Aaaaah , Le passé .

Pendant quelques heures durant lesquelles Kiriha suivait son guide à travers le Pays du Feu, la jeune fille contemplait le paysage feuillu qu’elle avait traversé en arrivant à Konoha. Selon la carte que Kiriha possédait, la vallée se trouvait entre la frontière du Pays du Feu ainsi que celui du Pays du Son. Lorsque les deux ninjas arrivèrent à destination, la jeune fille put observer la beauté de la nature qui s’offrait devant elle :






Selon la croyance populaire, le terrain composant la vallée avait été creusé par le premier Hokage durant le combat titanesque l’opposant à Madara Uchiha, donnant cette allure incurvée à la Vallée de la Fin. De part et d’autre de celle-ci, deux statues y étaient disposés. Celle du premier Hokage était dos au village, sans doute pour symboliser la volonté de protéger celui-ci tandis que l’autre qui représentait Madara avait le visage tourné vers le village.

« Peut-être pour symboliser sa défection de son village… » Songea-t-elle.

Les deux sculptures avaient été construites de telle manière que celles-ci formaient le sceau de l’Affrontement, un geste protocolaire que les shinobis  faisaient avant le début d’un combat. Par ailleurs, on pouvait voir qu’une immense cascade s’écoulait dans un bruit assourdissant entre les deux statues. Si les connaissances géographiques de Kiriha étaient bonnes, c’est derrière cette chute d’eau que se trouvait le Pays du Son. Le silence fut brisé par l’intervention du jeune Uchiha :

« Si cette endroit pouvait parlé , il raccoutrait énormément de choses . »

Kiriha acquiesça d’un hochement de tête puis s’avança ensuite en relevant légèrement son kimono de sorte à ce que celui-ci ne soit pas trempé. Elle infusa du chakra au niveau de ses pieds et commença à marcher sur l’eau jusqu’à arriver au niveau de la statue qui représentait Madara. Elle entama ensuite son ascension en essayant de trouver les points d’appui nécessaire à sa montée. Kiriha n’éprouvait pas beaucoup de difficultés à monter si ce n’est le fait de ne pas être dans la tenue appropriée pour le faire. En effet, ce n’est pas moins de douze années d’entrainement passées à escalader les montagnes de Tsuchi que l’Iwajin avait derrière elle. Aussi, arriva-t-elle au sommet de la sculpture après quelques minutes d’escalade.

Du haut de son perchoir, Kiriha put observer le vaste monde qui s’étendait autour d’elle. Au loin, elle pouvait voir le village caché de la Feuille briller de mille feux en cette nuit d’hiver. Un léger vent faisait flotter les pans de son kimono et Kiriha éprouva une sensation de bien-être absolu. Elle s’assit en position du lotus à la différence que la jeune fille avait les mains jointes entre ses jambes. Elle profita du calme de la situation pour méditer, chose qu’elle n’avait plus faite depuis plusieurs semaines maintenant. Elle resta ainsi pendant une bonne heure avant de redescendre rejoindre l’Uchiha :

« Je ne pourrais jamais me lasser des merveilles de ce monde. Dire que tout ça m’aurait été impossible à voir si j’avais péri dans ma fuite il y a quelques années…Je peux le dire maintenant, je suis heureuse d’être encore en vie… »

Ces séances avaient toujours un effet positif sur la jeune Iwajin. Elles lui permettaient de se remettre en question et de travailler sur soi-même. La méditation lui avait permis de développer ses sens autres que la vue et de forger son corps et son esprit au point que Kiriha n’était même plus dérangée  par les éléments extérieurs qui auraient pu la déstabiliser tels que le climat ou les bruits environnants.

Lorsque Kiriha redescendit et voulut s’approcher de Takahao, elle découvrit que celui-ci s’était livré au même exercice qu’elle. Visiblement surpris de la revoir, il sortit brusquement de ses pensées puis tomba, un genou à terre.

« Est-ce que ça va ? Je suis désolée de t’avoir surpris. » Dit-elle d’une voix inquiétante.
Un flottement subsista pendant quelques secondes jusqu’à ce que Takahao lui fasse un signe de la main et lui affirme que tout allait bien :

« Tous va bien , Tous va bien . J'ai ... Eu un moment d'absences . »

Il se releva ensuite et semblait visiblement troublé. Kiriha était étonnée de voir qu’elle avait provoqué à elle seule cette réaction pour le moins inattendue. Cependant, elle décida de ne pas relever et continua de contempler le ciel jusqu’à ce que l’Uchiha brise à nouveau le silence :

« Héhéhé , J'espère ne pas t'avoir fait peur c'est rien , j'ai .... Bref passons a autre chose , cette endroit t'inspire t'il ? »


Outre sa volonté de lui réaffirmer que tout allait bien pour lui, Takahao lui demanda si la vallée de la fin lui évoquait quelque chose en particulier. A vrai dire, cet endroit était étrangement reposant et Kiriha fut heureuse de trouver un substitut à Konoha aux montagnes de Tsuchi dans lesquelles elle aimait méditer :

« Je ne sais pas si cet endroit m’inspire mais en tout cas je le trouve idéal pour se reposer. Il existe un endroit dans le pays de la Terre où j’aime méditer et la vallée de la fin m’y fait étrangement penser. Iwagakure est une grande métropole avec d’immenses gratte-ciels et une tour de plus de deux cents étages au sommet de laquelle réside le bureau du Tsuchikage. Du fait des avancées technologiques D’iwa ces derniers années et de sa densité d’habitants, l’air de la ville est plutôt saturé et je sens toujours un sentiment de gêne lorsque j’y retourne. C’est en partie pour cela que je préfère la nature et que je vis dans les montagnes. J’ai été très surprise de voir que nos deux pays étaient assez différents l’un de l’autre. »

Kiriha remarqua qu’il faisait bon vivre à Konoha et que ses habitants, du moins les civils, étaient assez sympathiques envers elle. C’était un endroit idéal pour y poser ses bagages mais la jeune fille était bien trop curieuse de découvrir ce que le monde lui avait à montrer pour rester dans un seul endroit. De plus, elle ne pourrait jamais quitter sa patrie au profit d’une autre peu importe la raison, ne serait-ce que pour son arrière-grand-père ainsi que la volonté de la jeune fille de pouvoir un jour reprendre les rênes de son clan. Mais pour l’heure, Kiriha n’avait pas de raison de se précipiter à rentrer et comptait bien profiter de son séjour pendant encore un certain temps.

Au loin, on pouvait apercevoir un mince voile blanc, signe que l’aube était proche et que le Soleil n’allait pas tarder à se lever. Cette escapade nocturne avait fait plaisir à la jeune Iwajin :

« Je te remercie de m’avoir montré cet endroit. Si un jour tu comptes te rendre à Iwa, je me ferais un plaisir de te servir de guide. »