Je tente de répondre mais n'y arrive pas, mon coeur se détend, se découvre une toute nouvelle atmosphère. Cet homme me regarde avec le sourire. Je ne suis pas perdu, celà se voit à ses yeux pétillants. Je peux voir la réaction chaleureuse et bienveillante d'une bonne nouvelle à venir, plutôt que l'atroce visage déformé d'une mort annoncée. L'odeur est toujours putride, ca pue la gangrène, je ne peux toujours pas bouger. J'entends un bruit sourd, un bruit métallique. Comme quelque chose que l'on pose sur le sol. Doucement, il pose une main sur mon dos et me relève. La douleur traversant ma colonne vertébrale et insoutenable, mais je me concentre pour rester assis tant bien que mal. Je sens une chaleur inconsidérable dans mes entrailles. Ma tête se tourne vers mon interlocuteur (si je puis dire ainsi, vu que je ne puis sortir un seul son de ma bouche) :
"Content de savoir que vous êtes enfin réveillé Naerfer, je pensais sincèrement que c'était la fin pour vous."
Un élan de désespoir vint en moi. Encore quelqu'un qui me prenait pour un faible, pour un moins que rien. J'en ai assez. Assez des personnes qui croient que les Raikôru sont des guignols. Sous pretexte que je maîtrise le Saketon, on devrait me manquer de respect comme ça? Alors je lui lâchais un regard noir, plus noir que jamais...
D'ailleurs, je commençais à sentir ce qui ne sentait pas bien. Je tournais mon regard vers ma main gauche... Elle n'était plus là. Elle avait disparue. S'en suivit une nausée incontrôlable et sortit le premier son que je pouvais sortir. Un bruit de vomissement qui s'en vint souiller mes draps qui étaient, pourtant, d'une propreté incroyable.
"Ne vous en faîtes pas pour votre main, nos Ninjas médecins vont reconstruire vos cellules et vous aurez des nouveau une main gauche fonctionnelle."
Je ne m'en faisais pas, à vrai dire, je me demandais depuis combien de temps j'étais là, depuis combien de temps l'échec m'avait vaincu. Combien de temps allais-je encore devoir rester là, assis, sans dire un mot. Si je sentait cette odeur putride, c'était que l'alcool s'était évaporé. Etant donné que j'étais fatigué, faible, comme si on m'avait retiré une partie de moi (mon alcool), j'en déduis que mon Chakra s'était quasiment vidé de toute énergie, que j'étais tout simplement à cours de force. Je n'avais pas une très grande réserve de Chakra de base, quoi que sortir de l'alcool en continu par les pores de sa peau impliquait un grand contrôle de son Chakra, mais là, je ne le sentait plus. Peut-être la douleur qui éteignait totalement ma perception, l'impossibilité pour moi de malaxer du Chakra correctement.
Le médecin posa un oreiller dérrière mon dos. Enfin un peu de douceur dans ce monde de brutes. Je me retournais, et tentais de sortir quelques mots vaguement bafouillés, un charabia incompréhensible qui m'avait été très compliqué à sortir.
"Est-ce que... Je pourrais continuer à être un Ninja?"
Etonnament, le médecin compris, ce qui m'ajouta du baume au coeur. Il me regarda d'un air grave, comme si il était dans l'impossibilité de réaliser de telles prouesses après d'aussi grandes blessures :
"Ces indigènes ne vous ont pas ménagés. Vous n'avez pas été assez vigilants. Vous avez lâchés une telle quantité de vapeur d'alcool que votre corps à été complétement brûlé. N'aviez-vous jamais pensé qu'un Katon pouvait vous mettre en miettes ou bien êtes vous inconscients au point de ne pas penser à ce point?"
Mon regard se baissa. En effet, je le savais. J'avais baissé ma garde au moment le plus critique. Il me rappelait encore une fois à quel point j'étais faible.
"Cependant..."
Mes yeux se relevaient doucement, et je puis voir son regard d'ambre se plonger dans mes yeux bleux, vitreux. Des larmes avaient commencés à embuer mes yeux. Pas de tristesse non, mais de rage. J'avais envie de retrouver ces indigènes, et de tous les tuer, de tous les massacrer. Et jamais auparavent je n'avais eu de rage de la sorte. Une seule fois. Contre mon propre père, Varyan.
Rien qu'à la pensée de ce nom, je me relevais un peu plus, serrant le poing qu'il me restait de fonctionnel. Mais avant de me relever, de commencer à me réentrainer, il fallait que j'entende ce que le médecin avait à me dire :
"Nous avons réussi à vous prendre en charge assez rapidement, ce qui fait que les soins ont pu être efficace rapidement. Votre pronostic vital n'a jamais été en danger, et vous retrouverais la quasi totalité de votre corps d'ici une semaine."
Une semaine... C'était trop long. Trop de méditations. Si seulement j'étais encore endormi et que je me réveillais en pleine forme? Non. Làà, j'étais obligé, contraint à méditer sur mon échec.
ECHEC. Ce mot restait enfoui au plus profond de mon crâne et se répétait dans ma tête comme un écho qui ne finissait jamais. J'avais tellement envie de tous les massacrer. Tout le monde. Tout le monde qui me traitait comme un perdant. Je ne suis pas un perdant. J'ai fait une erreur, mais je ne vous laisserais pas me dire que je suis un perdant. Je me relèverais, et prenez garde si vous osez encore une suele fois vous moquer de moi. Je ne suis plus l'homme que j'étais il y a quelques jours/semaines/mois, ou je ne sais quoi encore. Je suis Naerfer Raikôru, l'homme qui va changer le monde, le façonner à sa manière. Je suis le plus courageux, le plus téméraire de tous les shinobis existants. Vous ne m'arriverez pas à la cheville. Si vous vous mettez en travers de mon chemin, je vous écarterais. La puissance me sera acquise. A force d'entraînement, de détermination, et de méditation. Vous ne serez rien face à moi.
"J'ai pris une petite initiative si vous le permettez..."
Il pointa le doigt vers le sol, où jonchait une
armure stylée faite de métal.
"Cette armure résiste un peu plus au feu que votre chair à l'air nu. Si vous voulez continuer à vous experimenter avec le contrôle de l'alcool, je vous conseille de la mettre. C'est cadeau. En éspérant que vous irez mieux, je vais vous laisser à nos Ninjas médicaux."
Je regardais alors l'armure et y trouva la solution, le message. Une nouvelle vie commençait et cette armure en était le symbole.