pour te remercier de tout cela, et aussi parce que tu seras sans doute le dernier shinobi que je verrai, j'ai décidé de t'offrir quelque chose. Ce présent n'est autre que mon enseignement : si tu le désires, j'accepte de t'apprendre ma technique de Liaison spirituelle, une technique très particulière demandant un entraînement très intensif. Elle permet d'abandonner son propre esprit et de le sceller en un objet, qu'importe soit-il. Le prix de cette technique est cependant énorme : tu dois le payer de ta vie.

Voilà un bien étrange cadeau. Je ne comprenais alors que très peu les enjeux de cette technique : à quoi un tel sacrifice pourrait-il bien aboutir ? Il m'expliqua ensuite que quelqu'un portant fréquemment l'objet dans lequel l'âme a été scellée pourra visionner tous les souvenirs de l'utilisateur. C'était un jutsu très intéressant, surtout pour les personnes âgées. Il permettait principalement de transmettre un héritage. Cette technique n'allait sans doute jamais me servir, mais j'acceptai de l'apprendre pour faire honneur à Haaro.

L'apprentissage fut long et complexe. Jamais je n'aurais pensé qu'une pareille technique nécessitait un tel entraînement. Ce dernier n'était pas si physique que ça, mais plutôt mental. Il fallait tout d'abord apaiser entièrement son esprit pour être apte à recevoir ce don, ce qui n'était pas chose facile. Mais j'y parvins tout de même, après plusieurs journées entières de méditation. Sans nul doute, Haaro avait une aura nous forçant à faire des choses folles : je n'aurais sans douté jamais sacrifié autant de temps pour une technique du genre si je ne l'avais pas rencontré. L'étape suivante était l'harmonisation de l'âme et de la mémoire. Il fallait pour cela sensibiliser entre autres son diencéphale, la partie du cerveau où sont stockés les souvenirs importants. L'apprentissage de cette technique passait par tout un tas d'autres procédés farfelus. Si farfelus que je me demandai même si Haaro ne se fichait pas de moi. Mais ce n'était pas le cas. Après plusieurs semaines d'entraînement, il me convoqua une dernière fois.


- Madoka, je suis heureux de t'annoncer que tu as assimilé toutes les connaissances et les compétences nécessaires à l'utilisation de cette technique.

Ce n'était pas trop tôt, d'ailleurs. Je me demandais ce qu'allaient dire Yumi et mes parents lorsqu'ils me verraient revenir, après plus d'un mois d'absence... Après avoir prononcé ces quelques mots, Haaro ferma les yeux et posa son index droit sur ma tête. Une aura blanche entoura alors celui-ci et pénétra en moi de manière bien curieuse. Lorsque le processus prit fin, je sentis que quelque chose avait changé. Sans vraiment savoir quoi. Mais quelque chose avait changé, j'en étais convaincue. En lui parlant de cette étrange sensation, Haaro m'expliqua que, à présent, lorsque j'aurai la nécessité d'utiliser la Liaison spirituelle, j'en serai capable.

- Je te remercie sincèrement pour tout, petite. Non seulement tu m'as aidé à protéger Mendou no sato de ces effroyables shinobis, mais en plus de cela tu m'as redonné goût à la vie. Surtout, reste comme tu es, sois la même.

Son discours ressemblait étrangement à des adieux...

- Haaro ? Tu comptes partir quelque part ?

- En effet, oui. dit-il en un maigre sourire, comme toujours. J'estime avoir suffisamment vécu. Désormais, les villageois ont appris à se protéger par leurs propres moyens. Et je deviens de plus en plus faible. En tant que globe-trotteur, je me dois de transmettre tout ce que je sais. Adieu, Madoka.

Je vis alors où il voulait en venir. Il posa désormais son doigt sur une breloque qu'il portait toujours à son annulaire gauche : une bague de famille en argent sertie d'un petit saphir. Une épaisse brume blanche parut tout autour du vieil homme, puis celle-ci se concentra autour du bijou avant d'y pénétrer définitivement. Quelques instants plus tard, Haaro trébucha, tombant au sol. Je m'agenouillai rapidement pour le rattraper en plein vol. C'était quelqu'un d'exceptionnel, il ne méritait pas de chuter ainsi et de se briser un os. Sa fin devait lui faire honneur. Une petite larme coula sur ma joue : j'avais perdu un ami, en ce jour. Et pour accomplir sa volonté, je décidai de prendre la bague sur laquelle il avait utilisé sa technique. Il s'agissait de son unique héritage, et je me promis d'en prendre soin comme à la prunelle de mes yeux.

Je rentrai donc chez moi, le cœur lourd de chagrin. Premièrement, ma mission était accomplie. Je n'aurais qu'à inventer une excuse pour avoir mis autant de temps, mais la dislocation de ce groupe de nukenins allait sans doute m'aider à avoir une explication crédible. Secondement, j'avais appris une toute nouvelle technique, me permettant de transmettre mes souvenirs, de les faire durer pour l'éternité. Dernièrement, j'avais loué un véritable lien avec un ami, et c'était bien la première fois.
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Yumi Esuki
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MessageSujet: Re: Une destinée en un songe   Une destinée en un songe EmptySam 30 Nov - 16:29

Un peu moins d'un an s'était écoulé depuis la mort de Haaro. Même si j'avais été contente de retrouver les miens, ses passionnants récits et son humour débordant me manquaient terriblement. Mais d'autres événements m'avaient rendu le sourire, comme la réussite de Yumi à son examen post-académique. Elle était désormais une kunoichi à part entière, ce qui me rendit vraiment fière d'elle. Elle avait réussi à passer outre les remarques incessantes de ses camarades sur son affinité et à travailler sérieusement, que ce soit en théorie comme en pratique. On lui avait donc récemment assigné un sensei, un certain Yokei Aoki. J'avais eu la chance de rencontrer ce jeune juunin : il m'avait l'air d'être quelqu'un d'équilibré et d'intelligent. Il n'avait pas l'air de prendre en considération la mauvaise réputation de Yumi, il la traitait comme tout le monde, l'aidant même à s'entraîner au Hyôton. J'étais sincèrement heureuse de voir ma sœur épanouie.

Il m'arrivait également souvent de penser à mon île natale, à mon petit village, à mon clan. Cela pouvait paraître paradoxal de la part de celle qui avait tout fait pour essayer de fuir, mais c'était ainsi. Un grand shinobi avait dit : «Quelle que soit notre existence, nous finissons toujours par retourner à ses racines». Peut-être que l'isolation de notre domaine lui avait permis de ne pas être touché par les injustices et les horreurs du monde. Cette envie inexorable d'y retourner me poussa à en parler. Yumi était apparemment vraiment intéressée. N'ayant pas connu notre ancien foyer, elle était curieuse de le découvrir. Bien que nous voulions simplement prendre des nouvelles de notre clan et visiter de nouveau l'île, nos parents avaient toujours refusé de la manière la plus stricte et catégorique. Nous avions retenté à plusieurs reprises, mais rien n'y faisait : ils ne voulaient plus entendre parler du clan.

Un jour, on me proposa à nouveau de partir en mission de rang B, dans un village civil à quelques kilomètres au sud de Kiri. Un ninja sanguinaire y aurait assassiné de sang-froid et en public un des habitants avant de prendre la fuite. Mon objectif était d'enquêter, de retrouver ce nuisible et de le neutraliser. On me dit que la mission était quelque peu dangereuse pour une seule personne, alors un autre chuunin fut désigné pour m'accompagner. Il s'appelait Koshinuke Kurokawa. En réalité, j'avais bien remarqué que ce shinobi grassouillet peu agile et pas très futé m'accompagnait pour tenter «d'améliorer son niveau». A de tels degrés, je doutais qu'on puisse utiliser le simple mot «améliorer» et je me demandais sincèrement comment un tel ninja pouvait avoir atteint le grade de chuunin. Peut-être était-ce un de ces privilégiés qui recevaient des promotions sans les mériter ? En tout cas, en le regardant, rien ne justifiait le fait d'avoir de l'estime pour lui. Mais si on avait décidé qu'il m'accompagne pour de telles raisons, c'était bien qu'on avait remarqué en moi un certain talent. Cette conclusion me soulagea quelque peu : même si je ne me souciais que très peu de mon image, il était rassurant de remarquer que mes efforts payaient.

Lorsque je sortis du foyer familial pour rejoindre les portes du village, un petit cri venant de mon dos m'arrêta. Je me retournai et découvris Yumi, se tenant droite sur le perron. Elle avait tellement grandi, en si peu de temps... Je n'arrivais pas à croire que ma petite protégée à qui j'avais changé les couches et que j'avais bercée avait désormais atteint l'âge de douze ans. Elle était à présent une kunoichi confirmée, et était en voie à devenir une adulte responsable. J'étais vraiment fière d'elle.


- Grande sœur... Promets-moi de revenir très vite cette fois-ci. J'ai besoin de toi pour perfectionner mes techniques ; tu m'avais juré de m'aider !

- C'est promis, Yumi. Je ne te laisserai pas t'entraîner seule cette fois-ci. A très bientôt. lui dis-je en esquissant un large sourire afin de la rassurer.

Je lui adressai un dernier regard, puis je partis. Arrivée aux portes du village, le poltron qui me servait de partenaire était déjà là. Lorsque je franchis la ligne symbolique délimitant le village, j'eus une étrange sensation... comme si cette traversée était singulière. J'ignorai ce détail et nous partîmes vers le sud, en direction du fameux village que nous devions atteindre. Comme j'avais pu l'imaginer, Koshinuke, de par sa corpulence, était particulièrement lent. Je tentai de le motiver à courir un peu plus vite, mais rien n'y faisait : il allait à son rythme. Soudain, je sentis quelque chose tomber sur mon visage. De la pluie ? Non. C'était différent, plus compact. Je me servis de mes doigts pour retirer cette chose et pour comprendre de quoi il s'agissait. De la neige. Il neigeait pourtant rarement  à Kiri, et jamais à cette période de l'année. Devions-nous considérer cela comme un présage ? Ou peut-être un simple aléa météorologique ? Nous poursuivîmes notre route, et le débit de neige qui tombait s'intensifia, jusqu'à atteindre des proportions impressionnantes. Au bout de quelques minutes déjà, la route était entièrement recouverte de blanc.


- Ça, c'est pas... pas... pas... normaaal. commença Koshinuke en bégayant.

Cependant, je ne pouvais pas lui en vouloir : il n'avait pas tort. Peut-être qu'une grosse tempête de neige s'abattait en ce moment même sur le pays. Ou peut-être était-ce autre chose... Nous continuâmes à marcher, bien que freinés par la quantité de neige qui s'accumulait à nos pieds. Un peu intriguée, je commençais vraiment à m'inquiéter. J'espérais que tout allait bien au village et que cette intempérie ne l'atteindrait pas.

A cet instant, tout arriva très vite. A quelques mètres devant nous, un étrange phénomène se produisit. La neige se levait toute seule et adaptait peu à peu une étrange forme. Au bout de quelques secondes, je compris qu'il s'agissait d'une silhouette humaine. Koshinuke était comme pétrifié, et ma réaction n'était, je l'avouai, pas vraiment différente. Cette personne qui venait d'apparaître en face de nous semblait être un homme dans la vingtaine. Ses cheveux mi-longs ébouriffés avaient des teintes croisées entre le blanc et le bleu ciel, très claires en somme. De là où j'étais, je pouvais apercevoir son visage très pâle contrasté par ses yeux d'un bleu marine très sombre. Il portait une tunique de shinobi légère apparemment de la même couleur que ses cheveux. Il prit alors la parole :


Une destinée en un songe Avatarsgars415

- Hé bien. Vous en tirez une sacrée tête. Vous devriez voir ça ! Je ne pensais pourtant pas que les Esuki pouvaient connaître la peur. dit-il en ricanant.

Qui était cet homme et que savait-il sur mon clan ? Il était sans conteste un utilisateur du Hyôton ; il n'aurait pu apparaître ainsi de la neige autrement. Il était d'ailleurs sans doute à l'origine de cette tempête glaciale. Je fis alors le lien entre sa connaissance de mon clan et cette nouvelle information qu'il venait de me dévoiler indirectement : était-il possible que cet homme soit un Esuki ? C'était fort probable. Je me devais de l'apprendre.


- Qui êtes-vous au juste ? Et que savez-vous sur mon clan ? Surtout : que nous voulez-vous ?

Son regard qui laissait autrefois paraître sa jubilation prit alors une toute autre allure. Il était désormais courroucé, sans pitié, et il n'avait d'yeux que pour moi. Koshinuke ne semblait pas l'intéresser le moins du monde.

- Patience, patience, petite Madoka. Tout vient à point à qui sait attendre. Pour tout te dire, je n'ai pas de nom. Je n'ai plus de nom. Les habitants de l'île avaient pour habitude de m'appeler simplement l'Enfant Maudit.

- Excusez-moi de vous contredire, mais je ne connais personne portant ce nom. Je ne le répéterai pas : identifiez-vous ainsi que vos desseins.

- Hahaha. Tu as donc fui l'île bien avant sa destruction. Voilà qui est intéressant. Il est donc temps que je te conte une petite histoire : la mienne. J'étais un Esuki comme les autres, jusqu'au jour où les autres habitants ont découvert que j'étais capable de maîtriser la glace. Ce fut un événement horrible pour moi, et je n'avais d'autre choix que de fuir le village. Mes soi-disant semblables m'auraient tué autrement... J'ai donc grandi seul, dans les larges plaines du domaine. Cette enfance troublante et cette solitude manifesteront un sentiment évident au plus profond de moi : le désir de vengeance. Je ne rêvais que d'une chose : éliminer tous les Esuki afin de me venger de ce qu'ils m'avaient fait. Et quelques années plus tard, j'y suis parvenu. J'ai déployé ma puissance pour saccager le domaine et éliminer chacun de ses membres. Désormais, je voue ma vie à la chasse. Je chasse ceux qui ont survécu à mon attaque, qui ont fui le domaine. Et même si tu n'étais peut-être pas présente quant tout cela est arrivé, tu restes une Esuki. De la vermine, ni plus ni moins. Comme tous tes prédécesseurs, tu mérites uniquement la mort.

C'était trop. Trop de nouvelles désastreuses. Comment cela pouvait être possible ? Je concentrai toute ma volonté pour ne pas croire toutes ces idioties. Et pourtant, ma raison me poussait à me rendre à l'évidence. Pourquoi avions-nous fui notre île ? Mes parents s'étaient sans doute rendu compte que je maniais le Hyôton et ils ont choisi de quitter leurs racines pour me protéger. Ce qui expliquerait également leur peur constante de cette affinité, ainsi que leur réaction lorsque je leur ai appris que Yumi la maîtrisait aussi. Ils la considéraient comme interdite, maudite. C'était sans doute également pour cette raison qu'ils refusaient promptement de retourner sur notre île natale. Tout était plus clair à présent. La vérité était enfin devant mes yeux.

Ce garçon n'avait visiblement pas eu la même chance que nous deux. Mais était-ce une raison d'éliminer tous nos semblables ? Certainement pas. Et je ne pouvais le lui pardonner. Même s'il était probablement beaucoup plus puissant que moi à l'heure actuelle, je devais lutter et l'éliminer. Ma vie en dépendait : il ne comptait pas me laisser partir. Son objectif était clairement de me tuer, moi et toute ma famille. J'espérais sincèrement qu'il ignorait que j'avais une famille à Kiri, d'ailleurs. Yumi et mes parents seraient autrement en danger.

L'Enfant Maudit ne me laissa pas plus de temps pour réfléchir. Il composa quelques mudras avant de frapper le sol. La neige qui y reposait commença à s'agiter et à léviter, puis elle fonça en notre direction. Je fis mon possible pour esquiver son assaut, même si la neige encore à mes pieds m'empêchaient de me mouvoir comme je le désirais. J'y parvins de justesse, mais ce ne fut pas le cas de mon partenaire, qui valsa dans les airs, une dizaine de mètres après le point d'impact. Le choc avait été plutôt violent, mais il s'en était sans doute sorti. De ma position, je le fixai intensément, espérant qu'il se relèverait. Après quelques secondes, je le vis bouger et regarder dans ma direction. Il observa notre adversaire avec cette même terreur dans le regard, puis il fit volte-face avant de courir le plus vite qu'il le pouvait. Il m'abandonnait à mon sort, sans me fournir aucune aide. Un lâche. Il n'y avait pas d'autre mot pour le qualifier. Mon ennemi avait l'air de s'en réjouir : il ne pensait vraisemblablement pas que Koshinuke aurait représenté une quelconque difficulté pour lui, mais il s'extasiait plutôt du fait que ce dernier me laissait à moi-même. Il allait pouvoir savourer sa mise à mort. Malheureusement pour lui, je ne m'avouais pas aussi facilement vaincue, aussi puissant qu'il soit.

Je décidai d'utiliser ma technique favorite, le Toucher Hivernal. C'était fort risqué d'agir ainsi, surtout contre un adversaire prétendu aussi fort. Mais je n'avais pas le choix : je devais absolument employer les technique que je maîtrisais le mieux si je voulais me donner une chance de gagner. Je pris donc quelques secondes pour me déneiger les pieds et pour les placer agilement sur la surface de l'épaisse couche de neige. Mon poids plume et mon agilité allaient me permettre de progresser sur celle-ci sans m'y enfoncer. J'initiai donc ma course acharnée, fonçant vers l'Enfant Maudit. Si je gardais pendant quelques secondes un contact avec ses articulations principales, j'aurais une chance de gagner et surtout de m'en sortir vivante. Celui-ci ne bougeait pas d'un poil, plus amusé qu'apeuré par ma tentative. Grâce à ma grande dextérité et à ma rapidité, j'arrivai malgré tout à l'atteindre au poignet et à garder un contact avec lui pendant quelques secondes, avant qu'il ne me repousse. Ma technique avait entièrement gelé son poignet droit, jusqu'à l'entame de sa main, ce qui risquait normalement de l'empêcher de faire des mudras.

Il me regarda d'un large sourire avant de frapper ma glace, normalement ultra-résistante, avec sa main vacante. Celle-ci se brisa instantanément en mille morceaux. Je l'avais apparemment sous-estimé : ma glace ne serait d'aucune utilité contre un tel adversaire. Une poignée de secondes plus tard, il composa à nouveau des mudras, puis, comme tout à l'heure, il fit léviter la neige présente au sol. Il lui fit cette fois-ci prendre la forme de sphères d'environ un mètre de rayon et les envoya à vive allure vers moi. Craignant pour ma vie et sachant qu'il me serait possible de toutes les esquiver, je ripostai aussitôt en déployant un Mur de glace. Des énormes chocs se firent sentir les uns après les autres. Ses boules de glace étaient très puissantes, et je devais maintenir en continu une grande quantité de chakra pour régénérer en permanence mon mur, abîmé après chaque assaut. Autrement, il aurait vite cédé et sa technique m'aurait tuée. Après de nombreux chocs plus violents les uns que les autres, le calme revint. Mais je ne baissai pas la garde et maintins ma technique : il pouvait s'agir d'une ruse de mon adversaire. Je l'entendis ensuite crier :


- Hyôton Senpû !

Le bruit vif et fort d'une rafale de vent parvint alors jusqu'à mes oreilles. Je maintins mon mur de glace pour me protéger de sa technique, mais je sentais bien que celle-ci serait plus puissante que les précédentes. Une énorme tornade de glace apparut alors sous mes yeux, balayant mon mur de glace et moi-même au passage. Je fus engloutie dans sa technique qui me balayait dans les airs, me faisant faire le tour de la tornade à une vitesse phénoménale. Un sacré manège, sans aucun doute ! Il m'arrivait parfois de rentrer en contact à des blocs de glace eux aussi happés par ce puissant jutsu. Je crus alors que la fin était arrivée, que je mourrais dans cette effroyable tempête, et que personne n'entendrait plus jamais parler de moi. Mais par une chance inespérée, lorsque la technique prit fin, je fus envoyée violemment au sol, encore en vie. J'étais néanmoins dans un sale état : j'avais des plaies sur tous les membres de mon corps et la douleur était omniprésente. Je dus faire un effort incroyable pour me remettre sur mes deux pieds.

- Encore en vie ? Je vois que tu es tenace, toi. Je te félicite sincèrement : si t'attirer avec l'assassinat d'un civil était plutôt simple, tu es bien la première à me résister autant. Pour la peine, je te promets une mort raisonnable et digne de toi : tu mourras sous les coups d'une technique Doton qui te feront souffrir à un point que tu ne peux même pas encore imaginer. Mais ne t'en fais pas, tu sauras bientôt ce que signifie le mot douleur !

Il composa encore quelques signes incantatoires lors de sa dernière exclamation. Il plaqua ensuite les mains au sol et la terre se mit à trembler. Je craignais le pire. Et j'avais raison de le craindre : un énorme pic de terre mesurant environ trois mètres et étant extrêmement pointu sortit alors du sol. L'Enfant Maudit exécuta un dernier mudra, puis d'autres pics de la même forme sortirent très rapidement du sol, déformant totalement le paysage. Tentant d'ignorer la douleur, je me mis à courir le plus vite possible pour semer cette technique redoutable. Mais les pics progressaient toujours plus vite et ils ne tarderaient pas à me rattraper pour m'empaler. Alors qu'un d'entre eux était à peine à deux mètres derrière moi, je pris un fort appui sur mes pieds avant de sauter sur un arbre et de me percher à une de ses branches. Là, je serais hors de portée de sa technique. Du moins, c'est ce que je croyais. Les pics ne tardèrent pas à embrocher l'arbre à plusieurs reprises, ce qui le déracina complètement. Alors que l'arbre tremblait déjà, sur le point de tomber au sol, je pris encore une fois appui dessus pour réaliser un grand saut et atteindre un autre arbre. Le phénomène se répéta encore une fois, mais de manière bien plus rapide : les pics arrivèrent au contact de l'arbre, en tranchèrent les racines, puis je sautai sur le prochain arbre avant que celui-ci n'atteigne le sol. Au bout d'une dizaine d'arbres abattus, la douleur de mes blessures commença à se manifester davantage. Je ne pourrais pas continuer cette course indéfiniment, et ces pics de terre n'avaient pas l'air d'être freinés, bien au contraire. Je devais trouver une solution.

En regardant mon ennemi, je vis que ses mains étaient toujours posées au sol. Peut-être qu'à la manière de mon mur de glace, sa technique Doton nécessitait une concentration constante. Je me mis alors en tête de le déconcentrer, et de tenter d'en finir avec lui. Je continuai donc ma course acharnée contre ses infernales pointes de terre en essayant de trouver un point d'où j'aurais un visuel sur l'Enfant Maudit. Quelques arbres détruits plus tard, je trouvai le parfait angle de vue. Ayant mon adversaire en ligne de mire, je composai quelques mudras pour déchaîner ma technique la plus puissante : la Technique du Dragon de Glace. Je plaçai mes bras à l'horizontale et en fit sortir ma technique ultime : mon dragon fonça sur l'Enfant Maudit. Tout allait se jouer maintenant. Si ma technique parvenait à le toucher, je pouvais encore renverser l'issue du combat et venir à bout de ce monstre sans cœur. Voyant ma technique foncer sur lui à vitesse grand V, il interrompit la sienne avant de riposter avec...


- Hyôton : Kokuryû bôfûsetsu ! Le double Dragon Noir !

... une technique bien plus puissante encore. Il fit apparaître deux énormes rafales de glace noire semblables à des dragons et les propulsa sur mon propre jutsu. Lorsque les deux techniques s'entrechoquèrent, une énorme explosion se fit entendre. La puissance de feu de celle-ci m'aveugla même un court instant, puis elle créa un épais rideau de fumée. Rien. Ma technique n'avait abouti à rien. La contrer lui avait été aussi dur qu'un jeu d'enfant. Je me sentis totalement impuissante devant cet adversaire démesuré. Mes ressources de chakra étaient quasiment vides et j'étais dans un état qui m'empêchait fermement de poursuivre le combat. Je décidai alors d'utiliser ma solution de dernier recours. Je composai une vingtaine de mudras et accordai à cette technique la quasi-totalité du chakra qu'il me restait. Une fois préparée comme il se devait, je sautai de l'arbre sur lequel j'étais perchée depuis tout à l'heure et, arrivant sur la terre ferme, je plaçai mes mains au sol avant de hurler, dans un dernier espoir :

- Glaciation infinie !

Une épaisse couche de glace progressant à une vitesse fulgurante fonça sur l'Enfant Maudit, qui se tenait encore fièrement debout malgré tous mes précédents assauts. La glace arriva à ses pieds et il ne put rien faire pour l'esquiver : elle congela aussitôt ses jambes, son torse, ses bras. Seule sa tête restait libre.

- Comment oses-tu, petite dévergondée !? Crois-moi, je vais sortir de cette technique en deux temps, trois mouvements et je vais te réduire en miettes ! Cette fois-ci, tu ne m'échapperas pas !

Il pouvait hurler autant qu'il le désirait et m'insulter de tous les noms qu'il voudrait : ma technique le maintiendrait dans tous les cas immobile suffisamment de temps pour que je réalise ce que j'avais prévu. Ce combat était perdu d'avance. Il n'y avait malheureusement aucun espoir. Je n'avais qu'un seul moyen d'en sortir digne : périr de ma propre main. Je n'aurais jamais cru utiliser cette technique aussi tôt dans ma vie, mais elle était nécessaire. Je remerciai le ciel de m'avoir fait rencontrer Haaro, et plus généralement de m'avoir offert une telle vie. Même si je n'étais pas toujours parvenue à mes objectifs, le principal était accompli : élever Yumi de manière à ce qu'elle survive dans ce monde de brutes. Aujourd'hui, elle était devenue suffisamment adulte pour pouvoir évoluer d'elle-même. En me concentrant à mon maximum, je repensai une dernière fois à ma sœur. Je lui avais promis tout à l'heure que je ne reviendrais pas trop tard. Quelle fatalité. Allais-je vraiment la laisser seule dans ce monde que je qualifiais d'injuste et d'immoral ? Oui. C'était nécessaire. Si le monstre devant lequel je me tenais – et qui d'ailleurs commençait à se libérer peu à peu de mon emprise – ignorait l'existence de Yumi, elle aurait peut-être une chance de s'en sortir, en tirant des enseignements de toute ma vie. J'allais lui laisser mes souvenirs en guise d'héritage.

- Liaison spirituelle !

Utiliser cette technique me rappela le moment où Haaro l'avait lui-même utilisée. Aujourd'hui encore, je portais sa bague. J'avais pu visionner une partie de ses voyages : cela n'avait pas de prix. C'était assurément un homme bon, et c'était aujourd'hui grâce à lui que j'allais pouvoir agir pour sauver ma sœur. Lorsque cette brume blanche apparut autour de moi, j'espérais de tout mon cœur qu'un jour, elle visionnerait toutes ces images et prendrait conscience de tout cela. En sachant que sa vie était menacée, elle arriverait peut-être à mieux la protéger, à mieux se préparer. L'objet que j'avais choisi pour sceller mon âme était évidemment mon bracelet rouge. C'était mon objet fétiche, et j'étais à peu près sûre que, si mon corps venait à être retrouvé, Yumi en prendrait possession. Je posai donc mon index sur mon bijou et la brume se concentra autour de celui-ci. D'ici quelques instants, j'allais pouvoir rejoindre Haaro. Alors que mon esprit quittait déjà mon corps, l'Enfant Maudit se libéra enfin de ma technique et se prit d'une colère folle lorsqu'il remarqua qu'il ne m'avait pas infligé le coup fatal. C'était fini. Pour moi seulement. Je compte sur toi, petite sœur. Adieu.


~


Une sensation de froid m'enveloppa entièrement. Un froid mordant, particulièrement intense. Étais-je morte ? Je sentais bien que quelque chose avait changé. A cet instant, j'entrouvris mes yeux. Allongée sur un lit d'hôpital, une épaisse couche de glace entourait mes mains alors jointes par celle-ci. Lorsque mes yeux furent entièrement ouverts, quelqu'un ouvrit la porte de la chambre et y entra à toute allure. Il s'agissait de Takurô Kitoku, qui me servait de tuteur pour mon stage à l'hôpital.


- Yumi ! Tu es enfin réveillée. C'est génial. Nous commencions réellement à nous faire du souci pour toi... Mais heureusement, tu n'as pas cédée, tu t'es battue comme une guerrière !

Pas moi. C'était ma sœur. Ma sœur Madoka ! Tous ses souvenirs se mélangeaient à présent dans ma tête... ce moment où elle a fui le domaine Esuki avec mes parents... cet autre où elle a découvert que je maniais le Hyôton, comme elle... cet autre encore où elle a fait la rencontre de ce vieil homme, Haaro... et ce dernier, où elle s'est ardemment combattue contre... l'Enfant Maudit. Je connaissais désormais toute l'histoire de mon clan, et j'étais prête à parier que Kento-chichi et Saki-haha n'étaient pas au courant de tout cela. Même si je me devais de les en informer, je préférai garder tout cela pour moi pour le moment.

Tout au long de la journée, ma famille et mes amis me rendirent visite. Je n'avais parlé à personne de tout ce que j'avais vu. Néanmoins, Ryukù-sensei me rappela un détail important : l'examen chuunin approchait à grands pas ! La date finale des inscriptions était ce jour-même. J'avais eu beaucoup de chance de me réveiller à ce moment : j'aurais très bien pu ne pas pouvoir y participer. Mais heureusement, j'avais eu de la chance. Mizukage-sama m'apporta donc un formulaire d'inscription et je le remplis, validant ma participation au tournoi.

Tout était confus dans ma tête, et je ne savais pas quelles étaient les priorités suite à tout ce qui m'était arrivé... Mais lorsque j'eus enfin la permission de rentrer chez moi, la première chose que je fis fut étrangement de récupérer cette mystérieuse bague que portait toujours Madoka. A présent, je savais quelle signification elle avait pour elle, et je comptais bien la porter. En son honneur.


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