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 Si tu tombes, c'est la chute ; si tu chutes c'est la tombe.

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Yura Hayashi
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Yura Hayashi
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Si tu tombes, c'est la chute ; si tu chutes c'est la tombe. Empty
MessageSujet: Si tu tombes, c'est la chute ; si tu chutes c'est la tombe.   Si tu tombes, c'est la chute ; si tu chutes c'est la tombe. EmptyMer 25 Oct - 18:05

Il y avait une faille dans cet être, une fêlure, criarde d’un déchirement manifeste. Se mouvant lourdement vers une forme d’inanité exagérément grotesque, l’impénétrabilité qui se vêtait d’un voile sibyllin semblait soulever autant de questions qu’elle n’en toisait. Un trou béant faisait désormais office d’enveloppe corporelle à la place de ce qui était à l’origine une personne, une cavité suffisamment grande pour y accueillir un monde et pourtant bien trop étroite pour y contenir sa propriétaire.

C’était également un récipient ou une tanière. Contenant une horreur aux allures de désenchantement, un monstre si laid qu’il semblait capable de dépérir à la seule vue de son reflet.
Et puis, en y regardant de plus près, c’était une femme. Analogue aux précédentes esquisses, elle se défaisait de ce qui l’individualisait pour ne laisser qu’une vieille bavure d’humanité à ses talons.
On pouvait lire dans son regard toutes ces notions, ces informations. Et dans le nôtre, elle pouvait y déchiffrer la plus abjecte des réponses. Une pitié immonde et a fortiori obscène. Cette dernière la dévisageait avec plaisir, jouissant de l’aboutissement de sa besogne.
Le constat était amer. Elle était vaincue. Malgré quelques efforts vains, la résistance pourtant absurde qu’elle avait déployée semblait tout autant enterrée que son instigatrice.
Les remords avaient eu raison de la mansuétude propre au souvenir de ce qu’elle illustrait autrefois à travers son enfance, et les mensonges qu’elle se chuchotait ne suffisaient plus à la convaincre de la limpidité de son âme. Battus par les cauchemars qui lui tenaient compagnie chaque nuit sans faillir, Yura affrontait péniblement la réalité de ces derniers, à savoir qu’ils n’étaient en rien illusoires. Ses cauchemars étaient des souvenirs, et ses souvenirs la torturaient. Quid de ce qui l’attendait ?
L’un de ses premiers mensonges résidait dans sa force. Surestimée, cette dernière n’était que physique. Et la vérité nouvelle de sa faiblesse l’endiablait ; dans un élan de lâcheté, elle n’acceptait toujours pas ce trait qu’elle maquillait en surlignant sa dureté.

Malade, c’est ce qu’elle était. Physiquement et psychiquement. La frontière liant ces deux états étant bien trop sinueuse, il convenait de les associer pour les traiter efficacement. Mais lorsqu’un patient rejette sa cure, il devient ambitieux voire impensable d’espérer l’y obliger.

« Yura. Ça fait maintenant des jours que tu refuses de te nourrir. Tu acceptes uniquement les anti-douleurs… Et on ne peut plus t’en donner si tu te condamnes de cette manière. » agacée et inquiète, les reproches de celle qui joignait autrefois ses nuits semblaient vide de sens : « Je comprends que tu ne puisses pas me conter ce qu’il t’est arrivé après ton départ en mission. Mais regarde l’état dans lequel tu es revenue… Et je ne fais pas uniquement référence à ton corps entièrement bousillé. » marquant une courte pause accompagnée d’un long soupir d’exaspération, la conclusion de cette leçon de morale aussi insipide que stérile paraissait davantage tortionnaire : « Tu aurais dû rester à l’hôpital au lieu de terminer ta convalescence chez toi, même avec la pandémie, je me serais assurée qu’une place te soit gardée. Ta famille te remarque à peine ici. » aussi peinée que désemparée, Saya remarquait que son discours n’affectait en rien sa cible. « Bien… Je reviendrai demain. »

Et puis, se dirigeant vers la sortie, un éclair de lucidité semblait s’abattre sur celle qui n’attendait plus. Divin, presque religieux, son visage percevait une lumière nouvelle : celle d’une pensée salvatrice, le dénouement d’une géhenne à peine soutenable. Présente depuis son refus instinctif mais surtout paradoxal de survivre, ce mécanisme s’était enclenché sans même que son auteur le considère.

Elle priait. Dos à celle qui quittait la pièce sans se rendre compte que celle-ci devenait un temple, le cœur lourd et le corps léger, la rédemptrice résolument novice sondait le panorama à travers la fenêtre comme si elle scrutait une personne. La réalisation de cet état ouvrait une brèche sur deux sentiments, aussi opposés qu’identiques. Une sorte de solitude symboliquement communautaire. Bouleversée et plaintive, le regard aussi craintif que pluvieux, elle présentait sa figure pour la première fois aux yeux d’un vide singulièrement individualisé, nue de tout masque et aussi vulnérable qu’un nourrisson, elle demandait pardon. Tremblante à cause de la fragilité qu’elle s’imposait depuis un moment déjà et a fortiori chancelante, son départ ad undas se confirmait à mesure que ses paupières se refermaient. Étendue sur un lit qui se modulait avec une perversion certaine en cercueil, elle embrassait désormais avec un flegme exalté cet entre-deux funeste mais pourtant bel et bien providentiel.
Bonam noctem Yura.


Résumé:
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