Hanako espion ou une nouvelle defense pour Konoha

Le temps passait vite ; très vite pour Konoha. À peine étaient-ils tous rentrés d'Iwa pour le tournoi des chuunins, que le village subissait une importante attaque. La menace n'était plus ; mais, avec la disparition du hokage, le déclin était toujours plus fort pour le village des feuilles. La défense s'était révélée insuffisante contre un cas de force majeure ; les archives furent volées. C'est ainsi que, optant pour la ruse, le Conseil décida de cacher aux yeux des quatre autres villages la disparition du hokage. En attente de nouvelles et occupés à reconstruire le village après l'attaque qui détruisit maintes et maintes habitations, Konoha envoya des shinobis en mission à l'extérieur. Le tournoi qui se déroula à Kiri se révéla être une bonne occasion pour récolter des informations.
Et c'est ainsi qu'un shinobi, -ou plutôt, une kunoichi-, fut chargée de récolter ces précieuses données...

En cette saison printanière, les voyages étaient accompagnés de beaux paysages, allant du plus éclatant des verts au plus profond des rouges, en passant bien sûr par tous les plus baux jaunes et ocres de la gamme. L'itinéraire emprunté par le convoi de Konoha pour rentrer du tournoi de Kiri n'avait pas été des plus banals, car Hi no Kuni, malgré ses imposantes forêts, n'avait rien à envier à ses voisins des autres coins du monde, et les Konohajiens avaient pu profiter au maximum de leur long trajet de retour. Maintenant qu’ils étaient enfin arrivés, le groupe se dispersait sur différentes rues Konohajiennes. Hanako laissa ses élèves repartir le cœur léger, quoiqu‘un peu soucieuse du fait qu’ils avaient été les deux seuls Konohajiens promus ; elle craignait qu’on ne les embête de trop, mais ne pouvait faire autrement que les laisser rentrer chez eux. Autre chose lui taraudait l’esprit. A peine eut-elle posé le pied dans Konoha même, qu’elle partit en direction de la tour du hokage en marchant d’un pas vif. Il y avait quelque chose qu’elle avait découvert et qui devait absolument être divulgué au Conseil. Certains accompagnateurs s’y dirigeaient aussi, allant sûrement rendre leur rapport de mission, mais moins déterminés qu’elle. Leur marche était leste, posée, même pour certains ralentie, à contrario de celle de la jeune fille. Celle-ci arriva donc devant le grand bâtiment atypique que l’on reconnaissait au premier coup d’œil en avance par rapport à ses confrères. Elle s’arrêta une seconde, pile devant l’entrée, et regarda la splendeur déjà redonnée à la tour. Puis elle s’enfila sans aucune hésitation dans cette œuvre monumentale. La kunoichi ne prit même pas le temps de se présenter et demander un rendez-vous, passant sous le nez de l’accueil ; sa requête était bien trop importante. Elle monta les marches aussi rapidement qu’un léopard aurait couru sur le sol de terre, et se dirigea vers le bureau du membre qu’elle avait l’habitude de venir voir pour différentes choses, telles que pour les missions et les étrangers qu’elle attrapait à la frontière. Sur son passage, d’autres shinobis s’arrêtèrent et s’écartèrent, étonnés de voir une petite fille de 14 ou 15 ans avec autant de détermination sur le visage. Elle n’y prêta guère attention, et se dirigea toujours plus concentrée, sur son objectif. Plusieurs interrogations lui venaient à l’esprit. Comment allait-il réagir ? Cette information était capitale pour le village, elle le savait ; mais rien ne pouvait lui donner d’avance la réaction du Conseil quant à ce qu’elle allait leur dire. Cette pensée tournait et tournait dans sa tête, lui donnant presque le tournis, et elle cessa enfin de se tracasser l’esprit en arrivant à la fameuse porte d’entrée. De toute façon, elle saurait sa réaction sous peu.

Il l’invita à entrer, et elle déboula dans la pièce, le regard grave. Optant de ne pas enlever son manteau afin d’aller au plus vite et au plus concis, Hanako s’appuya sur le bureau du shinobi chargé plus ou moins du recensement, et prit son souffle, avant de lâcher son information :

- Bonjour… ! Je suis là pour mon… rapport de mission. Alors voilà. Comme prévu, j’ai veillé à ce que les autres villages ne découvrent pas que je les espionnais, et ai observé et écouté leurs conversations, de loin, grâce à mes byakugans. Je n’ai rien appris qui ait pu être intéressant ou important. Mais il y a une chose dont je dois vous parler. Pendant le combat opposant Yumi Esuki, de Kiri, à Senbatsu, d’Iwa, j’ai remarqué d’étranges similarités entre cet Iwajiens, et Atsushi Ishimaru, qui était anciennement de Konoha. Malheureusement, durant le combat, il n’a pas réussi à se protéger assez et les médecins n’ont rien pu faire pour lui. J’ai par la suite essayé de m’introduire dans les sous-sols médicaux de Kiri, mais trop de personnes étaient pr ésentes, et j’ai du abandonner cette idée. Cependant, je suis quasiment persuadée qu’il s’agissait d’Atsushi Ishimaru ; un déserteur maintenant, c’est bien cela ? réponse positive. Pendant l’affrontement, il portait un masque, un moyen facile de cacher sa réel identité. Je souhaiterais donc aller vérifier en personne qu’il s’agit bien de lui. En ce moment, il doit se trouver à la morgue d’Iwa.

Le Konohajien hésita, ne sachant quoi répondre, puis alla chercher quelques dossiers. Les minutes parurent pour Hanako une éternité ; mais elle patienta, debout, assez tracassée, reprenant sa respiration avec application. Elle souhaitait vraiment savoir si c’était lui, lui qu’elle avait côtoyé lors mission et rencontré plusieurs fois au village. Son instinct lui indiquait qu’il y avait là une piste à creuser, une voie où s’avancer, un chemin où se diriger. Et la jeune kunoichi voulait l’expérimenter ; seul le Conseil pouvait le lui permettre. Après tout, ça n’était pas une requête que l’on demandait à la légère, ni à n’importe qui et n’importe quand. Dans son cas, qu’elle aille en mission à Iwa signifiait sa promotion en temps qu’espion, et ça, c’était beaucoup demander. Mais les circonstances faisaient que la question ne se posait plus. Il lui suffisait simplement d’attendre la réponse du shinobi. Celui-ci revint avec une multitude de feuilles entassées par paquets dans les bras, qu’il posa sur son bureau. Elles projetèrent par terre quelques débris de papier, taillis, cannelures, et poussières en tout genres, auxquels il ne prêta attention. Après maintes recherches et vérifications, il se décida à formuler une réponse concrète :

- Je ne m’attendais pas à recevoir une telle information… hm… mais elle est d’une importance capitale. Si il s’agit bien d’Atsushi Ishimaru, il serait possible d’envisager des fuites à Iwagakure no Sato, ce qui n’est pas, hm… pas très bon pour nous. Le principal serait effectivement de vérifier que… hm. Ainsi donc, le village des pierres aurait intégré ce déserteur. Il est donc mort, si c’est bien lui, nous n’aurions plus aucune raison de le poursuivre. C’est parfait. Je vais voir avec mes confrères. As-tu autre chose à me transmettre ?

La Hyûga eut le temps de reprendre son calme et formuler au mieux sa pensée. Il était temps qu’elle mette sur le tapis une proposition qui datait de bien longtemps déjà. Attendre ne serait-ce que quelques semaines de plus serait peut être synonyme d’abandon, et plus généralement… qu’il serait trop tard. Elle expliqua donc ses idées :

- Oui, je voudrais vous proposer une idée. Le village a été attaqué, détruit, et les archives ont été volées ; sans doute par Iwa. En ce moment, nous ne savons pas ce qui se trame à l’extérieur et… malgré les efforts du village pour ne pas laisser filtrer les informations concernant le hokage ou l’attaque, j’ai remarqué que des villageois extérieurs étaient tout de même au courant. Notre système de défense actuel s’est vu anéantir par la précédente attaque, car s’est révélé inadapté contre les attaques de grande ampleur… c’est pour cela que… je propose la création d’une nouvelle section de défense, qui aurait pour but d’agir dans l’ombre de la première, elle souligna ces derniers mots. De tromper les ennemis et diriger plus aisément et efficacement les villageois dans un périmètre sécurisé. Je pensais entre-autres à un système de feux d’artifices colorés qui seraient activés par des membres de cette section de défense d’ombre. Hanako reprit son souffle tout en regardant brièvement sur le côté, puis ramena son regard vers son auditeur. Je pense que 4 shinobis seraient nécessaires. Un senseur, pisteur ; un spécialiste de stratégie, un traqueur, et un pouvant voir le village dans sa globalité, comme par exemple les membres de mon clan. L’idée serait que ces shinobis soient tous reliés et puissent se transmettre des informations pour s’étendre jusqu’aux 4 coins du village si besoin. Une défense en temps et lieu réels, apte à prendre à revers l’attaquant grâce à des moyens originaux dont personnes ne penserait.

Elle s’arrêta. Peut-être en avait-elle trop dit, ou peut-être pas assez. Le Konohajien parut réfléchir, douteux, mais prendre en considération sa proposition. Le regard appuyé qu’elle lui octroyait l’incita à prendre une décision temporaire :

- Eh bien… c’est à voir. Je dois tout d’abord en informer le Conseil, mais ta proposition me semble réfléchie, et bien assez appropriée. Laisse-moi en parler, et d’ici trois jours, je pense avoir obtenu une réponse à tout cela. Reviens me voir dans 3 jours.

La jeune fille le remercia, puis le salua, et prit congé.

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Les jours suivants, Hanako décida de ne pas rester à Konoha les bras croisés, et réalisa différentes quête dans l’enceinte du village, ainsi qu’au dehors. Elle ne pouvait rester sans rien faire car ne pas savoir lui torturait l’esprit, et devoir attendre la stressait abominablement. Elle objectiva alors de préparer ce dont elle aurait besoin pour la création de cette nouvelle section de défense. Si sa proposition devait être acceptée, elle se devait d’être prête.

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Hanako revint 3 jours après, alors que toute la base était déjà prête pour la création d'une nouvelle section de défense au sein de Konoha. C' était aujourd'hui que le verdict allait tomber. Elle allait savoir si, oui ou non, sa proposition avait été acceptée ; mais il n'y avait pas que cela. Sa demande d'infiltration à Iwa ; car oui c'en était une ; allait peut-être être autorisée. La jeune fille s'engouffra alors dans la tour du hokage, retrouvant un ombrage plus qu'apprécié après une longue marche sous le soleil tapant. Elle s'était revêtue de son manteau, bien qu'il fut assez chaud, et celui-ci volait doucement derrière elle, allant même jusqu'à frôler certains shinobis qui passaient près d'elle. La kunoichi avança tranquillement jusqu'au bureau de celui à qui elle avait rendu visite 3 jours avant et s'arrêta devant la porte. Ses longues manches ballantes faisaient disparaître ses mains sous elles, et sa queue-de-cheval tout aussi longue, voire même bien plus longue, changeait des habituelles mèches qui lui passaient continuellement devant le visage. Elle prit soin de ne pas paraître trop camouflée dans ses vêtements et retroussa ses manches vers l'intérieur, avant de vérifier que son foulard ne lui montait pas trop haut sur le cou. Puis elle entra. La jeune fille marcha d'un pas souple jusqu'au bureau, et salua le Konohajien d'un signe de tête ; après quoi elle se plaça en face de l'unique personne présente et attendit le verdict, qui ne tomba tout de suite. Elle observa le shinobi déplacer des objets sur la table, agencer silencieusement son espace de travail, et y dégager de la place pour pouvoir y poser ses avant-bras en plein centre. Contrairement à ce qu'elle avait imaginé, elle n'était pas anxieuse. Au contraire, Hanako attendait calmement la suite des événements. Alors qu'elle posait son regard sur un petit papier pourpre laissé au dessus d'un paquet de feuilles blanches, il se mit à parler d'une voix très sérieuse et posée :

- Suite à tes propositions, nous avons décidé de te remettre le titre d'espion de Konoha. Ton rôle sera d'espionner les autres villages et pays pour assurer la défense du village. Dès lors, le rang de tes misions sera plus élevé, et tu pourras effectuer des quêtes bien plus difficiles. Nous t'accordons le choix de partir à Iwa pour enquêter sur le déserteur Atsushi Ishimaru. Ce sera ta première mission d'espionnage officielle. Mais ce n'est pas tout. Le Conseil a décidé d'accepter ta proposition de création d'une deuxième section de défense au village, et nous avons décidé de t'attribuer le rôle de Chef de cette section. Nous te donnons carte blanche. Cela signifie par la même occasion que tu rejoins le Conseil, au même titre que la section A de défense. C'est tout. Nous comptons sur toi pour améliorer notre système actuel. Autre chose, durant la semaine, il te sera demandé de revenir ici pour les dernières démarches officielles. Pense-y.

- Merci beaucoup. Je ferai le maximum pour défendre le village et les habitants.

La Hyûga repartit d'un signe de tête du Konohajien, et redescendit dans l'entrée. Et voilà. Elle était officiellement espion, chef de la section ''B défense'' de Konoha qu'elle se devait de créer et mettre en oeuvre, ainsi que membre du Conseil. Ce dernier titre l'avait presque assommée -du moins, étonnée-, puisqu'elle ne d'un attendait pas. Mais en un sens, c'était compréhensible et tout à fait possible ; elle aurait pu le deviner : chaque chef de section devenait automatiquement membre du Conseil. Et dans son cas, elle aurait pu deviner que c'aurait été elle la chef toute désignée. Elle ferma les yeux un instant, reprenant ses esprits, puis sortit dehors. La kunoichi s'éloigna de la haute tour de laquelle elle venait de s'éclipser, et emprunta un court chemin pour revenir rapidement chez elle, observant au passage les étals remplis des marchands. L'été arrivait, et cela se voyait.

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Tout fut organisé très vite, et la section ''B défense'' de Konoha prit de l'ampleur, avec comme base une grande salle ressemblant aux premiers abords à un entrepôt/débarras muni d'une table en son centre. Étant constituée d'un total de 4 shinobis, la section réfléchissait déjà à différents procédés dits ''d'ombre'', pour défendre au mieux le village. Très vite, il s'avéra que l'utilisation de feux d'artifices donnait de nouvelles possibilités pour une défense cherchant à embrouiller les attaquants, et les membres se virent dotés d'une radio et d'un signe de reconnaissance consistant en un brassard rouge au bras gauche. Les premières idées se metaient déjà en place.

FIN DU RP