La quête de la dignité

La Quête de la dignité.

Le ciel demeurait toujours couleur encre, parsemé par des voiles de gouttes éternelles et si chatoyantes dans ce doux pays, du moins ce doux archipel, multiples terres bordées par l'océan. Le Yuukan, espace vital des shinobi, endroit millénaire ravagé par les guerres, la douleur et la haine.
Un espace que Hikari avait juré de protéger. De génération en génération, ce fut le devoir des Kinbara en tant que famille, grande famille. Hikari avait reçu la bénédiction d'Amaterasu, femme du levant au couchant, devenant son fils par le sang. Un sang qui désormais se retrouve souillé par une indignité flagrante.

Notre pays nous était étranger, notre race bannie de l'Eden pour son mauvais comportement. Comment mes ancêtres proches furent frappés par une telle malédiction ? Cela me dépassait. Des Néphilims, des demi-dieux avaient étés rejetés par ceux qui leur étaient inférieurs, les humains, des brebis égarés que nous, bergers, devions mener sur le droit chemin. Les maux de Pandore, la seul solution. Nous étions censés apporter amour, bonté et punition si nécessaire aux peuples. Ce qui s'est passé est différent. Sous le pouvoir de la Discorde, les anges s'entretuaient, commettaient de terribles fratricides comme Caïn tuant Abel pour l'amour de la supériorité et de l'excellence.
Depuis, nous étions formatés dans ce sens. La haine avait d'ors et déjà noircit mon coeur. J'avais condamné à mort de nombreux congénères dans un but futile de vengeance. Une vengeance sans saveur, ne m'apportant point de bonheur. Des cibles bien trop soumises à la peur. Leur mort paraissait comme l'éléphant écrasant de son poids la couleuvre.



Dans ce ciel, le changement du noir au bleu s'opéra devant mes yeux. Comme à son habitude, il changeait de couleur. Tous les jours, nous parlions de gloire et d'honneur. Ne pas assumer ses actes et laisser une fille prise dans le genjutsu d'Eros absorbé à sa place le jugement de Susano'o par le biais d'humains. Quel honneur !!! Je me dégoûtais et pourtant, je ne me vendrais pas aux autorités, trop attaché à cette vie misérable que je mène.
En soit, nous n'étions plus différents des humains. Notre part terrestre contrôlait nos actes et nos pensées. Des soldats pensent entrer dans les rangs de l'armée afin de protéger leur patrie, leur famille, des valeurs propres et respectables. Une preuve de notre décadence, je n'avais choisi cette voie que par pur égoïsme, pour la recherche de puissance afin de dominer ce monde tel un roi et non d'être son protecteur comme la Déesse l'aurait voulu. Hikari m'avait accordé sa bénédiction, pourquoi moi ? Moi qui suis tant représentatif de la pure malfaisance des mortels. Voyait-il l'avenir depuis l'endroit spirituel où il se trouvait ou étais-je un pari qu'il voulait gagnant ?

Le changement de territoire nous avait affaiblis. Le culte en lequel nous croyons anéanti dans ce village, le village de la brume. Une pluie incessante qui ne faisait que nous rendre désormais faibles, notre art étant controversé, notre statut moral demeurant sous la bannière des étrangers pour le peuple de la mer.
Un purgatoire pour nos erreurs. L'éclat de la volonté frappa aux portes de mon cerveau. J'avais beau représenter les pires aspects du clan, je pouvais représenter son salut. De nouveau, j'affirmais mes engagements envers une création des alliances avec cette terre. Je n'étais pas né à Suna, j'étais né en Mizu no Kuni. Certes, je n'avais pas de patrie, mais je m'étais engagé dans l'armée kirijin. C'était mon purgatoire et je n'aimais pas trop la mentalité qui régnait sous le brouillard. Mais, je devais de protéger mon dernier habitat. Le clan avait failli, moi, je n'étais qu'un adolescent, un gamin stupide. Et ceux-ci possédaient des rêves, des idéaux. Le mien prenait la forme de la protection. Mon devoir sacré, inscrit dans mon sang.
Nous avions fondé avec d'autres le village du désert, emblème militaire de la patrie. Beaucoup avaient donné leur vie. Il avait fallu d'un déviant pour que la destinée change dramatiquement. L'horreur et la cruauté nous avaient détrônés. Le pardon était le salut. Je leur pardonnais leurs actes, mais c'était notre royaume, un royaume de bannissement et non de pardon. Désormais, avec ma nouvelle terre, du moins la seule dans mon cas, la volonté d'Amaterasu et d'Hikari allaient s'accomplir. Si tel était le vœu de mes supérieurs, Suna serait rasé et son peuple reconduit dans le droit chemin pour les bienfaits de l'empire de Kiri.

Oui, moi, Eidan Kinbara, en faisait le serment. Seul Kiri comptait.
Un sourire ornant mes traits, mon regard voyant au loin la lumière au bout du tunnel…



Fin de rp