Escorte des scientifiques

Kareha m’attendait devant chez moi, je venais à peine de me lever. J’avais veillé tard le soir pour rejoindre le laboratoire du clan pour un souci d’ordre privé, comme je dirai en guise d’excuse pour le retard. J’enfilai mes habits ainsi que mon masque rapidement et ne pris pas le temps de me nourrir ce matin. Je passe le pas de la porte puis découvre mon équipier bras croisés comme d’habitude. Il ne dit rien et me suivit, nous partions en direction des grandes portes pour rencontrer l’autre partie du groupe de notre mission de ce jour. Je fus averti la veille au soir de l’escorte que nous allions entreprendre. Protéger des scientifiques partis récupérer des données sur une invention, les surveiller aussi. Je n’en savais pas plus que ça, mais nous serons bien au courant tôt ou tard. Avant de démontrer nos formes à nos protégés, nous décidâmes de nous mouvoir en mercenaire grâce à un Henge.

Nous ne savons pas exactement quel degré de confiance nous avions le droit et surtout le pouvoir d’accorder à ces intellos de la brigade des sciences du village. Ce sont des gens narcissiques et cupides, leur patriotisme n’est pas remarquable la plupart du temps, c’est pourquoi nous préférions prendre nos précautions. Arrivés sur les lieux du départ, nous rencontrâmes deux autres personnes. C’était donc les scientifiques, je m’avance calmement puis dit sèchement au plus avancé des deux :

-Nous avons été engagé pour vous protéger.

Kareha avait décidé d’utiliser un henge calqué sur les deux prisonniers mercenaires du Jingi. Nous allions enfin pouvoir partir pour cette expédition. Nous ne savons pas où aller, pour une fois, le rôle de suiveur nous était attribué. La protection des informations primait sur le reste mais Niflheim Sama était trop aveuglé par la vie, l’utopie lui embourbait l’esprit et il ne connaissait visiblement plus rien du terrain. Nous demandions les informations à nos protégés mais rien ne s’extirpa de leurs bouches. Kareha me comprenait, il connaissait le terrain mieux que quiconque et m’avait fait comprendre qu’une vie vaut moins qu’une information. Néanmoins, je pense que je serais plus à même d’envoyer dans l’autre monde les assaillants. Nous ne sommes pas en tant de guerre et les ennemis ne sont pas de haut niveau.

Nous marchions entre les roches, plus le temps défilait et plus je commençais à croire que nous nous dirigions au pays de l’herbe. Le vent caressait nos vêtements puis commença à le fouetter à l’approche des frontières. Les ennemis attaqueront sûrement au pays de l’herbe afin de ne pas être démasqué en contrée inconnue. Le groupe approche enfin d’un panneau assez grand, c’est la frontière officielle. Kareha indique à tout le monde de s’arrêter, il semblerait que celui-ci ait reniflé l’assaut de loin. Il me regarde droit dans les yeux, me fait un signe du bout du majeur et de l’index m’indiquant le chemin droit devant. J’hoche la tête puis en un court instant disparait dans les arbres sur notre droite. Je traverse les bois rapidement et mes sens en alerte, je tourne la tête de droite à gauche continuellement mais je ne vois rien d’inquiétant si ce n’est des petits animaux sauvageons.

Soudainement, j’entends un bruit de fer claquer. Le danger vient à moi, je saute et, d’un salto avant majestueux, retombe sur mes deux pieds. Je me retourne, un second shuriken s’abat sur moi. Je parviens à l’esquiver puis prépare deux kunaïs. Une explosion me fait valser dans l’autre sens, je m’écrase sur un tronc d’arbre. Saleté, il était piégé. J’ai égaré mes deux armes, deux corps arrivent droit sur moi depuis les arbres.

-Bunshin no jutsu…

Je parviens à tourner dos au tronc et me faufiler derrière celui-ci. Pieds sur l’écorce, j’attends l’explosion de mon clone d’ombre pour attaquer, je commence à marcher doucement autour de l’écorce. Muni de deux kunaïs, j’entends une bonne fois pour toute l’explosion du clone. Surprise chez mes adversaires, je me retrouve le pied droit dans la figure de l’un et kunaï enfoncé, sans même trop voir ou je vise, dans la chair de l’autre. Je lâche l’étreinte autour du fer, je parviens à tourner sur moi-même. J’observe une seconde seulement le foie de mon adversaire tranché, mes réflexes et visées des points vitaux sont presque parfaits. Je trouve enfin mes automatismes et l’entraînement du Jingi commence à payer, déjà. Pas le temps de trop me reposer et penser à mes progrès, celui qui a pris mon coup est tombé sur la grosse branche de l’arbre. Main gauche rattrapant mon kunaï enfoncé et pied droit envoyant valsé son hôte au sol. Je me retourne, kunaï en main droit vers mon second ennemi. Je pointe du bout du fer mon adversaire puis lui dit :

-Qui vous envoie ?!

Il me prend à la légère, remis sur pattes rapidement, il me saute dessus tout en exécutant des mûdras. La foudre se propage autour de son bras, une attaque raiton prête à me trancher arrive droit sur moi mais j’ai eu le temps de lire l’action et de relâcher mon arme. J’ai moi aussi fait mes signes incantatoires, pas de chance, sa défaite est proche.

-Kaze Kiri no jutsu !

La lame de vent quasi-instantanée et presque invisible tranche son bras droit prêt à m’assassiner. Son cri déchire mes tympans et accompagne la résonance de sa chute sur le sol à plus de dix mètres de haut. Je saute de branche en branche pour redescendre jusqu’à lui, j’approche doucement de son corps tout en cristallisant petit à petit la quasi-totalité de sa masse. Seul son visage est libre de toute étreinte.

-Je t’ai demandé qui t’as envoyé...

La réponse a visiblement du mal à se dévoiler, il a donc décidé de se taire et jouer les durs mais que dit-il de mes pics cristallins enfoncés à travers ses tibias ? A peine a-t-il ressenti le premier picotement précédent une atroce douleur qu’il se met à rugir comme un lionceau blessé. J’explose ensuite ses deux tibias de l’intérieur. Son sang a giclé sur ma toge, il semble même pleurer de douleur. Sa vie est fichue, à lui de la finir sur des révélations.

-Nous ! Nous sommes envoyés par Kazagi-Sama ! Il se fait appeler comme ça mais nous n’en savons pas plus !

Ils sous-estiment gravement Iwagakure pour oser nous envoyer des bestioles de ce type. Je lui tourne le dos laissant mon cristal imprégner l’intégralité de son visage et exploser celui-ci dans un tonnerre de douleur. Je retrouvai le chemin, j’étais attendu par l’équipe scientifiques et mon équipier. Nous reprîmes le chemin sans un mot, ils avaient assistés de façon auditive à la représentation macabre que j’avais animée.

La frontière passée et les esprits calmés, nous arrivâmes enfin à destination après tout de même une heure et demie de trajet. Il s’agissait d’un foyer de bonnes sœurs,  à première vue un endroit pour les orphelins. La guerre a ravagé ce pays et les enfants en ont été les spectateurs et victimes privilégiés. Au-delà de ça, je ne comprenais pas l’intérêt scientifique d’aller dans un foyer. A moins qu’un enfant possède un pouvoir rare, Iwa nous envoyait donc sécuriser des pompeurs de kekkei ? Etonnant, nous attendîmes une demi-heure à peine les scientifiques dehors, ils revinrent avec chacun un sac à dos. Nous ne posâmes aucune question malgré notre envie de savoir, de connaître les secrets de la raison de la venue de ces hommes. Mais alors que nous tournons le dos au couvent, deux kunaïs piégés s’abattent sur nous, chacun d’entre nous bondit et attrape un scientifique. L’explosion réveille les cris des enfants.


Nous sommes pris en embuscade,  à peine ais-je déposer le mien, je relève la tête et regarde les alentours. Je n’arrive pas à y croire… Une véritable escadrille nous avait tendu un piège, 50 mercenaires prêts à nous prendre les expérimentations. La situation était périlleuse, il y a des paramètres à prendre en compte, les scientifiques et les enfants en premier temps.


-Simba ! Protège les enfants ! Vite !

Simba était mon nom de code en mission avec Kareha, tandis que le nommais l’Aigle. Il m’avait ordonné de défendre les enfants, mon shôton couvrira les attaques envers le foyer.
Je me tourne à moitié, gardant un œil sur les ennemis, puis pause mes deux paumes au sol.

-SHOTON !

Un mur de cristal énorme et épais commence à couvrir l’entrée du bâtiment, le shôton se propage à une fière allure autour des murs de bois du foyer. En exactement quatre secondes, le bâtiment était entièrement recouvert de cristal. Je peux maintenant affronter mes ennemis, sans aucune pitié. Je garde un œil averti sur mon scientifique.

-Vous voyez l’assemblement rocheux à notre droite ? Filez rapidement là-bas dès que je commence mes mûdras.

-Ou-OUI !

-Aigle ! Protège le tien ! J’attaque !

Un mûdra seulement, j’utilise ma technique de l’enveloppe de vent afin de me hisser à la vitesse maximale des hommes les plus rapides du pays.

-Fûto no kaze !

Les soufflements de mes signes incantatoires retentissent rapidement, j’ai aussi réussi à élever ma vitesse d’exécution avec cette technique. La garnison commence à s’avancer d’un pas puis s’abat rapidement sur Kareha et moi. Vous voulez du sang, vous allez être servi ! Paume au sol, shôton concentré et regard balayant droit devant moi du plus près au plus loin, ils sont prêts à danser.

-Shôton, Omiwatari no Jutsu !

Une lignée de cristal s’échappe du sol, les ennemis les plus vifs parviennent à bondir assez vite et assez haut pour éviter la mort mais une dizaine crie sous l’impulsion le cristal tranchant. Kareha  me regarde puis hoche la tête, son protégé est dans une cage raiton en toute sécurité. Nous nous regardons une seconde, un hochement de tête simultanée et nous voilà d’accord. Simultanément, nos mains s’allient et exécute les même signes incantatoires. La pression ravageuse…


Une petite boule s’extirpe de ma bouche et d’une seconde à l’autre se mue en gigantesque bombe fûton ! Nos deux attaques combinées s’arrachent droit sur l’adversaire, les ennemis encore dans les airs ne peuvent que contempler les dégâts. La pression ravageuse arrache leurs vêtements et aiguise leur chair, les cris stridents parviennent à fuir seuls de la technique combinée. Peu à peu, la technique s’estompe laissant derrière elle sang et cadavres.  Kareha et moi courrons droit devant nous, les survivants vont goûter à nos lames. Je sors mon katana en même temps que mon équipier, un bond et me voilà à portée de mes ennemis. Un, deux, trois, quatre, je saute par-dessus le cinquième puis sans même le voir tranche sa chair avec mon katana. Je retire mon arme puis me dirige droit sur les tout derniers imbéciles. Ils ont osé croire pouvoir nous arrêter, c’est pathétique… Le fer danse et virevolte dans les airs, je bondis sur l’un puis sur l’autre tranchant ce que je peux sur mon passage. Je suis deux fois plus rapide qu’eux et mon organisme commence à s’adapter à la rapidité du jutsu. Mais un kunaï parvient à perturber mon bras gauche, je me baisse par instinct. Une lame de cristal se développe de ma main droite et assassine mon attaquant. Je me retrouve seul au milieu des morts, retirant le kunaï, j’observe la fin du balai de Kareha, certains ennemis sont encore vivants au sol, mais juste à moitié. Je ne sais pas s’il faut finir le travail péniblement et frapper de plein fouet des shinobis au sol.

-Finis le travail, je vais chercher les deux autres.

Mon katana ne peut donc toujours pas se reposer, j’approche des mourants. Je plie les genoux, je pose une main au sol puis m’abaisse près du visage égratigné et saignant d’un premier.

-Si tu me dis qui vous a envoyé, alors je te laisserai repartir. Mais promets-moi alors que tu ne combattras plus les faibles par cupidité.

-Ka…Kazagi.

Je lui chuchottai:

Je soulève mon arme puis d’un geste vif et précis tranche la poitrine de l’arrière du mécréant. Son sang n’a pas jaillit, j’ai visé assez juste pour le laisser couler sur le sol et ne pas salir davantage. Les minutes passent et envoient les morts dans l’autre monde jusqu’à vider la zone de toutes onces de vies malsaines.

Le trajet fut calme, j’étais ailleurs durant les heures de chemin restantes avant de rentrer. Kareha s’occupa visiblement du reste, il découvrit au fil de la discussion la réalité de l’histoire et de la venue des scientifiques. Des tonnes de fioles, de tubes à essais et seringues remplissaient les sacs. Des prélèvements sur tous les orphelins. Mais ce n’est pas notre travail à nous, le nôtre c’est de protéger les scientifiques et les données. Les enfants ne doivent pas nous attendrir, c’est ça, se comporter en shinobi.