Prise en Charge

Des larmes coulaient sur le visage du Sabaku. Ses yeux étaient remplis de désespoir et de tristesse. Le garçon avait beaucoup de mal à digérer cette situation ; il ne reverrait plus jamais son maître. Pour lui, il était inconcevable de penser que Yumi avait laissée le village à la déroute. Pourtant, c'était le cas, cette guerre civile n'aurait pas lieu d'être si elle n'avait pas abandonnée lâchement son poste. Il ne lui en voulait pas, bien au contraire : il donnerait tout pour la revoir une dernière fois. Un assassinat ? Un enlèvement ? Dorumo comptait bien savoir ce qu'il s'était réellement passé ce soir là. Le visage du fameux Uchiha qu'il avait croisé plus tôt dans la journée lui inspirait un sentiment de crainte. De plus, il avait ordonné à Yagami Akoshana de veiller sur lui. Il avait confiance en cette femme malgré son caractère bien trop téméraire.

Le sol de la tour tremblait de plus en plus et bientôt, elle sera sans doute prise d'assaut pas les pro-Shunsuke. Le garçon devait mettre un plan de défense le plus rapidement possible pour éviter cette catastrophe. Par ailleurs, il fallait compter trois jours avant que Konoha apporte des renforts à Suna. Le garçon était déboussolé, qu'allait-il bien pouvoir faire dans cette embuscade politique ? Il cherchait un point d'observation depuis la tour, il pénétra donc dans diverses salles, mais en vain. Contre toute attente, il trouva enfin une fenêtre avec un bel angle de vue ; il s'y précipita. La situation était grave : un groupe de pro-Shunsuke se dirigeait vers l'armurerie. Si ces individus arrivaient à s'équiper c'était la fin de tout. Dorumo croisait les doigts pour que quelqu'un défende ce point stratégique. Il entendit soudain comme une respiration dans la pièce, une présence. Le marionnettiste sortit rapidement un kunai de son étui, prêt à bondir comme un chat enragé sur cet intrus. Ce fut une immense surprise pour le Sabaku. L'orpheline de Suna était cachée sous le bureau du Kazekage. En effet, peu de temps après le retour de l'examen, Dorumo avait eu le plaisir d'apprendre que la petite avait été recueillie par son cousin et donc par conséquent, le clan Jishaku.

Il s'approcha doucement de la la petite fille. Maigo semblait être vraiment paniquée et il fallait la rassurer à tout prix. Avant de passer à l'acte, le Juudaime fut surprit par une lettre posée sur le bureau. Étonné, Dorumo l'ouvrit avec précipitation : elle portait la signature de Yumi Esuki. Le papier disait que Dorumo devait prendre soin de cet être aux allures étranges ainsi que s'occuper de son éducation. En outre, elle avait laissé Maigo en héritage à son apprentie. La Dame des glaces était brillante, elle avait donc tout planifiée depuis des lustres. Le Sabaku décida donc de tenter une approche, il commença par tendre la main à la sauvageonne, puis avec un sourire narquois il s'exclama :

_ Tu n'as rien à craindre Maigo, ne t'inquiète pas. Je vais te ramener auprès de ta famille, de Shinki.

Dorumo espérait que l'étrange créature reconnaîtrait le nom de son frère adoptif. Le geste qu'il faisait vers elle montrait qu'il ne lui ferait guère de mal.

La petiote semblait être sur ses gardes, en même temps, avec toute cette agitation, il en était d'autant plus normal. De plus, cette balafre au coin de l'oeil, c'était la première fois que le Sabaku pouvait l'observer. La petite exprimait en plus d'une peur bleue, une rancune sans merci. Dorumo n'avait absolument aucune idée de comment calmer l'enfant. Il semblait perdu dans les méandres de ses pensées. Un instant plus tard, le nouveau Kazekage regarda par la lucarne, il pouvait y observer une horde de civils assoiffés de sang. Ce n'était plus qu'une question de temps avant leur arrivée. La priorité du marionnettiste était son peuple, il devait le protéger à tout prix. Par ailleurs, il avait la garde de la sauvageonne, une immense responsabilité. Soudain, un kunai traversa la fenêtre pour directement s'empaler dans la gorge de la petite. Sans réfléchir, le Sabaku sauta sur Maigo et la coucha à terre et ainsi esquiver le poignard. Cela n'avait pas été sans risque, une légère coupure fit son apparition sur l'épaule du garçon. Le temps pressait et dans sa réflexion, le Juudaime mit au point une stratégie.

Il savait parfaitement que cette guerre allait durer quelques jours d'autant plus qu'ils devaient attendre les renforts du pays du feu. Dorumo s'appropria la main de l'immaculée par la force et il se lança donc dans une course contre-la-montre. Portant Maigo sur ses épaules, il se dirigeait vers la salle où il avait récemment été promu comme le dixième Kazekage. Le jeune adulte y retrouva les conseillers ainsi que son grand-père. Les pauvres s'étaient réfugiés derrière la carapace en bois qui faisait office de bouclier. La sueur dégoulinait de son visage, à vrai dire, la sauvageonne n'était pas si légère que ça. Le Sabaku prit la parole pendant que les flèches de feu rongeaient le bois du pantin.

_ Nous n'avons plus l'temps, il faut bouger maintenant ! Suivez-moi et vite !

Avec une soumission sans merci, le petit groupe quitta la tour par l'arrière. Par chance, un chemin était disponible. Après avoir traversé de nombreux quartiers, ils se retrouvèrent devant une immense falaise avec à ses pieds une astronomique salle vide, ou presque. Celle-ci n'était pas inconnu au garçon, c'était son terrain d'entraînement ; une immensité sans merci. Accablé de frénésie, Dorumo ordonna à ses camarades de se cacher ici. Il donna par la même occasion l'ordre à son aîné de surveiller la fillette et sans broncher, celui-ci accepta. Dans cette course qui semblait interminable, le marionnettiste s'élança à toute vitesse dans les rues désertes de Suna. Il se mit à crier de toutes ses forces.

_ Quelqu'un m'entend ?! Un homme, une femme, un enfant ?! Ne restez pas planqués dans vos maisons ! Je ne vous veux aucun mal ! Je suis le Juudaime Kazekage, Dorumo du village de Suna ! Sortez vite, vos bâtiments ne sont pas sûrs !

Contre toute attente des centaines de villageois firent leurs apparitions, quelques ninjas également : ils voulaient échapper à cette tragédie. Tous se regroupèrent auprès de leur sauveur. Dans la même conviction, le marionnettiste emmena la populace au terrain d'entraînement, après leur avoir ordonné de s'équiper de vivres, de matelas et autres choses utiles. Certains ne connaissaient rien à la politique et ne demandaient que la vie, rien de plus. Les shinobis étaient d'autant plus terrifiés, les yeux rouges écarlates, ils étaient totalement perdus dans cette atrocité. Le silence se fit dans la salle et tous les regards étaient dirigés vers le dirigeant.

_ Camarades, vous avez eu beaucoup de chance... Mais ce n'est sûrement pas le cas d'autrui ! Il ne faut pas relâcher notre vigilance ! Je veux un peuple libre de ses choix et de ses idéaux, ce qui se passe ici, n'aura plus lieux sous ma politique ! Redressez-vous peuple de Suna ! Les hommes et femmes courageux, avec moi ! Aidons les victimes de la guerre, quelle que soit leur pensée, je veux qu'ils soient ramenés ici sain et sauf ! Les moins téméraires, faites de cet endroit un centre d'accueil avec un lieu pour manger, pour dormir... Le garçon se pencha alors vers Maigo. Tu vas attendre Shinki ici bien sagement, d'accord ? Il émit un tendre sourire pour la rassurer puis se tourna vers Kankuro. Prends soin d'elle grand-père.

Le discours du garçon avait motivé la troupe au plus haut point. Tous criaient ! Le garçon avait redonné foi en l'humanité.

_ POUR DORUMO, POUR LE JUUDAIME !