Une nuit mouvementée

J'arpentais les couloirs sombres et arides de nos quartiers. Il faisait déjà nuit et la fraîcheur commençait à se faire sentir dans le palais. Le cris strident que j'avais entendu en compagnie de Soufuku Nitobe ne présagé rien de bon. J'avais comme l'étrange intuition que la servante qui nous avait rassuré en nous prévenant que ne n'était qu'une simple piqûre, était un mensonge. Malgré les conseils de l'ancien Kazekage, j'étais persuadé que le long couloir sinistre du deuxième étage renfermé quelque chose. Ceci étant dit, il fallait que j'aille rassurer mes compagnons. Kumatetsu, l'ours qu'avait invoqué le samouraï me guidé dans les bâtiments. Pourquoi me faire suivre si ce n'était qu'une simple piqûre ? Soufuku était sans doute partit enquêter de son côté ; à vrai dire, il avait l'air plutôt solitaire comme garçon.

Le plancher grinçait sous le poids de mon corps ; cette demeure était sûrement ancienne. J'étais seul, tout le monde avait l'air de dormir, mais je devais respecter les ordres de mon supérieur. Contre mon grès, je fis du porte à porte. La première qui s'offrait à moi appartenait sûrement à une de mes connaissances, mais il fallait que je me dépêche. Je toquai doucement par la suite, pour éviter de réveiller éventuellement d'autres personnes. Je ne m'attendais pas du tout à ce que cette chambre appartenait à Yagami Akoshana. Ce n'était pas une fille déplaisante, mais elle n'était pas quelqu'un que j'appréciais beaucoup. Avec un large sourire, la jeune fille aux yeux cernés qui venait probablement de réveiller m'ouvrit la porte. Je fus surpris de voir en sa compagnie un ours semblable à Kumatetsu. Elle avait sûrement vu Soufuku dans la journée.

_  Pardon de te déranger Yagami, mais tu as sûrement était alertée par un cris assez étrange. Je suis là pour te rassurer que ce n'est que notre hôte qui a reçu sa piqûre du soir.

Je n'avais pas l'envie de parler plus que ça avec elle. Sa compagnie n'était pas très agréable, et j'étais très mal à l'aise avec elle. J'attendais une réponse courte et rapide. J’espérais qu'elle ne recommencerait pas avec sa drague totalement ridicule et immature. Il était temps qu'elle se prenne en main et qu'elle arrête ses enfantillages. Elle était à peine plus âgée que moi et pourtant, je pensais être plus mature, beaucoup plus d’ailleurs. Je n'avais qu'une hâte : c'était de retrouver Shinki et fouiller le deuxième étage. Mais nous devrons d'abord passer voir notre grande Kazekage : Yumi Esuki et l'informer que quelque chose n'était pas net en ces lieux.

J'étais à vrai dire, assez surpris de la réponse de Yagami. Elle ne cherchait même pas à me questionner, rien du tout. Elle s'était juste contentée de me remercier et de me souhaiter bonne nuit. Cependant, la kunoichi prit la peine de me mettre en garde sur ce mystérieux manoir ; de la même façon que Soufuku. Je restais silencieux et je la regardais avec le sourire aux lèvres. Il faisait très sombre et j'eus du mal à discerner son visage. Elle referma la porte doucement et je me retrouvais dans le long couloir, une fois encore. Je n'étais pas seul, loin de là, la silhouette imposante de l’invocation du samouraï se trouvait toujours à mes côtés. Il fallait que je m'en débarrasse, mais comment ? Kumatetsu devait sûrement me surveiller de très prêt et ainsi alerter Soufuku si par malheur je faisais une bêtise. Une idée de vint en tête, j'avais la solution.

_ Kumatetsu, je suis fatigué, demain aura lieu ma deuxième épreuve. Peux-tu prévenir le reste des suna-jins ? S'il te plaît Kumatestsu, je commence à être vraiment épuisé. Je vais quand même prévenir Shinki et Yumi avant de me coucher. Je te remercie sincèrement.

Ma ruse avait fonctionné, incroyable ! Je ressentais un peu de peine car je n'avais pas écouté mes supérieurs mais il le fallait ; j'étais trop intrigué. Je me dirigeai en direction du dortoir de Shinki. Je toquai doucement à sa porte, mais aucune réponse. Peut être était-il dans un sommeil profond ? J'en doutais fortement. Non, il n'était pas là et cela me laissé perplexe. Je décidai par la suite de réveiller Yumi pour lui demander où était Shinki. Mais à ma stupéfaction, elle ne répondit pas non plus. Un étrange sentiment m'envahissait, je ne savais plus quoi faire. Ils étaient sûrement aller prendre l'air ; c'était ce que je me disais pour me rassurer, mais il n'en était rien. Par la suite, je rentrais dans ma chambre assez déboussolé. Il fallait vraiment que j'aille voir le deuxième étage. En revanche, Soufuku me l'avait interdit. Mais un ninja doit savoir prendre des risques pour le bien de tous, et ce ninja, c'était moi !

Je pris une sorte de capuche noir qui cachait mon visage. J'emportais également quelques armes et mes pantins. Je sortais de la pièce dans plus grande discrétion. Je me dirigeai au second étage, et un immense stress prenait possession de moi. Une fois arrivé à l'escalier, je ne pouvais plus reculer. Je descendais les marches une par une en m'attendant au pire. Le long couloir sinistre s'offrait enfin à moi, je restais calme malgré une petite tremblote. Qu'est ce que l'avenir me réservait ?