En route [Escale à Amegakure]

La route m’attendait, Chika et Bouba se posaient sur mes épaules car ne voulant pas revenir dans leur monde d’invocation. Sur la route pour Ame, je parlais avec eux. C’était la première fois que je reprenais un long trajet depuis déjà quelques temps, en moi sommeillait l’exaltation totale de mes nouveaux pouvoirs, enfouis et bannis sous un affreux sceau. Que devais-je faire contre celui-ci ? Etouffer par pure volonté la soif de pouvoir qui vit en moi, c’étaient ses mots mais n’étaient-ce pas impossibles ?

Sur le chemin, je parlai énormément avec les deux petites bêtes insignifiantes mais sympathiques. Je n’avais jamais autant parlé, trop occupé à m’entraîner. Ce fut l’occasion de tisser quelques liens avec eux, malheureusement, je continuai à me fermer à eux. J’en avais envie mais, il me parut essentiel de ne pas tomber dans la facilité et la bêtise des sentiments.  


Je ne répondis pas, je marchai droit le long de la route et le regard perçant au loin. Je tentais de déchiffrer le triste paysage de la frontière à travers la brume épaisse. Une fois au pays de la pluie, nous nous poserons et repartirons peu après. Ils commençaient à se plaindre de la longueur de marche, surtout Fuu, après tout il n’était que de simples enfants grizzlys. Biens différents de leur robuste mère, devais-je être compatissant ou dur avec eux ? Cette question me trotta dans l’esprit très longtemps pendant notre route. J’en conclus, qu’à caractères différents, l’éducation le serait donc. Bouba était impulsif et vif, tandis que Fuu est une femelle aimante, forte mais aussi frêle dans certains cas, alors la rigueur collera à la masculine boule de poils bruns tandis que la douceur, dans les limites du raisonnables me concernant, s’alliera à l’apprentissage de sa sœur.


Nous arrivâmes à Ame en début de soirée, presque en fin d’après-midi même. Un soleil très discret, néanmoins camouflé derrière quelques nuages, était tout juste en train de se coucher. Je remettais les pieds dans ma ville à moi, celle que j’avais commencé à chérir et où j’ai entamé les travaux. Protection, politique d’autosuffisance et liaison des villageois seront nécessaires pour mener à bien ce village. Une barrière suffisamment grande et dure, lorsque mon senjutsu sera actif, alors j’aurais le loisir de contrôler entrées comme sorties à Ame.  J’avais préparé cette technique là-haut, dans le domaine des grizzlys. Une technique secrète que j’avais mise au point, tout spécialement pour ce vaste domaine. Dorénavant, tu seras mien.




Un clone cristallin apparut, Fuu et son frère me regardèrent quelque peu médusés, surpris. Je m’enfonçai dans le village encore et encore en compagnie de mes grizzlys minuscules. Je commençai à utiliser un gigantesque et vieil ascenseur pour m’élever au-dessus de cette ville. Une fois l’arrivée atteinte, je pose mes pieds sur la tuile rougeâtre des canalisations. Mon chakra dans la paume de mes pieds, j’entame la montée de cette formidable tour. Les animaux s’agrippèrent à mes bandages de leurs griffes, une dizaine de minutes fut demandée pour gravir les échelons et me retrouver tout là-haut, enfin. Je contemplai le village debout, du haut de celui-ci. Mon aspect sauvageon tranchait assez nettement avec le côté urbain de ces murs, ces rues. Malgré la richesse ou la pauvreté, tout le monde habitait dans un ensemble très urbain, citadin.


En lui énonçant la technique que j’allais utiliser, je compris et réalisai les changements de mon corps, de moi-même. Ma voix avait passablement changé, non, à dire vrai. Elle était dure, ressemblant singulièrement et étrangement à ce que je me plaisais imaginé des voix de ces grands guerriers légendaires et majestueux, Nagato, Madara… Itachi, vous avez lutté pour la paix de différentes manières. Je prends exemple sur vous, mes ancêtres et tout ce que j’ai pu voir de ce bas et cruel monde.

Les soufflements de mes mûdras sont atrocement longs, je connais par cœur cette même série répétitive de cinq minutes. Je sens mon cristal parsemer les contours du village puis engloutir le ciel peu à peu, je m’essouffle au fil des signes incantatoires. Le regard encore une fois médusé de bouba me pousse à l’excellence, je ne dois pas échouer devant lui me dis-je à cet instant. Finalement, les minutes défilèrent, je contemplai mon chef d’œuvre fantastique… Mon effort terminé, je n’avais plus qu’à redire quelques paroles devant le spectacle.






Un extraordinaire dôme de cristal recouvrait l’intégralité du village, assez épais pour faire taire les gouttes s’échouant sur celui-ci. J’imaginais les réactions à travers le village, c’était maintenant le moment de faire entendre la glorieuse parole de Sukai. Ma voix ne me trahissait plus, j’étais enfin prêt à m’exprimer sous mon vrai jour, le cristal me permettait de parler publiquement.






Je terminai à l’instant, mon clone surveillera le village en mon absence. Etait-ce possible que je réussisse à unir entièrement ce village, seul face au monde ? Une chose est certaine, je reviendrai satisfaire la justice divine et unirai entièrement ce village. Les grandes forces buteront sur un os, il s’appellera Ame.