Le soleil ne s’était pas encore levé, ce qui faisait de cet instant de la journée le plus supportable pour la peau : ni trop chaude, ni trop froide, l’aurore était un paradigme de bien-être. Des ombres virevoltaient sur les toits de Suna. En plus d’être un moment agréable, c’était aussi le plus approprié pour un type bien particulier d’opération. Quelques minutes plus tard, le domaine Jishaku était entièrement encerclé par ces formes qui portaient de terrifiants masques de Shinigami. L’un d’entre eux descendit agilement d’un bâtiment pour toquer violemment à la porte d’entrée, puis il exécuta une pirouette afin de se cacher au sommet de l’encastrement de celle-ci. Une longue minute de profond silence s’écoula pendant laquelle l’escouade conserva sa formation. Puis du bruit se fit enfin entendre : quelqu’un approchait. A la seconde où la porte s’ouvrit, l’Anbu qui la surmontait tomba sur l’homme encore mal réveillé et plaqua sa main gauche sur sa bouche, l’empêchant alors de crier. De son membre supérieur libre, il fit signe à ses coéquipiers de commencer.
Un essaim de discrets shinobis fonça alors à l’intérieur. Une fois dans la salle commune, ils se séparèrent en plusieurs binômes pour couvrir au même moment l’ensemble des appartements du domaine. Quelques cris de stupeur se firent entendre, ce qui servit de signal d’alarme à ceux dont le sommeil était plus léger. C’était le cas de Sabi Jishaku, un vieil homme qui avait bondi hors de son lit. Intrigué, il se demandait ce qui se passait dans sa demeure. A son grand dam, il n'y pouvait rien... A son tour, il se fit surprendre par un duo d’Anbus aux masques de terreur. Il tenta de répliquer en utilisant une réserve de limaille dissimulée sous son lit, mais celle-ci ne répondit pas. Ou plutôt, elle ne bougea pas selon ses propres ordres : se levant tel un voile de poussière, son arme habituelle le plaqua contre le mur de sa chambre, faisant craquer les os du vieillard. Face à lui, un Anbu levait la main d’une poigne de fer.
- Une trahison… de ma propre famille ?
Une voix étouffée par le masque parvint cependant aux oreilles de Sabi.
- Pardonnez-moi, senpai. Mais cette affaire dépasse le clan. Je ne suis pas le traître dans l’histoire.
Pendant ce temps, à l’autre bout du domaine, un autre duo pénétrait une autre chambre. La cible semblait encore allongée sur son matelas, alors un des Anbus fit quelques mudras en silence. Une technique Doton sortit du plancher de la pièce et encercla vite le lit de l’accusé. L’autre Anbu fit quelques gestes afin de manipuler des fils de chakra jusqu’à la prison improvisée. Deux marionnettes passèrent leurs bras en bois taillés de manière très pointue à travers les barreaux de la cage. Au moindre faux pas, le shinobi se ferait trancher la gorge.
- Shinki Jishaku, vous êtes en état d’arrestation pour falsification de rapport et mise en danger de la vie d’autrui. Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra et sera utilisé contre vous devant le tribunal de Suna. Vous avez le droit à un avocat. Si vous n’en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni d’office.
Le soleil commençait à faire filtrer ses rayons au travers de la fenêtre du tout juste promu juunin. Sa vive lueur était annonciatrice de justice.
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Sujet: Re: Opération matinale Dim 30 Oct - 14:09
— Shinki Jishaku, vous êtes en état d’arrestation pour falsification de rapport et mise en danger de la vie d’autrui. Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra et sera utilisé contre vous devant le tribunal de Suna. Vous avez le droit à un avocat. Si vous n’en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni d’office.
Les premières lueurs de l'aube illuminaient la mine funèbre du juunin, lorsque celui-ci ouvrit les yeux, encerclé par une escouade d'anbus. Son regard – étrangement morne – se contentait de scruter de fond en comble la pièce, analysant la situation sans piper le moindre mot... Une cage de pierre le cloué au lit, tandis que deux lames affûtées venaient lui caresser le cou, prêtes à en finir au moindre faux mouvement.Le Jishaku immobile, ne semblait pas être seul dans le lit. En effet, la petite sauvageonne du nom de Maigo était aussi présente, la tête blottit contre le torse de son frère adoptif... Shinki lui caressait les cheveux dans un geste qui se voulait rassurant et protecteur pour l'enfant.
" Toute cette mise en scène pour une simple falsification ? Ils en savent surement plus qu'ils ne le prétendent... "
Shinki attendait là, étendu sur son divan, impatient que tout cela cesse au plus vite. Il n'était à vrai dire pas d'humeur à batailler pour son innocence. En effet, il se savait lui-même coupable et regrettait ses actes depuis son retour de mission. Et comme si cela n'avait pas été suffisant, la disparition prématurée de sa sœur l'avait complètement détruit, aussi bien physiquement que moralement... Ses joues – ne portant plus ses peintures faciales – semblaient creusées par la dépression. Sa pilosité se trouvait négligée, ayant à présent un petit bouc naissant en bas du menton... Ses prunelles, quant à elles reflétaient l'étendu de son désespoir...
Le Jishaku ferma alors les yeux, replongeant dans les vieux démons du passé. Il se remémora cette satanée mission lui ayant causé tous ces tords... Ce fameux jour, où il comprit enfin que la justice ne demeurait pas sans nuance, que le monde dans lequel il vivait n'était pas manichéen...
Maigo Rang C
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Sujet: Re: Opération matinale Mer 2 Nov - 3:40
Quiétude et tranquillité. Coucher contre Shinki, je me reposais tranquillement. Le tournoi passé, j’avais passé une bonne semaine au lit au soin du grand-père de mon protecteur. Soigneur, il avait réussi à enlever toute douleur de ce visage meurtrie en plus de lui redonner une souplesse convenable. Balafré, le côté droit de mon visage était toujours marquer de cette blessure à l’acide. J’avais tout de même récupéré mon œil et un semblant de paupière.
Tout aussi épuiser et affaiblie que moi, Shinki avait pris le temps de me rassuré sur ces intention pacifique envers moi. Tranquillement, il m’enseignait les rudiments de son langage et les coutumes. Je comprenais chaque jour un peu mieux ces paroles, mais nous étions encore à de rare balbutiement de ma part.
C’est donc une journée tranquille qui avait commencé par une chasse au lézard et suivie d’un repos mérité, que des hommes bien étranges arrivèrent en force sur notre territoire, menaçant Shinki de bout de bois.
Le capharnaüm produit par leur arriver me réveilla en sur saut. Persuader d’un attaque, je ne fis ni une ni deux pour repousser agressivement les pantins, me projetant contre leur bras armer pour les éloigner de mon allié. Je me positionnai alors à quatre pattes sur le lit telle le fauve que je suis et commença à pousser des avertissements guttural que certains aurait qualifié de grognement.
Maître du Jeu
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Sujet: Re: Opération matinale Dim 13 Nov - 22:03
L’accusé resta silencieux, contrairement à la balafrée qui lui servait d’animal domestique. Le marionnettiste toisa la sauvageonne d’un regard hautain, bien dissimulé derrière son masque, puis s’adressa simplement à son camarade sans se soucier du volume sonore.
- Qu’est-ce qu’on fait de l’autre ?
- Je la ramènerai à la tour de direction. Toi, occupe-toi de lui.
Il se servit une fois de plus de ses fils de chakra, cette fois en les enroulant autour de Shinki et Maigo. Leurs mouvements s’en retrouvaient totalement entravés. La cage de terre s’abattit alors au sol et l’utilisateur de Doton utilisa une nouvelle technique pour enfermer la petite dans une sphère bien plus petite, la forçant à se recroqueviller à l’intérieur. Des conditions horriblement cruelles, à s’en demander qui était le véritable coupable ici. Les Anbus choisirent cet instant d’hostilité pour se séparer, emmenant chacun leur colis vers une destination différente.
Une fois arrivés à la prison, Shinki et le marionnettiste masqué traversèrent les longs couloirs rénovés de ce lieu sinistre jusqu’à parvenir à une cellule un peu spéciale. Si la plupart d’entre elles avaient des barreaux en fer, ceux de celle-ci étaient en bois. Un choix trivial, mais stratégique : dans un village où certains étaient capables de manier les métaux, c’était une mesure indispensable. Et si d’aventure le prisonnier s’essayait à une fuite, il serait vite calmé par les ninjas de haut niveau qui se tenaient ici et là : il s’agissait de la partie la plus sécurisée du bâtiment. Après l’avoir poussé à l’intérieur, l’Anbu mit fin à sa technique et ferma la porte à clé. Il se figea un moment avant d’observer le gamin qu’il venait d’enfermer, puis il décida d’initier la conversation.
- Falsifier un rapport est une faute grave pour un shinobi, un geste de haute trahison. Ne parlons même pas du meurtre… J’espère pour toi que les Jishaku feront tinter l’or pour engager un bon avocat. Tu auras besoin d’un requin.
Pendant ce temps, à la tour du Kazekage… L’autre Anbu escaladait la paroi de la tour en tenant fermement la sphère de terre dans ses bras. Sa façon de gesticuler devait chambouler le petit être qui était à l’intérieur, mais il ne s’en souciait guère. Il ne faisait qu’accomplir son devoir. Parvenant au sommet, il descendit sur la terrasse où l’attendait une femme pas comme les autres. Il posa la boule au sol et fit un mudra afin de la scinder en deux.
- Comment avez-vous osé la traiter de la sorte ? Déguerpissez.
L’Anbu se fit tout petit et sauta dans le vide, sans doute pour se rattraper quelques étages plus bas. Yumi Esuki observa la fillette avec bienveillance.
- Tout ne s’est pas passé comme je l’aurais voulu entre nous. Je m’appelle Yumi, et à partir de ce jour, je vais m’occuper de toi. Shinki a besoin d’être seul… pendant quelques temps.
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