Combat sous la lune [PV Yami]

La lune se levait tout juste. Sa lumière était pâle, ne rendant les ombres de la nuit que plus pathétiques encore.

Dans le paysage nocturne, un bruit de course se fait entendre. Surgit soudain dans la lumière, un shinobi. De sexe masculin, une quarantaine d'années environ, des traits durs. Son visage est cependant déformé par une profonde terreur. De temps en temps, il jette un petit regard paniqué en arrière, sans jamais rien apercevoir que le vide. Il n'y a que le silence, et pour le troubler, son souffle court. Des heures entières qu'il court, mais il ne réussit pourtant pas à distancer son poursuivant. Bien qu'il ne l'entend ni ne le voit, il le sait sur ses talons, là, tout proche.

Alors que sa course se ralentit peu à peu, les motifs de son épuisement deviennent plus clairs. Son bandeau de Konoha est couvert de boue et de sang, cette dernière substance provenant très surement de l'affreuse plaie qui lui barre le torse. La blessure est grave, mais pas mortelle. Il a survécu, tout en sachant que s'il ne trouve pas de l'aide très vite, jamais il ne s'en sortira.

Un instant, sa vue se brouille. Et au même moment, son poursuivant se manifeste. Pas brusquement, non. D'une manière des plus insidieuses, un truc qui lui fout la peur au ventre et fait battre d'une manière affolée son coeur sur le point de lâcher.
Tout commence par des craquements. Autour de lui, la forêt tout entière semble s'agiter. Des cris retentissent dans l'obscurité, bien plus loin dans l'ombre. Mais cette ombre même qui l'entoure menace de s'animer à tout moment, pour se refermer sur lui et le dévorer. Un arbre tombe brusquement devant lui, évité de peu par le ninja, plus effrayé que jamais.
De toute sa vie, lui, Juunin, il a toujours été le chasseur. Aujourd'hui, il est devenu la proie d'un chasseur dépourvu de la pitié qu'il avait lui même conservée.
Les craquements se font de plus en plus intenses et menaçants. Retentit alors le premier vrai cri. Ce qui l'entourait tout-à-l'heure n'était rien par rapport au hurlement humain qui fait désormais trembler la nuit. Humain, et pourtant tout sauf un bruit venant d'un homme. Le bruit respire la folie, la bestialité. Le voilà, le vrai chasseur.

Devant lui apparaît soudain l'une des créatures. Pâle, habillée de gris, le visage dénué d'émotion, et pourtant terriblement belle. Le ninja eu assez de réflexe pour se jeter sur le côté avant qu'une lame de vent soudainement sortie de la main de la fille ne le heurte.

Ce n'est plus le moment de regarder en arrière. On allait vraiment le buter. Sa course devint dès lors des plus folle. Seul son instinct de survie le plus primal le pousse à actionner ses jambes, et courir, encore et encore. Des branches le frappent en plein visage, des racines s'emparent de ses jambes pour le faire trébucher. Il n'abandonne pas. Un instant, alors que la peur lui broie les tripes, il pense à laisser le parchemin en échange de sa propre vie. Mais ce genre de marché ne marchait pas avec ce taré. Il lui ouvrirait la gorge, se barbouillerait de son sang, et enfin seulement l'achèverait avant de prendre le parchemin.
Enfin finit la forêt, et il se pense sauvé. Devant lui, des maisons. Un village. Il y est, il a fini. Sortit de cet enfer terrestre. Toute peur le quitte. Il atteint presque tranquille le centre du village endormi.

Et l'épée de vent lui transperce la gorge. Sans même un râle, l'homme s'affaisse.

- Niark, des heures qu'on le course, lui. Espérons que le bruit de ses pas ait pas réveillé la population. Ou si, aller, ça serait marrant, moi contre tous ses villageois effrayés...

Akito, qui s'approche à pas lent, habillé de sa robe d'Akatsuki, ne reçoit aucune réponse. Kyô, son acolyte, n'est malheureusement pas avec lui pour cette mission.

*Mouais, dès qu'il a entendu cette histoire de parchemin à récupérer, il a sentit les emmerdes. Il avait raison.*

- Eh, dépêche-toi de récupérer le parchemin, je veux me tirer de là au plus vite.

Akito s'adressait évidemment au pantin gris qui lui avait servit à tuer l'homme, mais c'est lui qui la fait bouger pour effectuer la tâche. C'est un cadavre, mais il semble l'oublier parfois, et lui parle comme à un vivant. Tandis qu'elle revient, parchemin en main, et lui remet, s'avance à ses côtés la poupée bleue, dans ses mains son cher canon.

- Il semblerait qu'on en aura pas besoin cette fois... Allez, on se casse !