Les deux hommes avaient passé la nuit entière à se regarder dans le blanc des yeux à travers l'obscurité de la pièce, attendant un potentiel retour de la par de Chôsa dans un silence morbide. Shinki avait une nouvelle fois fait preuve de faiblesse en abandonnant son amie et le garçon ne pouvait se le pardonner. Il s'était pourtant engagé dans cette dangereuse mission pour devenir meilleur suite à sa défaite face à Ryu Maruna mais sa quête de puissance semblait avoir échoué, une nouvelle fois...
Le gamin ne devait pas se laisse abattre pour autant et celui-ci décida de ce ressaisir afin de prouver qu'il n'était pas un bon à rien. Il engagea alors la discussion, après de longues heures muettes, pour en savoir un peu plus sur l'identité du vieil homme :
—
Pardonnez mon impolitesse, je vous garde ici depuis plusieurs heures et je ne me suis toujours pas présenté, je suis Shinki Jishaku... Saviez-vous pourquoi l'assassin au sable noir en avait après vous ? —
Enchanté jeune homme et merci de m'avoir sauvé, je me nomme Furuide et je crois en effet sav... Le vieillard s'arrêta subitement étant interpelé par la porte qui s'ouvrait délicatement sous son regard impuissant. Les deux hommes observaient avec horreur une silhouette déformée par le manque de lumière se dessiner derrière le battant. L'ombre semblait impossible à discerner de l'intérieur et celle-ci s'avança dans la pièce en titubant quelques mètres avant de s'effondrer dos à un mur. Ce n'était autre que Chôsa, ensanglantée et blessée par son récent affrontement, la belle soufflait à pleine haleine à la façon d'un bœuf... Le Jishaku se redressa pour la rejoindre et l'aider dans la mesure du possible n'ayant aucune notion en médecine.
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Chôsa-san je commençais à croire que... Peu importe vous voilà ! Je suis désolé, je n'ai rien pu faire pour vous aider... —
Ne te blâmes pas, tu as su faire le nécessaire, grâce à toi ce vieil homme est toujours en vie... La douce kunoichi marqua une coutre pause dans son dialogue pour de reprendre son souffle avant d'enchaîner quelques signes avec ses mains pour finalement se guérir grâce à l'Iroujutsu qu'elle semblait maitriser avec aisance. La talentueuse enquêtrice laissa tomber un fin tas de sable noir de sa poche avant de continuer :
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Vous êtes Monsieur Furuide n'est-ce pas ? L'un de ces riches patrons qui commandent plusieurs usines de Burakku... Connaissez-vous l'origine de ce sable qu'utilise l'assassin ? Et vous avez parlé du Kumiai lorsque nous sommes arrivé, qu'est-ce ? —
Eh bien.. C'est exact... Pour le sable, il provient surement de l'ancienne firme de la famille Kirâ ayant fermé il y a quelques années suite à la mort prématurée de ce cher Korosa, ils étaient les seuls à savoir faire fondre le sable noir qui une fois fondu devenait l'un des verres les plus résistants et insonorisant du pays... Quant au Kumiai ? Ce n'était qu'une simple entente commerciale entre différents patrons de fonderies du village dans le but de fixer un prix commun sur la vente du verre. Ainsi la qualité du verre était privilégiées au prix, et nos clients n'en étaient que plus satisfait. Korosa faisait parti de notre groupe comme beaucoup d'autre, hélas ils ont pour la plupart pour ne pas dire tous passé l'arme à gauche, je suis... le dernier... —
Votre organisation était sans aucun doute la principale cible de l'assassin je vous conseil donc de rester au près de Chôsa jusqu'à ce que l'affaire soit bouclée, quant à moi je pense partir pour l'usine abandonnée des Kirâ qui est notre seule piste pour le moment... —
Merci jeune homme et bonne chance à vous, la fonderie Kirâ se trouve au nord de la ville, prenez garde ! Sur ces mots, Shinki quitta la milice laissant Chôsa et Furuide discuter seul à seul. Il faisait encore frais dehors et les habitants semblaient dormir à poings fermés tandis que les fins rayons du soleil émergeaient à peine des nuages de fumée noire entourant la ville. Sur le chemin il entrevu Koma tourner dans une ruelle au loin mais ne si intéressa pas plus que cela. L'usine abandonnée de la famille Kirâ n'étaient qu'à quelques mètres et son aspect délabrée laissa un léger frisson parcourir le corps du chuunin. Il escalada finalement le portail avant de pénétrer à l'intérieur du bâtiment tombant nez à nez sur un demoiselle qui semblait avoir plus ou moins son âge.
La brunette aux yeux noisette le regardait d'un air surpris et consterné...
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Que faites-vous ici ? Vous êtes sur un terrain privé ! —
Je me nomme Shinki et je suis ici pour une enquête au sujet de l'assassin au sable noir, désolé de vous importuner... Vous devez être de la famille Kirâ je me trompe ? —
En effet, je suis la fille de Korosa, je m'appelle Kabocha... Que puis-je pour vous ? —
Les dernières informations de notre affaire nous ont amené ici donc je vais vous poser quelques questions si cela ne vous dérange pas... Nous avons appris que l'assassin traque et tue les membres du Kumiai dont votre père faisait parti, et d'après un certain Furuide, votre défunt paternel est mort prématurément sans nous donner d'autres informations. Est-il possible qu'il se soit fait assassiné par vous savez qui ? Le douce grinçait des dents sur les paroles du garçon, la mort de son père devait encore être un sujet sensible et Shinki rectifia rapidement ses propos.
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Je m'excuse si mes mots ont pu vous blesser, mais cette affaire est importante et le temps presse. —
Ce n'est pas de votre faute... Mon père n'a aucun lien avec l'assassin, il est mort de... maladie seulement. Le regard de la jeune fille s'était assombri, Shinki compatissait, lui aussi avait un être cher souffrant de maladie et l'adolescent un peu gêné et ému se contenta de sourire à la fillette, masquant les quelques larmes qui lui montaient.
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Je suis.. Désolé... Kabocha pleurait et semblait abattu, elle releva alors le visage rongé par les remords.
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Moi de même, un regard ne trompe pas et le votre en dit long... Je pensais pouvoir mentir sans gêne mais à présent, je sais que l'un de vos êtres chers est maladif et je ne suis pas assez monstrueuse pour faire la comédie plus longtemps... Le visage de Shinki pâlissait syllabes après syllabes, était-il si naïf ? Il ne savait quoi dire, il s'était fait avoir tel un bleu et préféra laisser blablater l'actrice qui lui faisait face.
J'ai menti certes mais mes larmes étaient belles et biens réelles... Mon père n'est pas mort d'une maladie, il a été assassiné par les membres du Kumiai. Le principe de leur entente commerciale était de primer la qualité au prix afin de récompenser leurs labeurs par une clientèle abondante et mieux répartie. Hélas, l'inverse arriva rapidement, les clients commencèrent les uns après les autres à ce tourner vers la fonderie de mon paternel, attisant jour après jour la jalousie et la convoitise de ses collègues jusqu'au soir fatidique où ses anciens amis le poignardèrent les uns après les autres ici même dans la firme... Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que j'étais là. J'ai vu la scène du haut de mes sept ans et je me suis promis... De les exterminer les uns après les autres quand j'en aurais les capacités ! Les propos de Kabocha devenaient de plus en plus effrayant allant jusqu'à avouer publiquement qu'elle était l'assassin. Suite à cette révélation explicite, le Jishaku recula de quelques pas tout en dégainant trois shurikens de sa sacoche prêt à attaquer son adversaire.
Plus l'adolescente discutait du Kumiai, plus sa santé mentale semblait s'aggraver la faisant entré dans une démence profonde. Son caractère changeait d'une phrase à l'autre laissant sous entendre au jeune garçon que ses trouble démentiels n'étaient qu'éphémères mais intense.
Alors que Shinki comptait attaquer la psychotique, la porte de l'usine s'ouvrit violemment dans un fracas stoppant net la scène où se trouvaient les deux adolescents. Les nouveaux venu n'étaient autre que Chôsa et Furuide qui pénétraient la scène sans imaginer ce qu'il se passait.
Le chuunin paniqua à la vu du vieil homme, cet personne à l'allure si aimable avait en réalité organisé un meurtre diabolique à des fins économiques et son arrivée allait agir à l'instar d'une bombe auprès de la demoiselle. Les craintes du garçon étaient fondés, la venue de Furuide détruisit le moral de la brunette qui dans un excès de colère, bondit sur le vioc sénile que défendait Chôsa.
Intercepté par l’inspectrice, les deux filles s'échangèrent coups et sueur durant quelques secondes, Kabocha semblait être plus que talentueuse au taijutsu et gardait un avantage certain sur la femme aux cheveux dorés. Comprenant son manque d'expérience dans ce domaine, Chôsa s'écarta de son adversaire tout en enchaînant de multiples signes avec ses mains tandis que la brunette faisait de même.
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Katon, Gouryuuka no Jutsu ! L'enquêtrice cracha un puissant jet de flammes représentant vaguement un dragon sur la jeune fille. Qui elle régurgita un jet de boue prenant rapidement l'apparence d'un mur de pierre.
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Doton, Droyuu Heki ! Le choc des deux techniques provoqua rapidement une puissante explosion faisant valdinguer toutes les personnes présentes sur la scène. Shinki impuissant face à la brutalité féroce des deux femmes se contenta de se relever, spectateur du combat... Il vit alors au loin une ombre se dessiner dans le dos de Furuide, c'était Koma le commissaire, qui était arrivé sans se faire remarqué armé d'un sourire mesquin. Shinki était trop loin pour agir et le mal fut rapidement commis... Le traitre poignarda à plusieurs reprises le vieil homme sous le regard incompris des personnes présentes.
Chôsa déconcentrée dans son combat par cet acte de barbarie ne vit point venir le coup de pied rotatif venant de Kabocha et se le prit en plein faciès, la faisant voler dans le décor inconsiente.
Shinki n'en revenait pas et s'enroba rapidement dans sa limaille à la façon d'un manteau en prévision d'éventuels coups qu'il allait subir et magnétisa les lames qu'il tenait encore dans sa main.
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Koma espèce de salopard ! Tu étais donc son complice ? Cela explique beaucoup de chose... —
Le mot est un peu fort... Je suis plutôt un profiteur je dirais. Lorsque j'ai compris la cible de notre chère Kabocha j'ai laissé couler l'affaire. Au fur et à mesure qu'elle tuait les propriétaires de fonderies je l'ai racheter. Maintenant que Furuide est mort je serais le seul producteur de verre de la ville et je deviendrais riche... —
Kabocha, comment as-tu pu t'associer avec un monstre pareil ? Je trouvais tes intentions légitimes et justes bien qu'interdites... —
Je n'ai aucun accord avec cet homme avide d'argent... J'ai seulement profité de sa soif d'or pour répandre ma justice... La fillette était redevenue la douce jeune fille avec qui Shinki avait discuté plutôt dans la journée, sa rédemption par la vengeance était terminé. Kabocha semblait tout de même vouloir la peau de ce misérable personnage qu'était le commissaire et celle-ci engagea un nouvel affrontement.
Le combat faisait rage, Shinki décida enfin à passer à l'action, il enchaina quelques mundras avant de décocher ses trois shurikens sur les deux personnages se battant face à lui.
Koma, qui était trop concentré à esquiver les puissants coups destructeur de Kabocha ne vit les fers voler et se prit l'un d'eux dans la cuisse le magnétisant à son tour. La brunette, elle s'élança gracieusement dans les airs pour éviter l'offensive pitoyable du chuunin.
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Jiton, Satetsu Akushu ! Soudainement, une main de limaille émergea du manteau du jeune garçon venant saisir la brunette en plein vol et la plaquer au sol. Les deux ennemis étaient immobilisés mais Shinki devait s'assurer de leur incapacité à se mouvoir, il enchaîna alors une nouvelle fois des mundras le plus rapidement possible.
—
Jiton, Satetsu Shigure ! Des balles de limailles vinrent émaner à leur tour du manteau que portait le chuunin avant de s'écraser contre les deux adversaires du garçon. Rapidement ils furent tous deux entièrement recouverts de limaille ne laissant que la tête en dehors afin de ne pas les laisser suffoquer.
Les deux prisonniers se débattaient rugueusement et le garçon ne pouvait pas maintenir son étreinte sur autant de personne à la fois, il devait faire un choix. Déchiré entre sa mission et sa raison il devait agir et celui-ci se décida hâtivement. Peu à peu la pression du cocon de sable recouvrant Kabocha se desserra.
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Part, fuis, je sais que tu n'es pas une mauvaise personne... Quitte le pays et fonde une vie paisible ailleurs. Les monstres de cette affaire sont tous morts, tu n'en as été que la victime. À jamais... —
Merci... La jeune fille se releva un peu sonner par l'offensive du garçon et quitta la bâtisse en courant, les larmes aux yeux...
—
Que vas-tu faire de moi sale merdeux prétentieux ?! —
Ma mission était de ramener l'assassin en vie à Suna pour qu'il y soit juger... —
Tu vas me faire porter le chapeau ?! Haha... Tu serais prêt à n'importe quoi pour obtenir la reconnaissance de ton Kage ? —
Je vais te faire porter le chapeau c'est exact, mais tu te trompes sur un point, ma mission est un échec et j'ai encore un minimum d'estime envers moi-même pour ne pas m'attirer des faveurs non méritées. Sur ses paroles, Shinki plaqua violemment ses mains sur le sol afin de resserrer la pression du sable sur le commissaire.
—
Jiton, Satetsu Sôsô ! Soudainement le cocon de sable de fer explosa, broyant son contenu jusqu'à la mort avant de prendre la forme d'un sarcophage égyptien lévitant dans les airscontenant le cadavre défiguré de Koma.
Une fois ce massacre fini, Shinki, suivi de son sarcophage, amena Chôsa à l'hôpital afin de lui apporter les soins nescessaires, avant de partir pour le village du sable il lui écrivit une missive qu'il posa sur son chevet :
"
Cher Chôsa,
Je te demande pardon pour avoir était aussi incompétent durant cette mission et espère que tu te rétabliras vite. Je vais en ses quelques lignes t'éclairer sur l'affaire car j'imagine que c'est la moindre des choses à faire :
Kabocha n'était finalement pas l'assassin au sable noir mais bel et bien une de ses cibles, elle nous aurait attaqué nous pensant complice de celui-ci. Elle en effet elle semblait persuadé que Rantan n'était autre que Furuide. Nos pistes étaient hélas fausse et l'assassin se trouva être Koma. Le "commissaire" aurait en effet tué les différents patrons de fonderie de Burakku afin de les racheter et s'enrichir. Ce monstre était bien trop agité et violent, Kabocha et moi-même n'avons donc eut d'autre choix que de mettre fin à ses jours. Je ramène à présent sa dépouille à Suna, Kabocha elle, quitte Burakku pour ouvrir une fonderie loin du village encore traumatisée par cette histoire.
À bientôt j'espère...
Shinki."