Réveil en douceur

 Pom.  Pom.  Pom.  Un léger tressaillement. Son souffle se calma, lentement. Elle était là. Oui, elle était là. Quelque part. Quelque part dans un endroit qui lui était presque familier. Doucement, ses membres cessèrent de trembler, et appréhendèrent le monde qui les entourait. Ils appréhendèrent l’espace de leur sens infaillible, tressaillant lorsque le besoin se faisait ressentir, captant tout ce qu’ils pouvaient. L’air ambiant était doux, bien qu’un peu terne. Tout autour d’elle était calme, silencieux ; peut-être trop ? Il y avait là quelque chose de reposant, mais aussi oppressant et terrifiant. Bien que son impression fût d’être en sécurité, elle avait l’impression de ne pouvoir bouger. Etait-ce un rêve, ou la réalité ?

 Elle voyait encore ces chaînes la restreindre. Ces longs câbles contondants l’entourer tel un cocon protecteur mais immobilisant, l’entravant, l’enfermant sur son lit de mort. La mort. Un terrible sentiment de douleur, de perte et de souffrance. Une impression de suffocation. Un malaise éternel. Un supplice de désolation, un râle d’espoir abandonné. Il lui semblait avoir trépassé. N’était-ce qu’un rêve ? Oui, un rêve…

 La jeune femme ouvrit doucement les paupières. Une lumière blanchâtre l’aveugla d’abord, brûlant ses rétines de son éclatante clarté. Puis ses sens se rouvrirent au monde, et elle capta les premiers signes de vie. Ses doigts bougèrent. Une étrange sensation de légèreté traversa son corps, amplifiée par le changement d’état entre l’immobilisation récente et la nouvelle motricité. Sa peau pâle comme le lait frémit de tout son long. Il lui semblait apercevoir des formes autour d’elle. Floues. Mais était-ce sa vision qui lui échappait ? Ou bien quelque chose lui empêchait de voir ? Ses yeux étaient encore bien brouillés. Mais il y avait des formes. Des tâches sombres. Elle bougea la tête, lentement. Où donc était-elle ? Que s’était-il passé ? La jeune femme tendit le bras. Plus aucune chaîne ne lui entravait les bras et les jambes. « Cruelle erreur », pensa-t-elle. Si elle était bel et bien retenue quelque part, aucune chance pour qu’elle soit à Konoha. Les ninja du village la connaissaient trop bien pour ne pas placer un maximum d’entraves pour réduire sa maîtrise du chakra. Alors, où, cette fois ? Un vague souvenir la parcourut. Une ombre. Des silhouettes morbides. Une pièce sombre et restreinte ; des chaînes argentées la retenant. Elle tressaillit. Voilà un des cauchemars qui l’avait poursuivie des années durant… jusqu’à ce qu’elle mette le doigt sur le lien entre rêve, cauchemar, et réalité. Ah, Iwa… que de souvenirs…

 Elle eut un regard inquiet. « Si de nouveau j’ai été emprisonnée, c’est que quelque chose de mauvais est arrivé… de très mauvais. … Mais que s’est-il passé ?! Je suis libre de mes mouvements… ou plutôt, aucune chaîne ne limite mon chakra. C’est étrange. »

 La kunoichi s’apprêta à tendre le bras. Quelque chose n’allait vraiment pas. Son cœur calmé lui donnait la sensation de résonner bien trop fort. Son chakra n’affluait pas comme elle le voulait. Une sensation vraiment étrange la parcourait… Elle inspira lentement : il était temps d’en avoir le cœur net. Toyte sa concentration fut reportée sur son chakra, qui affluait dans ses circuits, se mélangeant et se distribuant dans son corps. Quelle curieuse impression. Il ne réagissait pas exactement comme avant. La Hyûga se concentra davantage, poussant son corps dans ses limites, puisant dans chaque parcelle de sa coquille humaine, l’accumulant tout en verrouillant les ports de ses tenketsu. Puis d’un coup, elle le relâcha.

 La cellule de verre explosa dans un grand fracas, produisant un bruit assourdissant de « clings » crispés. Une silhouette jaillit de la capsule désormais ouverte. Le verre brisé fut expulsé aux quatre coins de la pièce, décorant l’espace de milliers de particules brillantes et coupantes. Des pieds nus retombèrent sur le sol avec maladresse, tandis que les yeux violacés de la Hyûga observaient les alentours, fugacement. Deux personnes… d’après les lieux… cela ressemblait à s’y méprendre aux murs des gigantesques immeubles d’Ashiro Ryuka-domo. Le style si reconnaissable d’Iwa, qu’avait réussi à bâtir son confrère… c’était donc lui qui était à la base de tout ceci. Elle activa ses byakugan pour confirmer ses pensées. Mais pour décevoir ses attentes, les byakugan refusèrent. Hanako plissa imperceptiblement les yeux. Une conséquence du lieu ? Qu’avait encore trouvé le Tsuchikage ?

 Elle regarda rapidement derrière elle, et fit un bon dans cette direction. Ses mouvements étaient beaucoup trop libres. Ses actions saccadées. Même sa réception sur le sol avait été laborieuse. Pourtant… elle avait trouvé. Elle était nue. La Hyûga réprima un « tss » de mécontentement et de surprise, et joignit immédiatement les mains pour lancer un genjutsu. Celui qui lui octroyait une tenue de grande pompe. La dignité avant tout, bien sûr. Mais… là non plus, rien n’allât. Et elle haussa un sourcil. Vraiment, tout ceci était bien plus que bizarre. Résignée, la jeune femme se contenta de fixer ses nouveaux opposants, inspectant absolument tout.

 Sa peau n’était pas la même. Ses mains n’étaient pas les siennes. Ses byakugan refusaient de s’activer. Son corps tout entier lui donnait une sensation désagréable. C’était à peine si elle pouvait tenir debout, en réalité… et surtout. Surtout. Ses cheveux étaient passés de très longs, à courts. La Hyûga se mordit la lèvre inférieure, comprenant tout de suite qu’elle avait changé de corps. Et que celui qui lui avait permis ce changement, c’était son collègue. N’en avait-il pas marre de jouer au chat et à la souris ? … Comment cela était-il arrivé ? Tant de questions affluaient. Des questions pratiques. Techniques. Mais aussi politiques. Une nouvelle voie s’était ouverte. En tant que Kage, cela posait bien sûr un énorme problème… bien que quelque chose lui ait échappé sur le comment du pourquoi de son arrivée à Iwa, elle avait conscience qu’un chemin de non-retour avait été emprunté. Et puisqu’en face, on ne semblait pas en vouloir à sa vie, autant jouer la carte de la diplomatie. Tant pis pour la cellule de verre.

- J’aimerais savoir où je me trouve, exactement. Et voir mon très cher collègue Ashiro Ryuka.

Elle se redressa, tenant néanmoins un bras par-dessus sa poitrine. Le corps lui appartenant ou pas, la dignité se devait d’être respectée.

La salle toute entière semblait plongée dans un profond désarroi. Les murs livides regardaient la scène se déroulant sous leurs yeux impuissants ; la cellule de verre auparavant intacte gisait sur le sol telle une épave dépravée échouée là sans réel but. Les lumières projetaient leurs faisceaux meurtriers dans chacun des recoins de la salle, devenue pour l’heure théâtre étrange. Dans un océan de débris de verre, se tenait une jeune femme aux cheveux blancs, mal en point, face à face avec un duo pour le moins étrange. Les allures de ces trois personnages n’en disaient malgré tout pas très long sur ce qui s’était passé quelques secondes avant. Le verre avait explosé, scintillant dangereusement, mais aucun des protagonistes ne semblait s’en soucier grandement. Au contraire, chacun œuvrait comme s’il s’agissait d’un réveil matinal comme l’on en avait quotidiennement. Toutefois, ce semblant de quotidien avait un air de mensonge.

- Nous sommes à Iwa, dans la tour Crystalis, cent-quatre-vingtième étage, en plein cœur des QG d'UTOPIE, et …

« Gagné. pensa-t-elle. Les manières de faire du Tsuchikage n’ont pas changé, même 20 ans après… croit-il pouvoir m’avoir aussi facilement ? Me déconcerter ne suffira en aucun cas à me faire tomber dans son piège. … enfin, je l’espère.»

- … vous sortez d'une procédure de changement de corps, ce qui explique votre sensation de malaise. Vous pouvez d'ailleurs enfiler ceci, le kimono vous ira pour le moment. Enfin, votre rencontre avec le seigneur Ashiro Ryuka risque d'être retardée, celui-ci étant.... temporairement décédé. De plus, son successeur a quitté les lieux pour se diriger vers Suna il y a à peine quelques heures. Bon retour parmi les vivants mademoiselle Hyûga.

Elle fronça légèrement les sourcils. Temporairement décedé… ? Voilà qui n’était pas prévu. Et encore moins logique dans la continuité des évènements. A moins qu’il ne se soit passé bien plus de temps qu’elle ne le pensait… La Hyûga ferma les yeux un court instant, réfléchissant aux faits. Si celui-ci était décédé, il ne pouvait pas y avoir énormément de raisons. Son art ninja était tel, que la mort par une tierce main était à exclure. Ce qui réduisait les choix au sacrifice, au suicide, ou… à l’immobilisation du corps, quelle qu’elle soit.

« Etant donné de la personnalité d’Ashiro-domo, je doute que le sacrifice et le suicide fasse partie de ses plans. Si cette personne a précisé qu’il n’était que temporairement décédé, c’est qu’il y a une raison… a-t-il été endormi ? Ou bien… elle eut un frisson. Se pourrait-il, que… qu’il ait développé ce changement de corps pour lequel je fais les frais, afin de s’en servir ? Ce qui signifierait…»

La jeune femme regarda ses interlocuteurs, une expression présageant de terribles affaires imprimée sur son visage. Le regard au loin, comme si elle observait les événements du futur, la jeune kunoichi entrouvrit lentement les lèvres pour formuler sa sentence. Mais son mouvement s’arrêta, et elle fut prise de vertiges. Sa silhouette se courba, ses mains vinrent heurter le bord de la capsule, qui entailla sa peau, et le sang coula. Ah..ah… comme si c’était le mo.. m... ment… Ses yeux se plissèrent, tandis que son corps s’affaissait sous son propre poids. Sa main ripa, et elle glissa en avant, laissant tomber un filet rougeâtre tout le long. L’odeur âcre du sang lui parvint l’espace d’un instant, puis elle tomba mollement au sol, sans avoir eu le temps de se couvrir. La dignité semblait avoir quitté pour de bon son vocabulaire.

«Maudites phobies.» pensa-t-elle.

Étrangeté ? Indécence ? Incertitude ? Tels étaient les mots qui lui vinrent à l'esprit en se réveillant. Elle était là, quelque part, à attendre qu'on lui explique ce qui se passait. Bien sûr, elle pouvait déduire bien des choses ; ou du moins les imaginer. Cela faisait bien des années maintenant qu'elle décortiquait et optimisait toutes les informations qu'elle obtenait de ses sources diverses et variées. Elle avait eu vent des dernières avancées en matière de technologie de la part d'Iwa, mais là, cela dépassait toute attente. Inepties ? Détermination de la médecine ? Dépassements des lois matérielles ? Toujours était-il que son corps n'était pas tout à fait le sien, et que sa conscience avait, selon toute vraisemblance, manqué certains événements. Ashiro était selon les dires des deux acolytes, décédé. Elle s'était réveillée dans un autre corps. Sa mémoire paraissait faillir. Et il lui était possible de s'enfuir ; du moins à première vue. Tous ces événements étaient-ils liés ? En tout cas, cela lui donnait quelques informations capitales. Iwa avait probablement déjà changé de dirigeant, et de surcroît on ne lui en voulait pas particulièrement. Quant à la raison de son... changement de corps, il lui manquait certaines informations.

«Émettons une théorie. Si Ryuka-dono est effectivement décédé, les ordres qu'on a donnés à mes... gardes ; vient de son successeur. Donc, celui-ci a eu accès à mes informations. Néanmoins il ne semble pas vouloir prendre de précautions... n'ont-ils pas peur que je sois à Iwa ? Ne suis-je pas censée être… un ennemi potentiel ? elle fit une pause. Pensent-ils que j'ai perdu toute valeur au combat ? Si ce successeur est un inconnu, soit il ne connaît pas ma réelle identi... Non. Ils connaissent mon nom. Donc ils ont confiance en leur force, ou en ma... neutralité ? La deuxième hypothèse semble plus probable... Si celui qui lui a succédé, était, disons... Voyons.»

Ses sourcils se froncèrent, tandis qu'elle réfléchissait. Toujours allongée, la kunoichi semblait prise à un dilemme des plus coriaces ; cela dit, un dilemme lunatique.

«S'il ne s'est pas écoulé énormément de temps, le procédé qui a été testé sur moi fût développé du temps d'Ashiro, et sûrement par lui-même. Mais dans quel but ? Pour lui ? Pour faire avancer la médecine ? Pour Iwa ? Quelle était la solution la plus probable ? ... Je ne sais pas comment cela fonctionne, ou si ce n'est que temporaire... s'il me reste beaucoup de temps. ... Logiquement, l'esprit doit quitter la première enveloppe corporelle. Si on prend en compte l'état du Godaime, mon corps devait être... mal en point. ... ? Mon corps était-il malade ? Ou serait-il... mort ?»

Elle se redressa sur le lit, la main droite appuyée sur son menton.

«Je ne pense pas qu'il ne l'ait uniquement fait pour la médecine. Si nous reprenons mes théories précédentes... soit sa santé s'est vraiment dégradée, soit... ... ... aurait-il voulu sauver Iwa, d'une quelconque manière ? Non... ce qui semblerait logique serait que le Godaime Tsuchikage ait développé ce... cette technologie médicale, dans l'espoir de se sauver. On savait déjà qu'il n'était pas au mieux de sa forme. ... Ce successeur pourrait donc être Ashiro lui-même, cela me paraîtrait logique. Je ne sais pas comment marche le processus, mais il a dû mettre au courant certains de ses ninja, pour assurer le bon fonctionnement de l'opération... il faudrait que je les questionne. Puisque le dirigeant d'Iwa n'est pas là... il est hors de question que je reste ici. Konoha doit être protégé. Mais il me faut en savoir davantage.»

Hanako ouvrit les yeux. L'on semblait l'attendre calmement, l'attention focalisée sur... tout autre chose. Vraiment, si on lui voulait du mal, la comédie était très bien jouée et la gentillesse très bien feinte. Elle se redressa, ouvrant ses yeux presque blancs. Le blanc d'hôpital avait mué en une couleur plus chaleureuse, semblable à celle que l'on pouvait trouver dans un quelconque appartement. Elle observa les lieux : les deux jeunes gens avaient détourné leur attention de ce qu'ils faisaient quelques secondes auparavant.

- Veuillez m'excuser pour cet étrange comportement. Me réveiller à Iwa m'a quelque peu... surprise. Je ne me suis pas officiellement présentée. Je suis Hanako Hyûga, Hachidaime Hokage.

Elle continua ensuite, baissant ses yeux impérieux :

- Je vous remercie pour ces vêtements. Néanmoins, je préférerais ne pas les porter trop longtemps.

La Hyûga se mordit le pouce (enfin, de toute façon, il avait déjà saigné...) et réalisa des mudra dont elle seule connaissait la signification. Cela fût très rapide, de manière à ne pas inquiéter ses bienfaiteurs. Un tas de tissus allant du mauve au noir, en passant par le blanc et le doré représentant sa neutralité et son importance, apparut en désordre sur le sol. Elle les ramassa prestement, puis jeta son kimono de cérémonie sur ses épaules, avant de remplacer les vêtements qu'elle portait par un yukata carmin et un obi blanc serré d'une ceinture martiale noire. Ses cheveux furent jetés... ah, pardon. Elle voulut rejeter ses cheveux en arrière, mais s'aperçut qu'elle n'avait plus ses longueurs. La Hyûga arrêta son geste et se mit à observer d'un air sceptique la mèche qui descendait jusqu'à ses chevilles. Elle fit une légère moue de désapprobation, et les laissa retomber derrière elle, silencieuse.



Ses gestes n'étaient pas exactement très coordonnés. Son centre de gravité n'avait pas l'air très stable. Mais pourtant, son allure était plutôt droite. Pour un ninja lambda, du moins. En vérité, le corps que dorénavant elle possédait était similaire à son corps de Hyûga. Légèrement plus petit ; et étant donné sa taille originelle, cela devait donner un bon petit mètre 45. Sa silhouette n'en étant pas affectée, elle était aussi mince qu'un haricot.

La kunoichi fit un ample mouvement de ses manches et mis de l’ordre dans son kimono. Il lui était difficile de marcher, ce dont elle s’était implacablement aperçue lors de son tout premier réveil. Ce pourquoi elle s’immobilisa exactement là où elle était. Néanmoins, le monde tanguait un peu.

- Si je ne peux pas m’entretenir avec votre Kage, pourrais-je parler avec les responsables de la section qui s’occupait de mon… traitement ? Ou, si cela n’est pas possible, elle grimaça. Auriez-vous quelque chose à manger, et un peu d’eau ?

Le doute l’envahissait soudainement. Comme si un poison mortel et indécis l’accaparait, comme si son venin engourdissait ses membres, glaçant sa peau, gelant son esprit, figeant ses pensées. Elle resta devant le lit, coïte, incapable de bouger. La jeune femme venait de passer ses propres vêtements sur le kimono qu’on lui avait gentiment prêté ; malgré cela, une impression de gêne et de malaise la poursuivait. N’était-ce que le fait de ne pas être dans son corps, qui la gênait tant ? Hanako n’était pas quelqu’un d’un naturel difficile. Aussi étrange que cela puisse paraître, tant de choses l’avaient façonnées, tant d’histoires et de paradoxes l’avaient construite, si bien que ces anormalités en étaient presque devenues banales. La vie allait et suivait son cours, événements singuliers ou non. C’était tout ce qui lui était nécessaire.

- Hum.... En fait.... Notre supérieur direct n'est vraisemblablement pas au fait de l'avenir qui vous échoit et le directeur de la section scientifique d'UTOPIE n'est autre que le seigneur Kyrua, actuellement en voyage, comme mentionné plus tôt. Nous sommes donc dans l'incapacité de répondre à votre demande vis-à-vis de rencontrer un supérieur. En revanche, mon tiers est parti vous chercher à manger et à boire, ce qui ne devrait guère prendre de temps. Vous nous excuserez je l'espère pour l'attente, nous ne disposant pas de nourriture ici.

Elle expira. Lentement. Alors donc, cette section, que l’on appelait UTOPIE, était dirigée par ce nouveau Kage. Kyrua ? Cela voulait dire qu’Asiro en avait été le créateur. Ce personnage. Cet humain. Qui était-il vraiment ? Elle avait essayé de le comprendre, de le découvrir. Mais ses actions étaient tellement… mystérieuses. Contradictoire. Il était quelqu’un à vouloir tout contrôler, que rien ne lui échappe. C’était peut-être là le point le plus important. Que rien ne lui échappe.

«A vouloir trop faire, il a atteint ses limites. Puis il aura voulu les dépasser, qu’importe les mœurs, pour contrôler son village. Je ne suis qu’un dégât collatéral ayant profité de ses expériences. Impossible de savoir si nous sommes vraiment les originaux… si mes pensées sont exactes, il devrait y avoir quelque part, le… corps d’Ashiro Ryuka. Tel que je le connais, ses talents ninja le lui auront permis un tel exploit… transférer l’âme de quelqu’un dans un corps inconnu est déjà si impressionnant.»

- Nous sommes Aniellera et Ana, scientifiques d'UTOPIE. Nous sommes chargées de veiller sur vous durant votre période de réinsertion. Enchantées.

La jeune femme exécuta une révérence, puis la regarda à nouveau. Alors donc, il devait s’agir de deux femmes. Et qui plus est, de dames qui n’avaient besoin de manger ; ou qui ne mangeaient pas ici, en tout cas. Hanako hocha légèrement la tête et regarda un peu autour d’elle. Elle voulut visiter les lieux, mais se rappela à son grand dam que ses jambes ne la portaient pas exactement très efficacement, et s’arrêta dans son mouvement.

- Iwa a t-il changé depuis… quel était l’événement mondial le plus récent que celle-ci pourrait connaître… ? … depuis le Conseil des Kage ? Si cela est possible, j’aimerais visiter le village et observer de moi-même ces changements.

Elle entama une lente progression vers ce qui semblait être la porte d’entrée, et fut stoppée par la seconde jeune femme, qui apportait un panier de fruits et quelques autres aliments doux et sucrés, que la Hyûga reconnut pour être des friandises que l’on ne trouvait pas à Konoha. Manger en marchant. Voilà qui serait une bonne idée.