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 La fraîche rosée matinale

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Yumi Esuki
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MessageSujet: La fraîche rosée matinale   La fraîche rosée matinale EmptySam 3 Mai - 15:50

Il faisait étrangement sombre, ce matin-là. Les épaisses nappes de brouillard privaient les habitants de Kiri des chaleureux rayons du soleil. En ignorant l'heure à laquelle on était, on pouvait bien penser que l'astre qui nous éclairait était sur le point de se coucher. Pourtant, il s'était levé tout juste deux heures auparavant. Saki et Madoka marchaient dans les rues du village. Passant par le quartier commercial, elles remarquèrent que l'ambiance crépusculaire ne changeait en rien l'humeur des commerçants : le sourire aux lèvres, ils scandaient haut et fort leurs plus beaux slogans dans l'espoir d'attirer des clients. Mais les femmes du foyer Esuki n'étaient pas là pour faire les emplettes... Au bout de quelques minutes de marche supplémentaire, elles finirent par parvenir à l'aire d'entraînement. Elles s'y installèrent et commencèrent à s'exercer, notamment au lancer de shuriken pour débuter. Elles se mirent ensuite face à face et dégainèrent respectivement leurs plus puissants jutsus. Si Saki utilisait des techniques Raiton à en faire pâlir les orages, Madoka préférait la puissance des basses températures et de la glace. Leur entraînement avait l'air d'aller pour le mieux, jusqu'à ce qu'un flocon de neige inopportun vienne doucement se poser sur le front des vaillantes Kirijins. Ce premier témoin était en soi plutôt inoffensif, mais c'était loin d'être le cas pour ce qu'il présageait. Rapidement, la neige tomba comme si elle chutait le long d'une montagne lors d'une avalanche. Le terrain d'entraînement fut encombré par ces grains blancs de pureté, qui ensemble constituaient une masse compacte et freinante. Alors que Madoka tentait de marcher tant bien que mal pour retourner chez elle, la neige commença à se lever autour d'elle avant de l'engloutir totalement. Ainsi la jeune adolescente disparut dans ce drap glacial. Ce dernier ne comptait pas s'en arrêter là, puisqu'il initia sa progression vers la mère de sa victime. On pouvait voir une forme ramper dans la neige, comme si un serpent géant s'y était enfoui pour traquer ses proies. Les jambes de Saki furent fauchées par la neige sans qu'elle puisse résister. Étendue sur cette étendue blanche, il ne restait plus que quelques centimètres entre terre et mère. Elle leva alors les yeux pour contempler le spectacle qui surgit face à elle pour ses beaux yeux : la neige prenait peu à peu forme humaine. Enfin le prédateur montrait son visage, sans doute pour terroriser sa victime avant de l'achever. Il transforma en effet ses bras en lames de glace aiguisées et, en un rire diabolique, trancha la tête de celle qui se vidait déjà de toutes les larmes de son corps, impuissante.


~


Je me réveillai en sursaut avec un lourd poids au cœur. Alors que ma sueur dégoulinait avec la même abondance que les larmes de ma mère, je fus soulagée en réalisant qu'il ne s'agissait que d'un mauvais rêve. Celui-ci était cependant le plus étrange que je n'eus jamais fait : c'était la première fois que je n'en étais qu'une spectatrice et non une actrice. Je n'étais plus la victime de l'Enfant Maudit, je le voyais simplement exterminer mes proches. Quel était l'enseignement à en tirer ? Que je n'avais plus rien à craindre de lui, mais que mes proches étaient en danger ? Ou peut-être qu'il ne s'agissait que d'un rêve sans interprétation particulière... Il m'avait certes laissé une seconde chance. Mais il continuera à m'effrayer même dans mon sommeil jusqu'au moment où il reviendra pour sonner le requiem. Mais il en serait différemment si j'acquérais de la puissance en temps et en heure. Quant à mes proches, je les protégerai. J'avais laissé partir ma sœur, je ne laisserais pas partir ma mère, ni personne d'autre. Je me préparai brièvement en faisant ma toilette et en m'habillant. Avant de partir, je m'assurai que ma mère était bel et bien en train de dormir. Comme prévu, elle était encore allongée dans ses draps, profitant d'un sommeil réparateur aux côtés de son mari. Soulagée, je pus m'en aller sans encombre. Si je désirais les protéger face à ce monstre, je n'avais pas une seule seconde à perdre : je devais m'entraîner sans relâche. Aujourd'hui, je travaillerai ma technique de Cryogénisation (Jintaireitouhozon no jutsu). Si jamais l'ennemi venait à revenir au village, je pourrais sauver mes proches d'une mort certaine grâce à cette technique mêlant Hyôton et Iroujutsu. Utilisant mes deux différentes natures de chakra, cette technique représentait ce que je pouvais faire de mieux à l'heure qu'il est. Je partis donc me promener dans la forêt qui bordait le village tout en repensant à cette technique. Mêler la glace aux soins était une perspective fort intéressante...  Alors que je me demandais quelles autres techniques je pouvais employer à partir de ces deux sources de chakra, un lapin croisa ma route. Il ne semblait pas tant apeuré par ma présence, même lorsque je m'agenouillai près de lui.


- Je m'excuse par avance... Tu vas servir à la science. Je vais devoir te faire du mal, mais c'est nécessaire...

Aussitôt dit, je lui plantai vivement un senbon pour le placer dans un état entre la vie et la mort. Je commençai alors l'opération comme je l'avais déjà faite avec Ashiro sur un oiseau : j'ôtai avec délicatesse le senbon puis composai une longue série de mudras pour activer ma technique. Une aura bleuâtre apparut alors autour de mes mains. Je les posai sur le thorax de mon patient poilu pour le placer sous cryoconservation. Au bout de quelques minutes, tout marcha comme prévu. Le petit animal avait nettement été refroidi par mon contact, mais il était maintenu en vie. Pour lui redonner sa vitalité, il ne restait plus qu'à le soigner de sa blessure avec une simple Guérison mystique (Shosen Jutsu). En soi, ma technique ne soignait pas directement la cible. Elle permettait juste de gagner du temps pour réaliser une prochaine intervention médicale. Je guéris donc le petit mammifère avant de le sortir de son état cryogénisé. Celui-ci gambada loin de moi dès qu'il le put. J'avais fait de cette pauvre bête un martyr... Je l'avais fait souffrir. Souffrir. Mais oui ! Cette technique pouvait aussi faire du mal, et donc servir offensivement ! Me demandant ce qui pouvait se passer dans l'organisme d'une personne brièvement touchée par la technique, je décidai d'en avoir le cœur net en utilisant un autre cobaye. J'immobilisai un oiseau qui passait par là et utilisai la même technique sans le toucher plus de trois minutes. Je lançai alors une expertise pour savoir ce que je venais de lui faire.

- Kaiseki Ken'shin no jutsu !

Mon Analyse médicale (Kaiseki Ken'shin no jutsu) me permit de détecter... un caillot de glace obstruant l'artère alimentant l'aile que j'avais touchée ! Ainsi cette dernière n'était plus fonctionnelle car elle se retrouvait privée de sang, et par conséquent d'oxygène. Cela pouvait donc avoir son intérêt en combat... Bien que cela nécessitait un contact relativement long. Quoique... Que se passait-il lors d'un contact très court ? Après avoir soigné l'oiseau en faisant éclater ce petit cristal de glace qui dérangeait son organisme, je le touchai de nouveau à l'aile pendant une trentaine de secondes. Je fus plutôt étonnée de remarquer que la vivacité de l'oiseau avait été grandement augmentée... Son aile battait bien plus vite que d'ordinaire, comme si elle avait été renforcée. Après une courte réflexion, je compris ce qui était arrivé : la sensation de froid extrême avait placé l'aile sous un état d'urgence, amenant le cœur à l'irriguer davantage en sang, et donc en oxygène. En quelque sorte, je l'avais... dopée. Ces nouvelles découvertes sur ma technique me ravirent : selon la durée du contact, ce jutsu pouvait avoir différentes fonctions. J'avais ainsi assimilé trois techniques en une seule. Alors que je commençais à plier bagages pour rentrer chez moi, j'entendis une brindille craquer à quelques mètres derrière moi. Surprise, je dégainai un kunai en me retournant, découvrant quelque chose de plutôt incongru. Je me tenais à présent devant une femme mi-homme mi-plante de couleurs blanche, noire et verte. Son allure peu amicale ne me rassurait guère, mais pourtant cette «fille» n'avait pas l'air agressive. Elle semblait même apeurée par l'arme que je dressais face à moi pour marquer de la distance entre nos deux êtres. Ce qui me gênait, c'était sa différence. Mais à quoi bon ? Les apparences sont parfois trompeuses. Je rangeai mon kunai et esquissai un maigre sourire. Je n'étais pas encore tout à fait rassurée. Après tout, cela pouvait être un piège. Tout en gardant une once de méfiance, à peine perceptible au ton de ma voix, je me présentai :

- Bonjour ! N'aies crainte, je ne suis pas là pour te faire du mal. Mon nom est Yumi Esuki, je suis une kunoichi de Kiri. Et toi, comment t'appelles-tu ?

J'espérais qu'elle soit réceptive à mon message amical. Peut-être que je tirerais un enseignement de cette rencontre singulière...
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MessageSujet: Re: La fraîche rosée matinale   La fraîche rosée matinale EmptySam 31 Mai - 21:05

La sensation de lourdeur envahissait mes jambes, je marchais depuis un long moment sans interruption. Pour la première fois, je découvrais la sensation de fatigue bien que je n'avais point sommeille. Mon esprit répondais à l'appel mais mes jambes souffraient énormément de la longue marche. Je ne connaissais rien de ce monde mais il me semblait fort peu inhospitalier, les quelques personnes que j'avais croisé m'avait hait sans aucune raison. Je ne connaissais pas cette émotion de haine qu'ils dégageaient tous en me voyant. Les questions s’amassèrent dans mon jeune esprit confus et malheureusement je n'avais pas les capacités pour y répondre. Après tous, cela m'indifférait, que pouvais-je bien attendre d'eux ? Peut être que le fait d'être détesté de tous était quelque chose de normal... Ma différence les gênaient mais, pourquoi acceptaient ils alors les êtres différents d'eux qu'ils appelaient des animaux ? Errant, vacillant, mes forces commençaient à partir une à une, cela faisait une éternité que je n'avais pas bu et la soif se faisait omniprésente. Allais-je mourir maintenant ? Je n'avais rien vu de la vie et j'allais déjà la quitter. Après tout... Je ne le méritais peut être pas. Peut être que le destin avait raison de m’ôter la vie à une aberration de la nature.

Le prix de la différence devait surement être la mort, je ne voyais aucune autre explication à ma situation précaire. C'était dans cet état peu convenable autant sur un plan physique que sur un plan mental que je pus entendre des bruits bien étrange. Dans les minces broussailles sorti de nul part une étrange petite bête blanche avec deux grandes oreilles. Le contemplant comme si je venais de découvrir une des plus grandes merveilles du monde, je me demandais comment on appelait cette étrange chose. Le fixant d'un peu trop prêt, il décida de s'en aller à toute vitesse ne m'attendant même pas. N'ayant aucun autre but, je décidais de me laisser guider par cette petite bestiole. Néanmoins, ma fatigue handicapa mes mouvements et la boule de poil me distança très vite. L'ayant perdu de vue, je décidais bien qu'avec une extrême fatigue de continuer sur la même route. Au fond de moi, l'espoir était entrain de naitre. J'espérais découvrir quelque chose qui allait me faire sentir vivante.

Marchant péniblement, j'arrivais après une dizaine minutes dans un endroit plutôt dégagé. Mon pied s'écrasa dans le sol et fit craquer de sa lourdeur une brindille qui n'aurait jamais du se trouver là. Surprise, je vis une jeune femme brandir un objet pointu en ma direction. Me rappelant de ma première rencontre plus que désastreuse avec ce genre d'objet, je commençais à être effrayé. Je ne voulais pas revivre ça une nouvelle fois, et dans mon état, j'étais surement incapable de fuir. S'en était fini pour moi ! Elle aussi me détestait et elle allait me tuer car je n'aurais jamais du voir le jour. Mes jambes étaient paralysées par la fatigue et par la peur, je regardais fixement la jeune fille craignant le pire.

- Bonjour ! N'aies crainte, je ne suis pas là pour te faire du mal. Mon nom est Yumi Esuki, je suis une kunoichi de Kiri. Et toi, comment t'appelles-tu ?


De ces paroles, elle rangea son arme pointue qui m'effrayait au plus haut point. Me détendant légèrement, j'écoutais ses étranges paroles. Cette personne ne mouvait pas de mal d'après ses dires... C'était bien la première depuis ma naissance. Avait t'on répondu à mon désir de vivre ? Elle m'indiquait son nom, quelque chose de nouveau pour moi, c'était avec ce titre qu'il se différenciait entre eux. J'avais pu l'apprendre il y avait de cela quelques jours à peine. Je ne savais pas ce qu'était une Kunoichi ni même ce qu'était Kiri mais je voulais désespérément savoir. C'était alors qu'elle me demanda mon nom, hésitante, je ne savais pas si je devais lui dire.

- Moi euh... dis-je avec une timidité que je n'avais jamais éprouvé auparavant.

- Je m'appelle... Scarlett... Oui je m'appelle Scarlett.


Ceci avait été le nom de la jeune fille que j'avais croisé et qui me l'avait donné avec son grande sourire. Ainsi, j'avais décidé de le porter voulant moi aussi me différencier. Étrangement cette différenciation allait me permettre de me fonder parmi les êtres humains. Inspectant la fille qui se tenait face à moi, je portais un intérêt certain envers elle. Comme si elle était ma sauveuse, je ne pouvais pas détacher mon regard d'elle. J'avais déjà ôté toute méfiance de mon esprit. Les quelques mots qu'elle avait prononcé avait été les plus doux que j'avais pu entendre. Me rapprochant d'elle, je titubais puis je tombais face contre terre. Je n'avais définitivement plus de force et mes besoins en eau se faisaient désormais plus que vitaux. Je ne voulais pas abandonner la vie après avoir rencontré cette personne. Je voulais en connaitre d'avantage ! Je prononçais faiblement quelques mots à l'encontre de ma nouvelle connaissance.

- Eau... De l'eau...

J'espérais qu'elle comprenne et qu'elle accepte de sauver un être comme moi sans aucune importance.
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Yumi Esuki
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MessageSujet: Re: La fraîche rosée matinale   La fraîche rosée matinale EmptyDim 1 Juin - 10:26

Elle ne tarda pas à me donner une réponse en me regardant d'un air assez timoré. Était-elle timide ?

- Moi euh...

Cette chose était hésitante à l'idée de me confier son prénom. En portait-elle seulement un ? Elle n'avait après tout pas grand chose d'humain, alors pourquoi aurait-elle le besoin de s'identifier ? Elle vivait sans doute comme un animal, un être impersonnel reclus dans la nature qui n'était reconnu que par son apparence. Elle mit elle-même fin à mes théories grandiloquentes en répondant d'une voix douce qui fit disparaître l'image terrifiante qu'elle dégageait en apparence.

- Je m'appelle... Scarlett... Oui je m'appelle Scarlett.

Scarlett ? Quel joli prénom. Il signifiait étymologiquement "quelque chose de couleur rouge vif". Qui le lui avait donné ? Probablement quelqu'un de très poétique. Remarquant qu'elle était encore un peu sur ses gardes, je continuai de sourire pour la soulager. Comme répondant à un appel de bonheur, elle commença à s'approcher de moi, avec un brin d'assurance en plus. Mais tout d'un coup, elle tomba au sol, telle une plante rongée par le temps ou par... le manque de nutriments. Mon hypothèse fut confirmée lorsqu'elle me supplia d'une voix frêle :

- Eau... De l'eau...

Ayant été une agricultrice de renom dans sa vie précédente, ma mère m'avait appris quelques astuces en botanique. Elle n'avait cessé de me répéter que les besoins les plus vitaux des végétaux étaient l'eau et le soleil. Même si je n'en avais pas la certitude par manque de connaissances sur son espèce, il en était certainement de même pour cette plante humanoïde. Je détachai ma gourde de ma ceinture, l'ouvris, puis constatai avec dépit qu'elle était vide. Mon entraînement avait été si intense que je m'étais désaltérée sans me soucier du peu d'eau qu'il me restait. Je devais absolument trouver un moyen de la remplir : cette fille avait l'air trop mal en point pour patienter davantage. Contemplant les alentours, je cherchais désespérément... Comment obtenir de l'eau ? Aussi indispensable qu'elle soit, cette molécule pouvait se présenter sous différents états : l'état liquide, l'état gazeux, et... l'état solide. Mais bien sûr ! Je pouvais invoquer de l'eau solide avec mon Hyôton. Il ne me restait plus qu'à trouver quelque chose pour lui faire atteindre une température supérieure à zéro degré. J'eus alors quelques souvenirs de mon enfance : mes parents partaient souvent en randonnée dans les forêts du pays sans rentrer au village avant plusieurs jours. Ils vivaient donc dans la nature en se contentant de ses bienfaits. Un jour, ils décidèrent de nous emmener, Madoka et moi. Mon père avait passé de longs moments à nous apprendre comment faire un feu de camp. Si ma sœur était très intéressée par cette leçon de survie, j'étais personnellement beaucoup moins enthousiaste. Mais à voir l'entrain de ma sœur lorsqu'elle aperçut les premières étincelles, je m'étais vite pris au jeu. Madoka... Elle me manquait terriblement. Depuis sa disparition, je m'étais promis de ne plus jamais laisser mourir quelqu'un devant mes yeux. Et même si Scarlett avait plus l'air d'un monstre que d'autre chose, elle avait quelque chose d'humain. Oui, au fond, elle était comme nous. Les différences de chacun étaient essentielles pour que le monde tourne rond : que serait la vie si nous étions tous identiques ? A présent, je ne doutais plus. Je devais la sauver.

Pleine de motivation, et avec le même entrain que Madoka, je me souvins des matériaux nécessaires pour allumer un feu en forêt : une planchette, un foret et un nid... Je me remémorai également les bois qui correspondaient le mieux pour chaque composant. Je partis les chercher dans les alentours et revins quelques instants plus tard avec une pile de bois sec entre les bras. Je m'assis près de Scarlett, encore face contre terre, puis disposai un tas de brindilles qui ferait office de nid pour le feu. Je posai la planchette et y creusai avec mon kunai un petit creux de la taille du diamètre du foret. Je plaçai ensuite ce dernier dans la fente et le fis tourner sans relâche grâce à mes deux mains. Je dus être patiente, mais fus récompensée pour l'attention que j'avais accordé à Kento-chichi quelques années auparavant : après quelques instants de friction, de la fumée apparut et une étincelle enflamma le nid. Je soufflai doucement dessus pour attiser cette nouvelle flamme jusqu'à ce qu'elle soit assez vive pour réaliser ce que j'avais à faire. Ma nouvelle connaissance me regardait d'un air ébahi alors que je me saisissais de ma gourde vide. Je composai quelques mudras pour activer ma technique Toucher hivernal.


- Hyôton : Fuyu Dageki !

Je mis deux doigts dans le goulot de ma gourde puis je remplis celle-ci avec de la glace. Aussitôt fait, je mis fin à ma technique et approchai le réservoir du feu. Son contenu fondit rapidement, me permettant enfin d'obtenir de l'eau à l'état liquide. J'utilisai de nouveau mon Toucher hivernal pour faire apparaître une fine couche de glace autour de la gourde afin de refroidir l'eau à l'intérieur. Avec précipitation, je versai l'eau fraîche dans la bouche sèche de Scarlett. Quelques instants plus tard, la jeune fille hybride avait recouvert toutes ses forces. Elle était désormais aussi radieuse qu'une fleur qu'on venait d'arroser abondamment. J'étais fière de moi : non seulement j'avais créé de l'eau uniquement à partir d'éléments naturels et de mon chakra, mais en plus de cela j'avais extirpé une nouvelle fois un être vivant des griffes de la mort. C'était la troisième fois, d'ailleurs. Ma mère lors de l'attaque de l'enfant maudit, mon père lors de l'attaque des cadavres, et maintenant Scarlett. Avant ce jour-ci, je n'avais sauvé que des personnes que je chérissais depuis des années. Cette fois, c'était une parfaite inconnue. Mais peut-être étions-nous amenées à devenir amies ?

- Tu as l'air d'aller beaucoup mieux, à présent. Mais dis-moi, Scarlett, d'où viens-tu ? Et où vas-tu comme ça ?

Mon esprit fut soudain curieusement intéressé par elle, si bien qu'il me paraissait inopportun de retourner au village comme si de rien n'était. De plus, Scarlett ne survivrait assurément pas bien longtemps seule dans la nature : elle avait déjà eu de la peine à trouver de l'eau, la pauvre serait dans de beaux draps si jamais je la laissais à son sort. Je me devais d'en apprendre plus à son sujet et de lui venir en aide... Si le destin ne l'avait pas voulu, cette brindille n'aurait pas craqué.
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MessageSujet: Re: La fraîche rosée matinale   La fraîche rosée matinale EmptyDim 1 Juin - 11:48

Face contre terre, je soulevais péniblement ma tête pour apercevoir cette étrange personne dont je portais tant d’intérêt. Ma plainte ne l'avait pas laissé indifférente, celle ci commençait déjà à s'agiter pour répondre à mes attentes. Surprise par cela, je ne réalisais pas le fait qu'elle essayait de m'aider. Pourquoi user tant de force pour une aberration comme moi. Oui une aberration, ce mot s'était échappé de la bouche de mes poursuivants. La regardant toujours aussi fixement, je vis sa mine déçu lorsqu'elle jeta un œil à sa gourde. Comprenant sa déception, j'avais deviné que l'eau tant attendue ne se trouvait pas dans cette gourde, ainsi il en était fini pour moi. Ma dernière vision allait se porter sur cette fille et cela me convenait parfaitement. Commençant à m'abandonner au bras de la mort, je vis la fille avoir un éclair de génie. Celui ci avait transformé la totalité des expressions qui s'échappaient de son village. Je pouvais apercevoir la lueur d'espoir qui se dégageait des yeux de celle ci.

Même si je la regardais sans perdre un morceau, je n'arrivais pas à comprendre ce qu'elle faisait. Elle se mit à partir durant un cour laps de temps puis à revenir avec plusieurs morceau de bois. Ainsi, elle commença à mettre en œuvre ce qu'elle avait en tête depuis le début. Frottant un simple morceau de bois contre un autre, je me demandais ce que cela allait donner. Très vite, je pus apercevoir une sorte de lumière jaillir de nul part. Bien décidée à se développer, elle prit une ampleur que me surpris au plus haut point. Cette lumière dégageait une étrange chaleur réconfortante mais, de ce réconfort ce dégageait aussi un puissant sentiment de terreur. Comme si toutes les fibres de mon corps m'ordonnaient de fuir, je craignais cette lumière qui allait pourtant me sauver la vie.

La jeune fille plaça la gourde au dessus de la dangereuse lumière et se concentra pour réussir son plan. Sans comprendre ce qu'il se passait, la curiosité me poussait à tenir encore quelques instants. Regardant ce que je pouvais appeler ma sauveuse, elle me tendit la gourde qui était étrangement remplis d'eau. Comment cela était il possible ? J'en étais certain, elle avait été vide il y avait seulement quelques minutes. N'ayant pas la force de chercher, je me contentais d'ouvrir la bouche et d'avaler cette eau salvatrice qui se déverser dans mon corps. Très vite, je pouvais sentir l'énergie affluer en moi, comme si les précédents jours de calvaires n'avaient jamais existé je me sentais de nouveau en pleine forme. Je ne laissais pas une seule goutte de ce liquide bienfaisant, par la suite, je redirigeais mon regard vers celle qui avait daigné me sauver.

- Tu as l'air d'aller beaucoup mieux, à présent. Mais dis-moi, Scarlett, d'où viens-tu ? Et où vas-tu comme ça ?

Cette voix si douce et si rassurante, pour la première fois de ma jeune vie, je me sentais bien en compagnie d'une autre personne. Elle s'intéressait à moi ! Moi qui avait été chassé tel un monstre effrayant. J'étais émerveillé par cette fille que je ne voulais plus quitter. La regardant, je réfléchissais aux réponses que je pouvais lui donner. Je ne voulais pas la décevoir mais je ne savais pas quoi répondre. Décidant de répondre en improvisant, je lui répondais avec une timidité certaine.

- Merci... Je ... Je ne sais pas d'où je viens ni même qui je suis... Je ne connais le monde que depuis 7 lunes. J'ai essayé de trouver un but et je suis par conséquent arrivée dans un endroit où des géants de pierres se trouvaient par centaines ! Il y avait des personnes tous comme toi. Malheureusement, il semblait que ma présence ne soit pas voulue et on commença à me traiter de monstre. J'ai du fuir pour pouvoir survivre... Par la suite, j'ai du errer sans but... Je ne comprend rien à ce monde, il m'est tellement effrayante...

Remarquant que je n'avais jamais autant parlé, je regardais honteuse la jeune fille qui se trouvait devant moi. Je ne savais pas comment me comporter, jusqu'à présent, mon comportement m'avait valu la haine de tous. Je ne voulais pas que cette fille me considère comme tel. Instinctivement, je fis apparaitre une petite statue de bois qui empruntait les traits de Yumi. Cette petit statue était apparue dans la paume de ma main gauche tout naturellement et je la lui tendis. Je ne savais pas comment j'avais fait ça mais je voulais désespérément lui faire plaisir.

- Tiens... C'est pour toi. C'est... c'est pour te remercier...

La regardant, je craignais qu'elle rejette mon cadeau. Elle était si belle, sa peau était si douce et sa voix si mélodieuse. Contrairement à moi, des cheveux d'un blanc éclatant surplombaient sa tête ce qu'il l'a rendait encore plus magnifique. Attendant sa réaction, je me demandais ce qu'il allait se passer pour moi maintenant que la mort n'avait pas réussi à me prendre.
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MessageSujet: Re: La fraîche rosée matinale   La fraîche rosée matinale EmptyDim 1 Juin - 17:40

- Merci... Je ... Je ne sais pas d'où je viens ni même qui je suis... Je ne connais le monde que depuis 7 lunes. J'ai essayé de trouver un but et je suis par conséquent arrivée dans un endroit où des géants de pierre se trouvaient par centaines ! Il y avait des personnes tous comme toi. Malheureusement, il semblait que ma présence ne soit pas voulue et on commença à me traiter de monstre. J'ai dû fuir pour pouvoir survivre... Par la suite, j'ai dû errer sans but... Je ne comprends rien à ce monde, il m'est tellement effrayant...

J'avais écouté sa réponse avec une attention particulière. Alors comme ça, elle n'était âgée que de sept jours ? Comment était-ce possible ? Comment pouvait-elle marcher et parler dans ce cas ? C'était un mystère assez surprenant. Les géants de pierre auxquels elle avait fait allusion devaient être les humains... Avec une telle apparence, je ne trouvais pas étonnant qu'elle ait été rejetée par les hommes : ils sont tous les mêmes, à détester ce qu'ils ne connaissent pas. En tout cas, Scarlett avait apparemment beaucoup à apprendre. Aurais-je le temps et la patience de tout lui enseigner, de repartir de zéro comme si j'élevais un enfant ? Mes projets de paix et de vengeance allaient déjà dans des sens opposés... Était-il judicieux d'ajouter une nouvelle inconnue à l'équation qu'était ma vie ? Probablement pas. Mais je ne pouvais pas rejeter cette jeune fille comme tout le monde l'avait fait avant moi... C'était trop facile, et surtout trop intolérant. De l'intolérance naît la haine, et de la haine naît la guerre. Tout se rejoignait, finalement. Sa présence en ce bas-monde suffisait à justifier son existence : elle avait un rôle à jouer dans l'humanité, comme chacun de nous. En me regardant de nouveau d'un air effrayé, elle commença à relier ses mains entre elles pour manipuler quelque chose... du chakra. Sous mes yeux ébahis, elle matérialisa une statuette en bois sans la moindre gêne et me la tendit.

- Tiens... C'est pour toi. C'est... c'est pour te remercier...

La maîtrise du bois... Grâce à ma lecture à la bibliothèque des Célèbres Kekkei Genkai de Uddo Shiriai, je savais que l'affinité du bois, dite «Mokuton», était un trait héréditaire des Senju, un clan de Konoha. Comment Scarlett pouvait-elle être issue d'un clan shinobi tout en étant... une plante ? Toute cette histoire paraissait invraisemblable, et la pauvre fille avait déjà suffisamment de mal à comprendre le monde : je ne devais pas lui embrouiller l'esprit avec ceci... Pour l'instant, elle devait respirer et vivre. Elle devait s'épanouir comme une fleur. Mais pour que ce soit possible, quelqu'un devait bien s'occuper d'elle. Et pourquoi pas moi ? En lui sauvant la vie, je m'étais engagée à être responsable, à lui enseigner ce que je savais sur le monde. Avec un sourire enjoué, je pris la statuette à mon effigie, la contemplai quelques instants en admirant la précision des détails, puis la rangeai avec précaution dans ma sacoche.

- C'est vraiment gentil de ta part... Écoute, Scarlett. Tu m'as tout de même l'air bien perdu au milieu de cette forêt. Peut-être n'est-ce que le hasard, mais mon petit doigt me dit que notre rencontre n'est pas fortuite. Je te propose donc solennellement de me suivre et de rester quelques temps avec moi, afin que je t'enseigne le minimum pour survivre et comprendre le monde shinobi. Aussi, ta petite démonstration par la création de cette statuette m'indique que tu maîtrises un art ninja... Tu ne sais probablement pas encore ce que c'est, mais je pourrai aussi t'apprendre à le perfectionner pour t'en servir à ton avantage. En tout cas, si tu acceptes ma proposition, sache que je serai heureuse de t'aider à initier ta nouvelle vie dans les meilleures conditions qui soient.

En attendant sa réponse, je réfléchis à l'endroit où je pouvais la loger si elle venait à accepter... A Kiri, elle serait sans doute aussi bien acceptée que précédemment, à savoir comme un monstre. Peut-être même pire : certains s'intéresseraient à son don pour le Mokuton et pourraient pratiquer des expériences sur elle pour avoir un avantage sur Konoha, voire pour se servir d'elle comme d'une arme. Il en était hors de question. Scarlett devait donc vivre loin de la civilisation pour le moment. Mais comment lui apprendre à vivre sans vivre avec elle ? Là demeurait la véritable question. Je devais trouver une alternative qui soit viable pour elle comme pour moi...
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MessageSujet: Re: La fraîche rosée matinale   La fraîche rosée matinale EmptyLun 2 Juin - 11:46

Ne lâchant pas du regard celle qui se tenait en face de moi, j'épiais la moindre émotion qui s'échappait de son visage. Un mélange d'étonnement et de l'émerveillement semblait s'être inscrit en maitre sur celui ci. Analysant son intérêt certain pour la petite statue que j'avais fait apparaitre sans effort particulier, je ne comprenais pas ce qui l'a fasciné. Contente de mon cadeau, j'étais fière que cela provoque l'étonnement dans la tête de ma sauveuse. Attendant une réponse de sa part, elle ne mit pas longtemps à venir jusqu'à mes petites oreilles :

- C'est vraiment gentil de ta part... Écoute, Scarlett. Tu m'as tout de même l'air bien perdu au milieu de cette forêt. Peut-être n'est-ce que le hasard, mais mon petit doigt me dit que notre rencontre n'est pas fortuite. Je te propose donc solennellement de me suivre et de rester quelques temps avec moi, afin que je t'enseigne le minimum pour survivre et comprendre le monde shinobi. Aussi, ta petite démonstration par la création de cette statuette m'indique que tu maîtrises un art ninja... Tu ne sais probablement pas encore ce que c'est, mais je pourrai aussi t'apprendre à le perfectionner pour t'en servir à ton avantage. En tout cas, si tu acceptes ma proposition, sache que je serai heureuse de t'aider à initier ta nouvelle vie dans les meilleures conditions qui soient.

J'écoutais ses paroles qui ne cessaient de se déverser dans mon esprit. Pleine de douceur et de gentillesse elle me parlait comme si elle me prêtait réellement intérêt. Elle voulait vraiment que je reste avec elle ? Est-ce que d'une manière ou d'une autre, j'avais réussi à prouver que je valais la peine d'être acceptée ? Je me grattais ce qui me servait de tête quelques secondes pour essayer de comprendre ce qu'il se passait. Si je devais lui donner une réponse à ses propos, j'aurais dis oui sans hésiter ! Malgré les obstacles que j'avais du traverser, j'avais enfin trouver une personne qui allait me permettre de reposer mon esprit. Je ne voulais pas lâcher cette personne. Continuant à écouter Yumi avec intérêt, elle m'apprit que mon petit tour avec la statuette était en réalité un art ninja. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ? Elle avait vu juste, j'étais totalement ignorante sur ce qu'était un art ninja. Pour moi, cela était venu naturellement, je m'étais tous simplement laissée guider par l'instinct. Ainsi, peut être que j'avais moi aussi un pouvoir qui, à lui seul, justifiais mon existence. Curieuse, je ne pouvais pas décemment fuir cette proposition.

- Euh... Je... Je te remercie. Tu es la première personne qui m'aide et ... Oui ! Je veux rester avec toi. Ne me laisse pas tomber Yumi...

Ma réponse fut brève et hésitante mais, elle portait à elle seule tous mes espoirs sur l'avenir qui s'offrait à moi auprès de Yumi. Cependant un problème subsistait encore, comme elle le disait si bien, je ne pouvais pas venir habiter avec elle. Elle habitait aussi dans un village et tous comme moi, elle redoutait qu'on me chasse encore une fois. Ainsi, même si je venais d'être acceptée, cela n'était pas le cas de tous le monde. Ma vie allait être encore parsemée de multiples obstacles j'en étais certaine, mais, désormais, j’espérais que Yumi m'aide à les affronter. Ne sachant pas où je pouvais bien vivre, je laissais mon destin entre les mains de l'intellect de la jeune fille. Mon admiration pour elle ne cessait de s'accroitre, elle avait su m'accepter sans même sourciller.

- Je... Je peux survivre dans la forêt mais... Pas avec des êtres comme toi...

En effet, mon instinct me permettait de survivre ici. Avec un simple court d'eau et un endroit pour me cacher la nuit, je pouvais y rester éternellement. J'étais bien plus sauvage que n'importe quelle bête vivant dans ces lieux. Néanmoins, je laissais ma vie entre les mains de ma sauveuse, c'était à elle de décider de mon avenir.
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Yumi Esuki
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MessageSujet: Re: La fraîche rosée matinale   La fraîche rosée matinale EmptyLun 9 Juin - 15:42

Après lui avoir transmis ma proposition, elle prononça brièvement quelques mots d'un ton chancelant.

- Euh... Je... Je te remercie. Tu es la première personne qui m'aide et ... Oui ! Je veux rester avec toi. Ne me laisse pas tomber Yumi...

Sa petite voix timorée n'en ressortait que plus resplendissante lorsqu'elle était animée par une volonté opiniâtre. Peu de temps après son intervention, elle prit une nouvelle initiative : ma présence lui faisait-elle perdre sa timidité ?

- Je... Je peux survivre dans la forêt mais... Pas avec des êtres comme toi...

J'assimilai les quelques informations qu'elle venait de me donner : en effet, comme je l'avais pensé avant même qu'elle ne me le suggère, je ne désirais pas qu'elle évolue parmi d'autres êtres humains pour le moment. Je devais moi-même répondre à ses besoins vitaux pour la faire grandir, grandir, et encore grandir. Cette petite pousse deviendra un jour une fleur aux mille pétales. Il me fallait donc trouver un lieu éloigné de la civilisation pour éviter le regard des autres, mais pas non plus trop excentré afin que je puisse l'y retrouver périodiquement. En d'autres termes, un juste milieu, un équilibre parfait qui ne fait pencher la balance ni d'un côté, ni de l'autre. Mais un tel point commun harmonieux existait-il seulement ? Je l'espérais. Oui, j'espérais le mieux pour la jeune Scarlett. Je fouillai dans ma mémoire pour me rappeler des lieux que j'avais visités dans mon pays. La liste était longue, et pourtant l'un d'entre eux me vint à l'esprit directement : le village civil que nous avions sauvé lors de ma première mission avec l'équipe Ryukù. Azzuki, Sachi, Isako... Depuis la disparition de notre défunt sensei, nous étions les seuls représentants de ce groupe d'antan. Cela faisait désormais un bon moment que nous n'avions pas travaillé ensemble. Il faudrait remédier à cela tôt ou tard ! Me disant que j'avais sans doute trouvé l'endroit le plus adéquat pour répondre à ces critères, je m'avançai de Scarlett, la pris par la main, et lui lâchai en un sourire :

- Ne t'en fais pas, petite fleur. Je vais t'emmener dans un endroit sûr.

Je la guidai alors jusqu'à sa nouvelle maison. La route à travers la forêt fut plutôt courte, nous permettant de vite déboucher sur le petit lac qui bordait le village. Les hommes ne fréquentaient ce point d'eau que pour venir y puiser leurs réserves de temps à autre. En le contournant, nous arrivâmes sur un flanc de colline. Nous explorâmes quelques temps la paroi rocheuse jusqu'à découvrir une cavité profonde. La cachette parfaite. L'ambiance était un peu froide, mais il y avait au moins tout le nécessaire à proximité, et notamment l'eau du lac pour que Scarlett se sustente. Espérant que l'endroit lui plaise, je me retournai vers Scarlett.

- Bienvenue chez toi. Il te faudra t'accoutumer à cette grotte sombre pour te protéger des hommes. Ce n'est pas très luxueux, je sais bien... Mais c'est tout ce que j'ai trouvé en attendant mieux. Je ne vais malheureusement pas pouvoir rester plus longtemps pour aujourd'hui, mais je te promets de revenir demain. Je te visiterai tous les jours en tâchant de t'apprendre tout ce que tu dois savoir sur ce monde et sur toi-même. Il faut aussi que je te forme au ninjutsu pour que tu puisses te défendre en cas de besoin.

M'approchant encore d'elle, je ne pus m'empêcher de l'étreindre dans mes bras. Je ne la connaissais que depuis peu et pourtant j'avais l'impression de la connaître depuis toujours. C'était un nouvel individu à protéger, à l'instar de mes proches. Non, à l'instar de tous les hommes. Protéger tout le monde, tel était mon souhait. Mais pouvais-je réaliser ce rêve seule ? Certainement pas. J'avais besoin d'alliés partageant mes convictions. Et d'une manière ou d'une autre, Scarlett servira pour la paix en futur. Elle sera un jour acceptée par l'humanité et deviendra une personne normale. En avait-elle besoin ? Ce n'était en soi pas un tort d'être différent, alors pourquoi vouloir rentrer dans des cases ? Que de questions sans la moindre réponse. Voguer dans l'inconnu me faisait cet étrange effet se manifestant par une multitude d'interrogations qui se bousculaient dans ma tête. Je leur donnerai une réponse. Oui, je donnerai un sens à ma vie.
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MessageSujet: Re: La fraîche rosée matinale   La fraîche rosée matinale EmptyDim 15 Juin - 11:39

Je regardais Yumi pendant que celle ci semblait être plongée dans une profonde réflexion qui n'avait pas de fin. Contemplant les moindres traits de son visage, je jalousais de celui-ci qui la rendait si belle à l'inverse du mien qui ne m'avait valu que haine et méchanceté. Bien loin de ses pensées, je ne savais pas ce qu'elle comptait faire de moi et où elle allait me m'emmener pour me protéger. Observant cette jolie tête qu'était la sienne, elle me prit alors subitement la main. En contact avec la sienne, je trouvais sa peau tellement douce et si plaisante à toucher que je ne voulais pour rien au monde qu'elle ne l'enlève. Il se mit à me regarder droit dans les yeux et elle me lâcha alors un sourire qui laissait place à une certaine rougeur sur mes joues :

- Ne t'en fais pas, petite fleur. Je vais t'emmener dans un endroit sûr.

Sans que je ne puisse manifester mon accord, elle me traina à travers la foret sa main étant toujours nouée à la mienne. Cette chaleur naturelle qui émanait de celle-ci me réchauffait à mon tour. La traversée fut brève, très vite je me retrouvais devant un petit lac dont le soleil se reflétait à travers lui. Toujours avec la volonté de suivre celle qui me tenait de sa main, je continuais alors ma route sans réfléchir où je pouvais bien être. A ma grande surprise, je débouchais sur une cavité assez profonde et dont la noirceur se trainait sur toutes les parois. Fixant cet endroit, je me tournais alors vers Yumi qui semblait avoir arrêté sa course :

- Bienvenue chez toi. Il te faudra t'accoutumer à cette grotte sombre pour te protéger des hommes. Ce n'est pas très luxueux, je sais bien... Mais c'est tout ce que j'ai trouvé en attendant mieux. Je ne vais malheureusement pas pouvoir rester plus longtemps pour aujourd'hui, mais je te promets de revenir demain. Je te visiterai tous les jours en tâchant de t'apprendre tout ce que tu dois savoir sur ce monde et sur toi-même. Il faut aussi que je te forme au ninjutsu pour que tu puisses te défendre en cas de besoin.

Après ces quelques mots que je n'avais pas encore assimilé, elle me serra dans les bras comme si je tenais à elle. Ne sachant que faire de cette marque d'affection, je décidais alors de reproduire son étreinte pour la serrer aussi dans mes bras. Ces quelques secondes de ma vie furent surement les plus belles d'entre tous et je pouvais l'affirmer malgré ma jeunesse exagérée. J'allais devoir rester dans cette grotte à l'allure sinistre, même si l'idée ne m'enchantait guère, je ne voulais pas décevoir Yumi. Ainsi, je décidais de rester ici bien sagement comme elle me l'avait demandé. L’obscurité serait ma seule compagne pendant un bon bout de temps mais j'allais m'en contenter si cela pouvait faire plaisir à Yumi. Par la suite, après sa promesse, elle partit me laissant seule derrière elle. Elle avait promis de revenir et de s'occuper de moi, j'espérais au plus profond de mon être qu'elle ne m'abandonne pas. Cependant malgré mes espérances, je doutais que Yumi puisse faire une chose pareille, elle semblait bien trop gentille pour me faire cela. De cette réflexion naquit une confiance aveugle envers celle qui m'avait sauvé auparavant. Bien décidée à la suivre jusqu'au bout, j'allais l'écouter aveuglement jusqu'à mon dernier souffle. Elle m'avait donné un avenir, en échange je devais lui donner obéissance. Je deviendrai forte pour elle, je la servirais comme il se doit, chaque jour serait un défi pour moi. Le défi de la rendre fière de moi. Un mélange sans limite d'admiration et d'amour n’acquit alors au plus profond de moi, je ne connaissais pas cette sensation mais elle me faisait me sentir si bien. Regardant Yumi partir, j'attendais avec impatience le lendemain. Avant que sa forme délicate ne s'échappe de ma vision, je prononçais quelques mots qui se perdirent dans la nature :

- Yumi, je t'aime.

C'était ainsi que les humains exprimaient leurs amours. Cette connaissance m'avait été apporté quelques jours auparavant lors de mon séjour au village. Une petite fille bien plus petite que Yumi c'était agrippé au cou de ce qui devait être sa génitrice. Dans un petit rire éclatant, elle avait prononcé ces quelques mots pour exprimer à son tour son amour envers sa mère. Malheureusement pour moi, ces mots ne devaient jamais être entendu par Yumi, ce que j'étais m’empêchait d'exprimer ces sentiments ouvertement. Bien que naissant, il semblait déjà tellement fort à l'intérieur de moi, comme si le vide béant dans les profondeurs de mon être venait d'être submergé par ce nouveau sentiment prenant ainsi toute la place. Retournant dans la grotte sombre, je pris une position assise dos contre la première parois qui s'offrait à moi et dans le sol terreux de l'antre, j'écrivais son nom avec mes doigts instinctivement. Ce langage n'était pas le mien mais je savais le lire et le retranscrire aussi bien que je savais le parler. Ainsi, j'écrivais dans une répétition machinale le nom de ma sauveuse en me repassant en boucle les brefs moments que j'avais pu passer avec elle.
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