La machine est en marche.

Le silence habituel qui régnait dans ces lieux insalubres avait quelque chose de dérangeant. Quelques rares gouttelettes tombaient sur le sol froid avec un petit bruit sonore, puis le calme revenait inéluctablement remplir le vide abyssal qui caractérisait l'endroit. Même la respiration sifflante de Temari était si faible qu'elle en devenait inaudible. Seul le mouvement régulier de sa poitrine témoignait de l'étincelle de vie qui subsistait dans ce cocon fragile qu'était son corps. La porte s'ouvrit en grinçant. Elle fut parcourue d'un frisson. Pas ça...

Shunsuke passa le seuil de la porte avec calme, presque de l'indifférence, comme s'il était résolu, et que ce qui l'attendait ne lui causerait pas la moindre émotion. Deux shinobis se tenaient à ses côtés, le regard sévère, empreint d'une concentration intense qui ne laissait sous entendre qu'une chose : qu'ils tueraient quiconque menaceraient le psychopathe qui leur tenait lieu de sensei. Celui-ci ôta prestement son manteau, sortit un pinceau, de l'encre, et se mit à tracer d'étranges symboles sur le sol de la pièce. Il s'activa ainsi pendant plusieurs minutes, puis enchaîna quelques mudras avant de frapper le sol de sa paume droite. Les symboles peints rougeoyèrent, puis disparurent. Le sceau était renouvelé. Aucune technique n'aurait effet dans cette salle.

Il avait dû prendre cette précaution depuis que Temari avait délibérément usé de son chakra Fuuton pour tenter de détruire ses chaînes. Il n'avait pas la moindre idée de comment elle avait pu utiliser une technique en étant droguée, même si le choc causé par la mort de ses nièces pouvait l'avoir traumatisée, néanmoins, il ne comptait pas courir le risque d'une évasion fortuite. Le sceau était d'une telle puissance qu'il aurait presque neutralisé un Bijuu enragé. En théorie, tout du moins.

Shunsuke s'approcha de sa captive, la jaugea du regard, puis soupira. La gifle magistrale qu'il lui administra la sortit de sa torpeur avec la force d'un boulet de canon ! Il sourit, satisfait.

– Ryuu, approche. Dis lui ce qui s'est passé quand tu es allé là où elle nous avait dit que son frère se cachait. Et dis lui pourquoi je ne suis pas content. Les yeux de Temari s'agrandirent, et sa lèvre inférieure se mit à trembler. Et vous savez tous bien que lorsque je ne suis pas... content... Je peux être très, très désagréable.

Une larme coula sur la joue de la jeune femme. Shunsuke ne daigna même pas la remarquer.

Spoiler:

Ryuu se déplaçait d’un pas décidé et rapide dans les couloirs de la prison souterraine. Le bruit de chaque claquement de ses chaussures contre le sol résonnait à travers le lieu sordide et poisseux, ses cheveux se balançaient à chaque mouvement, ceux-ci étaient sales, gras et humide. Sa tenu était recouverte d‘une épaisse couche de terre et de sable séchée qui avait rigidifié. Cette tenu, était pourtant assez souple à la base. Une odeur de renfermée emplissait les narines du Dragon, sans pour autant le dégouter. Les rats fuyaient et couinaient en entendant arrivé le ninja. Le regard de l’ancien ninja était fixe et son expression était indifférente malgré le fait qu’il ait du se déplacé à travers plusieurs pays afin de trouver une personne qui n’était pas à l’endroit indiqué, à croire qu’il arrivé a garder ses ressentis pour lui.

Soudain, le ninja s’arrêta devant une cellule. La porte était renforcée de plusieurs sceaux très puissants ainsi que d’une couche de métal supplémentaire. Cette même porte, était entrouverte et une voix émané de la salle, rapidement, Ryuu reconnu la voix de son maître, une voix froide et inexpressive, dénué de tout sentiments de toute humanité. Il attendit que celui-ci termine de parler avant de pousser la porte et de s’aventurer dans la cellule.

Cette même cellule était quasiment vide, des chaines étaient accrochées aux murs et un simple drap, entreposé au milieu de la pièce devait servir de couchette à la prisonnière. Juste à côté du drap, se tenait Shunsuke, le Kazekage de Suna et surtout, le maitre de Ryuu. Le Dragon se mit à genou devant son supérieur et en restant à terre déclara:

-Je suis désolé maitre, la mission a échoué, j’ai échoué, je ne mérite même pas votre attention, ni votre clémence. De plus j’ai tué tout les membres de cette mission qui on participé à l’échec. Ils avaient aussi échoué et ne méritaient plus d’être dans vos rangs.

Il n’osa pas se relever, mais il jeta un regard froid à Temari, recroquevillée dans un coin de la pièce, celle-ci était dévoré par la fatigue, la faim et les douleurs causées par la torture. Ce regard, lui fit rapidement comprendre que, si Ryuu ne mourrait pas, elle ne paierait rien pour attendre. Donner de mauvaises informations à l’un des douze et le ridiculiser ainsi méritait bien plus que la simple mort. Puis Ryuu rebaissa la tête et fixa les dalles humides et froides qui recouvraient le sol en attendant le verdict du Kazekage. Le shinobi n’avait pas peur, on lui avait apprit a ne pas craindre la mort, il espérait seulement pourvoir défendre son maitre un peu plus longtemps.

Spoiler:

Shunsuke poussa un léger soupir, et un simple geste du menton suffit à intimer à Ryuu l'ordre de se relever immédiatement. Le Dragon avait les joues rougies par la honte et la colère, mais il contint ses émotions, comme l'instrument mortel qu'il était. Le Kazekage congédia l'un de ses deux gardes, restant avec Ryuu et Inu. Il aurait bien assez de deux de ses serviteurs pour accomplir sa tâche, aujourd'hui. Il se dévêtit, jusqu'à être complètement nu, et s'approcha de Temari. On pouvait lire un subtil mélange de sadisme et d'excitation sur son visage, tordant ses traits en un rictus terrifiant. Il s'approcha de la jeune femme amaigrie, qui tenta vainement de se soustraire à lui en reculant de quelques centimètres. La porte de la cage s'ouvrit. Le grincement sinistre qui émana des gonds rouillés sembla durer une éternité pour la kunoichi. Puis Shunsuke s'approcha davantage. Elle pouvait sentir l'odeur de la sueur coulant sur sa peau halée. Il la saisit avec force, sans ménagement. Malgré tous ses efforts, elle ne put se défaire de son étreinte. Si elle avait été en pleine forme, l'entreprise aurait été moins aisée pour le Kage... mais Temari n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle cessa de lutter. Shunsuke sourit.

Souffrance. Humiliation. Souillure. Chaque seconde de son supplice était un interminable calvaire. Les larmes ne suffisant plus à évacuer son ressentiment, sa haine et sa peine, Temari s'était emmurée dans un silence de mort, attendant patiemment que son tortionnaire soit rassasié. Hélas, cette courageuse réaction n'eut pour seul effet que d'inciter Shunsuke Kinbara à user de méthodes plus radicales encore. Cette fois-ci, elle ne put retenir ses cris, qui se mêlèrent au rire démoniaque du Kazekage. Leurs "ébats" durèrent un moment, après quoi, enfin satisfait, il la relâcha. Temari resta étendue sur le sol, presque immobile, juste agitée de légers soubresauts dus à ses sanglots. Il put ainsi prendre le temps de se rhabiller, se tournant alors vers ses hommes afin de reprendre ses vêtements. Leur visage était fermé, insondable, leur discipline de fer les ayant préservés du triste spectacle s'étant déroulé sous leurs yeux. Néanmoins, Shunsuke put déceler une pointe de satisfaction dans les yeux de Ryuu. Du ressentiment vis à vis de la captive ? Cela ne lui rendrait la tâche que plus simple...

– Relève-la Inu.

Le ton de sa voix était impérieux, mais calme, et posé. Le shinobi s'avança d'un pas souple, et la souleva sans difficulté avant de l'attacher de nouveau à la plaque d'acier qui recouvrait le fond de sa cage. Les cheveux poisseux de la prisonnière tombaient devant ses yeux, les soustrayant au regard inquisiteur du Kazekage. Toutefois, celui-ci n'attendit pas qu'elle le fixe dans les yeux avant de poursuivre :

– Je suis las de jouer avec toi. Pour être tout à fait exact, tu ne m'amuses plus. Si tu veux vivre et avoir peut-être un jour la chance de revoir tes enfants, il va falloir que tu me dises où se trouve ton frère. Maintenant.

Elle secoua la tête, et se mordit la lèvre. Shunsuke tiqua.

– Je n'en ai absolument rien à faire que tu ne saches pas où il se trouve. Je veux trouver Kankûro et je le trouverai. Amène-moi à lui.

Nouveau signe de tête. Cette fois-ci, c'était un signe de refus. Il fronça les sourcils, contrarié, et posa ses index sur ses tempes. Il ferma les yeux.

– S'il-te plaît, ne m'oblige pas à mettre Konoha à feu et à sang juste pour ça... Tu sais très bien que je m'occuperai personnellement de tes enfants si tu refuses de coopérer, alors pourquoi insister ?

Temari resta un moment immobile, puis baissa la tête. Elle ne put retenir ses larmes, qui dévalèrent la courbe de ses joues avant de tomber sur le sol froid et dur. Le Kazekage fit volte face, et se dirigea vers la sortie de la prison. Inu et Ryuu lui emboîtèrent le pas, et la porte se referma avec un bruit sourd, laissant Temari seule dans l'obscurité de sa cellule...


Sans cesser de marcher, Shunsuke dicta ses consignes. Il n'avait plus la moindre pensée pour la femme qu'il venait de souiller, ni pour les souffrances qu'il lui avait infligées. Seule comptait l'opération.

– Inu, va prévenir les autres, je veux que les 12 soient au complet lorsque nous coinceront Kankûro. Ryuu, tu viens avec moi. Temari va nous servir d'appât, mais pour cela, nous avons besoin de sa famille. Prépare mes affaires. Nous partons pour Konoha.

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