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| Sujet: Avenir brillant ou obscur ? [Tsuku Hakka] Sam 22 Mar - 19:03 | |
| La pluie fouettait mon visage comme la main sévère d’une mère blâmant son fils pour ses pêchés, je revenais des contrée de Kirigakure les mains salies par le sang d’une famille. Un renégat du village caché de la roche et les siens, comme le stipule le règlement intérieur du village, tous shinobis s’échappant dur mur d’enceinte sans raison doit être abattu. Le Jingi m’avait mis sur l’affaire, il avait deux petites filles avec lui, elles furent façonnées à l’image de leur mère, blondes aux cheveux ondulants et un brin envoûtants. Des yeux d’un bleu profond, à la fois sérieux et joyeux. Le scintillement de la lumière dans leurs pupilles provoquèrent en moi une once de dégoût, comme si la lumière s’abattait sur l’assassin pour signaler aux Dieux ses actes dignes d’un mécréant. Mais tout fut, malgré le rejet de ma tâche en mon fort intérieur, lisse et propre. Le cristal s’était évaporé comme une poussière dans la nature, les vivants avaient disparus laissant place aux morts qui par la suite, eux aussi, s’en allèrent et disparurent de ce monde comme des pions mal placés.
Mon chemin pénible me laissait le temps de méditer, je revenais au village comme je l’ai déjà fait des centaines de fois. La route boueuse et marécageuse m’insupportait, j’étais obligé de marcher à pas lent dans ces conditions. Niflheim ne se présentait presque plus à moi, il m’avait promis de m’entraîner et faire de moi un homme plus fort. Au lieu de ça, j’approchais malgré moi droit vers une guerre dont je ne saisis pas les raisons profondes, ramené au sang comme une carcasse dans l’océan, les vagues de cette eau trouble me ramenait aux combats contre mon gré, mais ce n’est pas grave. Comme le disait ce professeur d’académie, nous ne sommes que des shinobis. Non, je ne suis pas d’accord avec toute cette hypocrisie, nous partons en guerre sans savoir réellement pourquoi. Je me reprends soudainement à douter de la direction de ce village, est-ce mal ? Suis-je mauvais ? J’avais prêté serment dans ce bureau froid, celui de Niflheim Sama. Des cris ordonnèrent à mon esprit de se défèrent de ces pensées pour revenir à la réalité. En écoutant bien, c’était des cris de femme. Alors je tendis l’oreille doucement et approchai du point d’où venaient les hurlements. Un autre timbre de voix apparut, un homme plus rude à écouter que la précédente lueur sonore.
Je me faufile entre la faune rebelle et humide, je passe quelques arbres puis aperçois un simple mais rageant règlement de compte inégale. Un marchand à première vue battant une femme, les coups passent du statut de simple gifle au premier coup de poing. Elle tombe au sol sous la violence de ce dernier, ce ne sont pas mes affaires. Je dois repartir, le Jingi n’attend pas de moi ce genre de missions banales et inutiles. Non, je ne suis pas de cette race faible et dépourvue d’intelligence, dépourvue de volonté au fil du temps. Le cristal s’empare de se pieds puis augmente et s’élève jusqu’à sa gorge en un moindre temps. J’approche doucement, c’est peut être un piège. Je dois prendre garde à un leurre de l’ennemi, le vice humain ne me laisse pas d’autres choix que cristalliser aussi le corps de ce qui semble être la victime. Elle gémit faiblement au sol, mes pas défilent sur l’herbe mouillée et glissante. Mon katana dans la main droite accompagne mon avancé psychotique. L’homme au visage dur et barbu semble cette fois apeuré de me voir. Sûrement l’effet de mon masque, encore posé sur mon visage.
-Es-tu assez faible, lâche et dépourvu d’une goutte infime d’honneur pour oser porter pareil coup à une femme ?
-Je ne voulais pas, je ne voulais pas ! Laissez-nous repartir, j’ai compris !
Ses paroles reflétaient une absence vraisemblable de courage en lui. Lamentable, et j’ose encore perdre mon temps avec cette bête égarée dans sa bêtise profonde et au moins aussi élevée que sa lâcheté. Je passe un coup d’œil sur la gauche puis de l’autre côté… Mon poing gauche s’élance dans son nez avec violence, sans transition, j’élance le manche de mon katana de l’autre main droit en direction de son arcade sourcilière gauche. Une fracture de celle-ci naquit de ce coup visiblement, j’injectai un micro-cristal, quasi-poussiéreux dans la plaie. Il rugit violemment telle un animal blessé, la patte dans le piège de son chasseur.
-Arrête ! Arrête !
Je ne vais pas le tuer, je pense que le laisser blessé partiellement au sol suffira à protéger l’avenir des autres femmes d’une quelconque agression de cet homme. Doucement, le cristal se retire de son corps, sa poitrine se gonfle et se dégonfle rapidement et continuellement. En effet, l’étreinte l’a essoufflé comme un tombeau contenant un vivant. Ma patte droite percuta son foie puis je l’attrapai de la main gauche pour l’écraser à mes pieds dans une dernière agression sur son crâne. Il cria un peu avant de s’évanouir piteusement tout près de mes sandales, cachées par mon manteau. Tournant sur moi-même pour prendre la direction de la route sans même parler à la fille, je la libérai du cristal et effectua le premier pas.
Tout à coup, le bruit perçant du fer fendant l’air retentit non loin de nous. Sans tourner la tête, je cristallise un mur sur ma droite. Le coup venait de l’est comme prévu, le cristal et le fer tonnèrent dans la nature bruyante et humide. Je tournai la tête sans rien voir d’autre que mon bouclier sauveteur. A peine eus-je le temps de penser à quoi que ce soit qu’une patte s’écrasa sur mon visage, précisément sur ma joue droite. Qui étaient ils ?!
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