Le temps se détériorait dernièrement. Les feuilles tombaient une à une. Si ce n'était pas l'automne, celui-ci semblait pousser l'été à lui céder la place. Le froid s'était engouffré partout dans le pays où se trouvait le jeune Hakka. Sortant encore une fois de sa cache de l'Akatsuki, profitant de l'horizon, il regarda une dernière fois la grotte qui l'avait vu se reposer et s'entraîner si souvent. Cette grotte lui manquerait un brin.
L'avenir était incertain. L'avenir est un arbre à escalader, dont on ne sait jamais si la branche va céder sous notre poids ou si elle va tenir pendant des années, contre vents et marées, pouvant soutenir plusieurs personnes à la fois sans jamais ne craquer. Plus l'on monte cet arbre, plus les branches se font rares et maigres, rendant l'escalade dur et de plus en plus difficile. Ces branches difficiles à escalader, cet avenir incertain qui pouvait sans aucun signe céder sous les pieds de Tsuku, c'était son quotidien. Il avançait dans la noirceur, aidé de ce qu'il appelait sa lumière. Il se frayait un chemin là où personne ne voulait aller.
Le vent souffla sur la peau de Tsuku et fit virevolter la végétation environnante. Le poussant légèrement dans le dos, comme lui donnant un signe qu'il devait y aller. Il fit un premier pas, puis un deuxième. En quelques minutes seulement, il était à la lisière de la forêt qui entourait la cache de l'organisation dans laquelle il avait été pendant de si nombreuses années. En hauteur, sur un arbre, il regarda une derrière fois derrière lui, fixant cette cache où il avait laissé sa vie, son âme, son futur. Ce futur, il l'avait reprit et reprenait son destin en main. Il y avait laissé sa longue tunique noire aux nuages rouges ainsi que sa bague orangée.
Passant d'arbre en arbre, courant à une vitesse folle sur ceux-ci pour se rendre vers son objectif, il se rapprochait rapidement d'un village tout près. Après quelques minutes seulement, il était arrivé au seuil de la grande clairière. De longues colonnes de fumée s'échappait des grandes cheminées de briques. Les maisons de bois laissait planer une odeur d'érable dans l'air. Tsuku se propulsa au sol et se mit à marcher lentement vers le village. Ici, le soleil semblait plus grand, plus chaud. Les nuages et le vent, la pluie, avait disparus, laissant place à un temps plus doux, illuminé par le sourire des villageois qui marchait et vaquait à leurs occupations.
Demandant quelques indications aux passants, Tsuku réussit à trouver un petit magasin, celui où tout les habitants de ce petit endroit allait. Y entrant avec sa petite bourse qu'il s'était procuré peu avant son expédition, il y acheta une tunique de voyage ainsi qu'un chapeau de voyageur. Ainsi, il ne serait pas remarqué et il pourrait voyager tranquillement. Avant de partir, il acheta aussi quelques kunais pour assurer sa protection en cas d'attaque. Il paya grassement l'homme et quitta l'endroit. Il reprit sa route vers le sud.
Pendant une semaine, il voyagea tranquillement. Les météos se succédèrent les unes après les autres. Le long chemin laissait passer, à contre courant, des hommes avec des marchandises qui le saluait au passage. Vu les attaques récentes qu'il y avait eu contre le pays du feu dernièrement, Tsuku s'attendait à ce que plus d'attaques ait lieux, qu'il y ait plus de bandits des grands chemins, mais il n'y en avait pas. Les longs arbres verts se transformait parfois en forêt de sapin, pour redevenir des chênes ou des érables. Plus il marchait, plus le temps passait, plus une odeur salée venait à son nez.
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- Allez Tsuku, tu peux y arriver!
- Kyoudo Seishin!
Rien n'apparût, rien n'arriva. Le père de Tsuku, dur, grave, le regardait sans dire un mot. Il savait que son fils était un enfant particulièrement doué, mais parfois il avait envie de perdre patience. Autant son jeune enfant pouvait apprendre les jutsus katon comme s'ils étaient facile à comprendre et à effectuer, autant il pouvait avoir de la difficulté sur des jutsus de bases; particulièrement les fuinjutsu.
Tsuku, âgé d'à peine 12 ans, s'était effondré, en sueur, sur ses genoux, essayant de reprendre son souffle. Avec colère, il fixait ce sol qu'il y avait sous ses pieds. L'odeur de salé, qu'il ne sentait presque plus, lui venait maintenant au nez comme si c'était la première fois qu'il le sentait. Un écoeurement prit place en lui, une colère. Pourquoi n'y arrivait-il pas? Relevant les yeux, il vit deux pieds se rapprocher de lui, et leva la tête pour voir les jambes, le torse et le visage de son père. Celui-ci n'était pas fâché, ni choqué. Au contraire il souriait.
Il portait toujours sa tunique rouge, symbole du clan des Hakka, symbole du feu. Le contraste avec le visage complètement blanc de l'homme était piteux à voir. Complètement blême, il souffrait lui aussi de la maladie qui affligeait ce clan depuis si longtemps. Toute la famille de Tsuku mourrait autour de lui. Celui-ci n'arrivait pas particulièrement à s'y faire. Chaque fois qu'un de ses amis, que son frère, son oncle ou une de ses tantes mourraient, il était plongé un peu plus dans un gouffre noir et sans âme. Maintenant, il ne ressentait presque plus rien. Ni émotion, ni joie. Seulement de la colère et du désespoir. Il ne comprenait pas le monde qui l'entourait, il ne comprenait pas pourquoi les gens mourraient si rapidement dans sa famille alors que les membres des autres clans semblaient si heureux et prospère.
- Tu essais trop fort, tu y mets de la colère. Tente plutôt d'y allez doucement. Tout va s'enclencher tout seul. Ne fais que ce que je t'ai appris. Cela fait plusieurs jours que tu t'y affaire, je sais que tu en es capable.
Il prit le jeune homme par le bras et le releva, lui essuyant le front d'où perlait la sueur. Le jeune Tsuku fit rapidement un oui de la tête puis se remit à la tâche. Mettant ses mains ensemble, il fit trois mudras et mit du chakra dans ses mains. La technique était parfaite. Cette fois, il sentait un apaisement prendre contrôle de lui. Son père le regardait avec un sourire fier, confiant.
Un aura se mit à entourer le jeune Tsuku. Il sentit une sensation de chaleur prendre place sur son front à mesure que le sourire de son père grandissait. Il l'avait enfin effectué. Ce jutsu resterait présent toute sa vie. C'était un fuinjutsu qui le protégerait des attaques mentales, des tentatives de contrôle. Elle était difficile à effectuer, mais il l'avait fait, sous les yeux fiers de son père.
- Voilà, Tsuku. Maintenant, rentrons, allons manger avec ta mère...
Tsuku le suivit, souriant, fier de lui. Une rare joie prenait le contrôle de son corps.
Ses parents moururent le mois suivant.***********************************************
Une vague percuta la petite esquisse où se trouvait Tsuku. Dans ses songes, il n'avait plus pensé à ce qu'il faisait et s'était machinalement trouvé un bateau vers la destination de Kiri. S'étant plongé tout au fond du bâtiment, il se remémorait les songes de ce village dans lequel il avait tant souffert. Maintenant, toute sa famille était morte. Il n'avait probablement plus aucun ami ni âme qui se souvienne de lui. Plus le temps passait, plus le stress le rongeait de l'intérieur. Il avait eu vent du nouveau Mizukage. Reiko Yuzu. C'est cette femme à qui il avait donné son sceau, à qui il avait donné ses pouvoirs et sa confiance. S'en était-elle servit pour devenir Mizukage? Lorsqu'il l'avait croisé, elle ne semblait être qu'une alcoolique parmi d'autres. Toutefois, une certaine prestance, un sentiment de pouvoir, émanait autour d'elle. Si elle se souvenait de lui, si elle était grande, elle accepterait son retour. Tsuku n'avait pas envie de se battre contre son ancien village.
Il ne fallût que quelques jours au bateau pour arriver à destination. On entendait, du fond de la coque, le bruit des vagues qui heurtaient les récifs des côtes de Kiri. Le cri du capitaine en haut leur annonça qu'ils étaient arrivés à destination. Quelques secondes après, l'esquisse frappa lourdement le quai. Tsuku se leva, mit son masque et son manteau et sortit du bateau.
Faisant ses premiers pas sur l'île de Kiri depuis très longtemps, il regarda autour de lui. Il était dans un petit village côtier. Beaucoup de gens s'affairait à remplir des bateaux de cargaisons. Les affaires et l'économie semblaient beaucoup mieux se porter que quand il était partit.
Derrière son masque, il sourit, puis prit lentement son chemin vers le village caché de Kiri. Son voyage s'achevait presque. Après plusieurs semaines de voyage, après plusieurs journées de course et de marche intensive, il voyait enfin, à l'horizon, les murailles du village caché de Kiri. Prenant un long bâton au sol pour y prendre appui, il finit enfin la route vers sa destination.
Lorsqu'il était presque arrivé, il aperçu à l'entrée deux gardes lourdement armés qui le regardait s'approcher. Ayant pris soin de retirer son masque pour ne pas attirer l'attention, il se présenta comme un homme de Kumo venu voir sa famille éloignée dans Kiri pour l'anniversaire de l'une de ses cousines. Si les deux hommes avaient d'abord l'air suspicieux, ils le laissèrent toutefois entrer.
Le village n'avait pas changé, il était comme il l'avait toujours été. C'était le plein cœur de la journée, midi tout au plus. Tout les gens marchaient de gauche à droite. Des ninjas, petits et grands, passaient et allaient à côté de Tsuku sans même le remarquer. Celui-ci prit son bâton et se remit à marcher. Il devait aller vers le bureau du Mizukage. Ce théâtre avait été l’événement qui avait vu naître la réputation de Tsuku. C'est là qu'il avait assassiné la Mizukage, sous les ordres directs de ses supérieurs des services secrets Kiriens.
Il monta les escaliers, qui menait tout en haut vers le bureau. Il mit son bâton sur un mur et réussit à se faufiler sans se faire voir des nombreux gardes qui guettaient l'entrée.
Il y fût enfin arrivé. Entrant dans le cadre de la porte, il aperçut le bureau rénové qu'il avait détruit quelques années plus tôt. Derrière un grand bureau rempli de papier et de livres, une femme à grande prestance et à grande poitrine y lisait. Tsuku fit quelques pas vers celle-ci, retirant son masque. Tsuku retira son masque et laissa glisser ces mots :
- Je me présente, Tsuku Hakka.