Shingen s'éveilla dans sa chambre d'hôpital. L'esprit embrumé par le sommeil il ouvrit doucement les yeux. L'air était frais, parfumé par la douce fragrance des fleurs qui étaient dans le vase du petit guéridon. Il bougea légèrement cherchant à étirer ses muscles endoloris, mais se ravisa lorsqu'une douleur se réveilla dans son flanc. Il resta donc coucher dans son lit à attendre qu'un médecin remarque son réveil.
"Foutue mission, foutus mercenaires. Je me remets bien des blessures qui entaillent la chair, mais je sens que cette côte fêlée va m'handicaper un bon moment... Et dire qu'on m'avait promis qu'après cette mission je pourrai enfin venger mon équipe. Je vais devoir attendre... Encore..."
Il tenta malgré tout de s'asseoir dans le lit, ce qui lui tira un grognement sourd quand la douleur se fit sentir. Il regarda la chambre autour de lui, la même apparence que celle où il s'était réveillé 6 ans plus tôt. Une pièce d'un blanc immaculé, une grande fenêtre avec une vue sur les rues de Konoha munie de rideaux blancs, un petit guéridon blanc sur lequel se trouvait un vase avec des fleurs, un lit et la porte de la chambre. Voilà son premier souvenir de sa vie, les 16 années précédentes étaient comme effacées de son esprit. Shingen regarda ses avants bras recouverts de bandages plus vermillon que blanc. Il les prit et les retira, appréciant d'être libéré de leur étreinte ; et regarda avec satisfaction ses avants-bras couverts de cicatrices, mais sans aucune plaie ouverte. Sa capacité à cicatriser était toujours utile.
Il repensa à sa précédente mission. Les mercenaires qu'il avait arrêté avaient été plus coriaces que prévu. Il avait eu beaucoup de mal à s'en défaire et avait trop usé de ses techniques. Il avait perdu une telle quantité de sang qu'il était rentré dans la rage démoniaque, à l'issue de laquelle il avait massacré le chef des mercenaires et ses deux gardes du corps. Puis il s'était évanoui, épuisé par cette ultime technique. Il est vrai qu'il aurait pu se débarrasser très facilement d'eux si il avait bien voulu être envoyé sur cette mission avec une équipe, mais depuis le massacre de son ancienne équipe, il a toujours refusé d'être à nouveau en équipe. Il se sentait coupable de la mort de ses compagnons, surtout parce qu'il était le chef d'équipe. Il ne voulait plus avoir la vie d'autres personnes entre ses mains et préférait travailler seul.
Soudain une infirmière fit irruption dans sa chambre, le coupant à ses pensées mélancoliques. Elle venait voir ses bandages et sa côte fêlée. Elle regarda d'un air réprobateur les bandages gisant au sol à côté du lit, mais ne dis rien. Elle avait l'habitude de voir Shingen et connaissait sa capacité à cicatriser. Elle lui demanda d'enlever son chemisier de malade et ausculta le bleu sur son côté gauche. Shingen grimaça quand elle toucha la zone sensible. Elle eut un hochement de tête satisfait et lui demanda si il avait besoin de quelque chose. Il fit non de la tête disant qu'il n'avait besoin de rien. Elle lui servit tout de même un verre d'eau tandis que le jeune homme remettait son haut. Il effleura sa cicatrice sur le torse, qui divisait sa cage thoracique en deux. Il eut une moue de dégoût en la touchant, car elle lui rappelait le moment où il avait failli à son devoir de chef d'équipe. Il pris le verre que lui tendait l'infirmière et but une gorgée d'eau fraîche. L'infirmière satisfaite s'en alla vers la porte et au moment de la fermer, arrêta son mouvement. Elle dit à quelqu'un dans le couloir :
-Oui, oui. Vous arrivez juste au bon moment je viens de finir de l'ausculter et il est bien réveillé. Si vous voulez vous pouvez aller le voir.
A ce moment une deuxième silhouette apparut de l'autre côté de la porte et entra dans la chambre de Shingen.
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