Iwa, Suna, ou Aka ? Choix difficiles en ces moments de réflexion et de tests

  Pas envie de rentrer au Q-G de l'Akatsuki. Non, je n'avais pas envie. La route avait été déjà longue pour repartir du Vieux Continent, et maintenant, je ne voulais plus que mes actions soient dictées par quelqu'un autre que moi. Je me posais alors, réfléchissant encore à ce que j'allais faire de la destinée. Pour qui étais-je ? Dans quel camp me trouvais-je ? Qui étais-je ? Je ne savais pas. J'étais née à Iwa, avais grandit avec une profonde rancoeur pour ses dirigeants tous plus bourrus que les autres. Puis lorsque ce Gin Inkan avait renversé le pays, avant moi, je m'étais sentie... dépassée. Prise de court. Humiliée. Je n'avais les quelques printemps de plus que maintenant, dans l'année de mes 18 ans, mais j'avais compris que je ne pouvais rien attendre de cette société où tout reposait sur des épaules masculines. Tout, mais pas ça. Ils n'avaient rien fait pour moi, rien arrangé ; puis m'avaient laissée avec ma malédiction. Alors j'avais déserté. Des dizaines d'Iwajiens ont péri lors de cette nuit... de cette nuit où je suis devenue déserteuse, ennemie de tous et recherchée par le tout juste dirigeant d'Iwa. Et maintenant... tantôt infiltrée à Suna, tantôt de retour aux abords du village de la roche ; et puis revêtue de ma longue tunique de l'Akatsuki. Iwa ? Suna ? Akatsuki ? Je voulais renverser ce premier village. Le détruire de l'interieur, détruire ses dirigeants. Détruire ce Gin Inkan. Après tout, ce n'était que ce qu'il méritait. Je voulais qu'il lui arrive ce qu'il avait fait, qu'il subisse la défaite, qu'il paye pour m'avoir détrônée de les actions. Et c'est ainsi que je me rendis au pays du vent...

  J'arrivais tout juste dans la première partie du désert, quand j'entendis des pas m'avertissant de la présence de quelqu'un. Je me cachai alors, m'enfonçant dans le sable chaud jusqu'au nez. S'il y avait eu ici des sables mouvants, j'aurais eu toutes les chances d'y perdre mon sac... mais ceci était la dernière de mes priorités. J'épiai les discussions de la troupe Sunienne qui rentrait au village, me faisant le plus petit possible. Une guerre allait peut être éclater, et cette guerre n'était autre que le dénouement du conflit avec Iwa. Je réagis au quart de seconde à l'entente de ce mot. Iwa. Cette situation était parfaite pour moi, il me fallait donc me préparer, et vite. Peu d'occasions comme celle-ci se présenteraient. Je devais donc espérer que celui que l'attendais patiemment soit de la partie, et vienne mener son village comme il se doit... et qu'il accepte un duel, auquel il ne coupera pas. Gin Inkan ne s'échappera pas.

  Je pris mon sac et sortit hors de mon trou dès que le groupe de shinobi fut passé et se dirigea vers Suna. Mes cheveux marquaient mon empressement pour la victoire, mon teint rayonnant toute la volonté que j'avais de réussir, mes yeux la détermination que j'accordais à cet objectif impressionnant. Je connaissais le tsuchikage, et je connaissais sa force qu'était la diversité de ses techniques et de ses fuinjutsu, mais moins ses faiblesses. Cependant, j'étais assez informée, trainant souvent de par là-bas. Et j'avais conscience que le fuinjutsu accordait des avantages, mais aussi des inconvénients. Je me préparai donc à combattre contre un adversaire invisible. L'objectif de ce jour allait être... de produire des sables mouvants. Et je ne pouvais me permettre de voir trop petit ; en tant que membre de l'Akatsuki, j'allais montrer ma puissance et ma force, ma technique et mes talents. Certes, je n'étais pas sûre de dépasser, ni même d'égaler un Kage... mais j'étais tout de même Hebishita Kyousuke, déserteuse et membre de l'Akatsuki. Ça n'allait pas se passer comme ça sans que la danse n'aille pas en ma faveur. Foie de serpent. 

  Je fis quelques mudras, et pris mon inspiration afin de cracher un long jet d'eau sorti de nulle part. Je n'avais encore jamais utilisé d'eau dans le désert de Kaze no Kuni, mais l'idée me plaisait. L'eau créée par Teppoudama commençait déjà à froisser le sol mordoré de sa puissance destructrice. Il formait comme un tourbillon d'eau et de sable, mélange fructueux de deux substances naturelles et naturellement envahissantes. Le choc occasionné par mon tir d'eau avait froncé le sable, qui l'engloutissait goulûment. Je fus frappée par une chose. Ici, l'air était sec et ne permettait pas grand chose aux utilisateurs du suiton, mais le sable enfouissait l'eau et lui faisait ressentir les lointains froids de la terre. Pourquoi donc ? Aucune idée. Mais je n'allais pas sans utiliser cet atout important. Je décidai de faire encore plus grand, encore plus puissant, encore plus imposant et impressionant. Je refis des mudras et, tandis que je continuais ma route vers Suna, inspirai une grande quantité d'air afin de recharger à fond mes réserves d'oxygène. Je pris ensuite ma respiration et fit monter en moi la sensation d'une eau grande, puissante, dévastatrice. Je fis sortir en quelques secondes une vague d'eau qui se déversa sur le sol sableux du désert, et s'étala tel une crêpe brumeuse. Plus j'expirais, plus l'eau sortait et venait inonder et alimenter la vague géante qui agissait comme un rouleau compresseur sur le sol. Je finis enfin, essoufflée, de recracher toute mon eau. Une grande flaque, ou une grande mare, s'étendait sur plusieurs dizaines de mètres. Je regardai cette étendue d'un air dubitatif. Le suiton était une affinité assez malléable finalement... 

  Je venais tout juste d'améliorer ma capacité maximale à former une quantité d'eau à partie de rien. Enfin, de rien, ou plutôt de chakra. Effectivement, chaque technique demandait un coût conséquent en chakra, et il fallait bien ce qu'il fallait, comme disait la phrase "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". J'avais d'ailleurs une question qui me taraudait l'esprit. Pouvait-on créer un trou à partir de vent et d'eau ? Cette question pouvait rester sans réponse bien des décennies si l'on essayait pas de résoudre le problème. Et pour cela, il fallait posséder les affinités correspondantes. Ça tombait bien. J'avais exactement ce qui était requis... je me mis alors en tête de créer un trou dans le sable. Je soupesai les différentes idées qui me passaient dans la tête. Rien de bien fou ne m'arrivait, mais plutôt quelques idées bien construites, quittaient une chance de fonctionner. Et heureusement pour moi, d'ailleurs. Je pris donc soin de ne pas laisser trainer mes pensées autre part que sur la mission que je m'étais donnée, et me concentrai. Il me fallait déjà humidifier le sol pour le rendre malléable, créer une surface facilement rognable et effritable. Le suiton que j'impulsais au sable ramollis celui-ci et le rendis légèrement boueux. J'avais du mal à me concentrer sur mes objectifs, mais mon esprit restait complètement lucide malgré le soleil qui envoyait ses rayons sur ma tête. J'avais extrêmement chaud, comme toutes les fois où je restais trop longtemps dans le désert. Mais je ne pouvais lâcher comme cela ce que je faisais. J'introduisais toujours mon suiton dans le sol, et cela commençait à porter ses fruits. Je sentais la résistance du sol s'amoindrir, défaillir, déstabilisée par cette venue de liquide dans un champ de sable infini. J'arrêtai alors mon apport en eau, et preparai mon fuuton. Quelques mudras rapides et une concentration furent utiles pour obtenir précision extreme. Je dirigeai une salve de petits coups vers l'endroit que j'avais préalablement préparé à ce cheminement là. Je fis de même pour l'autre coté et le sol s'effondre instantanément. J'attendis que les derniers grains de sable furent tombés, puis m'approchai prudemment du trou béant, près à sauter en arrière au poindre mouvement de la part de l'entité sableuse. L'endroit était maintenant dangereux. Ravi de la réussite de la mission que je m'étais donné, je repartis dans le sens opposé avec le cœur léger. Bientôt, tout serait en place pour la bataille finale. Une longue course pour la victoire allait s'ensuivre.

  Je marchais en direction de Suna, libre de mes mouvements. L'organisation n'allait pas tarder à me rappeler, mais je ne pouvais laisser passer cette occasion en or qui s'offrait à moi. Le but que je poursuivais, le but que j'avais quitté lorsque mon village avait été percé par un coup d'état de la part de quelqu'un à l'opposé de moi me revenait presque au bout du chemin qui me tendait les bras. Des frissons de délice me parcoururent le corps. Peut être que dans quelques semaines, mes objectifs seraient accomplis... je souris de plaisir. Il me fallait tout donner à la première occasion venue.

  Ma marche m'amena aux portes de Suna. Je me fis vérifier par les gardes de l'entrée, comme à chacunes de mes sorties et entrées au village. Mais Suna était mon village. Enfin, disons plutôt, le village de mon sosie. Et par conséquent, j'avais obtenu sa carte et son identité, ce dont j'étais assez contente : elles me permettaient de posséder une couverture sans faille où je pouvais me réfugier lorsqu'être de l'Akatsuki devenait un problème. La seule faille que pouvait posséder ce type de couverture était le changement de tenue. Mais heureusement, j'avais déjà revêtu ma tenue de Suna et caché mes attributs de l'Aka. J'entrai donc dans le village du sable et me dirigeai vers le bar de l'Akatsuna. Un nom à mon effigie, ou presque...