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 Recruter dans les prés

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Yumi Esuki
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Yumi Esuki
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MessageSujet: Recruter dans les prés   Recruter dans les prés EmptySam 22 Fév - 18:08

- J'ai effectivement eu vent de vos talents à recruter un peu partout dans la ville et je savais que vous n'alliez pas tarder à venir nous voir, simple question de logique. Si notre général en chef vous a demandé de nous aider, c'est qu'il y a forcément une raison. La guerre ne va pas tarder à faire rage. Si je peux vous donner un conseil pour vos prochains recrutements, c'est de vous rendre plus loin dans le vieux continent, au cœur même de celui-ci, il reste des contrées encore neutres malgré ce que les gens disent. Bref, je ne vais pas tourner autour du pot moi non plus et accepter votre proposition. Nous nous occupons de quelques dernières choses encore sur le feu et nous emménageront dans votre domaine.

J'étais aux anges. Encore une fois, on avait accepté ma proposition. En plus de cela, Cécile était accompagnée de la quatrième unité de combat de mon armée. Cela représentait déjà un bon nombre de soldats, ce qui était assez paradoxal pour un bataillon porteur d'un message de paix. Mais le plus important était que j'avais recruté des hommes prêts à tout pour leur patrie. Leur détermination et leur motivation mèneront notre faction à la victoire. Après lui avoir montré la position de mon domaine sur ma carte, je répondis à Cécile :

- Je vous remercie pour le conseil. Je ne puis vous cacher que je m'apprêtais justement à quitter la ville, demain. Sauriez-vous quelle destination précise je devrais emprunter ?

- Le village le plus proche est le petit bourg agricole d'Iksay. Il se trouve au nord-est d'ici, toujours au sein des terres de la Confédération. Mon amie Mel, une marionnettiste, y habite. Même si la guerre n'est pas son fort, elle pourrait bien être intéressée elle aussi : elle aime particulièrement les aventures. Si vous la croisez, passez-lui le bonjour de ma part.

Lorsque j'entendis le mot «marionnettiste», mon cerveau eut un déclic : s'agissait-il d'une talentueuse runiste qui maniait de puissantes marionnettes avec des runes, à l'instar des shinobis maîtrisant le Kujutsu avec leurs fils de chakra ? Si c'était le cas, elle pourrait être un précieux atout ! Avant de quitter les lieux, je remerciai encore une fois Cécile pour ces informations. Pressée de partir loin de ce bloc urbain, je courus en direction de l'auberge. Là, je récupérai à la hâte mes affaires, y laissait comme prévu mes divers achats qu'on pouvait qualifier d'inutiles, puis sortis. Mon paquetage sur le dos, je commençai mon voyage. Lorsque j'eus franchi la grande porte de la ville, deux sentiments opposés m'envahirent simultanément : d'une part, celui de l'insécurité, car je n'étais plus entourée de gardes armés prêts à me protéger à tout moment ; d'autre part, celui de la quiétude de ne plus être à portée des nobles de Vinay del Zexay. Bien qu'un peu effrayée au début du fait que je ne pouvais me servir de mon chakra, je m'habituai rapidement à ce détail, qui en devint presque insignifiant. En effet, depuis que je ne n'entendais plus l'animation citadine et que je ne sentais plus l'odeur salée des océans, les seuls êtres vivants que je rencontrais étaient de petits animaux, inoffensifs pour la plupart.

Je marchai parmi de grandes prairies, paysage qui semblait être le plus présent dans ce pays. La végétation était plutôt basse, permettant de garder un œil tout autour de soi en permanence malgré les quelques irrégularités du sol donnant parfois l'impression d'altitude. Il s'agissait donc davantage de collines que de prairies. Cela n'en était pas moins relaxant. Les sentiers étaient à peine tracés, laissant donc comprendre que cette terre était très sauvage. J'aimais particulièrement ces grandes étendues vertes, appréciant chaque moment où je pouvais communiquer avec la nature. La ville et les bains de foule avaient également leur charme, mais je préférais de loin le calme de la campagne. Quant au temps, il était lui aussi agréable : la proximité de la mer apportait une certaine douceur, mais elle était trop éloignée pour que les bourrasques de vent soient violentes. Le ciel était bien dégagé, sans pour autant que le soleil ne soit trop rude. Selon moi, cette météo était idéale.

Lorsque j'avais à faire à de très longues lignes droites, je me permettais de sortir un livre et de bouquiner, tout en marchant. J'avais développé cette aptitude étant plus jeune : petite, je n'appréciais pas être statique. Même quand je lisais, seule, dans ma chambre, je faisais les cent pas, mon livre à la main. Là encore, j'adoptais cette curieuse pratique qui me permettait de ne pas m'ennuyer pendant ces longs moments de solitude. Contempler les paysages était agréable, mais cela devenait rapidement lassant. Les mots n'avaient pas ce problème : bien que formés de seulement vingt-six lettres différentes, ils avaient chacun leur sens et leur particularité, ne laissant jamais place à l'ennui.  Je dévorais actuellement un ouvrage touristique sur le Vieux Continent que j'avais emprunté à la bibliothèque de Vinay. J'y appris que la plupart des villes avaient ici été conçues de manière quasi-équidistante : elles se trouvaient presque toutes à six heures de marche les unes des autres. Ce renseignement m'amena à consulter mon gousset, qui affichait une heure de l'après-midi. Quatre heures s'étaient donc déjà écoulées depuis mon départ. Comme le temps passe vite, quand on lit ! Alertée par les grognements de mon estomac criant famine, je décidai de faire une pause pour me restaurer. Je sortis donc une nappe rouge de mon sac et l'étalai au sol, où je m'assis précipitamment. Mes jambes n'étaient pas si épuisées, mais elles semblaient tout de même avoir oublié cette position. Je pris plaisir à la redécouvrir tout en dégustant une portion de sushis. Une fois mon pique-nique terminé, je me remis en route. Ne voyant pas le temps passer, alors que je finissais un autre chapitre de mon livre, je remarquai que je marchais au beau milieu de champs depuis déjà une centaine de mètres : je ne devais plus être bien loin d'Iksay !

Quelques kilomètres plus loin, j'aperçus enfin de nouveaux signes de vie, des maisons entre autres. Enfin ! Je pressai le pas, puis arrivai au village qui était assurément petit, mais mignon. Les habitants semblaient prêter un peu plus attention à moi qu'en ville : ici, tout le monde devait se connaître. La présence d'une inconnue était donc probablement quelque chose de rare qui faisait rapidement le tour du village. D'ici une dizaine de minutes, les vieilles commères seraient toutes au courant de mon arrivée. Ce n'en était pas plus mal, après tout. Les villageois que je croisais me saluaient, certains me souriaient. J'avais cependant cerné que ce n'était pas la grande forme : l'atmosphère de la guerre les angoissait peut-être un peu... Je m'arrêtai pour demander des indications à un passant :


- Bonjour ! Excusez-moi de vous déranger, monsieur. Connaîtriez-vous une certaine Mel ? C'est une marionnettiste.

- Bien le bonjour, étrangère. C'est la jeune Mel que vous recherchez ? Elle doit encore être à l'auberge, en train de faire son numéro.

Intriguée, je pris la direction qu'il m'avait indiquée après l'avoir remercié. Je n'eus pas de mal à trouver le petit baraquement en briques qui servait d'auberge. Une fois rentrée à l'intérieur, je repérai tout de suite l'intéressée. Elle se tenait sur une sorte de scène, au fond de la pièce, et avait une marionnette... dans la main ! Elle faisait en effet un numéro de ventriloque. J'étais bien loin de mes attentes. Cette image cassa le mythe de la prestigieuse runiste, mais je faisais tout de même confiance à Cécile : si elle m'avait envoyé à elle, elle devait posséder des atouts que d'autres n'avaient pas. Parmi ceux-ci, je pouvais d'ores et déjà identifier l'humour : les clients semblaient hilares devant le spectacle de la jeune fille. Une fois celui-ci terminé, j'attendis la fin des applaudissements et des courbettes pour aller à sa rencontre. Maintenant que je pouvais la contempler de plus près, je compris qu'elle n'était pas non plus bien âgée. Elle avait mon âge, tout au plus. Elle portait des collants bleus marines ainsi qu'une veste blanche et bleue ciel finissant en jupe. Ses cheveux courts étaient ornés d'un ruban rose, et elle tenait en main son arme fatale, une louve en peluche.

- Salut. Mon nom est Yumi Esuki, commençai-je. Je viens du continent shinobi, et je suis ici pour recruter des personnes motivées dans l'armée de la Confédération. Depuis ce matin, Cécile Brun fait partie de mes troupes. Elle m'a conseillé de m'adresser à vous, une fois ici. A ce que j'ai vu, votre petit numéro a du succès !

- Moi c'est Mel, répondit-elle. Mais vous devez sans doute déjà connaître mon nom, si vous avez rencontré Cécile. En effet, mon attraction fonctionne bien, ces temps-ci... Les gens ont besoin de rire et de se détendre, étant donné qu'ils sont sur les nerfs à cause de l'arrivée imminente de l'Empire. En plus, un des capitaines de la garde du village a déjà été embrigadé par l'un des vôtres, un certain Azzuki Mioka. Alors les pilleurs des champs frappent de plus en plus souvent, ces derniers jours... Et la garde peut pas faire grand chose, elle a trop de charges sur les épaules.

Azzuki ! Alors comme ça, il était passé à Iksay. Je me demandais comment se déroulait sa mission, de son côté. Apparemment, cela se passait bien, vu qu'il avait recruté un membre de la garde. Ce que Mel évoquait était cependant un problème : si les représentants de la loi allaient livrer bataille, il était normal de voir la criminalité augmenter. Me sentant concernée, je repris :

- Je vois... Qui sont les pilleurs des champs ?

- C'est un groupe de brigands traînant dans les prairies de Zexen qui vole les récoltes des producteurs sans aucun scrupule. Hier, ils ont carrément cambriolé le grenier du village. Les stocks de blé sont partis en fumée...

- Vous m'en voyez désolée. Peut-être que je pourrais me rendre utile. Je suis pour le moment fatiguée de mon voyage, et je préfère me reposer à l'auberge. Mais j'irai dès demain prêter main forte à la garde. En ce qui vous concerne, permettez-moi de vous dire que vous seriez fort utile au sein d'une armée : la vie d'un soldat n'est pas toujours amusante, alors un brin de sourire ne leur ferait pas de mal. Vous représenter dans mon domaine serait aussi un moyen pour vous de vous faire un nom. Qu'en dites-vous ?

J'espérais que ma proposition soit suffisamment alléchante pour attirer Mel et sa louve bien-aimée.
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MessageSujet: Re: Recruter dans les prés   Recruter dans les prés EmptyLun 24 Fév - 10:21

L'entendant accepter à son tour, j'esquissai un sourire des plus sincères. Après lui avoir montré la position de mon domaine sur ma carte, je lui fis une douce tape dans le dos. Exténuée, je décidai ensuite d'aller me reposer. Mes jambes étaient en compote, et mon esprit avait soif de connaissances. Je me dirigeai alors jusqu'au guichet pour demander une chambre. Cette fois-ci, en recevant un de mes bons, l'aubergiste ne fit pas la grimace : les clients devaient ici être tellement rares que la manière de payer lui importait peu. Je montai rapidement dans ma chambre et m'étalai sur mon lit. Il était peu confortable, mais suffisamment pour que je puisse m'y détendre. Je sortis mon livre sur les runes, et me laissai emporter par les mots, une fois encore. Au cours de la soirée, je ne descendis qu'une fois pour le dîner, et je ne m'attardai pas à discuter avec les paysans, aussi intéressants qu'ils puissent être. Je remontai pour lire encore quelques instants, avant de glisser le grimoire sous mon oreiller. Je me recouvris enfin du peu de couvertures que la modestie pouvait permettre, et me laissai enlacer par les bras de Morphée.

Je me réveillai, sereine. Cette nuit, je n'avais fait aucun rêve, ce qui était loin d'être commun. Personne n'avait perturbé mon sommeil, ni l'Enfant Maudit, ni Madoka, ni la doucereuse voix d'Alanis. Je décidai, comme prévu, de rendre visite à la garde du village. Pendant la matinée, Iksay semblait beaucoup plus animée qu'en après-midi : les adultes travaillaient de bon cœur, les enfants jouaient en courant où bon leur semblait. On allait jusqu'à oublier l'humeur belliqueuse du continent. Et pourtant, elle était bien présente... En arrivant à la caserne, je fus surprise par la foule faisant la queue à l'extérieur. Les villageois avaient-ils tant de problèmes ? Un peu gênée, je me faufilai entre eux pour parvenir à l'intérieur sans perdre de temps. Là, les deux seuls membres de la garde faisaient passer les gens à tour de rôle pour écouter leurs plaintes.


- Nous ferons tout ce qui est en notre possible pour retrouver vos récoltes, monsieur Malgram. dit la jeune femme aux cheveux bleus, installée sur sa chaise. Pour l'heure, nous devons écouter les autres. Je vous prie de vous décaler... Au suivant !

Sa tenue était plutôt atypique : elle portait une armure légère au niveau du torse et une sorte de pantalon blanc et rouge en lin. Elle possédait aussi une grande capuche aux mêmes couleurs, qui était bien visible même lorsqu'elle ne la portait pas. Celle-ci créait un étrange contraste avec sa longue chevelure turquoise. Dans son dos, une grande cape orange tombait jusqu'au sol. A en croire par la tenue identique de son camarade, il s'agissait d'un uniforme. En m'excusant auprès des diverses personnes que je doublais, je parvins au niveau de cette figure d'autorité.

- Bonjour, défenseurs d'Iksay. Mon nom est Yumi Esuki, et je viens du continent shinobi. Je ne vais pas m'attarder sur les présentations, car vous avez sans doute déjà rencontré mon ami Azzuki. Je constate que son recrutement a posé problème ici, et je m'en sens redevable. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour vous venir en aide, dites-le moi et je me ferai un plaisir de vous assister.

D'un ton juste, comme si chacun de ses mots étaient à la fois totalement spontanés et choisis avec méticulosité, elle me répondit :

- Enchantée, demoiselle. Mon nom est Nelis. Malheureusement, nous ne pouvons qu'enregistrer des plaintes à longueur de journée et nous ne sommes pas assez nombreux pour tenter une opération, même si nous avons à présent une petite idée de l'endroit où se dissimulent ces pilleurs des champs... Votre ami nous a mis dans le pétrin, mais ne perdez pas votre temps avec nos histoires : votre cause est juste, j'en suis consciente. Au suivant !

- Attendez ! répondis-je aussitôt, sans vraiment me soucier des hommes derrière moi qui commençaient à s'impatienter. Vous dites savoir où est leur repère ? Je vous en prie, communiquez-moi cette information, et vous ne le regretterez pas. Je crois avoir une idée pour régler votre problème.

- Une... idée ? Ca m'a l'air d'être du suicide, même pour un shinobi. Ils sont nombreux, savez-vous ?

- Cela ne m'arrange que davantage. Je ne souhaite pas me battre avec eux : à mon estime, les mots constituent l'arme la plus puissante qui puisse être.

Intriguée, elle me défia du regard avant de lâcher :

- Vous m'avez l'air bien sûre de vous. Bien. Nous pensons que les pilleurs ont établi leur camp dans une caverne se situant sur le versant d'une grande colline, plus au nord. Si vous comptez vous y aventurer, vous ne pourrez y aller seule. Je vous accompagnerai. J'espère que vous ne faites pas fausse route, demoiselle...

Sous les regards ébahis des villageois, nous sortîmes de la caserne, laissant tout seul le compagnon de Nelis. Ce dernier m'avait semblé furieux de ma venue. De mon côté, j'espérais du plus profond de mon cœur que ma solution était la bonne. En sortant d'Iksay et en faisant route vers le nord, je préparais déjà mes arguments pour convaincre les bandits d'arrêter leurs crimes. Je me renseignai à leur sujet en posant des questions au capitaine de la garde qui sillonnait en ma compagnie les routes bordant les champs du village. Apparemment, ils n'avaient jamais assassiné personne, laissant toujours la vie sauve à leurs victimes. C'était une information cruciale à mes yeux, puisqu'elle traduisait en quelque sorte de leur pacifisme : ils souhaitaient mener leur vie sans pour autant ôter celle des autres. Après une bonne demi-heure de marche, nous arrivâmes devant l'entrée d'une caverne. Personne n'avait l'air de monter la garde, ce qui facilita grandement notre infiltration. J'espérais, comme je l'avais déclaré à Nelis, ne pas recourir à la violence. Un combat mettrait mes réserves de chakra au plus bas, ne me laissant que peu de possibilités pour la suite de mon voyage. Je devais impérativement trouver un arrangement. A l'intérieur, les cris d'amusement que nous pûmes rapidement entendre confirmèrent les soupçons de Nelis : il s'agissait bien du repère des pilleurs des champs. En progressant toujours dans la même direction, nous parvînmes jusqu'à une grande salle, par chance, sans croiser aucun bandit. Nous nous trouvions à l'étage de la pièce forée dans la roche, me donnant l'impression d'être sur un promontoire. Nous pouvions désormais voir de haut des dizaines – non –, des centaines d'hommes festoyant leur victoire. Une énorme pile de blé et d'autres récoltes en tous genres se trouvant au centre de la salle fit disparaître les doutes qui subsistaient encore. Je pouvais sentir le regard inquiet de Nelis se poser sur moi. J'étais également un peu sur les nerfs, puisque l'issue de nos vies se trouvait entièrement entre mes mains, ou plutôt entre mes lèvres. Je m'avançai près du rebord pour prononcer mon discours, telle une figure emblématique sur un piédestal.

- Mes salutations, messieurs. Mon nom est Yumi Esuki, et je suis une kunoichi du village de Kiri, qui se situe bien à l'ouest de vos terres, par delà les océans. N'ayez crainte, je ne suis pas ici pour vous faire du mal. commençai-je en les voyant dégainer leurs armes. Je viens simplement vous proposer un arrangement, une entente qui unirait le village d'Iksay à votre confrérie. Depuis un bon moment, vous vous emparez de toutes leurs récoltes, les privant de tout espoir. Mais ne voyez pas mes dires sous le ton du reproche : je vous comprends. Pourquoi travailler, alors qu'il est tellement plus simple de voler ? Je me demande cependant si votre profession est bien rentable ici, au beau milieu de nulle part. En effet, aussi nombreux que vous puissiez être, vous ne consommerez jamais toutes ces denrées avant qu'elles ne périssent : les revendre serait bien plus intéressant. Mais ici, qui pourrait assumer l'achat de telles sommes ? Pas grand monde, assurément. Je vais cesser de tourner autour du pot, ma proposition est la suivante : rejoignez Iksay. Je comprends votre surprise, mais sachez qu'il est encore possible de retrouver votre notoriété publique, de faire table rase du passé, de ne plus passer pour des brigands, mais pour des gens honnêtes. De plus, si vous aidez les paysans, ils vous le rendront : vous toucheriez des salaires, et auriez le droit de vous procurer légalement de la nourriture. En somme, vous travailleriez au lieu de voler, et vous pourriez avoir de réels objectifs. Une vie de malandrin vous force à vous tapir dans l'ombre, alors que vous pourriez tout à fait retourner à la lueur du jour, et mener une vie paisible. Intégrez Iksay, pour votre avenir !

Le comportement des pilleurs avait bien évolué depuis le début de mon discours. Ils avaient d'abord été méfiants, prêts à bondir sur nous au premier dérapage. Puis mes paroles les ont ensuite intrigués, les faisant réfléchir sur leurs conditions de vie actuelles. Enfin, mes mots coulaient tellement sous le sens qu'ils avaient fini par m'acclamer. Nelis me regardait désormais avec stupeur. Nous fîmes le trajet retour en compagnie des anciens voleurs, qui portaient chacun une charge du blé qu'ils avaient dérobé. En arrivant au village, l'étonnement général fut au rendez-vous. Pendant les heures qui suivirent, le grenier fut de nouveau rempli, et la foule de nouveaux habitants décida de son futur métier. Certains prirent la décision de rejoindre la garde, d'autres de travailler dans les champs, d'autres encore à l'auberge. Iksay s'organisait de nouveau dans le meilleur des mondes, et les gens retrouvaient leur sourire. Ma mission était ici accomplie : j'avais gagné la confiance de la population. Le soir venu, ils organisèrent un festin en extérieur pour accueillir leurs compères et pour me remercier. Entre deux plats, j'arrivai à glisser quelques mots à Nelis.

- Je vous remercie d'avoir cru en moi et de m'avoir accompagnée. Visiblement, mes efforts ont porté leurs fruits. Vous êtes quelqu'un de motivant, de droit, de juste, d'honnête. Je ne pense pas que j'aurais pu assurer un tel discours si vous n'étiez pas à mes côtés pour me rassurer. Je suis en tout cas ravie que tout finisse bien pour vous et votre village. Mais... j'aurais aimé vous demander une faveur : seriez-vous d'accord pour rejoindre ma troupe personnelle, Heiwa no Namida ? Plus nombreux nous serons, plus vite cette guerre sera terminée, et plus vite chacun pourra retourner d'où il vient. Vous êtes quelqu'un de bien, et vos qualités peuvent être très intéressantes au sein d'une armée. Qu'en dites-vous ?

Que sa réponse soit positive ou négative, je quitterais Iksay demain. Le devoir m'appelait autre part.
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MessageSujet: Re: Recruter dans les prés   Recruter dans les prés EmptyVen 28 Fév - 11:55


- Vous m'en voyez désolée. Peut-être que je pourrais me rendre utile. Je suis pour le moment fatiguée de mon voyage, et je préfère me reposer à l'auberge. Mais j'irai dès demain prêter main forte à la garde. En ce qui vous concerne, permettez-moi de vous dire que vous seriez fort utile au sein d'une armée : la vie d'un soldat n'est pas toujours amusante, alors un brin de sourire ne leur ferait pas de mal. Vous représenter dans mon domaine serait aussi un moyen pour vous de vous faire un nom. Qu'en dites-vous ?


Mel semblait intéressée par l'offre de la jeune fille qui tenait devant elle. Intriguée par l'aventure et par l'idée d'aider la jeune fille qui lui paraissait si gentille à ses yeux, elle lui répondit alors :

- Je ne sais pas si je serais d'une grande aide, mais puisque vous semblez me vouloir dans votre camp et que vous êtes fort sympathique, je suis d'accord pour vous rejoindre dans votre aventure. J’essayerais d'être utile un maximum ! Je prépare mes bagages et je rejoins votre domaine le plus vite possible.


Mel:


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- Je vous remercie d'avoir cru en moi et de m'avoir accompagnée. Visiblement, mes efforts ont porté leurs fruits. Vous êtes quelqu'un de motivant, de droit, de juste, d'honnête. Je ne pense pas que j'aurais pu assurer un tel discours si vous n'étiez pas à mes côtés pour me rassurer. Je suis en tout cas ravie que tout finisse bien pour vous et votre village. Mais... j'aurais aimé vous demander une faveur : seriez-vous d'accord pour rejoindre ma troupe personnelle, Heiwa no Namida ? Plus nombreux nous serons, plus vite cette guerre sera terminée, et plus vite chacun pourra retourner d'où il vient. Vous êtes quelqu'un de bien, et vos qualités peuvent être très intéressantes au sein d'une armée. Qu'en dites-vous ?

Nelis répondit alors à son tour

- Merci à vous pour ces compliments. Je suis effectivement de votre avis concernant le fait que plus une troupe sera importante est plus elle permettra de mettre fin à cette guerre, je rentre à la caserne chercher mes hommes et nous irons directement à votre domaine.

Nelis:
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