Présentation de Kyouhu Fumetsu [Fini]

Avec sa petite taille, d'environ un mètre soixante, et son visage enfantin, Kyouhu paraît avoir au grand maximum quatorze ans, et ce malgré le fait qu'il en ait dix-sept. Mais, si par mégarde vous plongez votre regard dans le sien, vous y verrez un passé torturé. La souffrance qu'il a dût subir durant ces dix dernières années transpire par ses yeux bleus, glacés. Sa pâleur ainsi que les lourdes cernes qui soulignent ses yeux emplis de haine lui donnent un aspect psychotique. De plus, il est vraiment maigre, il a littéralement la peau sur les os et pèse dans les trente-cinq kilos. Ses cheveux, blancs comme la neige la plus pure, lui courent jusque dans le cou, immaculés. Une immense marque lui barre le visage, parcourant tout le côté gauche et rappelant ses douleurs passées. Il est heureux qu'il ne soit jamais nu en public, car son corps est recouvert de cicatrices et blessures suintantes, suite à diverses expériences de torture. On peut parfois apercevoir que la peau sur le haut de ses épaules est brulée. Il porte une tresse de ses propres cheveux à l'oreille, rattachée grâce à un rubis serti dans une gaine d'argent. Une veste noire en cuir avec une capuche et un jean noir forment son habit. Il porte toujours sur lui des kunaïs raccrochés à des chaînes en acier afin de se défendre des attaques frontales ennemies. Mais son bien le plus précieux est sa marionnette. Elle est extrêmement réaliste : la taille d'un enfant d'environ six ans, blond, les cheveux en bataille, les yeux verts. Les mêmes habits depuis onze ans, un ensemble vert, simple, avec un sweat à capuche. La seule chose qui montre qu'il n'est pas vivant, c'est une méchante cicatrice à la base du coup qui prouve qu'on l'a égorgé. Cet enfant est effectivement l'une des premières victimes de ce descendant du clan Fumetsu. Il est un fait étrange dans le comportement de Kyouhu : habituellement, il retient ses pulsions. Mais lorsque survient la perspective d'une tuerie sanglante, un énorme rictus le défigure. Ses yeux s'écarquillent et deviennent brillants d'excitation. Dans ces moments là, il ne vaut mieux pas être dans son champs de vision...

Une immense lumière. Une sensation de brulure intense dans les poumons. Un hurlement. Des formes floues s'agitent au-dessus de moi. Des gerbes de sang jaillissent des formes. On m'empoigne et nous allons très vite. Du froid. Je frissonne et la forme me serre contre elle. Du chaud. Trop de chaud. Le sang coule sur moi. Je pleure. La lumière disparait. Qui suis-je ? Qu'ai-je fait ? Tout est noir, derrière mes paupières. Tout tourne, le monde tourne autour de moi. Et si mon futur débutait maintenant ? Lorsqu'elle revient, je me sens mieux. Je viens d'ouvrir les yeux. J'entends du bruit. Des voix. "Gardez-le, élevez-le. Il est du clan Fumetsu. Toute sa famille est morte, il ne lui reste personne, à part son grand frère. S'il vous plaît, Hokori, occupez-vous de lui."

J'habite donc à la pension Hokori depuis ma naissance. Cela fait maintenant cinq ans que les nurses s'occupent de nous. Quand je dis "nous", c'est moi et les autres. Ils ne m'aiment pas, donc je joue seul. Je me suis fabriqué des poupées de chiffons pour passer le temps. Je joue tout le temps avec elles.

C'est bientôt mon sixième anniversaire ! Et, comme l'année dernière, monsieur Hokori va m'offrir une petite marionnette. Il me l'a promis. Comme j'en aurais deux, je pourrais faire un spectacle et peut être que, comme ça, les autres vont m'aimer !

Sang. Du sang. Partout. Pourquoi ? Caillou. Ils m'ont lancé des cailloux. Mais mes pantins m'ont défendus. Les autres m'ont donnés du sang en échange du mien. Par terre. Un garçon. Un des leurs. Je lui donne un coup de pied, puis un autre. On m'attrape, me soulève du sol. Je hurle. Un visage, monsieur Hokori. Je me tais. J'ai peur...

Deux ans ont passés depuis ce massacre. Hokori est devenu mon maitre et nous sommes partis. Nous avons élu domicile dans un petit atelier du village caché d'Ame. J'y ai appris à maitriser ce pouvoir qui fait bouger les pantins. J'ai appris à maitriser mon chakra pour employer des techniques de marionnettiste. Hokori en est un lui aussi, un ancien disciple de Sasori, un marionettiste. Avec son aide, j'ai transformé l'ignoble enfant que j'avait tué en mon mignon petit Bacchus. Il est à présent rempli de pièges divers et variés. Hokori m'a donné un nouveau nom : Kyouhu, la peur.

Encore une journée d'entrainement. Depuis mes six ans, je travaille sans relâche. Et maintenant, du haut de mes seizes ans, Je suis fort. J'aime apprendre à maitriser mon Bacchus, le faire voltiger et lancer des aiguilles dans tous les sens. Je le nettoie, il est bien sale après une dizaine d'heures à se mouvoir sous la pluie. Hokori-sensei me répète les éléments dans lesquels je dois m'améliorer. Il a l'air anxieux, regardant sans cesse par la fenêtre, comme si il s'attendait à voir surgir un katana à tout moment. Pour ma part, je ressens, comme souvent ces derniers temps, une agréable chaleur dans le ventre. Je me sens bien. Nous remontons la rue en direction de l'atelier, et je marche tout en admirant les cerisiers en fleurs de ce magnifique printemps. Quelle plénitude ! Suivant la route, nous arrivons enfin devant notre lieu de travail.
Après avoir déverrouillé la porte, mon sensei s’arrête.
-Je me doutais que vous viendriez...

[La suite en RP]