Boire pour oublier [PV Eidan Kinbara]

Il était tard, la nuit venait de tomber sur le village de la brume, mais les rues restaient agitées, ce jour là tous les bars étaient ouverts, Seikatsu venait de terminer sa tourné et titubait dans la rue, il n'avait nul par où aller et n'avait pas l'envie d'aller où que ce soit de toute manière.
Il buvait souvent, au début c'était pour contenir ses maux de têtes mais cela c'était avéré inutile, il avait quand même continué par habitude ou peut être qu'au final il avait vraiment oublié pourquoi.
Il errait sans but dans les rues de ce maudit village, il bousculait tout le monde sur son passage, il renversa même l'étale d'un marchand récoltant au passage une bordée d'injures, il finit par s'écouler contre un mur dans une petite rue perpendiculaire à l'artère principale d'où il provenait.
Assis ici au milieu de nul part il eut une sorte de crise existentielle, se demandant si il respectait suffisamment son nindo, ou si il devait complètement se remettre en question, si il devait rester aussi solitaire et égoïste, il se jura de faire des efforts, mais tout cela, sitôt endormit il l'aurai oublié.
Et c'est ce qu'il se passa, il s'endormit là dans cette petite rue , le sommeil de Seikatsu fut troublé par un cauchemar.

Il se trouvait dans un endroit sombre, il entendit au loin un son étouffé, il se rapprocha doucement de la source de se bruit, en se rapprochant il distinguait mieux la nature du son qui semblait être un pleur de femme, il aperçut une silhouette, en avançant dans sa direction, non ça ne pouvait être …
il s'agissait bien de sa mère, elle était de dos, lorsque Seikatsu fut suffisamment proche elle se retourna, laissant apparaître un visage dénué de peau, elle cria subitement, Seika était effrayé, il tomba à la renverse et chuta dans le vide, avant de se réveiller brusquement.

Il était toujours dans cette rue, il faisait toujours nuit, les effets de l'alcool c'étaient quelque peu dissipé, mais il été trop fatigué pour bouger et se rendormis jusqu'au petit matin.

Quelle tare, pour me faire payer cet affront, le vieux Esuke m'avait confié un message pour un membre du clan tenant son marché ouvert toute la nuit. Je devais lui reconnaître le courage de faire face, surtout en plus que depuis quelque temps, j'avais été témoin des persécutions dont nos commerçants souffraient en silence. Une décision fort judicieuse pour ne point attirer le mauvais regard sur nous, mais elle était quand même un peu lâche. Mais la vie était ainsi faite, il valait mieux conserver le silence et perdre un peu de dignité que de mourir.
J'aurais pu arriver en plusieurs déplacements rapides, mais je souhaitais profiter de cette nuit. Elle ressemblait exactement à la nuit ou mon amie nymphe et moi avions croisé pour la première fois le fer. Je lui devais d'ailleurs un service, j'espérais que sa demande serait un événement excitant. Vivre seul avait créé ce sentiment d'un puissant ennui dès qu'une situation n'était point comme je l'espérais. Arrivant presque devant la boutique, je vis un jeune homme, sûrement ayant déjà violé la barre de la majorité, traverser une des étales de mon compatriote. Compatriote qui ne prit pas longtemps à sortir des insultes plus terribles les unes que les autres. La situation était pour la moins amusante. Cependant, le jeune homme ne l'écoutait point, il était déjà reparti dans son monde. En effet, le bougre semblait avoir bu plus que de raison. Résultat, il était dans sa transe et ne s'occupait plus de rien. On l'aurait tué qu'il ne s'en serait point rendu compte.

Subitement, le jeune homme tomba au sol. Atterrissant juste devant l'échoppe, je transmis le message à mon compatriote. Celui-ci le prit et me présenta ses respects et je fis de même. Je lui fis signe que désormais, je prenais en charge, l'affront selon ses dires, du jeune homme.

Le jeune homme dormait comme un bienheureux. Je ne pus empêcher un profond rire de sortir de mes voix oratoires. Toutefois, je me tus lorsque l'alcoolique se réveilla en sursaut. Un cauchemar sûrement. Voulant lui parler avant que le débile ne se rendorme, je m'exprimais sans sourciller :

« Etranger, qui es-tu pour avoir osé détruire une échoppe de mon clan. Ah ah ah ah, plus sérieusement, je me nomme Eidan Kinbara. Tu sais néanmoins que tu devras mettre la main à la patte pour résorber les dégâts de ton passage, pour le moins, impromptue. »

Au bras du jeune homme, se trouvait un bandeau similaire a celui que je portais en brassard sur mon bras droit. Ainsi, il était un shinobi, il s'était enrôlé dans l'armée du village. Il pourrait devenir un allié pour moi et la nymphe quand il n'est point possédé par le pouvoir corrosif de l'alcool. Encore fallait-il qu'il me répond. Il avait déjà marqué des points dans mon estime, il m'avait fait rire.

Alors qu'il allait replonger dans les méandres du sommeil, Seikatsu entendit une voix qui semblait très lointaine, il ne saisit que des bribes de l'injonction et se demanda si elle lui était destiné.
Il ouvrit un œil et vit un jeune homme qui le surplombait,  il eu du mal à savoir si il était sérieux ou non, en regardant autour de lui il aperçut l'étale qu'il avait malencontreusement détruite, il buvait de plus en plus c'était mauvais signe, bien sûr il ne pourrait pas s'arrêter du jour au lendemain mais il devait limiter sa consommation, pour sa santé et pour son devoir de shinobi de la brume, puis il se questionna sur ce que penserai sa mère si elle le voyait, c'était sûrement là la source de son cauchemar.
Donc le jeune qui le surplombait faisait parti du clan Kinbara, ce nom disait quelque chose à Seika mais il ne sut pas à quoi l'associer, il souriait ce qui ôta le doute quand à sa possible hostilité, il avait de longs cheveux et porter lui aussi un bandeau de Kiri, sur le coup Seikatsu se sentit un peu mal d'avoir causer du tort à un citoyen de son village, surtout dans une période aussi trouble.
Il se releva difficilement en se frottant les yeux.


-Désolé Eidan je voulais pas importuner ton clan, je bois un peu trop en ce moment dit-il légèrement gêné, je pense pas avoir de quoi rembourser mon méfait, mais j'ai de l'argent chez moi, tu peux m'accompagner si tu veux.
Ah et euh... je m'appelle Seikatsu .

Il titubait en attendant la réponse de son interlocuteur, se demandant combien de temps il pourrait encore tenir.
En regardant plus attentivement l'expression du jeune shinobi, Seikatsu remarqua qu'il semblait amusé par la situation, peut être était ce là l'occasion de faire connaissance et de se faire un ami, cela faisait longtemps qu'il n'avait plus d'amis, depuis l'académie,il avait trouver la solitude à son goût, mais cette solitude l'avait rongé, on pouvait assurément l'ajouter à la liste des causes de son alcoolisme.

Une proposition honorable

Le jeune adulte sembla me regarder de ce regard si vitreux. Il ne buvait pas pour le bon goût des liquides ambrés et mortelles, non, il buvait pour oublier certains de ses problèmes existentiels. Il faisait un peu peine à voir. Il aurait été préférable qu'il oublie ses soucis dans les joies de l'orgasme et des bordels que dans un liquide qui n'offrait qu'une joie illusoire et rendait dépendant. De surcroît, le jeune homme pourrait avoir des ennuis si cette « passion » nuisait à son devoir militaire envers Kiri. Il semblait vouloir s'exprimer :

« Désolé Eidan, je ne voulais pas importuner ton Clan, je bois un peu trop en ce moment, je ne pense pas avoir de quoi rembourser mon méfait, mais j'ai de l'argent chez moi, tu peux m'accompagner si tu veux. Ah et euh… Je m'appelle Seikatsu. »

Ce jeune homme avait de l'honneur. Il voulait payer pour ses erreurs, c'était noble. Comme quoi il était plus digne que de nombreux gens dans ce village. Par respect pour mon clan, j'allais accepter son offre. De surcroît, une pensée me vint, l'alcoolique avait clairement besoin d'aide pour rentrer chez lui. Si je le faisais sortir de sa spirale infernale, il serait de nouveau apte à devenir mon allié et me serait d'autant plus loyal. L'excitation envahissait mon âme. En très peu de temps, un deuxième allié s'ajouterait à ma collection. Je détestais le peuple avec ses idées arriérées, mais la nouvelle génération pouvait encore changer et m'aider dans mes plans. Laissant mon regard dérivé, je répondis :

« C'est tout à ton honneur, Seika. Je vais prévenir le marchand et je te suis pour récupérer ce que tu nous dois. Vu ton état, tu as bu plus que de raison et je vois que tu es shinobi. Laisse-moi te donner un coup de main, c'est la moindre des choses entre coéquipiers de l'armée de Kiri. »

Mes plans étaient absolus, comportant une marge d'erreur minime. Seika serait mis au courant de ce que je lui réserve. Le Mizukage aurait ses bataillons de genin, prêt à défendre la nation et moi, j'aurais mon alliance, une alliance qui pourrait transcender les limites terrestres et maritimes.

Hikari, j'accomplirais ta volonté en ce bas-monde, je te le jure.

« C'est tout à ton honneur, Seika. Je vais prévenir le marchand et je te suis pour récupérer ce que tu nous dois. Vu ton état, tu as bu plus que de raison et je vois que tu es shinobi. Laisse-moi te donner un coup de main, c'est la moindre des choses entre coéquipiers de l'armée de Kiri. »

Le jeune kirijin était sympathique, cela contrastait avec la dernière rencontre que Seikatsu avait fait dans les souterrains du village, de plus c'était rare de croiser à Kiri quelqu’un d'aussi jovial et attentionné et surtout qui comptait l'honneur dans ses valeurs.
Après la réponse affirmative de son camarade, Seika prit la direction de son appartement en titubant légèrement, il fit signe à Eidan de le suivre, il songea rapidement aux paroles de ce dernier et se demanda ce qu'il entendait par  « Laisse-moi te donner un coup de main » , voulait-il aidait Seikatsu et ses problèmes d'alcool ? Même avec la plus grande volonté et la meilleure attention cela était voué à l'échec, il était tombé dedans trop jeune, et quand il repensait aux raisons de alcoolisme, une seule revenait en tête ses maux de crânes, le reste était flou.
Perdu dans ses pensées il avait oublié son potentiel nouvel ami, il tourna la tête dans sa direction pour lui parler.

-Tu sembles dévoué à ton clan Eidan, et tu as l'air d'avoir de l’honneur, c'est rare de croiser des gens comme toi qui n'essayes pas de profiter de la situation d’affaiblissement du village.
En tout cas sache que ça ne fait que quelques minutes que je te connais et je commences déjà à t'apprécier.

Seikatsu continua à marcher en attendant la réponse de Eidan, mais subitement il repensa à son cauchemar et à sa mère, ça faisait quand même 8 ans qu'il ne l'avait pas vu, il n'avait même pas à pensé si elle allait bien dans cette période trouble, elle était peut être morte, cette idée lui glaça le sang, il s'arrêta au milieu de la rue, peut être était-elle décédée de la maladie qui ravageait le Yuukan, il ne pouvait même pas aller la voir les portes du village étant fermées, il ne savait que faire, devait-il tenter une sortie ? Même si il serrai pris pour un déserteur ?
Dans un état de panique mental il resta immobile au milieu de la foule nocturne de Kiri, les yeux dans le vide, cherchant un moyen de revoir sa mère.

«Tu sembles dévoué à ton clan Eidan, et tu as l'air d'avoir de l'honneur, c'est rare de croiser des gens comme toi qui n'essayes pas de profiter de la situation d'affaiblissement du village.
En tout cas, sache que ça ne fait que quelques minutes que je te connais et je commence déjà à t'apprécier. »

Rejoignant mon monde spirituel, je réfléchissais à ses paroles. Le jeune homme m'avait en quelque sorte bien cerné, du moins d'une manière qui pouvait me décrire d'un premier abord.
En effet, je concevais dans mon mode de vie une grande part d'honneur. Une qualité, mais aussi un défaut, responsable en partie de mes crimes. S'il savait la vendetta mené contre mon clan par moi-même. Tant de vies de mon clan prises par le fer de mes armes, par le feu de ma torche, et par ces mains si délicates mais si agiles pour commettre l'irréparable. Il ne pouvait que voir ma nouvelle philosophie, celle qui privilégiait le sang et l'héritage amassé depuis des générations par mes ancêtres.

La situation s'avérait critique dans le village. Plusieurs cas de délits en tout genre, passant par les pillages et même des viols s'abattaient sur la réputation du peuple atlante. Le profit était maître mot durant l'instabilité politique. Les Kirijins l'appliquaient à la perfection. Les rues, devenues dangereuses au point que les enfants avaient arrêtés de les parcourir de leurs rires et leurs jeux. Intolérable que la première puissance continentale soit tombée aussi basse. Sans parler des déserteurs qui se faisaient tout de même nombreux.
Un contexte mérité en soi... L'individualisme de ce peuple creusait sa tombe. J'en convenais, le gouvernement impérial crachait avec juste raison sur des alliances avec d'autres grandes puissances, mais il fallait que le peuple lui-même soit uni. Un doux rêve dans la tête de ma jeune personne, personne considérée encore comme un étranger. Ces odieux méfaits m'avaient rappelé l'assassinat de ma douce maman. Celle qui m'avait porté dans son ventre, ventre déchiré par les vils couteaux des mercenaires payés par la noble me servant de marâtre. Ma nouvelle philosophie lui rendait hommage. Je ne voulais pas devenir comme ceux qui lui avaient faits du mal, ces indignes qui j'espère un jour rencontreront l'objet de mon jugement sans faille.

Revenant progressivement à la réalité, je regardais Seika, ce jeune qui détruisait sa vie dans l'alcool. Il semblait bien trop en être épris, il était trop tard. Mais malgré cette condition si précaire, il pouvait passer oûtre et continuer de produire son meilleur niveau pour sa nation. Il fallait juste crever l'abcès, juste découvrir la vérité sur l'élément déclencheur de son addiction. Il disait m'apprécier, ce qui me réjouissait. Par bien des égards, il me semblait similaire à Fubuki, mon jeune acolyte qui avait subitement disparu dans la nature. Était-il mort prématurément ou se cachait-il dans son domaine de clan par les temps sombres qui chevauchaient notre vaste territoire.

Prenant mon courage avec ma plus pure franchise, je m'exprimai envers le jeune :

"Seika, le fait que tu m'apprécies un peu me réjouis. Il est si rare pour nous, Kinbara, qui sommes un peu mis de côté, d'être apprécié. Je suppose qu'il faut aussi mettre ce fait sur notre arrogance congénitale ah ah ah. Tu as raison, l'honneur prend une grande place dans ma vie et mon clan par les temps qui courent, a besoin du soutien de tous ses membres.
Mon point de vue sur toi aussi s'avère positif. Il y a juste une chose qui me chiffonne. Tu sembles être un garçon qui pourrait devenir un homme d'exception, mais tu te complais dans ce poison buvable. Une cuite de temps en temps, ne fait de mal à personne, mais il faut aussi savoir faire stop. Il y a forcément une raison derrière cette addiction. Cela a-t-il avoir avec une personne de ton entourage ou à une situation vécue ?"

Attendant sa réponse, je fis de mon regard le tour de son appartement. Il semblait assez spacieux même si je ne pouvais pas trop en dire du fait qu'il faisait nuit et que la pièce était légèrement éclairée. Le destin, un chemin aléatoire pour chacun. Pour autant, j'étais persuadé que le fait qu'il est mis sur mon chemin Seikatsu demeurait une grande avancée dans mes projets d'avenir pour cette nation et mon clan.

Une fois arrivé à l'appartement Eidan posa subitement une question.

-Seika, le fait que tu m'apprécies un peu me réjouis. Il est si rare pour nous, Kinbara, qui sommes un peu mis de côté, d'être apprécié. Je suppose qu'il faut aussi mettre ce fait sur notre arrogance congénitale ah ah ah. Tu as raison, l'honneur prend une grande place dans ma vie et mon clan par les temps qui courent, a besoin du soutien de tous ses membres. 
Mon point de vue sur toi aussi s'avère positif. Il y a juste une chose qui me chiffonne. Tu sembles être un garçon qui pourrait devenir un homme d'exception, mais tu te complais dans ce poison buvable. Une cuite de temps en temps, ne fait de mal à personne, mais il faut aussi savoir faire stop. Il y a forcément une raison derrière cette addiction. Cela a-t-il avoir avec une personne de ton entourage ou à une situation vécue ?

Il avait visé juste, mais Seikatsu devait-il lui faire confiance, pouvait il réellement croire ce Eidan, était il sincère ou un simple manipulateur, Seika laissa le bénéfice du doute à son compatriote et décida de lui raconter l'histoire de son alcoolisme. Il saisit une bière dans son réfrigérateur, et alla rejoindre Eidan dans le salon, il faisait sombre, la pièce était à peine éclairée par la lumière des lampadaires qui filtrait par les stores, en entrant dans la pièce il activa l'interrupteur pour allumer le plafonnier, s'installa dans le canapé et une fois assis réfléchis plusieurs secondes à la réponse qu'il allait donner à Eidan tout en débouchant sa bière.

-Ma mère m'a transmise une maladie génétique qui me fait subir des crises ou je ressens des maux de têtes insoutenables, au début j'ai été voir des médecins, aucun traitement n'a marché, du coup j'ai commencé à boire par désespoir, mais il s'est avéré que l'alcool réduisait quelque peut la douleur de mes crises, ça n'a pas duré très longtemps, maintenant l'alcool ne réduit en rien mes migraines, mais c'était trop tard, j'y ai pris goût et je n'y peux plus rien...
Le plus stupide dans tout ça c'est que j'en veux à ma mère, alors que je sais pertinemment que c'est pas de sa faute, je l'ai pas revu depuis que j'ai rejoins l'académie il y huit ans de cela...  
Je n'ai même pas penser à elle avec la situation du pays... j'ai peur qu'elle soit morte...
J'ai envie de la revoir mais les portes du village sont fermées, j'hésite à tenter une sortie en douce, quitte à être considéré comme un déserteur.

Seikatsu avait le regard sombre, soudainement il se leva.

-Au fait avant que j’oublie

Il se dirigea dans sa chambre ouvrit un tiroir des son armoire, sortit une bourse contenant quelques centaines de ryos et retourna dans le salon en tendant la bourse à Eidan.

-Tiens, mon dédommagement.

Le jeune homme me ressemblait plus que je ne le pensais.
Ainsi, la raison de son alcoolisme était une maladie génétique. Une maladie lui donnant des crises et des maux de tête intenses. On ne pouvait point dire que l'humain en face de moi avait été gâté par la nature. De surcroît, il l'avait obtenu de sa mère. Une mère sûrement l'ayant obtenu d'ancêtres plus lointains dans son arbre généalogique. La boisson représentait une échappatoire, une façon de supporter la condition physique qui le rongeait. Je compatissais et remerciais mes divinités d'avoir connu cette chance d'être venu au monde avec un corps sain. Un respect nouveau entravait mes entrailles pour Seikatsu. Supporter un tel poids chaque journée ou Amaterasu se levait ne devait pas être simple. Je lui accordais la boisson, j'aurais sûrement reproduit son exemple si j'avais été dans le même cas.
Il devait avoir une philosophie concernant la vie qui pourrait s'avérer intéressante à expérimenter. Un autre point avait failli briser mon masque d'impassibilité, masque formé petit à petit au cours de mon existence.

« Le plus stupide dans tout ça, c'est que j'en veux à ma mère, alors que je sais pertinemment que ce n'est pas sa faute... »

Il m'avait rappelé mon enfance. Aujourd'hui, j'étais fidèle à mon camp et fier de ses gènes qui me permettaient de manipuler la lumière. Pour autant malgré sa gentillesse et son amour, même son meurtre ne m'avait empêché de haïr ma mère pour avoir rencontré mon géniteur. J'avais quelques fois préféré ne jamais naître. Elle aurait vécu sa vie, heureuse sans moi. La réalité est différente du rêve et des pensées. Seika devait sûrement avoir connu ces pensées. L'envie de ne pas exister, la haine en réalité envers soi-même. Ce jeune homme plus âgé que moi, m'avait convaincu qu'il ferait un allié... Non un ami d'une grande valeur.

Le jeune homme, pendant ce temps, cherchait dans un porte-monnaie l'argent du remboursement qu'il me donnerait pour payer sa dette. Je ne pouvais me contraindre à ne pas admirer le shinobi. Je le voulais dans mon équipe, dans mon alliance. Il m'apporterait une science différente de Shiho Mizuhaji. Mais je devais le mettre en garde qu'il fallait faire de son addiction qu'une simple passion.

Acceptant de prendre les Ryos, j'allais lui exposer mes précieux plans :

« Seikatsu, tu es un être qui force l'admiration tout de même. Me remettre la monnaie alors que ton geste n'était pas volontaire est encore plus noble. Sache que tu possèdes mon respect, car avoir de tels soucis ne t'a pas empêcher de devenir shinobi et de vouloir persévérer pour le bien de ton pays, de ton village. Concernant ta mère, n'est pas honte de reprendre le contact avec elle car quoi moi certains n'ont pas la chance d'avoir leur mère encore de ce monde. Recherche là et parle lui avant de regretter ne pas l'avoir fait.

Il y a un autre point sur lequel j'ai besoin de ton approbation. Dans ce village, j'ai remarqué que le peuple était clairement divisé, un individualisme qui affaiblit ce pays. Les autorités sont prises dans ce cercle infernal. Mais nous la jeunesse pourront encore faire évoluer les choses. Il me semble que tu possèdes une force intérieure qui ne demande qu'a être exploiter. Rejoins mon rêve, rejoins l'alliance que j'essaye de créer entre les jeunes de Kirigakure afin de former un groupe plus uni, un groupe qui défendra notre pays plus efficacement. Une jeune kunoichi est déjà mon amie, tu pourrais toi aussi le devenir. »

Attendant sa réponse et ayant obtenu ce que j'étais venu chercher, je laissais le jeune homme pesant le pour et le contre. Je le regarderais, amusé depuis l'entrée de son appartement.

La réponse d'Eidan était tout ce dont Seikatsu avait besoin, une façon d'aider son pays ? Lui qui sentait son patriotisme s'estomper de jour en jour, qui avait peur que la situation politique du pays n'empire de plus en plus, lui qui passait ses nuits à boire depuis les toits en voyant son village sombrer lentement dans le chaos, qui avait l'impression d'être bloqué dans Kiri bon à rien, juste à attendre.
Et puis Eidan était arrivé, lui  proposant une solution pour enfin se sentir impliquer dans la vie du village, il voulait créer un groupe et il était déjà deux, ce projet intéressait Seikatsu, il avait donc décidé d'intégrer le groupe d'Eidan.
Fixant son nouvel ami dans les yeux Seika lui tendit sa main en signe d'amitié.

-J'accepte ta proposition Eidan, je rejoins ton groupe, ça faisait longtemps que je voulais aider mon pays autrement qu'en restant assis dans mon appartement, j'accepte ta proposition, je serrai honoré de partir en mission avec toi quand notre nouveau mizukage serra élu.

Mais il y avait autre chose : sa mère, c'était sûr maintenant il devait la voir, il décida donc de quitter le village le lendemain malgré l'interdiction de sortie et les portes du village fermées, une idée lui traversa l'esprit, Eidan avait l'air très attaché au fait qu'il revoie sa mère, il tenta alors quelque chose de risqué.

-Eidan, une dernière chose, tu m'as dis d'aller voire ma mère, c'est ce que je compte faire demain, je te propose de m'accompagner, de quitter le village et de violer l'interdiction, si tu refuses je comprendrai ne t'inquiète pas, même si tu veux me dénoncer tu le peux je ne t'en empêcherai pas.
Si tu veux malgré tout m'accompagner sache que je t'attendrai demain matin devant la porte Nord du village.

Il fixait toujours son camarade se demandant ce qu'il allait bien pouvoir répondre la main toujours tendu dans sa direction attendant qu'il la serre.

Le shinobi avait relativement la tête sur les épaules. Sa décision demeurait la bonne décision. Seikatsu ne semblait point possédé d'un esprit patriotique fort développé, tout comme moi. Il n'hésiterait pas donc à détruire une partie du peuple si cet acte devait sauver le village lui-même.

Un membre de plus dans mon alliance qui se remplissait progressivement. Un problème était que je ne connaissais pas les capacités ninjutsu de mon nouvel acolyte. Il me fallait un aperçu de ses capacités pour agencer un bon duo lors des missions qui viendrait avec la mise en place effective du ninja qui sera notre nouveau Mizukage. Il me tendait la main, une main signifiant cette nature, appelé Amitié.

Mais ce ne fut pas tout. Il possédait une proposition pour moi. J'étais assez impatient de l'entendre, mais elle ne me fit cependant ni chaud ni froid :

« Eidan, une dernière chose, tu m'as dit d'aller voir ma mère, c'est ce que je compte faire demain, je te propose de m'accompagner, de quitter le village et de violer l'interdiction, si tu refuses je comprendrais ne t'inquiète pas, même si tu veux me dénoncer, tu le peux je ne t'en empêcherais pas.
Si tu veux malgré tout m'accompagner sache que je t'attendrais devant la porte nord du village. »

La folie coulait dans ses veines. Ce Seikatsu était étrange. Je n'avais pas voulu qu'il prenne des risques inconsidérés juste pour m'impressionner. Kirigakure n'avait point la réputation d'être tendre avec ses déserteurs, du moins si le village en faisait des steaks tendres. Je le considérais désormais comme un ami, mais même pour un proche, je n'aurais pas risqué ma vie à ce point. Il était mon allié, je ne désirais pas le perdre comme le Kaguya. L'alcool faisait de grands ravages dans un cerveau. Purée, il me fallait le raisonner par un discours bien senti. Il était hors de question que je quitte le village sans autorisation et lui non plus.

En lui serrant la main de façon ferme :

« Je suis ravi de te compter parmi mes alliés, Seikatsu. Cependant, j'ai bien peur que je ne vais pas suivre ton plan dangereux. D'ailleurs, je t'ai dit de rencontrer ta mère pour que tu ne le regrettes pas, mais je ne pense pas qu'elle voudrait que tu te mettes en danger pour venir lui rendre visite. N'as-tu pas entendu les rumeurs, dès que tu auras passé les portes principales, tu seras d'office considéré comme un déserteur. Le sport national de ce pays est la chasse aux déserteurs. Je te demande donc d'attendre que le Mizu nous soit présenté et que tout soit rentré dans l'ordre et tu pourras faire ton voyage chez ta mère. Ne penses-tu pas à la peine que tu lui ferais si pour un désir de la voir, tu as été tué par tes propres compatriotes par méprise. Je ne vais pas aller avec toi si tu désires toujours y aller. Mais ne te méprend pas, tu es un ami, je ne dénonce personne. Je protège les miens. Bien, je te dis à la prochaine, merci pour l'argent. »

Après avoir serré la main, il ne me restait plus qu'à prendre la sortie de l'appartement avec satisfaction. Si l'alcoolique ne faisait rien de particulier, je repartais avec un nouvel allié en poche.

Eidan venait de quitter l'appartement de Seikatsu, les paroles de se dernier l'avaient laissées perplexe, il s'était peut être enflammé un peu trop rapidement, la faute à l'alcool dira-t-on.
Il s'assit dans son canapé en ruminant ses sombres pensées, il ne pouvait retirer de son esprit l'image de sa mère, si il lui était arrivée quelque chose il ne pourrai jamais se le pardonner, mais c'est vrai que mort il ne pourrai pas la protéger non plus, c'était un choix cornélien, que devait il faire ?
Il resta longtemps dans son canapé, pesant le pour et le contre, il ne savait vraiment que faire.
Alors qu'il était en pleine réflexion, il sentit une pointe de douleur sur le haut de son crâne, il savait très bien ce que cela voulais dire, une crise, encore, il soupira, il en avait marre de cette maladie qui le rongeait, et pire encore, il avait peur, à chaque fois il était terrifié par la douleur qu'il devait subir.
Habituellement la maladie ce manifestait par une longue montée de la douleur mais cette fois là le mal de tête fut foudroyant, Seikatsu se leva alors pour chercher ce dont il avait besoin dans sa table de chevet, il passa la port du salon, renversant une table sur le passage, il arriva dans son couloir en titubant, s'appuyant contre les murs, une fois arrivé devant la porte de sa chambre il l'ouvrit et s'écroula au sol immobile paralysé par son affliction, il essaya de ramper mais tout mouvement ne faisait qu'augmenter les décharges qui torturaient son cerveau.
Allonger sur le sol de sa chambre il ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre que la douleur s'éteigne, ce fut une nuit horrible, comme beaucoup d'autres.

Il se releva le matin, il avait eu toute la nuit pour méditer, il décida de suivre Eidan et ses conseilles il allait l'aider dans sa quête qui lui était encore inconnue, mais dès que les portes de Kiri serraient de nouveau ouvertes, il fonceraient voir sa mère, en priant pour ne pas trouver un cadavre.