(Deuxième épreuve) (Chuunin) Shinki Jishaku et Nuigetsu Hozuki [Terminée]

Un soleil flamboyant était sur le point de se lever en cette douce matinée printanière, prêt à illuminer de  mille feux le ciel encore frais et coloré qui me faisait face. Anxieux sur la suite des événements, j'observais ce délicieux spectacle qu'était l'aurore grelottante en robe rose orangée. Le doute et la tension m'avaient gagné, mes péripéties nocturnes me travaillaient inlassablement, je ne pouvais fermé l'œil... Des cernes creusées par la fatigue décoraient mon visage autrefois si angélique. Ne sachant que faire de mon temps, je décidai de gagner les jardins où la deuxième épreuve allait commencer afin de prendre connaissance des lieux.  Je n'étais vraisemblablement pas le seul à y avoir songé si bien que j'y retrouvai différents camarades tel que mon cousin Dorumo. Je regrettais hélas amèrement mon avance, le temps semblait s'être arrêté, la tension m'était devenue insoutenable...  

Après quelques heures d'attentes difficiles, l'horloge murale de la demeure sonna les huit coups à m'en faire vibrer la cage thoracique, ça puissance était pour le moins, impressionnante... Suite au discours barbant et traditionnel du dit Raikage, une femme habillée d'un drôle d'accoutrement rose bonbon vint appeler les différents participants deux par deux. Je fus alors désigné au même moment qu'un Kiri-jin, allait-il être mon adversaire ? Je n'en savais rien, je me contentais alors simplement de suivre sans piper mot, le garde qui nous indiquait la voie. Les jardins étaient splendides, une aura féerique en émanait si bien que je voulus y rester pour la journée. Hélas l'heure n'était pas à la détente et une fois arrivés face à une drôle de muraille faite de marbre, l'homme habillé de rouge me lia moi et mon adversaire à l'aide d'un cordage.

— Les participants sont tous arrivés face à leurs portes et les spectateurs sont tous installés dans la salle des caméras. Je peux donc vous dévoiler la nature de cette seconde épreuve : il s’agit ni plus ni moins d’un exercice de survie par binômes. Que vous le vouliez ou non, le participant qui vous accompagne sera dès à présent votre allié. Comme vous l’avez sans doute remarqué, vous êtes liés par une corde élastique qui permet une détente maximale de 5 mètres. Vous êtes donc littéralement inséparables ! Vous avez peut-être pensé que les jardins du domaine étaient ceux que vous venez de traverser mais la réalité est tout autre. Mes jardins s’étendent sur des hectares et sont semés d’embûches… mortelles. Votre but : les traverser en longueur, ce qui correspond certainement à une journée de marche. Les distances ne sont pourtant pas effarantes, mais ce qui est à l’intérieur pourrait bien vous retarder… Vous ne validerez cette épreuve qu’à la condition de franchir la porte d’arrivée portant le même numéro que votre porte d’entrée en étant toujours attaché à votre binôme par votre corde. Oh, et votre partenaire doit être en vie, cela va de soi. Je ne vous souhaiterai pas bonne chance aujourd’hui : vous aurez besoin de tout votre talent.

Le Kiri-jin était donc mon allié, intéressant. Une fois ce nouveau spitch terminé, la porte en bouleau qui nous barrait la route s'ouvrit, nous dévoilant ainsi le paysage que l'on allait devoir traverser. Cela n'annonçait rien de bon mais je préférai tout de même rester positif et cacher mon anxiété derrière un sourire amical.

— Et bien enchanté, je me nomme Shinki Jishaku et comme l'atteste ce bandeau, je viens de Suna. Et toi ? Qui es-tu ? Je pense qu'il est préférable de se présenter et de bien s'entendre si nous voulons réussir cette épreuve... Alors tâchons de ne pas faire nos sauvages ahah... Dis moi quand tu seras prêt et nous partirons. Ah oui et fait intéressant, le Raikage ne nous a indiqué aucune limite de temps, qu'en penses-tu ?

La nuit est mère de conseil, le sommeil est l'avant-goût de la mort. Cette nuit avait été mouvementée entre cauchemars, hurlements sordides et la chaleur insoutenable, l'Hozuki ne pût fermer l'oeil. La journée s'annonçait difficile pour notre adonis à la parure argentée. L'aube naissante, notre bouteille d'eau ambulante se tira difficilement de son lit là où il avait établis siège le temps d'une nuit. Nonchalamment, il attrapa ses habits éparpillés dans chaque coin de la pièce. La chaleur l'avait obligé à dormir pratiquement nu, vêtu seulement d'un caleçon. Le temps triomphe toujours de l'homme que ce soit au sens figuré ou au sens propre. Une première injonction retentit dans la chambre de l'Hozuki grâce à un système de communication très sophistiqué du domaine. Les participants avaient très précisément une heure pour déjeuner et rejoindre le jardin de la cour. Cheminant les couloirs à vive allure, l'Hozuki parvint à atteindre la cafétéria. Les mets étaient de qualité.

Le déjeuner prit, l'Hozuki hâta le pas vers le jardin, l'atteignant en quelques minutes ; arrivé sur les lieux cinq minutes à l'avance, la foule était déjà agglutiné autour de l'estrade de Jinkaku Futae. Les compter étaient impossible. Traverser cette foule était en elle même une épreuve, c'est avec une certaine difficulté que l'Hozuki put traverser cette mare humaine. Lorsqu'il fut appelé, l'Hozuki rejoignit son binôme et suivit aveuglement un homme dont la musculature était saillante. Le trajet était long et le silence glacial de son guide inquiétait l'Hozuki qui ne put s'empêcher de rétorquer une stupidité.

- Où on va? Qu-est-ce qu'on va faire? Vous êtes silencieux pour un guide. Oh répondez-moi !!

L'impassibilité du guide était impressionnante, son regard stoïque glaçait les entrailles de l'Hozuki qui préféra se taire que de réveiller son courroux. Subitement les trois protagonistes s'immiscèrent dans une pièce et contre toute attente, l'immense masse de muscle prit de surprise les deux chuunins. D'une manoeuvre remarquable et maîtrisé, il put attacher les deux adolescents avec une corde blanchâtre étonnement élastique. Elle était de bonne qualité étant donné que l'Hozuki tenta de s'en défaire en vain.
Depuis un haut-parleur, une voix méprisante s'esclaffa :

- Les participants sont tous arrivés face à leurs portes et les spectateurs sont tous installés dans la salle des caméras. Je peux donc vous dévoiler la nature de cette seconde épreuve : il s’agit ni plus ni moins d’un exercice de survie par binômes. Que vous le vouliez ou non, le participant qui vous accompagne sera dès à présent votre allié. Comme vous l’avez sans doute remarqué, vous êtes liés par une corde élastique qui permet une détente maximale de 5 mètres. Vous êtes donc littéralement inséparables ! Vous avez peut-être pensé que les jardins du domaine étaient ceux que vous venez de traverser mais la réalité est tout autre. Mes jardins s’étendent sur des hectares et sont semés d’embûches… mortelles. Votre but : les traverser en longueur, ce qui correspond certainement à une journée de marche. Les distances ne sont pourtant pas effarantes, mais ce qui est à l’intérieur pourrait bien vous retarder… Vous ne validerez cette épreuve qu’à la condition de franchir la porte d’arrivée portant le même numéro que votre porte d’entrée en étant toujours attaché à votre binôme par votre corde. Oh, et votre partenaire doit être en vie, cela va de soi. Je ne vous souhaiterai pas bonne chance aujourd’hui : vous aurez besoin de tout votre talent.

Ne prêtant guère attention à son allié, l'Hozuki tentait tant bien que mal de se défaire de ce lien, en vain.
Soudainement un bruit mécanique vint se mêler aux gémissements de l'Hozuki, attisant la curiosité des deux chuunins qui synchroniquement détournèrent leurs regards vers la source de ce bruit. La porte imposante, qui il y a quelques secondes les bloqué complètement ici, s'ouvrait petit à petit. Les grincements du mécanisme étaient indésirables néanmoins l'Hozuki put passer outre car la voix de son acolyte les couvrit.

- Et bien enchanté, je me nomme Shinki Jishaku et comme l'atteste ce bandeau, je viens de Suna. Et toi ? Qui es-tu ? Je pense qu'il est préférable de se présenter et de bien s'entendre si nous voulons réussir cette épreuve... Alors tâchons de ne pas faire nos sauvages ahah... Dis moi quand tu seras prêt et nous partirons. Ah oui et fait intéressant, le Raikage ne nous a indiqué aucune limite de temps, qu'en penses-tu ?

À l'Hozuki répondit pessimistement :

- Enchanté, mon pote. Je suis Hozuki.. Il se répète Hozuki.. Nuigetsu. Originaire du pays de la brume sanglante. Il est préférable de bien s'entendre oui, sinon on ne fera pas long feu. Voilà déjà que je sens une odeur nauséabonde provenir de l'extérieur. Beurk.. Je suis prêt, on peut lever le camp dès maintenant. Si le Raikage n'a pas omit une limite de temps, je suppose que des affrontements auront lieux en duo. On risque d'affronter nos compagnons dans cette forêt qui sent la mort. On peut tout imaginer. Rah.. trêves de plaisanterie, allons-y camarade.

Franchissant le palier de la porte, l'Hozuki hâta le pas en compagnie de son camarade, Shinki Jishaku ; lui octroyant à quelques reprises un regard stoïque pour vérifier son état et ce qu'il faisait. L'Hozuki était quelqu'un de très méfiant vis à vis d'autrui. Il ne faisait confiance à personne hormis son petit-frère en qui il avait une confiance aveugle et en parlant de son frère, son absence avait été un coup dur pour l'Hozuki. La maladie s'était cruellement abattu sur lui. En se remémorant l'image de son petit-frère sur un lit de bois en pleine lutte contre la fièvre et la mort, son coeur se resserrait ; mais son moral était au plus bas jusqu'au point où quelques larmes ruisselèrent le long de son visage blanc comme neige. Relevant son regard sur le ciel noirci par la flore dont l'aura maléfique était de plus en plus pesante, il reprit son souffle et ses esprits.

Jouissant de ses capacités au kenjutsu et au Suiton, l'Hozuki était relativement paré à contrer tous les imprévus mais peut être avait-il parlé trop vite ?
Arrivé au point culminant de la forêt, là où l'on ne pouvait plus rien distinguer, ni la porte de départ et ni le mur en marbre hormis une silhouette, cette silhouette sombre. Il s'agissait à l'évidence d'un homme de grande taille vêtu d'innombrables vêtements. Il ne craignait pas la chaleur, était-il l'un de ses manieurs de Futton ? Pour l'Hozuki, il n'y avait pas de doute.
Sa curiosité prit le dessus et il s'esclaffa de rire sans réelles raisons pour finalement interpeller l'individu au loin qui les observait.

- Hey mon pote! T'es de Kiri pour supporter une telle chaleur ?! Approche !! Si tu veux te battre, je suis chaud !! Chaud, chaleur tu fais le rapprochement ? C'est drôle hein! Mais la pâtée que je vais te mettre le sera moins !!

L'énigmatique individu ne perdit pas plus de temps et exécuta une série de signes incantatoires. Il était impossible pour l'Hozuki d'entendre les quelques mots que susurrer le sibyllin sous sa carapace de nippes.

- Genjutsu, l'insatiable soif.

La technique lancée, une intense soif s'empara du gosier des deux adolescents, permettant à leur instinct de survie de prendre le dessus sur eux, d'autant plus que l'eau était primordiale pour un Hozuki. Le besoin d'hydratation était pesant en plus du silence qui régnait entre les deux shinobis. La recherche d'eau était une véritable priorité et sans attendre, l'Hozuki parcourut quelques mètres avant de tomber sur une mare d'eau boueuse. Le choix était simple : Traverser cette mare boueuse en enveloppant l'arche de ses pieds de chakra ou encore utiliser son propre chakra pour créer du suiton et rassasier ainsi sa soif. Mais utiliser son chakra l'affaiblirait alors que face à lui, un pack de six bouteilles d'eau s'illuminait au beau milieu de cette mare repoussante. Sans perdre une seconde de plus, l'Hozuki hâta le pas sur l'eau croupie avant d'y immerger soudainement. Ressortant la tête hors de l'eau, l'Hozuki se hissa hors de la mare, complètement sali et répliqua en saccade à son camarade :

- Cette mare est impraticable.. Tu as une idée ?!

Mon équipier et moi avancions à un bon rythme, le bosquet sombre et morbide que nous devions traverser ne semblait finalement pas si terrible que cela. La muraille qui se situait à présent derrière nous se noya elle rapidement, submergée par les innombrables arbustes ébènes que nous dépassions sans grand intérêt. Aux affûts, je remarquai bien vite les nombreuses œillades malavisées que me lançait mon acolyte, me poussant à faire de même et d'apercevoir les quelques larmes qui coulaient sur ses joues. Un peu gêné, je m'empressai d'arrêter en espérant que les maux qui le tourmentaient n'étaient pas si graves et allaient s'arranger.

Après avoir bien crapahuté nous firent face à un homme des plus vêtus que le Kiri-jin semblait connaitre. Suite à une blague de mon coéquipier me laissant perplexe, une drôle de sensation nous transcenda. Une soif cruellement intense nous avait gagné, réveillant nos instincts de survies à leur summum : nous devions à tous prix boire !

Par chance, une marre se trouvait non loin de là, mais ma déception fut immense en voyant l'état de l'eau croupie et boueuse qui la composait. Cependant, mon camarde vit en son milieu un îlot où se trouvait un beau pack d'eau fraîche décuplant mon envie grandissante. Cette mise en scène plus que douteuse était assurément un piège mais mon instinct m'empêchait de réfléchir conventionnellement.
Laissant mon allié faire le premier pas sur la mare, celui-ci coula instantanément avant de ressortir trempé et sali par sa mésaventure.

— Cette mare est impraticable.. Tu as une idée ?!

Je ne pouvais dépenser ma précieuse salive pour des bagatelles et je décidai d'agir sans lui poser mon plan. Débouchonant la jarre que je portais sur le dos, je laissai ma précieuse limaille de fer en émaner pour lui donner la forme d'un cumulus, dévoilant une partie de mes capacités à mon adversaire. L'invitant à monter dessus je fis rapidement de même avant de nous élever haut dans les airs soit environ à cinq mètres et de nous diriger vers l’îlot.

Une fois au dessus de celui-ci je posai mes mains sur le sable ferreux murmurant quelques mots :

— Satetsu Akushu...

Suite à ces paroles, un abcès vint émerger du nuage où nous nous trouvions avant d'éclater et de former une main de fer. S'allongeant de plus en plus, celle-ci arriva rapidement aux abords du pack qu'elle saisit avant de ramener le gros lot. Déposant l'eau limpide sur la limaille le gant retourna immédiatement à l'état de sable ne refaisait à présent plus qu'un avec la plateforme volante où nous nous situons.

Technique:

Par dessus la mare impraticable en temps normal, l'Hozuki et le Jishaku l'arpentait par la voie aérienne sur un nuage de limaille solide sans difficulté. À quelques mètres de l'îlot, Shinki n'eut aucune difficulté à modeler un bras en limaille pour se saisir du pack d'eau. Avec une aisance déconcertante, les deux chuunins revenaient sur terre sans se soucier du reste. La soif était telle qu'elle les empêchait de réfléchir convenablement et de s'attarder sur les détails.. Détails qui allaient s'avérer important. La mare se mut brusquement, un exocet émergea inopinément et déconcerta inévitablement les deux chuunins encore en vol. Vraisemblablement l'exocet géant était une partie majeur de cette mare trouble et l'îlot, sa langue. Le temps n'était pas aux réflexions, la grande gueule du poisson s'approchait à vive allure sur les deux chuunins, prête à les saisir. Par réflexe, l'Hozuki s'évertua à sauter avec pour malus le poids de son camarade, Shinki.

- Malheureux.. s'exclama l'Hozuki, déboussolé comme s'il se parlait à lui même. Le mur de la défaite s'érigeait funestement devant lui et sa tentative fut inéluctablement un échec.

Le corps de l'Hozuki devenait inerte le temps d'une demi-seconde, il se laissait volontairement tomber dans la gueule grande ouverte du poisson carnassier. Mais n'était-il pas lui même un poisson carnassier? Ne se proclamait-il pas prédateur? Les rôles allaient-ils s'échanger en ce jour si brumeux ? Tant de question pour peu de réponse. Il ne lui était pas permis d'abandonner, dans un élan d'ingéniosité, l'Hozuki enclencha vainement une série de signes incantatoires avec ses mains rugueuses. La gueule s'apprêtait à se fermer sur les deux shinobis lorsque soudainement l'Hozuki se retourna sur lui même pour expulser un liquide blanchâtre et adhésif depuis ses plus profondes entrailles ; un léger rictus se dressait sur son visage, étonnamment il trouvait le temps de sourire dans une telle situation.

- Suiton.. mare de mucus !!

Ainsi, il espérait temporairement empêcher l'exocet de refermer sa mâchoire mais rien n'était joué. Si l'Hozuki et son compagnon tombaient dans cette mare de mucus, c'en était fini. Il lui fallait trouver un nouveau moyen pour se propulser avant de toucher cette surface adhésive et le temps n'était pas aux réflexions, il devait agir et vite. À quelques centimètres seulement de sa mare de mucus, l'Hozuki releva son regard sur Shinki au dessus de lui, en pleine chute. Il ne lui restait que quelques secondes, quelques précieuses secondes pour agir avant d'être littéralement scotché à sa propre technique.

- Depuis là haut, qu'est-ce que tu aperçois?! Réponds-moi et vite !!

Nuigetsu n'avait pas le temps d'attendre la réponse de Shinki pour agir, ni une ni deux, il se raidit de façon à se relever dans sa chute et être droit comme un I. Les pieds à quelques centimètres du liquide adhésif, sur le point d'être à jamais emprisonner par ce nectar tant redouté par son propre créateur, les mains de l'Hozuki formèrent deux mûdras l'un à la suite de l'autre à une vitesse fulgurante. En conséquence, un jet d'eau émergea depuis les chevilles de l'Hozuki et le propulsa frénétiquement en l'air vers la rive mais l'Hozuki avait outrepassé un détail et pas des moindres. Le contre-poid occasionné par la chute de Shinki les faisait brutalement chuter vers le peu de boue encore présent après l'émergence du poisson géant. La chute s'avérait fatal et l'Hozuki n'allait pas pouvoir réagir à temps. La survie du duo reposait sur les épaules de Shinki dorénavant. Le poisson pouvait à tout moment faire valser les deux chuunins d'un coup de nageoire ou pire encore, contre-attaquer et si le poisson ne réagissait guère, la chute aurait raison d'eux. De quelle façon allaient-ils rejoindre la rive sains et saufs ?

Nous étions au plus proche du but, le pack était à portée de main lorsque un phénomène époustouflant se produisit. Un poisson vermeil, surgissant du marée sous nos pieds venait de bondir d'une vitesse herculéenne pour de nous gober. Tentant de me jeter sur la précieuse ressource que nous venions d'acquérir, je fus immédiatement emporté dans l'autre sens par le saut de mon acolyte assez sage pour comprendre que nos vies étaient en sérieux danger. Hélas, nos forces opposées exercées sur la corde nous firent pitoyablement tomber dans le gueule de la carpe, notre manque de cohésion allait vraisemblablement nous faire couler...  

Par chance, la réactivité surprenante de l'Hozuki nous sortit une nouvelle fois d'affaire en scotchant littéralement la mâchoire de la bête avant de nous éjecter de ce traquenard. Maintenant en chute libre de plusieurs mètres d'altitudes, je devais amortir notre chute au plus vite tout en occupant le monstre gigantesque qui se trouvait sur notre côté pour éviter une contre-attaque de sa part. Transformant le nuage précédemment formé en dix shurikens acérés, j'abandonnais les bouteilles d'eaux à un triste sort pour expédier les nouvelles lames vers les yeux globuleux du poiscaille.

Enchainement de nombreux mudras pour nous sortir de cette enfer, une main de limaille émana de ma jarre pour saisir une branche d'arbre charbon passant non loin et nous y remonter à la façon d'un grappin automatique. Hélas, la vitesse alliée à l'attraction de la corde ne fut pas bon ménage pour mon acolyte, qui d'une vitesse hallucinante vint percuter le tronc de l'arbre où je venais de me percher.


Le remontant à mon niveau en tirant sur la corde je le posai à mes côtés avant de lui tapoter la joue.

— Euh.. Ça va ?

Prononçant ces quelques mots, ma gorge se resserra, je m'asséchais et allais bientôt en périr si nous ne trouvions pas un moyen efficace pour combler notre soif...

HRP:

En pleine chute, les chances de survie du duo étaient proche de zéro. Néanmoins l'ingéniosité du Jishaku était tout aussi respectable, même dans une mauvaise posture, son cerveau fonctionnait à plein régime. En résumé, son sang-froid et sa capacité à réfléchir dans les pires situations étaient remarquables. Son geste allait sûrement sauver le duo d'une mort certaine. Grâce à sa maîtrise du Jiton, il ne lui suffit que de modeler sa limaille en bras pour se saisir d'une branche d'arbre et ainsi s'élever dans le ciel. Néanmoins le phénomène de balancier eut raison de l'Hozuki qui inéluctablement percuta le tronc d'un arbre. Le choc avait violent au point de mettre notre protagoniste sur le fil du knock out. Une envie de régurgiter son petit déjeuner titillait soudainement l'œsophage de notre adonis à la chevelure argenté. Encore dans un état d'hébétude, l'Hozuki se fit hisser par le Jishaku qui inquiet de son état -ou plutôt pour ne pas être éliminé car le duo devait sortir de cette épreuve en un seul morceau-, prit l'initiative de lui tapoter la joue de façon à vérifier s'il était conscient ou non.

- Euh.. Ça va ?

Ce à quoi l'Hozuki balbutia, la salive dégoulinant de la lippe.

- Euh.. krh.. Un peufhhh.. près..

Étonnamment l'Hozuki ne ressentait plus la soif, nonchalamment il déposa sa main sur son gosier qu'il tâta, il n'en croyait pas ses yeux ; de quelle façon cette soif l'avait abandonné aussi rapidement ? Et malgré l'incapacité de réfléchir correctement suite au choc, l'Hozuki put faire le rapprochement bien que plus lentement que la normale.

« Khh.. c'était un genjutsu.. »

Remontant ses bras vers son visage, l'Hozuki y blottit son visage pour reprendre lentement mais sûrement ses esprits. La douleur était vive et encore présente cependant l'Hozuki retrouvait peu à peu sa capacité de réflexion. Cinq minutes environ, c'est ce qu'il fallut à l'Hozuki pour retrouver sa pleine capacité de réflexion, abaissant ses bras qu'il laissa ballant, l'Hozuki ne put admirer l'énorme bleu qui siégeait au plein milieu de son front. Seul le Jishaku pouvait s'en rendre compte et n'allait pas manquer d'en rire. Marmonnant à voix basse quelques propos incompréhensible, l'Hozuki haussa le ton pour être audible.

- Heeeey.. j'crois qu'on était dans un genjutsu, tu dois y être encore. Le choc vient de me réveiller. Je.. je vais te sortir de ce merdier.

Nonchalamment, l'Hozuki éleva son avant-bras droit et déposa la paume de sa main droite sur le front de Shinki. Ainsi, il put lui transmettre une quantité de chakra nécessaire à la rupture du genjutsu dans lequel il était pris. Esquissant un léger rictus, l'Hozuki s'exclama une nouvelle fois.

- Il se peut que l'on retombe dans un nouveau genjutsu. La meilleure chose à faire est.. rah non..

L'Hozuki pensait à utiliser ses techniques suiton pour rendre inefficace les genjutsus visuels mais à contrario, il y laisserait sa réserve de chakra. Déviant la tête de droite à gauche, il s'évertuait à localiser le mur de marbre qui leur servait de repère dans cette jungle mystérieuse. Légèrement endormi, l'Hozuki dirigea son regard dubitatif sur Shinki puis mut ses lèvres ; expulsant une horde de question.

- Tu arrives à percevoir le mur, toi? On continue à avancer? Et pour ce poisson en bas, on l'achève? Qu'est-ce qu'on fait ?

— Euh.. krh.. Un peufhhh.. près..

J'étais rassuré, mon équipier, bien qu'il semblait devenu un peu gâteux, était en vie et cela était le principal. Nous allions pouvoir continuer notre route après avoir pris une pause des plus méritées et étanché notre misérable soif qui nous guettait depuis maintenant plusieurs minutes. Avalant les dernières gouttes de salives qui me restaient, je commençai réellement à perdre mes forces lorsque mon acolyte reprit la parole.

— Heeeey.. j'crois qu'on était dans un genjutsu, tu dois y être encore. Le choc vient de me réveiller. Je.. je vais te sortir de ce merdier.

J'étais vraisemblablement ahuri par cette révélation surprenante, comment avait-il réfléchis à ce sujet alors qu'il semblait si abasourdi par le choc qu'il avait subi ? Sans réponse, j'étais dans le flou le plus total, moi qui m'étais permis de juger faussement son état mental. Approchant sa main avec mollesse vers mon front, je me laissai passiblement faire. Son geste semblait bien veillant et portait à croire qu'il était ici pout aider. La soif, elle, disparut subitement, me laissant un peu béat par la simplicité de son acte. Remarquant alors le magnifique hématome qui ornait le facies de l'Hozuki, je ne pus m'empêcher d'afficher un léger rictus en disant long sur ma pensée.

— Tu arrives à percevoir le mur, toi? On continue à avancer? Et pour ce poisson en bas, on l'achève? Qu'est-ce qu'on fait ?

J'observais alors à mon tour l'horizon, en quête du mur de marbre d'où nous étions parti, hélas en vain.

— Non je ne vois rien d'ici, mais en vue de l'orientation du lac, je sais quel chemin emprunter pour continuer si cela est ta question. Laissons le poiscaille gésir sur le sol, l'achever serait une perte d'énergie évitable, d'ailleurs en parlant d'énergie nous devrions nous reposer un peu, aucune limite de temps nous a été imposé et il faut avouer que nous avons dépensé bien trop de chakra sur cette embûche. Que dis-tu de nous poser trente minutes ?

- Reposons-nous trois heures même. Piquer un somme me ferait grand bien. Je vois à moitié flou. Raah.. tu es sûr de vouloir laisser ce poisson vivant en bas? Ça me plairait bien un mechwi.. Une bonne grillade.. Hmmm.. j'en ai l'eau à la bouche, rien que d'y penser.

D'un regard envieux, l'Hozuki dirigea son regard sur le poisson dans l'eau.

- Il est gros quand même. On pourrait nourrir quatre villages avec autant de viande !

Les seuls lois qui régissaient chez l'Hozuki étaient primaires. Seuls manger, boire, copuler l'intéressaient. Il était civilisé mais ses instincts primaires prenaient souvent le dessus, il agissait comme un requin ou encore un lion. Mais à la manière d'un lion, il devenait aussi doux qu'une mère avec son frère. Un véritable paradoxe qui pouvait en étonner plus d'uns si on l'apercevait en compagnie de son petit-frère.

- J'ai faim. J'ai faaaaaim. Cette forêt pue la mort, elle pue tout court. C'est saoulant, je vais perdre la tête avec cette odeur nauséabonde.

Il ne fallait pas négliger ou plutôt on ne pouvait pas outrepasser l'odeur nauséabonde qui se dégageait de cette flore dont l'aura était pesante, mystérieuse, fantastique, surnaturelle ? Elle pesait sur les épaules de ce qui avait l'audace de traverser cette forêt au point de les rendre paranoïaque. Et vraisemblablement l'effet recherché agissait sur l'Hozuki qui ne souhaitait qu'une seule chose, quitter les lieux au plus vite.

- J'ai envie de repartir à Kiri, revoir mon frère. Qu'est-ce que je fais ici. À peine je sors de guerre, je suis envoyé ici. Je n'ai même pas pu revoir mon frère. Je ne sais même pas s'il est vivant ou mort. Cette odeur m'a coupé la faim.

En réalité l'odeur ne lui avait pas coupé la faim mais perdre du temps et donc reporter ses retrouvailles avec son frère lui étaient inconcevable. Sans perdre une seconde de plus, il se releva promptement depuis son perchoir et vagabonda son regard en contrebas à la recherche de ce dit mur et par extension de la sortie.

- Slashhhh..

L'Hozuki dirigea son regard ahuri de droite à gauche à la recherche la source de ce son qui était semblable à celui d'un fouet qui choquait contre un être. La réponse était pourtant sous son nez et il allait vite s'en rendre compte. Pas de répit pour nos deux pauvres participants car au moment où ils baissèrent leurs gardes, une plante carnivore dentées émergea de l'arbre sur lequel ils étaient perchés. Dans la plus grande stupeur, la plante chargea l'Hozuki encore abasourdi par le choc et dont la capacité de réfléchir était inexistante temporairement. Ses réflexes étaient tout aussi inexistant, il ne lui restait qu'une seule issue: s'abandonner à son triste sort. Désespérément il releva son regard sur son camarade Shinki, un léger sourire animant son visage si morbide.

- C'est donc ici que s'achève mon aventure?

Tandis que la plante ouvrait sa géante gueule aux dents acérées, l'Hozuki glissait contre toute attente frénétiquement sa main dans sa sacoche de ninja et s'en suivit un flash blanc bref semblable au reflet d'une lame. L'Hozuki braqua son regard sur la bête florale qui s'érigeait face à lui lorsque soudainement un flot d'un liquide à la teinte violette l'aspergea ; et au même moment la tête de la plante se séparait du reste du corps. L'instinct de survie avait parlé et plus encore, il avait bien parlé au point de faire taire le funeste destin qui attendait l'Hozuki. Une ou deux secondes de plus et l'Hozuki aurait finis en en-cas pour cette plante qui maintenant n'était que mauvais souvenir. Sur le visage de l'Hozuki, on pouvait distinguer un mélange subtile entre bonheur et stupeur, d'un côté il était heureux d'avoir pu éliminer la menace mais d'un autre côté, il était stupéfait d'avoir agis instinctivement. Un objectif l'animait et le poussait à surpasser le réel, ne pas revoir son frère était inconcevable. Dans un élan de confiance, l'Hozuki bondit sur ses appuis pour s'ériger face à cette forêt bondée par une végétation animée par la vie. L'inimaginable avait été imaginé. Sur cent, deux-cent, mille pieds étaient jonchées des plantes tout aussi horrible les unes que les autres. Le peu de confiance qui était encore dans notre protagoniste venait de le quitter.

Le regard pessimiste, il détourna son attention sur son camarade, Shinki et se tut. Son regard parlait à lui seul.

Tandis que mon valeureux allié discutait de choses me paraissant importunes, un étrange claquement de fouet retentit jusqu'à nos oreilles. Scrutant les lieux, je ne vis qu'au dernier moment le danger arriver sur mon compère.  

Une plante carnivore, d'une taille immense venait de se dresser la gueule béante. Ses dents affutées dégoulinaient de mucus et s'apprêtaient à s'abattre sur celui qui m'avait sauvé la vie il y avait de cela quelques minutes. Par chance ou par talent, mon camarade se sortit une nouvelle fois d'affaire, en décapitant brutalement l'affreuse bête.  

Observant sa tête veineuse tomber quelques mètres plus bas de là où nous étions perchés, je découvrais avec stupeur le réel problèmes qui pesait sur nous... Sous nos pieds pullulaient de nombreux végétaux semblables au premier, un véritable spectacle d'horreur... Le poisson que nous avions autrefois combattu n'avait lui aussi pas échapper au dur jeu qu'était la chaîne alimentaire. Dévoré vif par la forêt animée qui nous entourait, son corps était agité d'ultimes soubresauts tandis qu'il se vidait lentement de son fluide vital. À en juger par la vision de ses muscles mis à nus, son agonie était des plus douloureuses, un sort qu'il était préférable d'éviter. Je frissonnais de peur et devenais peu à peu livide lançant un regard désespéré à l'Hozuki qui semblait avoir perdu lui aussi espoir...

Je repensais alors aux membres de ma famille surement présent à m'encourager au travers des caméras et me redressai fièrement. J'étais toujours terrorisé, mais le courage n'était-il pas l'art d'avoir peur sans que cela paraisse ? Ces monstres verts semblaient bien trop nombreux pour fuir mais une idée me traversa l'esprit...  

La plante que ce cher Nuigetsu avait fait trépasser n'avait pas montré le moindre signe d'orbe oculaire et nous avait pourtant déceler du haut de notre cachette. Nous devions donc trouver le moyen de devenir invisibles à leurs "yeux" afin qu'elles ne puissent plus nous dépister une second fois. Mon cousin Dorumo, m'ayant plusieurs fois demandé de l'aide pour ses poisons m'avais notamment appris plusieurs choses sur les plantes entomophages nécessaire à la conception de ses produits. Celles-ci détectaient leur proies grâce à des capteurs situés sur le corps. Nous devions donc éviter tout contact avec la végétation...

N'étant pas sur de mon hypothèse je décidais de ne prendre aucun risque en plaçant mon index devant ma bouche afin de faire passer le message à mon acolyte. En effet rien n'empêchait ces fleurs voraces d'être sensible au son et d'un mouvement gracieux des bras je laissai ma limaille sortir une nouvelle fois de ma jarre. Le sable ferreux ne tarda alors pas à nous enfermer au sein d'une sphère de fer assez épaisse et compact pour nous insonoriser ainsi que nous protéger d'une quelconque vision nocturne.

Faisant peu à peu léviter ce nouvel engin volant vers notre direction initiale, je plaçais deux de mes doigts sur mon œil...  

"Daisan no Me..."

Soudainement un petit paquet de limaille se divisa de notre vaisseau, formant également une sphère mais d'un volume infiniment plus petit aux couleurs d'un œil noisette, prêt à nous diriger en cas de problème... Avançant à une allure pitoyable je commençai à regretter cette escapade nocturne en compagnie du Kazekage qui m'avait privé d'un précieux sommeil.

Grâce à l'ingéniosité du Jinshaku, les deux jeunes chuunins pensaient être tirés d'affaire mais tutututut.. Oh non. Ils n'étaient pas tirés d'affaire, loin de là. La sphère de limaille du shinobi du sable traversait à vitesse très apathique la forêt grouillée par ses créatures immondes lorsque soudainement une onde parcourut l'intérieur de la sphère suivi d'un son cru. La sphère avait été percuté par un objet, à l'évidence par l'une de ses plantes. Mais il ne fallut pas plus d'une dizaine de secondes pour qu'une dizaine, une centaine de plantes ne se mêlent à la partie ; elles choquaient tous une par une contre la sphère, leur détermination à faire faillir nos deux protagonistes étaient sans faille. Si nos deux shinobis n'agissaient pas, ils finiraient en guise de repas pour nos dangereuses assaillantes. Et petit à petit, la sphère faiblissait. À certains endroits, quelques fissures se créaient et pour cause, le Jinshaku était à bout. Nuigetsu dériva son regard sur son camarade et s'aperçut rapidement de la chose. Shinki n'en pouvait plus. Il s'approcha de lui et déposa sa main gauche sur son épaule droite, lui susurrant quelques mots à l'oreille.

Le moment tant redouté survint, la sphère percuta le sol et se détruit en mille morceaux mais une surprise attendait ces bêtes sans foi ni loi. L'Hozuki épuisait toute sa réserve de chakra qu'il avait jusque là préservé. Enchaînant les signes à une vitesse affolante, il absorba une quantité d'air sidérante !! Il passait outre ses sentiments et si la mort adviendrait, qu'elle advienne ! Le cœur ouvert, il explosait enfin aux grands jours. Les plantes s'apprêtaient à bondir sur ce qu'elles croyaient acquis lorsque soudainement une immense vague d'eau émergea des entrailles de la terre ; fendant le sol, les arbres et noyant les plantes.

- SUITON, LA GRANDE VAGUE EXPLOSIVE..



Cette vague si immense en taille qu'en volume était l'oeuvre de notre Hozuki qui en échange y laissait sa conscience car au sommet de cette déferlante d'eau se trouvait le Jinshaku qui surfait sur une plaque de métal et à ses côtés ou plutôt à ses pieds, l'Hozuki sous forme gélatineuse, inconscient. Cette fois-ci la survie du duo reposait sur les épaules du Jinshaku, -une nouvelle fois- mais la prouesse de l'Hozuki leur offrait une avance déconcertante ainsi qu'une nouvelle issue qu'ils venaient de créer. Le volume et la hauteur de la vague leur permettaient d'être pratiquement intouchable mais pour combien de temps ?

La vague déferlait de plus en plus rapidement portant deux espoirs du monde shinobi avec elle. Quant aux plantes, qu'étaient-elles devenues ? Certaines furent ensevelies par le sol affaissé ou encore fendues par les troncs d'arbres ou tout simplement par  le courant violent de l'eau. Mais nos deux shinobis en étaient-ils certains ou pouvaient-ils rester septique quant à l'idée d'être complètement sortis d'affaire ? Il était peu probable qu'ils aient pu s'en tirer aussi facilement et 80 mètres plus loin, Shinki retombait sur ses deux pieds tandis que ce qui restait de la vague percutait violemment une sorte de porte pour finalement s'éparpiller à droite, à gauche.

Shinki n'avait donc plus qu'à cheminer jusqu'à la porte avec pour seul fardeau le poid de l'Hozuki gélatineux mais allait-il foncer tête baissée vers la sortie ou rester sur ses gardes ? La paranoïa allait-elle prendre le dessus ? Quelque chose l'attendait derrière cette porte ? Une nouvelle épreuve ?

HRP :

J'étais au bout de mes forces, ma vision s'altérait. J'échouais une nouvelle fois à la tâche... La sphère se fissurait sans cesse et nous allions nous écraser. Je venais de nous condamner à un sort funèbre... Soudain, l'Hozuki m'agrippa l'épaule, les yeux brulant d'un espoir sans faille. Il semblait avoir retrouvé la foi en notre survie tandis que je la perdais peu à peu. Me susurrant quelques mots à l'oreille, il me fit part de son plan audacieux.  

Nous percutâmes alors le sol dans un puissant fracas. Le choc fut si brutal qu'il réduisit mon œuvre à néant. À l'exception d'une courte plaque ferreuse que je peinais à maintenir sous nos pieds comme me l'avait demandé mon acolyte. À la merci de la forêt vorace, il n'était plus qu'une question de temps avant que nous ne retrouvions notre ami poiscaille dans l'au-delà. Du moins, c'était sans compter sur le génie de mon camarade... Qui dans un souffle destructeur, expédia une masse d'eau ahurissante, nous propulsant haut dans les cieux.

Je surfais à présent sur un débris de ma sphère, en surplomb du danger. Seul face à cette nature animée, mon allié ayant préféré les bras de Morphée à ma douce compagnie. Malgré tous nos efforts, je nous pensais fichus... Mais la surprise n'en fut que plus belle et appréciable lorsque la porte de sortie se dessina au loin parmi les feuillages diverses et variés. Je devins comme possédé à cette vision utopique, ravivé par un désir de vaincre... La flamme de la volonté brûlait dans mes veines.  

Tandis que nous fendions l'air à toute vitesse, ma planche de sable ferreux s'effrita. Animé par un esprit survivaliste, je bondis de ma limaille, mon coéquipier dans mes bras. Abandonnant ma précieuse ressource qui ne tarda pas à se mêler aux flots.

Atterrissant dans le chaos qu'avait laissé la vague, je m'engageai dans une course désespérée. Canalisant mes dernières forces pour fuser au travers du vent. Je m'élançais de tout mon être comme si ma vie en dépendait. Notre issue semblait à porter de main lorsque je trébuchai pitoyablement sur une racine, m'écroulant dans la boue et la poussière.


La porte n'était plus qu'à un misérable mètre, je m'haïssais d'être aussi ridicule et dans un dernier effort je me redressai, mon camarade toujours dans mes bras. J'étais prêt à en terminer avec cette malheureuse épreuve.