Rimy Saghiri

Il courrait, haletant et tremblant, il courrait avec ce visage terrorisé. Il courrait dans le noir le plus complet. Ne sachant pas où aller. Cherchant désespérément à s’échapper.

 Se retournant il vit devant lui une silhouette inquiétante, des Ailes si grandes qu’elle s’étendait a l’horizon de sa vue. Une aura noire si menaçante qu’il s’en retrouvait figé. La silhouette s’approchait. Derrière ces cheveux Blancs apparaissaient des yeux d’un Rouge écarlate, le fixant dans cette expression impitoyable. 

 Le jeune homme était complètement dévoré par la peur. Convaincu de sa perte. Il s’écroula alors sur ses genoux. Regardant d’un air soumis et larmoyant l’anti-Ange en face de lui. Si beau, et pourtant si effrayant. Il était tellement obsédé par ce personnage mystérieux qu’il en oubliait le monde autours de lui. Si seulement avait il prit le temps de réfléchir, ne serait ce qu’un instant, il se serait rendu compte que tout cela n’était qu’une illusion. Mais il était trop tard. Rimy tenait déjà son kunai sous la gorge de sa victime pétrifié. Il l’égorgea alors sans aucune hésitation. Un sourire satisfait se dessinait alors sur le visage du meurtrier.

 Le même visage qui terrifiait l’homme désormais mort. Un peu plus loin, était un personnage plus imposant, caché par l’ombre, qui s’exclama :

 ??? : Bien joué Gamin. Je me demande ce qui s’est passé dans sa caboche.

 Rimy : Je lui ai simplement montré la réalité.

 Tenant en main une pelle et retroussant ses manches, le tueur aux cheveux blancs assumait les conséquences de ses actes, et commença à creuser une tombe pour enterrer ce cadavre pétrifié dans une expression de terreur totale. Les gouttes de sueur commençaient à couler sur le front caché de ce drôle d’illusionniste, évitant ses yeux menaçants, frôlant son nez élégant, avant de se retrouver piégé entre ses fines lèvres. Quelques chanceuses arrivèrent tout de même a finir leurs courses sur son menton timide. Laissant la trace de leur voyage sur ce visage si lisse et blanc, avant de tomber sur le sol, profitant de cet instant de chute libre pour contempler le corps qui porte cette séduisante tête. Maigre, frêle, et loin d’être le physique de rêve qu’elles espéraient voir. C’est ainsi qu’elles s’écrasaient tristement sur le sol, partant en éclat, comme pour exprimer leur désillusion.

 Ca m’en a pris du temps, mais je t’ai quand même fait un joli vaisseau pour l’au delà. Tu pourrais au moins me dire merci

 La victime était toujours aussi raide, ne changeant en rien son expression.

 Ah ouais c’est vrai, tu est déjà mort.

 Sans plus attendre, il se saisit du corps sans vie pour le jeter dans sa tombe. Craquant son dos, il put afficher à la lumière du jour l’élasticité de son corps, tout comme la blancheur de ses dents. Puis il se retourna vers le tas de terre derrière lui avec un air dégouté. Ensuite c’était au tour de son spectateur caché de subir un regard apitoyant. 

Pourquoi t’obstines-tu à essayer de m’ouvrir les yeux ? Ne voit tu donc pas que je suis heureux ainsi ?

 Rimy était dans un état de colère, et comme il le fait si souvent dans ces situations. Il s’adresse à lui-même dans un miroir, comme pour faire face a cette réalité, et mieux l’effacer.

 Tu crois vraiment que ça vas m’aider ? La réalité que tu me présente sans cesse est trop laide pour que je puisse l’accepter. Ne me juge pas parce que je préfère m’enfermer dans ma propre illusion !

 Ah, amale vient de rentrer, la pauvre doit être fatigué de toutes ces études.. je ne vais pas la déranger plus longtemps.

 Rimy : C’est bon tu peux entrer.

 Voyons voir, il est 17h. Le dîner ne sera pas prêt avant au moins deux bonnes heures. Quel livre devrais-je dévorer cette fois ci ?

 Hmm … je me demande ce que maman nous a fait aujourd’hui. J’espère que c’est pizza !

 Rimy : A Taaaaable !

Le sens commun, ce salaud, voudrait que je vous offre une histoire qui n’en finit pas. Avec de nombreux chapitres et tout plein de détails que vous oublierez dès que vous entamerez le paragraphe suivant. Et comme je suis un lâche. Je vais me résigner à vous en donner une. D’histoire a la con. Mais avec des tables de Black Jack et des Catins !


C’était donc … dans un Casino, oui parfaitement, dans un casino que les parents de Rimy s’étaient rencontrés.

Inouva Saghiri était alors un simple videur. Et il n’était pas très convaincant dans son rôle. Raison pour laquelle ses collègues le désignaient du pseudonyme « le Vidé ». D’un autre coté dudit casino, était Ghriba, Serveuse à l’apparence orientale, et aussi strip-teaseuse quand l’occasion se présente. Plus occasionnellement elle ne se refuse pas à se transformer en Escort-girl si l’argent est présent en abondance sous son nez. De bien pauvres gens n’est il pas ? Eh bien. Le livre du destin, un bon ami, leur avait écrit une page sublime. Celle de leur rencontre.

Attention : la scène suivante a été faite au ralenti pour le confort oculaire de nos lecteurs épileptiques.

Inouva vit un coup de poing peu intimidé et tout aussi ivre lui caresser solidement la joue, ce qui déséquilibra notre frêle ami, le menant a vaciller de coté, faire un trio de pas en arrière pour éviter de sentir de près la moquette de son lieu de travail. C’est alors que Ghriba, qui portait deux Molotov’ et un café hyper corsé a un client légèrement barge, se fit ploter nonchalamment les fesses par une femme d’une corpulence proportionnellement inverse a sa robe de soirée, Ce qui faisait l’effet d’un gros boudin. Le genre que personne n’oserait manger en espérant qu’un autre en ait le courage. Alors que la serveuse se retournais, elle réceptionna, contre son gré bien sur, Inouva qui plongeait a son plus heureux hasard dans son décolleté. Notez a la suite de cette rencontre une minute d’éternité. Durant laquelle chacun comprenait ce qui lui arrivait*. Le temps revint à la normale alors qu’on entendait le bruit de 2 boissons alcoolisées se heurter avec hargne sur le sol. Suivis de près par le café qui choisit cette occasion pour agresser joyeusement la barbe d’un spectateur, le retirant de sa torpeur momentané sans même augmenter la quantité de Caféine dans son corps. Quel talent me direz-vous !

Suite a cela, après une bruit très comique ressemblant a un « SBAF » mais en plus dramatique, les deux protagonistes se trouvèrent a la porte du casino. Sans le sou, et sans éspoir. Ghriba, dépassé par les événements et fatigué proposait a Inouva qui contemplait la lune au dessus d’eux :

T’a quelque chose à faire ce soir ?

Lui répondant avec la voix de celui qui n’avait rien à perdre, Inouva dit :

Non, tu veux coucher chez moi ?

Les deux approuvèrent du chef, et se dirigèrent lentement vers l’appartement délabré de Mr. Saghiri, situé dans le quartier le plus miteux qui puisse être, puis firent ce que dame nature leur ordonna de faire. Et une fois que cette dernière regardait ailleurs, ils en profitèrent pour faire une partie de Scrabble. Oui parfaitement !

9 mois et beaucoup de résolutions plus tard

Booouuuiiiin (lâche moi ou je te pisse dessus salaud) !!!

Voila comment Rimy accueillit son père a la clinique, qui réalisait trop tard que le taux d’humidité de sa nouvelle chemise était anormalement élevé. Puis c’était au tour de Ghriba de souffrir des caprices de cette boule rose qui braille comme dix. Dans cette fenêtre sur l’avenir a laquelle assistait la sage femme, l’on sentait dans l’atmosphère une forte odeur de «on est dans la mayrde ». et, a vrai dire, la sensation était fondé. Rimy coulait déjà un bronze sur sa mère.

Les années passèrent, le couple dut se résigner a se marrier.et pour s’assurer une certaine sécurité vis-à-vis de ses créanciers, Inouva choisit de s’établir dans le village caché d’Iwa. Ou il ouvrit avec succès un Bar a saké. C’est donc dans ce cocon serein que le petit Saghiri prononça ses premiers mots, fit ses premiers pas et déblatéra ses premières injures. Mais le plus notable de l’événement de son enfance, c’est la tête qu’il a fait en apprenant qu’il allait bientôt devenir un grand frère. A huit ans, Alors qu’il n’était même pas encore Gennin.

C’est ainsi que Amale apparut dans la vie de Rimy. Mais au lieu d’en être heureux, il en fut fortement affligé, indirectement bien sur …

Les premières dents d’Amale poussaient lentement au rythme de ses gazouillis doucereux. Et Inouva se demandait comment se mettre plus de viande sous les siennes. Sensiblement dans la même période, un dealeur de « terreau » fit son apparition dans le bar de Monsieur Saghiri, lui faisant une offre qu’il ne pouvait refuser, il faut avouer que l’accent Latino y était aussi pour quelque chose. C’est ainsi que la famille Saghiri s’immisça lentement, tristement, rauquement dans la drogue. Et au lieu d’augmenter ses revenues, la consommation excessive d’Inouva et de sa femme du produit illicite les rendit quasiment séniles. Très vite ils devinrent incapables de gérer le bar qui partait déjà en ruine au bout de quelques années. Puis vinrent la faillite, la dépression, la folie. Rimy avait déjà 15 ans. Le monde devenait déjà une immonde toile a ses yeux. Un tableau tellement rebutant qu’il préférait se cacher les yeux.

Ces yeux, parlons en justement.

C’était une particularité étrange du bougre. Le docteur de la clinique ou il est né n’avait pas vraiment le courage d’étudier le sujet. Les tirs urinaires de Rimy lui faisaient comprendre qu’il était préférable de garder ses distances. Mais tout de même, des yeux rouges, c’est rare. Serait-il albinos ? les cheveux étaient bel et bien blancs, la peau aussi. Mais il n’avait pas cette pâleur triste spécifique aux Albinos. La vérité sur ces globes oculaires fut découverte quand l’enfant fut promu de l’académie des ninjas.il semblerait en effet, que ces yeux avaient un drôle de « pouvoir », ils étaient capables de déformer l’image qu’ils reçoivent selon la volonté de leur propriétaire. Ainsi Rimy était capable de se convaincre sans problème que cet énorme ours frappé d’insomnie n’était qu’un petit caniche en chaleur. Son professeur d’académie le comprit très vite. Et prit soin d’enseigner avec minutie au jeune enfant l’art de la psychologie, la conviction, le langage corporel, et toutes ces choses qui sont trop difficiles pour un humain normalement constitué de maitrisé. C’est de cette manière que le rejeton de l’ex-videur devint naturellement doué au Genjutsu, développant même sa propre approche du sujet. Mais sa vie privée influa fortement sur ce précieux talent. Le transformant en une lame à double tranchant.



Rimy, entrant dans ses 16 ans, était un Chuunin qui souffrait énormément, il le cachait sans problèmes aux yeux du monde mais sa vie n’était que misère. Sa petite sœur travaille dur pour devenir médecin. Et ses parents travaillent encore plus dur pour atteindre l’overdose. Mais un jour, comme cela arrive souvent dans les histoires tristes, un événement tragique eut lieu. Alors que Le shinobi aux yeux écarlates revenait de mission, au moment ou il passait le seuil de la maison familiale, il eut une vision d’horreur. Ses propres yeux ne purent cacher cette répugnante réalité face à lui

Amale était avachi sur le sol, complètement nue, et bavant légèrement. Les yeux vitreux et plongés dans une semi torpeur qui ne rassurait en rien son grand frère. Un peu plus loin était sa mère, assise sur un fauteuil dirigé vers le corps qui gémissait faiblement, les mains jointes et un rictus inquiétant sur le visage. De l’autre coté était Inouva, qui sortait en peignoir de la salle de bain, un regard empli de ce que j’éviterais de nommer tant c’en était dégoutant. Le sang de Rimy ne fit qu’un tour, il paralysa sans hésiter son cinglé de père. S’assura que sa mère qui ronflait déjà n’allait pas réagir, puis prit sa sœur dans ses bras et la portât a sa chambre. Couvrit son corps frêle et tremblotant d’une couette douce, puis lui susurra :

c’est fini, Amale, c’est fini …

Mais L’iwa-jin savait bien que c’était loin d’être fini, que jamais ca ne cesseras. Que leurs souffrances continueront encore et toujours. Le cœur lourd et le regard humide posé sur sa sœur bien aimé, il fit le choix le plus difficile de sa vie, mais qui était apparemment le meilleur dans son cas. Il se résigna a abréger les souffrance de l’enfant. Une mort douce, rapide et indolore espérait-il. Les parents encore aux rez de chaussé avaient déjà rendu l’âme ; ils avaient finalement réussis a atteindre l’overdose que leur fut mortelle. Voila que Rimy se retrouve seul. Dévoré par la douleur, la rancœur, et perdu dans un puits de désespoir.

Mais pourtant, personne n’aurait pu le savoir. Tant il cachait bien ses sentiments. Tout le monde dans le village l’appelait Rimy le Rayon de soleil tant il irradiait son entourage de bonheur. Toujours souriant, sympathique, dévoué et compatissant avec le monde. L’on n’aurait jamais cru qu’il y avait 3 squelettes avachis dans son salon. C’est sur cette voie de folie que marchait le Shinobi.se protégeant de la triste réalité du monde avec un masque de joie. Espérant au plus profond de lui-même que cette illusion devienne réalité.

Et voila, une histoire à la con. Je n’ai pas mentionné les tables de black-jack ni les catins. Mais je suis sur que cela vous a encouragé a lire l’histoire.