Qu’est-ce que le froid dans un désert ? Nous sommes en droit de nous poser la question. Le froid, dans le désert, c’est la nuit. Et l’obscurité, la vraie, les tempêtes de sable. Ardue est la tâche de survivre quand les deux conditions sont réunies, fort heureusement, nous concernant, nos pas se sont arrêtés en une auberge aux abords du pays. Une fois la tempête passée, ne nous restera plus qu’à rentrer. Une demi-journée de voyage est encore devant nous et cette pause est loin d’être superflue.
Le sable se montrant de plus en plus volatile, je m’étais enveloppée dans une cape claire, qui m’avait permis d’essuyer les affres du soleil de plomb à l’allé. M’étirant à l’entrée de l’auberge, clé de notre halte, j’offrais un dernier regard aux étoiles, se reflétant en mes yeux clairs, mon visage encore crispé, de même que tous mes muscles. Cette mission avait été longue et rude. La traque du fugitif fut plus longue que prévue. Et plus compliquée, surtout. La mission, à son origine était simpliste. Retrouver un déserteur disposant d’informations cruciales pouvant compromettre la sécurité du village, et le ramener.
Nous ne nous attendions pas à ce que ce soit lui qui nous trouve en premier et que nous soyons forcés de le mettre… Hors d’état de nuire. Dans un bocal, entouré de linges et de baies naturellement odorantes, tout au fond de mon sac traînait sa tête, alors que le souvenir de ma lame déchirant les os reliant son cou à son tronc me glaçait encore légèrement le sang. Malgré une tentative de le raisonné, le ramener vivant était un échec. Un échec personnel, puisque cela n’était absolument pas un objectif de la mission, qui était de l’empêcher de transmettre des informations qui auraient pu tous nous mettre en danger.
Le trajet fut silencieux… Trop silencieux pour mettre à l’aise, et je me sentais encore raide du meurtre plutôt commis, alors que, en évoluant vers la porte de notre havre de repos, j’offrais un regard assez vide à mon camarade. Plus jeune que moi, le jeune Sabaku était prometteur. Largement prometteur. Pourtant, s’il n’avait pas été là, le danger aurait été diminué, je ne me serais pas sentie forcée de réduire l’ennemi à néant si vite pour protéger un membre de mon village, de ma famille. Me forçant à sourire, tendre et maternelle, je reprenais vaguement en baissant la cape dissimulant les traits de mon minois d’une voix qui trahissait le fait que malgré ma bonne volonté, j’étais encore largement bouleversée par les évènements.
« Faisons une pause là, la tempête rendra difficile le retour au village cette nuit. Et… Enfin, je ne sais pas vraiment pour vous, mais j’ai besoin d’une petite pause. Prendre le temps de reprendre mes esprits. Je vous offre ce que vous désirez, à boire, à manger et je vous offre la nuit, pour me faire pardonner de mon instance de faiblesse. Nous repartirons demain matin à l’aube. »
Achevant la distance me séparant de la porte de l’auberge, je tournais la poignée en l’ouvrant, invitant du bras mon collègue à entrer en premier après un rapide coup d’œil aux lieux, mon Dojutsu s’étant manifesté. C’était une sorte de naturel... Toujours dans la protection, je sondais les émotions environnantes, pour jauger le lieu de façon à convenir de si l’extérieur mettra mon camarade plus en sécurité, ou si ma faiblesse peut lui causer préjudice. L’avantage de porter des lentilles, c’est que de fait, malgré l’activation, impossible de la distinguer sans sonder les variations de mon chakra. Aussi, cela demeurais relativement discret.
Résumé:
Après une mission éprouvante, face à une tempête de sable naissante, Kaede propose une petite pause à Dorumo dans une auberge pour se ressourcer et retrouver leurs esprits, et essayer d'en profiter pour se détendre.
Résumé technique : Kenmeigan (activation) : 8% de chakra Utilisé pour observer les émotions des personnes environnantes à travers leur chakra et s'assurer que le lieu est sûr, après quoi elle désactive le dit Dojutsu.
[FB Hiver 115] Après l’effort, le réconfort (Ft. Dorumo Sabaku)