Yumi EsukiRang S
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Fiche shinobi Grade: Nombre de missions effectuées: 0 SS - 0 S - 0 A - 0 B - 1 C - 0 D Talents: | Sujet: Seuls contre tous Jeu 31 Déc - 16:32 | |
| Kiri, 102 Alors que mon village natal était depuis déjà plusieurs années mis à feu et à sang par une insipide guerre civile, j’avais tenté à maintes reprises de raisonner les deux camps. Mais il n’y avait rien à y faire : ni les Kirijins conservateurs, ni les migrants Kumojins alliés de certains shinobis de la brume ne voulaient entendre raison. Ils n’avaient à l’idée que le sang, que la colère, que la guerre. L’éternel recommencement de l’espèce humaine, auquel j’avais donné le nom de «cycle de la haine». Il représentait toutes les valeurs et les attitudes contre lesquelles je m’étais fermement battue pendant ma vie. Et je n’en avais pas fini avec lui : regrettant d’être incapable de trouver de l’aide auprès des différents alliés que je m’étais faits dans le monde shinobi, j’étais désormais de retour dans mes contrées. Mizu no Kuni. Terres embrumées et mystérieuses, patrie de nombreux civils fiers et soudés, remplissant des rôles plus variés les uns que les autres, allant du simple pêcheur à l’explorateur maritime. D’ordinaire paisible et en harmonie avec la nature, il avait été transformé en un véritable champ de bataille, mêlant armes de guerre, cadavres, paysages défigurés. Le fluide vital des victimes s’étalait à perte de vue, donnant l’impression que le pays lui-même saignait. Je détestais voir ma nation souffrir de la sorte.
J’avais décidé de pénétrer dans mon village afin de me tenir au courant de l’avancement du front. Il fallait également que j’essaye une dernière fois de raisonner mon Mizukage avant de tenter une méthode désespérée… Sur le chemin, en m’approchant à tâtons, je finis malheureusement par tomber sur un camp de Kumojins. Je dus retenir Naeko de foncer pour y consulter ses amis. Ce serait manquer de prudence : qui sait ce qu’ils pouvaient bien penser de lui, l’homme qui faisait ami-ami avec une Kirijin ? Ce raisonnement était bancal, mais je préférais me préparer à toute possibilité : aucune ineptie n’était à proscrire chez l’homme, un être abruti par son égoïsme. Nous contournâmes ce camp et voyageâmes jusqu’aux portes de mon village. Ayant laissé Naeko non loin de l’entrée pour le protéger de tout malentendu, il ne me fallut pas beaucoup de temps pour y découvrir une sinistre nouvelle. Ce fut la première chose que Reiko m’annonça, lorsque je parus devant elle. Et certainement l’unique chose que je retins de son discours.- Ah, Yumi… Je vois que tu es de retour. Quand bien même tu cherches la paix, fuir son village en temps de guerre est un crime très grave. Mais… j’imagine que tu ferais peut-être mieux d’écouter ce que j’ai à te dire avant d’envisager quoi que ce soit d’autre : j’en suis par avance sincèrement désolée. Il se trouve que tes parents ont rejoint le front, malgré leur âge. En effet, ayant remarqué que l’ennemi gagnait du terrain, ils ont choisi de se battre pour protéger leur village. Et… ils ont… enfin… Je n’ai jamais été très douée pour annoncer ce genre de chose : tes parents sont morts, Yumi.Je restai figée un certain moment. Reiko-sama continuait de débiter un flot de paroles, mais je fus incapable d’en comprendre le moindre mot. Un seul subsistait dans mon esprit, résonnant à l’infini tel un métronome : morts. Depuis un moment, j’avais abandonné ma famille, me consacrant à des projets plus grands. La paix… m’aurait-elle écarté du bien le plus précieux qui soit en ce monde, l’amour ? Les sentiments qui me submergèrent ensuite étaient indescriptibles. Mais une seule chose en ressortait : la colère. Moi qui étais d’ordinaire toujours si contrôlée, maîtrisée, je n’avais qu’une seule envie. Mettre fin à cette guerre qui m’avait volé ma famille, le plus vite possible. Réfléchissant à peine à un plan, je claquai sans plus attendre la porte du Mizukage, courant le plus vite possible. Ma précipitation et mon courroux allèrent jusqu’à me faire oublier Naeko, qui était certainement resté aux portes du village. Sur notre chemin, nous avions également dû contourner le front. Je savais donc exactement où luttaient actuellement les Kirijins et les Kumojins.
Il allait me falloir plus que de la puissance pour faire ce à quoi je m’apprêtais. J’avais besoin de clairvoyance. Réfléchissant à tous les moyens possibles qui me permettraient de gérer deux bataillons de shinobis en même temps, j’en arrivai à une conclusion claire et nette : c’était une ambition démesurée, presque impossible… pour un être humain normal. En effet, j’avais lu dans un livre d’anatomie que l’homme n’utilisait que 15 à 20% de son cerveau, à un même instant. J’eus alors la brillante idée de décupler cette faculté, et donc d’amplifier mes sens et mon alerte, grâce au chakra Irou. Il me suffisait ainsi de stimuler mon système nerveux central, siège de la sensitivité et de la motricité. Alors que je sautais d’arbre en arbre pour rejoindre le plus vite possible le lieu de la bataille, je fis quelques essais sans enjeu. Le résultat fut plutôt convainquant, me forçant néanmoins à rester extrêmement concentrée. Toute distraction pouvait déclencher d’importantes céphalées qui me pénaliseraient totalement en combat. C’était donc à double tranchant. Mais je devais m’en contenter, n’ayant pas trouvé mieux pour devenir surhumaine. L’incessant bruit des affrontements me permit de m’en approcher en restant à l’abri en premier lieu. Préparant un cristal de brume apaisante grâce à ma technique du même nom, je me préparai aussi bien physiquement que mentalement à entrer en action.- Zenpan Nou no jutsu.Ma nouvelle technique était désormais enclenchée. Tout mon environnement me semblait plus limpide. Je percevais mieux les couleurs ainsi que les mouvements : rien n’échappait à mon sens de l’observation. Me jugeant prête, je fonçai au beau milieu du champ de bataille.- Cessez de combattre ! Cette guerre ne vous mènera nulle part. Rendez-vous, si vous voulez en sortir indemne…- T’es qui, au juste, pour nous parler sur ce ton ? Retourne en cuisine, femme ! commença un homme originaire de Kumo.- C’est une vendue : elle est amie avec un Kumojin, je l’ai déjà vue. Abattez-la ! s’écria ensuite une kunoichi de Kiri.
Même mon propre bord me rejetait. Lorsqu’il s’agissait de faire la guerre, l’homme était donc prêt à réduire à néant son propre camp. Preuve irréfutable que la violence n’avait ni queue ni tête. Et pourtant, j’allais devoir en faire usage…- Si vous ne souhaitez pas m’écouter, alors je vous y forcerai !Déchaînant alors différents jutsus vers les deux côtés, j’attirai vite l’attention du front tout entier. Des hirondelles de glace volaient dans tous les sens, déchirant la peau et la chair, faisant gicler le sang. Je m’arrangeais pour que mes coups ne soient pas létaux. Je devais juste mettre tout ce beau monde hors d’état de nuire… Juste. Des shurikens fonçaient sur moi abondamment, armes que je repérai aussi bien avec ma vue qu’avec mon ouïe surdéveloppées. Gardant une concentration à toute épreuve, je pus tous les esquiver, enchaînant avec une autre offensive.- Shuurei Sukeito !Une patinoire géante apparut sous mes pieds et quinze mètres tout autour de moi. Ce cercle glissant allait me permettre de prendre l’avantage sur tous mes opposants, car contrairement à eux, je savais mieux que quiconque glisser sur la glace. J’étais dans mon élément. Munie d’un kunai à la main, j’esquivai les assauts des soldats de la première ligne rendus presque inoffensifs à cause de ce nouvel environnement : ils finissaient tous par glisser, s’offrant à moi et à mon arme blanche. Je pus ainsi mettre à mal un très grand nombre de shinobis des deux bords, et j’arrivais parfaitement à gérer leur surnombre grâce à ma technique d’exploitation cérébrale.
Malheureusement, le spectacle fut de courte durée. Lorsque les unités de combat à distance arrivèrent à mon niveau, le combat prit une toute autre tournure. Je fus alors submergée de jutsus élémentaires de tous genres. Katon, Suiton, Doton, Fuuton, Raiton… Tous y passèrent. J’avais beau enchaîner les techniques défensives, je finissais toujours par me retrouver à leur merci. Et mes réserves de chakra n’étaient pas infinies. Lorsqu’une lame d’air issue du Fuuton me trancha la peau au niveau du torse, je décidai de lâcher mon cristal. Celui-ci se rompit et soigna mes blessures superficielles, tel un Shosen. Mais ça ne suffisait pas. J’encaissais trop d’attaques de longue portée, et ma lucidité n’y changeait rien. Bien au contraire, elle jouait même en ma défaveur : l’impression d’être débordée me submergea, faisant germer un mal de crâne très douloureux. C’en était fini. J’avais atteint mes limites. Et j’allais en payer le prix fort : même si je m’arrangeais pour ne pas tuer les Kirijins et les Kumojins, ils n’avaient pas dû s’en rendre compte. Ils n’hésiteraient pas à me porter le coup fatal. J’allais, comme mes parents, mourir sur le champ de bataille. Mais contrairement à eux, je m’étais battue pour une tout autre raison… J’avais choisi de lutter pour la paix. Mes dernières défenses s’effondrèrent, annonçant ma mort certaine.
Alors que le destin semblait aussi distinctement tracé qu’une ligne droite dessinée au feutre, un nouvel espoir apparut. Naeko. Je venais de l’apercevoir, progressant parmi les rangs de Kiri. Ils suppliaient les différents shinobis de s’écarter, allant jusqu’à les pousser fermement lorsqu’ils refusaient les ordres d’un ancien habitant de Kumo. Recevant une boule de feu de plein fouet, je m’effondrai, perdant peu à peu connaissance. D’une vision trouble, j’aperçus des couleurs très vives, ainsi qu’une aura démesurée. Non… Naeko venait de… Il venait de déchaîner la puissance de son bijuu. |
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