L'accident de l'Inuzuka

Rang C

L'accident de l'Inuzuka

Feat Munakata Kumagawa

Mon compagnon canidé blanc à mes côtés, je descend dans l'arène sous les applaudissement de mes quo-équipiers et de mon Sensei, un Genin d'un autre village que celui de Konoha est déjà en bas, m'attendant les bras croisés. Son regard ne me dit rien qui vaille... Même Mizu semble ne pas vouloir combattre... En l'observant plus attentivement, je remarque que son corps tremble. Si mon compagnon a peur de notre adversaire, cela veut dire que cela ne sera pas un combat amusant... Regardant mon canidé, je lui lance un sourire encourageant, un aboiement joyeux est sa réponse. Bien nous sommes prêts ! Sortant un kunai, je suis prêt à me battre et à gagner ce combat, afin de devenir un Chûnin, afin que mon Sensei soit fière de moi, afin que ma famille soit fière de moi !

Malheureusement pour moi le combat ne dure que quelques secondes... En la faveur de mon adversaire... Je l'observe faire des signes, je me demande bien quel technique il va employé... Je reste sur mes gardes, prêt à me défendre ou a contre-attaquer. Un grognement se fait entendre, mes yeux se posent sur la fourrure de Mizu, celle-ci est toute hérissée, ses crocs sont bien sortis et de la bave coule de sa gueule, mon corps tremble à cette vision. Que se passe-t-il ? Pourquoi Mizu se comporte-t-il comme ça ? Il ne m'a jamais fait ça... Soudainement sa tête se tourne vers moi, des yeux, rouges comme le sang, se posent sur les miens. Inconsciemment, je commence à reculer, à m'éloigner de cet animal que je ne reconnais pas...

Un aboiement colérique parvient à mes oreilles, je ne comprend pas ce qui se passe, mon compagnon va-t-il m'attaquer ?!? Apparemment c'est ce qu'il a en tête... Mizu s'avance vers moi, les yeux plein de haine, je ne souhaite pas me combattre contre lui, je ne peux pas ! C'est mon plus fidèle ami ! Je tourne les yeux vers mon équipe, vers mon Sensei, je cherche des réponses dans leurs yeux. Erreur fatale... Le temps de reposer mon regard sur mon compagnon, celui-ci saute sur moi et me mord violemment la gorge, m'arrachant un cri de douleurs. Ses griffes m'arrachent la peau, sa patte avant gauche s'approche dangereusement de mon visage, je ferme mes yeux et sens une griffe qui passe par dessus.

Mes poings frappent le corps de mon compagnon, j'utilise même mon kunai, j'essaie de le pousser, mais rien n'y fait... Le sang s'écoule de mes plaies... J'ouvre les yeux, et observe mes amis, Hatsumi... Ne regarde pas... S'il te plaît... Détourne les yeux... Les ténèbres passent devant mon regard, mes bras tombent le long de mon corps, les larmes coulent, le bruit s'éteint. Autour de moi, tout est noir.

Père. Mère. Je suis sincèrement désolé. J'aurais voulu que vous soyez fier de moi. J'aurais voulu devenir un grand Ninja... Pardonnez-moi... Je ne peux plus me battre... C'est fini. Il est plus fort... Adieu.

Où suis-je ? Est-ce donc ça la mort ? Un immense trou noir ? Un silence imperturbable ? La solitude ? Ne verrais-je pas un membre de ma famille ? Qu'est-ce donc ? Quel est ce bruit ? Quelqu'un est avec moi ? Quelqu'un parle ! J'en suis persuadé ! Bon sang, ouvre les yeux Ryu ! Tu en est capable ! Regarde autour de toi ! Je sens mes doigts qui se lèvent difficilement, quelqu'un les touche, quelqu'un pose sa tête sur mon cœur. Je suis en vie ! Je suis en vie ! Ouvrant les yeux, une lumière blanche m'aveugle... Je regarde tout autour de moi, des infirmières me sourient, je suis à l'Hôpital de Konoha. Je suis en vie... Lâchant un sourire aux jeunes femmes, je ferme mes yeux et me laisse emporter par les bras de Morphée.

Quelques jours sont passés depuis mon accident. Je ne me rappelle plus de rien. Personne ne veut rien me dire... Même mes parents... Et mes amis, mon Sensei ne sont même pas venus me voir. Normalement, aujourd'hui un Jônin examinateur de l'examen doit venir me voir. Il doit m'expliquer ce qu'il c'est passer. J'ai tellement de questions... Surtout qu'aucun médecin ne veut me dire ce qui se trouve sous mes bandages tant que ce Jônin n'est pas venu me voir. Alors j’attends, le regard fixé sur la fenêtre, j’attends.

(c) par elfyqchan pour Never-Utopia

Rang A

L’arène, un lieu que je n’avais vu que par les yeux du spectateur. Enlevé par la racine très tôt, je n’avais jamais vécu les examens comme mes collègues de la surface, cela faisait il de moi un Genin en un sens? Sans doute, jusqu’à ma nomination officielle au poste de Tokubetsu Jônin en tout cas. Examinateur des épreuves, peut être étais-je l’un des plus qualifiés pour ce poste au vu de mes décennies d'expérience au service du village, même s’il ne s’agissait que de remplacer à la volée un collègue malade. Il ne s’agissait aujourd’hui que du dernier tour de l’examen genin, un événement pas réellement déterminant pour le futur du village, mais qui permettait de poser des jalons pour les jeunes shinobis tout en laissant les haut placés repérer ceux au futur prometteur.

Les premiers matchs s’étaient avérés relativement mous, dignes d’un examen genin en un sens, et aucun étudiant ne s’étaient réellement montré doué, présentant simplement les capacités attendues de genin, à l’exception de quelques uns qui avait prouvés mériter leurs promotions. Un Konohajin de plus descends dans l’arène, accompagné de son chien, là où son adversaire Amejin l’attends déjà. Un Inuzuka, un clan avec lequel mes relations ont toujours été tendues, les chiens n’appréciant pas vraiment mon odeur. Peut être que leur odorat est assez sensible pour sentir le sang versé au fil des ans, ou peut être qu’ils ne m’aiment simplement pas. Donnant le signal d’une voix forte, je regardais le combat commencer, l’Amejin se préparant immédiatement à lancer une technique que j’identifiais comme un genjutsu au vu de ses mudras, le Konohajin le regardant faire. Je secouais la tête de dépit, le minimum à faire aurait été de prendre de la distance ou de tenter d’interrompre le jutsu adverse, mais il était déjà trop tard, le jeune homme ayant déjà fini.

Je m’attendais à ce que le jeune Inuzuka se rende d’ici peu de temps, mais à ma surprise, la victime de la technique avait été son chie, pas lui. Chien qui se mit à grogner, baver, son poil se hérissant avant de brusquement se retourner vers son partenaire et de se jeter sur lui, l’attaquant brutalement, griffant, mordant le gamin sans que je ne réponde. Finalement, l’enfant cessa de se défendre, ce que j’assimilais comme une perte de conscience, et par conséquent une défaite par forfait. Immédiatement, la lance rouge qui me suivait depuis près de cinquante ans se matérialisa dans mes mains avant d’être projetée, transperçant l’animal et le clouant au sol, laissant derrière un Inuzuka inconscient. D’une voix forte, j'annonçais le résultat du match et appelait un eisei-nin pour embarquer l’enfant évanoui avant de poursuivre. C’était au final le seul événement qui avait marqué la journée, et si j’avais placé le tout derrière moi, j’avais quelques jours plus tard reçut une notice signalant que l’enfant s’était reveillé, et qu’il m’était demandé de lui exposer la situation.

Quatorze heures, il était sans doute le moment de s’y rendre. Lâchant ma plume, je me relevais, laissant les notes en plan sur mon bureau, saluant un collègue d’un geste de la main alors que je quittais les locaux pour la journée. Il était presque étonnant d’avoir ainsi du temps libre au milieu d’un projet, mais les circonstances étaient sans doute un peu spéciales également. J’entrais dans le hall d’accueil de l’hôpital, alpaguant une infirmière avant de lui demander la chambre du gamin, qu’elle m’indiqua poliment. Je la remerciais d’un hochement de tête avant de partir vers l’hospitalisé. Toquant à la porte pour l’informer de ma présence, j’entrais sans plus de sommation, le découvrant ainsi allongé, le regard tourné vers la fenêtre.

“ Tu es… Ryuzaki Inuzuka, c’est bien cela? Comment te sens tu?”

Rang C

L'accident de l'Inuzuka

Feat Munakata Kumagawa

La matinée passe doucement, je vois des infirmiers qui aident certains patients à marcher, le vent balaiye leurs cheveux, leurs yeux brillent de joie et leurs sourires sont immenses. J'aimerais tellement être à leurs place... Mais je suis obligé de rester cloîtré dans mon lit sans bouger ! J'ai des fourmis dans les jambes c'est horrible... Quand vient l'heure du dîner et que les infirmières m'apportent mon repas, je refuse catégoriment de manger, préfèrant aller me balader plutôt que de remplir mon ventre. Malheureusement, celles-ci refusent et partent tout en laissant le plateau repas à mes côtés.

Des heures passent, plusieurs personnes se baladent devant ma fenêtre, quelques infirmières viennent voir si j'ai manger, ce qui n'est pas le cas. Le soleil monte haut dans le ciel, ses rayons commencent à me chauffer. J'ai presque envie de dormir quand quelqu'un toque avant d'entrer sans rien demander. Je tourne la tête pour tomber sur un homme que je ne connais pas, serait-ce le Jônin examinateur que j'attend depuis ce matin ?

- Tu es… Ryuzaki Inuzuka, c’est bien cela? Comment te sens tu ?

Mes yeux s'attardent sur les siens, rouges comme le sang, rouges comme ceux de Mizu... Mes doigts aggripent le drap, ma machoire se crispe, la peur qui m'avais envahis lorsque mon compagnon m'a attaqué est de nouveau là.. Je décide de regarder ailleurs quelques secondes, le temps de me calmer. Mes doigts se détendent et un long souffle s'échappe de mes lèvres.

- Oui... J'aimerais marcher, mais les infirmières ne veulent pas... Le côté droit de mon corps me fait mal... Et il est tout engourdi... J'ignore ce qui m'est arriver. J'ignore comment vas Mizu. J'aimerais des réponses Sensei. Pouvez-vous m'expliquer ce qui c'est passer ?

De nouveau j'observe le Jônin, des tatouages se trouvent dessous ses yeux, de la même couleurs que ceux-ci, son haori est presque ouvert, j'arrive à dinstinguer d'autres tatouages, tout aussi rouges que le sang. Je ferme mes yeux quelques instants avant de les poser sur mes bandages, je soulève difficilement mon bras et le montre au Sensei.

- Qu'est ce qui se trouve sous ses bandages ?

(c) par elfyqchan pour Never-Utopia

Rang A

Sa réaction en me voyant est évidente. Détournement du regard, dents serrées, déglutition, les mains qui s’aggripent à ce qu’elles peuvent, le drap en l’occurence, tout en lui trahit un malaise profond, que ce soit dû à mon apparence ou à un traumatisme quelconque. Pour être franc, il est vrai que j’ai souvent été relégué aux laboratoires ou aux services de l’ombre, peut être est-ce simplement pour ne pas apeurer le reste des collègues, comme un secret d’état bien gardé. Si tel est le cas, c’est idiot, je ne suis qu’un secret de polichinelle, la plupart de l’état major étant au courant de mon existence et la plupart des gens avec qui j’ai travaillé aussi, mais soit, il n’est pas de mon ressort de critiquer les décisions faites par les supérieurs.

Le blessé confirmait son identité, ajoutant son état au bilan. Endolori, une partie du corps encore difficilement bougeable et atteint d’un semblant d’amnésie, ne présentant aucun signe de se rappeler de son match catastrophique de l’examen quelques jours plus tôt. La possibilité d’un traumatisme crânien m’effleura, il s’était effectivement cogné la tête plutôt violemment en tombant, cela avait il eu une répercussion sur son lobe frontal? C’était difficile à dire puisqu’il était tombé en arrière, mais les assauts du chien avait pu causer une lésion. Sans répondre à ses questions, je m’approchais du pied de lit, saisissant les notes obligatoires de l’état du patient. Griffures, morsures, reconstitution de la peau, quelques sutures, mais rien ne mentionnant le crâne. Il était donc vraisemblable que l’idée d’être attaqué par son compagnon lui était suffisamment insupportable pour qu’il préfère l’enfouir dans son subconscient pour tenter de l’oublier.

Si certains sensei étaient agréables et aurait préférés reporter le problème à plus tard en lui mentant, j’étais du genre à faire face aux problèmes directement, faible ou non. Konoha n’a pas besoin d’une arme rouillée ou tordue mais de lames droites et prêtes à frapper. Au moins, il avait la volonté de combler le vide mémoriel, peu importait qu’il s’agisse d’une excuse pour obtenir une réponse réconfortante ou d’un vrai désir de savoir.

“ Les traces d’une défaite. Tu as attendu bien trop longtemps, et ton adversaire en a profité, à raison d’ailleurs. Plutôt que te cibler toi, il a décidé de retourner ton arme contre toi. A vue de nez, je dirais qu’il a placé ton animal sous un genjutsu qui a perturbé ses sens et l’a poussé à t’attaquer, mais il est également fort possible qu’il l’ai enragé vu la fureur avec laquelle il s’est jeté sur toi. Plutôt que d’analyser la situation et tenter un Kaï, ou l’abattre si nécéssaire, tu as préféré tenter de le calmer par la parole, ce qui s’est avéré inutile et il t’as attaqué, plutôt sauvagement d’ailleurs.

Quand tu as perdu connaissance, j’ai déclaré une victoire par forfait et abattu l’animal avant qu’il ne t’achève, t’envoyant ici par la même occasion. Je pense avoir bien résumé la situation. Pour être sûr que tu ai bien compris, sous les bandages sont les cicatrices que t’ont laissé ton indécision et ta lenteur à agir. J’ose espérer que tu te rappeleras de la leçon à l’avenir et que tu ne referas pas la même erreur.

Et tant que j’y pense, ne m’appelles pas Sensei, je n’ai pas le droit au titre, contente toi de m’appeler Munakata.”

C’était un résumé simplifié du massacre qu’avait été le match, mais un résumé concret qu’il pourrait facilement ingérer. Qu’il l’accepte en revanche, ce serait une autre paire de manche, mais s’il n’était pas capable d’accepter une erreur alors il ne pourrait pas progresser et finirait par casser, au détriment du village.

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